Set non disponible
Avec 14 nouveaux sets, cette période de trêve estivale fut pour moi très studieuse.
Une page professionnelle vient d'être tournée, mais le retour à la composition n'est plus très loin.
Finalement, 10 années d'abstinence créative en matière musicale, cela peut avoir du bon. L'envie a repris possession de mon esprit. Rangé des voitures, je viens de rouvrir la porte du garage.
Ce set porte justement le nom de celle que j'ai acquise début juin, "swift" signifiant "vif, rapide comme l'éclair", comme ce set totalement débridé qui traverse les époques au galop. Une idée qui m'est venue un matin devant mon bol de Special K aux fruits rouges.
1/ GERALDINE HUNT "Can't fake the feeling" : Discogs m'apprend que Geraldine Hunt est la maman de Freddie James, chanteur pré-pubère des années 70 dont le tube fut "Get up and boogie".
Immédiatement, ce nom fait ressurgir un souvenir assez pénible de ma carrière de producteur.
En 1993, la maison de disque Atoll nous avait demandé de contacter ce garçon qui souhaitait faire un come-back dans la musique.
Nous avions eu affaire à un type nevrosé et paranoïaque, totalement déconnecté de la réalité.
Sa voix était devenue plutôt catastrophique, au summum du ridicule et nous n'avions rien tiré de bon de la semaine de travail avec lui.
Je crois même qu'il nous avait plus ou moins menacé avec une arme lorsque nous l'avions raccompagné chez lui à son domicile parisien après avoir décidé d'arrêter les essais.
D'ailleurs, même s'il se vantait d'être sûr de signer chez Logic Records, plus personne n'a entendu parler de ce Freddie James, l'un de ces innombrables enfants-artistes que le monde du show-biz a fini par casser.
Notre aventure dans la production musicale a souvent été ponctuée de rencontres décevantes, improductives voire douteuses et je me garderai de citer les noms de ces gens parfois célèbres et admirés. Seuls les musiciens que nous avons côtoyés resteront dans notre mémoire comme des êtres de la Lumière.
Si, fort de solides compositions, je m'avisais de revenir à la production un jour, je serais intraitable sur la conception que j'ai de ce métier et des valeurs qui doivent le caractériser. Sans doute que très peu de gens constitueraient mon entourage professionnel.
2/ TAMIKO JONES "Can't live without your love" : un titre découvert dans Grand Theft Auto IV en écoutant K109 The Studio, l'excellente radio conçue par Karl Lagerfeld. Mais j'aurais tout autant pu découvrir ce titre si j'avais fréquenté les soirées du Loft de David Mancuso dans les années 70.
Du disco langoureux et sensuel comme je l'aime, arrangé par le grand Randy Muller (SKYY, BRASS CONSTRUCTION, CAMERON...).
3/ HOTBATH RE-EDITS "You wanna do" : dans l'Antiquité, les Romains se complaisaient à se relaxer aux thermes à longueur de journée. Prendre un bon bain chaud doit sans doute être source d'inspiration pour les bootleggers d'aujourd'hui.
Le travail réalisé ici sur le "Music" d'AL HUDSON est remarquable, essentiellement par l'ajout d'une synthé-basse et d'accords funky assez redoutables.
4/ RICCIO EP feat. Kelvin Sholar "Thrills" : un autre bootleg tout aussi fabuleux qui revisite la partie instrumentale de "60 thrills a minute" de MYSTIC MERLIN en boostant la rythmique et en y incorporant un long solo de piano électrique réalié par Kelvin Sholar.
Ce jeune pianiste noir est considéré comme l'une des étoiles montantes de la scène jazz.
5/ MYSTIC MERLIN "Sixty thrills a minute" : grand classique du Patch Club, voici l'original pour comparer.
On connait ce groupe également pour leur hit "Just can't give you up'" dont l'intro accapella fut samplée dans de nombreux titres dont récemment "Give you up" de WILLIE GRAFF & TUCILLO déjà présenté sur ce blog.
La particularité du groupe à ses débuts était d'inclure de la magie dans ses shows.
