Set non disponible
Je viens de comprendre pourquoi les français sont majoritairement de piètres mélomanes et pourquoi les musiques de qualité ont tant de mal à émerger dans notre pays.
J'ai observé le comportement du public dans les jeux télévisés lors de la diffusion d'extraits de chansons.
Il tape dans les mains sur chaque temps !
Analysez un public anglo-saxon dans les mêmes conditions, il tape sur le 2ème et le 4e temps, exactement au même moment que la caisse claire ou le clap sur un morceau.
Il a compris le rythme et le swing car il a une oreille musicale forgée par des décennies de musiques d'inspiration noire.
Alors élevons le niveau dans ce set qui zone entre acid-jazz et hip-hop.
1/ Mr FINGERS "What about love" : ma première émotion deep-house. Ce mix de 1989 conserve sa magie inaltérée avec cette coda majestueuse au piano Rhodes.
Dans la même lignée, "Closer" sorti en 1992.
2/ THE BRAND NEW HEAVIES "Stay this way" : The Brand New Heavies est un groupe d'acid-jazz londonien formé en 1985.
Outre ce titre, l'album éponyme original de 1990 contient l'intéressant "Dreams come true". Seul problème, la chanteuse Jay Ella Ruth, trop "standard", ne fait pas décoller les mélodies. Pas assez "mainstream", l'album ne réalise pas le cross-over radio .
C'est l'arrivée en 1992 de N'Dea Davenport, chanteuse à la voix d'une pureté et d'une puissance térébrantes, qui sortira le groupe de l'anonymat en réinterprétant les titres-phares.
Pour "Stay this way", David Morales livrera un pack de remixes somptueux, tantôt soul tantôt deep-house avec des sonorités tout droit sorties d'un synthé Roland JX-8P (c'est à dire polyphonique 8 voies), l'un des synthés analogiques les plus importants de l'histoire de la musique électronique.
Joey Negro se chargera de discoïser "Dreams come true" à la perfection.
Enfin, cette réédition flamboyante de 1992 intègrera le tube "Never stop" magnifié par le même Morales et qui assoira définitivement la notoriété du groupe outre-atlantique.
N'Dea Davenport quittera le navire après la sortie du second album en 1994. Siedah Garett prendra la relève sans toutefois atteindre le charisme de son prédecesseur qui, de son côté, sombre dans l'anonymat en tentant une carrière solo.
Davenport reviendra en 2006 pour l'album "Get used to it", mais rien de transcendant n'est parvenu à mes oreilles.
3/ INCOGNITO "Crazy for you" : emmené par Jean Paul "Bluey" Maunick, ce groupe s'inscrit également dans la mouvance acid-jazz londonienne.
Bien que la formation existe depuis 1981, c'est Gilles Peterson qui permettra à Incognito de caresser les trompettes de la renommée en le signant sur son label Talkin' Loud en 1990.
Leur fait d'arme restera la reprise de "Always there" de Ronnie Laws que le remix de Morales et l'interprétation de Jocelyn Brown doteront des ailes de la grâce.
S'ensuivront des reprises réussie comme "Don't you worry 'bout a thing" (Stevie Wonder) ou "Night over Egypt" (The Jones Girls).
"Crazy for you" est une composition originale remixée par l'inévitable David Morales, décidément très inspiré par l'acid-jazz.
4/ MASSIVO "Take my hand" : aucune info sur cette production downtempo de facture très classique.
Première salve de mixes récurrents de mes Top Dance Megamixes.
5/ LONDONBEAT "I've been thinking about you" : un remix utilisant la célèbre loop "Funky drummer". Il fut classé assez longtemps dans le Top Dance, en tout cas il l'était déjà à mon arrivée à l'antenne en février 1991.
Le mix est construit de manière assez désordonnée et mes "ciseaux d'Anastasie" ont dû éliminer les parties ennuyeuses.
6/ KRIS KROSS "Jump" : classé également dans les clubs, l'original hip-hop n'avait pas sa place dans mes sets et ce remix accéléré de Steve Anderson fut le bienvenu.
Le sample de synthé est emprunté à la chaleureuse nappe de l'intro du premier maxi de JESTOFUNK, "I'm gonna love you".