Cet extrait de leur second album au son très soigné rassemble des pointures comme Paulinho Da Costa aux percussions, Gene Page (le producteur du Love Unlimited Orchestra et compositeur de la B.O. de Blacula) aux arrangements de violons ou Cherry Lynn ("To be real", "Shake it up tonight") aux choeurs.
A noter en face B, "Goddess of the boogie", à l'avenant de ce titre.
6/ STACY LATTISAW "Don't you want to feel it (for yourself)" : après un premier album quelconque, la toute jeune Stacy Lattisaw sort à l'âge de 14 ans "Let me be an angel", véritable monument de la disco-funk produit notamment par le sorcier Narada Michael Walden (Sister Sledge, Whitney Houston, Aretha Franklin...).
Le tube imparable est "Jump to the beat", mais d'autres titres comme "Dynamite" ou ce "Don't you want to feel it (for yourself)" valent tout autant le détour.
Cet album fut joué largement au Patch Club puisque nous avions l'habitude d'acheter et de jouer les albums, qu'il existe ou non une version maxi des titres intéressants.
En 1983, on ne retiendra de son album "Sixteen" que le hit "Million dollar babe" puis Stacy disparut de la scène pour se consacrer à sa petite famille.
7/ GARY'S GANG "Knock me out" : un des grands souvenirs de ma vie d'étudiant à Francfort en 1982. Avec mon co-locataire, nous nous rendions le samedi soir au Dorian Gray, une gigantesque discothèque située sous l'aéroport, pour déguster une musique disco-funk dont ce titre était l'un des fleurons.
Cette "usine" pouvant accueillir 2500 personnes comportait 3 salles dont une nommée "Studio 54" en hommage à son illustre référence new-yorkaise.
Torsten Fenslau, le producteur de Culture Beat en fut l'un des DJ's et peut-être que j'ai dansé sur sa programmation sans savoir que 10 ans plus tard, j'allait porter aux nues sa musique sur l'antenne de Skyrock et lui dédicacer mon émission le jour de sa mort accidentelle.
Quant à Gary's Gang, il déferle dès 1978 sur les clubs du monde entier avec "Keep on dancin'". S'ensuivirent des tubes comme "Let's lovedance tonight" (l'instru a servi de base à "Can't get enough" de SOULSEARCHER), "Knock me out" et "Makin' music" (déjà présenté).
Particularité du groupe, les arrangements de tous ces titres présentent une certaine similarité dans les sonorités et la construction.
8/ JERMAINE STEWART "We don't have to take our clothes off" : certains ne connaissent ce titre que par DIGITAL DJ et "Clothes off". Or il date de 1985.
Son interprète, feu Jermaine Stewart, fut choriste au sein du groupe SHALAMAR.
Ce morceau a fait partie de la playlist "golds" de Skyrock au début des années 90 ! C'est dire s'il a marqué les esprits en France.
Son producteur n'est autre que Narada Michael Walden cité plus haut.
9/ WIRED "To the beat of the drum" : cette bombe électro-house a été produite en 1986 par le très "garage-style" Tommy Musto !
Le follow-up "New York, New York" n'a qu'un intérêt négligeable.
10/ INFORMATION SOCIETY "What's on your mind (Pure energy)" : un groupe américain post new-wave originaire de Minneapolis. La voix de Kurt Harland me fait penser à celle du chanteur du groupe Thomson Twins.
Leur autre tube, "Walking away", fut samplé par les italiens de Synthesis en 1990.
Final 100% Skyrock Skydance !
11/ KISS AMC "The raw side" : un titre plus connu sous le nom de "A bit of..." et entendu un jour dans le Skydance de RLP. Une hip-house très énervée qui sample "New year's day" de U2.
12/ THE BEATMASTERS "Who's in the house" : un autre grand classique du Skydance. De la pure hip-house, style très en vogue à la fin des années 80.
Ce titre fait suite à une polémique qui concernait le premier véritable titre hip-house de l'Histoire, Tyree Cooper ("Turn up the bass") et The Beatmasters ("Rock da house") s'en disputant la paternité.
" Who's in the house" est une réponse cinglante des Beatmasters, qui citent d'ailleurs Tyree ("Watch Out, Tyree—we come faster!").
13/ BREAK BEATS 6 "Hardcore House III" : fait rarissime, fatigué de chercher l'ouverture, j'ai eu recours à ce disque de loops pour sortir du titre des Beatmasters, dépourvu de break.
14/ TONY SCOTT "That's how i'm living" : dernier "incontournable" du Skydance, ce chef d'œuvre hip-house est signé du rappeur hollandais Tony Scott.
Je vous avais déjà fait découvrir son autre tube, "The Chief". L'album éponyme mérite de figurer dans votre discothèque.
bravo à toi ,super prog,content de réentendre le tony scott ,
RépondreSupprimerle beatmaster,et le jermaine stewart.......
1000 mercis.
Salut Arnaud,
RépondreSupprimerEh oui, de vieux classiques de la bonne époque de Skyrock.
Superbe set, et d'une grande aide pour redémarrer la machine a produire des lignes de codes à la rentrée ! Une question: l'intro de Hotbath Re-Edits me trottait dans la tête, finalement je la retrouverait bien dans My Only Love de Bob Sinclar, est ce que cela provient de plus loin dans le temps ?
RépondreSupprimerSalut builez,
RépondreSupprimerComme je l'ai indiqué sur Hotbath, il s'agit de l'intro de "Music" de Al Hudson.
http://www.discogs.com/One-Way-Featuring-Al-Hudson-Untitled/master/122509
Et j'en conclus que je lis la moitié de ce que tu écris, c'est très inquiétant pour moi ! En tout cas cela m'a donné l'occasion de découvrir l'original de 'Music' et de redécouvrir ces artistes, j'en étais resté au 'can do it'.
RépondreSupprimerBah oui, il faut lire mes descriptifs en entier LOL !
RépondreSupprimerJ'ajouterai même que c'est ONE WAY featuring Al Hudson et que cet album contient ces deux tubes (avec You can do it).
le sample de "Music" a surtout été exhumé par Chubby Chunks en 1992 avec "Testament one".
Ceci dit, le bootleg de Hotbath est fantastique car il relifte et donne une patate terrible à l'original.
Salut Bertrand,
RépondreSupprimerSet encore une fois excellent avec un final explosif !
C'est marrant que tu évoques David Mancuso et son loft pour le titre de Tamiko Jones car c'est grâce à la compilation The Loft Vol.2 que j'ai découvert ce titre !
A noter que Can't Fake The Feeling est aussi sur la compil'.
Salut Fred F,
RépondreSupprimerDieu que j'aurais aimé être new-yorkais à cette époque et avoir fait partie de ces happy few.
C'est fou comme l'histoire se construit sous la volonté de quelques hommes qui ont osé tenter des choses.
Mancuso était un électron libre, un avant-gardiste sans le savoir. Il symbolise la genèse de cette musique que l'on vénère sur ce blog.
C'est vrai que David Mancuso est le précurseur de l'état d'esprit du véritable dj : j'écoutait récemment Frankie Knuckles dire que c'était Mancuso qui lui avait appris à mixer ainsi qu'à Larry Levan, malgré le fait qu'il ne sache pas caler deux disques. "Mais peu importe, disait-il, l'important c'est de jouer les bons disques".
RépondreSupprimerLes précurseurs ont rarement été de grands DJ's.
RépondreSupprimerAlors qu'aujourd'hui, les jeunes se battent pour mixer même gratuitement, pour les premiers DJ's de l'histoire, aller mixer au bout du bar était la corvée et cette tâche était réservée aux sbires, aux besogneux.
Mancuso et Larry Levan n'étaient pas de grands techniciens mais ils proposaient les disques qu'il fallait au bon moment.
Ils laissaient parfois des blancs volontairement entre deux morceaux.
Ça n'était pas un show et une démonstration technique où le DJ tel Guetta lance les bras au ciel comme un prédicateur des temps modernes. Non, ces pionniers invitaient simplement à un voyage, certes aidé par quelques substances, mais surtout un voyage.
Le côté "superstar" est relativement récent.