7/ PRINCE "Get off" : Steve Silk Hurley avait réalisé les remixes les plus audacieux de sa carrière sur ce titre, Ben Liebrand offre ici une alternative intéressante, l'original au style assez massif restant difficilement mixable.
8/ DE LA SOUL "Eye know" : deux samples principaux sont utilisés pour ce mix :
Les dernières secondes de "Sitting on the dock of the bay" d'OTIS REDDING (le sifflement), le refrain et le petit gimmick de "Peg" de STEELY DAN, l'un de mes groupes préférés. Un assemblage hétéroclite mais terriblement efficace.
9/ GRANDMASTER FLASH & MELLE MEL "White lines" : le sample principal et la mélodie sont tirés de "Cavern" de LIQUID LIQUID, un groupe appartenant au même label (Sugarhill Gang Records).
D'après Wikipedia, Grandmaster Flash n'a pas participé à ce disque et seul Melle Mel aurait dû être crédité.
Hommage à la cocaïne, la mention "Don't do it", aurait été rajoutée pour d'évidentes raisons commerciales.
Cela étant, le titre ne fit pas de ravages aux USA, s'offrant une honorable 7ème place dans les charts britanniques.
10/ LINDSTROM & CHRISTABELLE "Baby can't stop" : clin d'œil à "Shake your body" des JACKSONS et "Wanna be starting something" de Michael, ce titre est l'œuvre du duo de producteurs norvégiens Hans-Peter Lindstrøm et Prins Thomas, spécialistes de ce qu'on appelle le Cosmic Disco, un style qui mélange influences tribales, funk, jazz et brésiliennes sur un tempo assez lent.
Ce terme fait référence au club italien, le "Cosmic" où il fut en quelque sorte "réinventé" il y quelques années, la paternité en revenant aux DJ's new-yorkais David Mancuso et Larry Levan dans les années 70.
11/ SHARON BROWN "I specialize in love" : un remix du grand DJ new-yorkais Tee Scott (Better Days, Zanzibar, Continental Baths), auteur d'autres perles comme "Mama used to say" de JUNIOR, "Happy days" de NORTHEND ou "Time" de STONE.
Salut Bertrand,
RépondreSupprimerRien à voir avec le set, quoique.
Il me semble que tu es le fan n°1 de Steve Silk Hurley en France, un lien vers une interview video récente :
http://www.5chicago.com/theproject/steve-silk-hurley/index.html
C'est le fanzine 5chicago qui pour son cinquième anniversaire a réalisé des interviews de 40 artistes qui ont marqué la house de Chicago.
C'est très intéressant et rempli de petites anecdoctes, à visionner d'urgence !!
Salut Fred,
RépondreSupprimerCa tombe bien. Je lui ai envoyé une demande d'ami sur Facebook et il n'a pas répondu.
C'est vexant pour son meilleur promoteur en radio en France.
Salut Bertrand, je vais me prendre au jeu et apporter ma touche personnelle à tes commentaires :
RépondreSupprimer1-Mr Fingers fut une bonne découverte sur les compilations Jack Trax que je conserve précieusement. Par ailleurs, ces 33T recèlaient d'innombrables titres exceptionnelles,
mais pour revenir à Mr Fingers, il avait fait un carton avec Amnesia et love and justice justement sur ce label.
Ce titre "what about love" est vraiment une merveille. C'est une véritable mise en bouche de ce set 77.
2-The Brand new heavies a sorti un de mes tops 5 de type acid jazz avec Never stop. Un remix purement crazy du maître incontesté David Moralès. Ce "Stay this way" nous sort
de l'intro pour nous glisser vers un style plus vocal et endiablé.
3-Incognito, "crazy for you" a souvent été joué sur Skyrock puis dans le NRJ megamix. J'ai conservé trois à quatre K7 jouant ce titre tout bonnement ravissant. Incognito
est surtout connu pour son "Always there" joué dans les clubs branchés des années 90 (metropolis) mais aussi sur les ondes. Pour ma part je l'ai beaucoup joué car ce maxi
avait pour vocation d'emballer les foules...de potes (soirées privées).
4-Massivo, là on rentre dans les années Skydance Megamix. Titre souvent joué à cette époque. Mes K7 nommés skydance megamix sont emplies de cette voix à la Rick astley.
5-Londonbeat, Une pure merveille que ce remix et cette voix toujours exceptionnelle (mais c'est qui ?)
6-Kris kros, ce titre a été une tuerie monumentale (passez-moi l'expression). Ca sautait partout au lycée car "jump", pour ceux qui n'aurait pas compris...enfin bref
je m'égare. Ce remix que j'ai découvert sur les mix DMC m'a permis de le jouer en soirées et surtout de l'inclure dans des mixtapes que mes potes adorés. Au fait, ils
ont fini comment les Kris Kros ?? Comme jordie ??
7-Prince...quoi ? Prince dans un set de DJ bertrand. Au début j'ai cru à un gag. Mais non, ce mix est purement bien trempé. Et puis Prince est un artiste à part entière.
8-De la soul, un set de cette trempe sans De la Soul aurait été un sacrilège. Il aurait pu s'enchaîner merveilleusement avec "A Roller Skating Jam Named "Saturdays". Du
grand De la Soul.
9-Grand Master Flash. Pour l'anecdote je viens d'écouter le titre avec ma femme. Elle s'est moquée de moi en me disant que j'étais le seul à connaître ce genre de titre.
Tout ça parce que je me suis éclaté en chantant tout au long du titre. Dis ? Bertrand, rassures-moi. On est plusieurs à connaître ce titre, non ?
10-LINDSTROM & CHRISTABELLE "Baby can't stop" : la fin du set s'annonce. En tout cas je découvre ce titre pour la première fois. C'est vrai qu'il y a un air Jackson dans ce
remix.
11-Une fin en apothéose avec ce Sharon Brown. Tiens, concernant ce titre j'ai juste une chose à dire : MERCI.
Si je devais synthétiser ce set je dirai qu'il est tout bonnement EXTRAORDINAIRE car il mélange des époques et styles qui se marient bien. J'ai commencé à écouter et à
prendre du plaisir sur ces musiques dès 1986 avec Radio 7. Mes premières K7 précieusement conservées sont là pour en témoigner. J'ai poursuivit avec Skyrock qui était la
seule radio à présenter les titres les plus joués en discothèque.
J'ai parcouru pas mal de site sur la toile et, celui-ci est le seul qui me fait autant vibrer : les semaines passent plus vite en attendant le prochain set de DJ Bertrand.
Vivement le set 78 !!!
ps : J'ai fait un bond 20 ans en arrière mais n'est pas entendu le jingle "Skyrock Megamix"...c'est qu'on doit être en 2010.
Eric L.
Merci d'avoir pensé à Mr Fingers, j'écoute encore 'Can You Feel It' presque une fois par mois.
RépondreSupprimerToucher à Steely Dan, Donald Fagen ... c'est comme jouer de la musique sacrée, mais au final mix étonnant.
Salut buildez,
RépondreSupprimerMr Fingers, c'est l'un de mes premiers achats deep-house en 1990. Je ne sais plus si RLP le jouait.
Le morceau date de 85, compatible avec un passage sur Radio 7 ou Skydance, mais je ne l'ai découvert que beaucoup plus tard.
RépondreSupprimerJe suis souvent étonné, ce n'est pas rare que des titres de la fin des années 80-début des années 90 (par exemple le splendide 'Stay this Way') vieillissent très bien. Il y a toujours au moins un de ces cas 'intemporels' qui aurait pu être écrit il y a 5 ans et pas 20 ans, dans chacun de tes sets.
Quand ils ne sont pas source d'inspiration: le son Londonbeat chez un groupe suédois d'eurodance que je n'écoute pas ou Rita Mitsouko (ding ding dong).
Buildez,
RépondreSupprimerPour "what about this love", je confirme la date de 1989 avec un remix "Drum and Bass" sorti l'année suivante.
Comme tous les morceaux qui utilisent majoritairement de vrais instruments, le son ne peut pas vieillir. Les deux seules choses qui ont progressé dans le son depuis 30 ans sont :
1/ la puissance et la variété des effets
2/ le niveau de fréquence basse des graves
Si on écoute des albums bien produits à partir de 1970, le son est aussi bon qu'aujourd'hui.