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La bande-son du film "Shaft" (1971) composée par Isaac Hayes fut l'un des premiers chocs musicaux de mon adolescence.
Le thème principal à la guitare cocotte rageuse est sans doute le seul titre que le vulgum pecus ait retenu de ce qu'on appela la "blaxploitation".
Les Bar-Kays en firent d'ailleurs un cover mémorable intitulé "Son of Shaft" et dont vous pourrez retrouver l'énergie sur cette vidéo live. La guitare wah-wah fut d'ailleurs samplée sur "Beat Dis" de Bomb The Bass.
Autres titres fadés de cette B.O.F. proposée sous forme de double album, "Café Regio's" aurait sa place pour ambiancer le salon du hall d'un palace parisien et "Shaft strikes again" serait parfait pour un dîner aux chandelles.
Autant "Shaft" était un "nanar" (comme son remake de 2000), autant son follow-up "Shaft in Africa" était un film d'aventures de série B assez plaisant à regarder.
La bande-son monumentale est principalement signée par Johnny Pate. Dès l'intro, le ton est donné avec le tube "Are You Man Enough?" interprété par les Four Tops.
C'est cependant du titre "Shaft In Africa (Addis)" dont allaient s'emparer quelques pionniers de la house, notamment d'une loop de congas et d'un riff de clarinette situé dans le break.
La remarquable partie "cuivres" du titre fut réellement exploitée pour la première fois par Jay-Z dans "Show me what you got" (2006), mais c'est TIMMY VEGAS qui allait lui donner toute sa splendeur dans la version originale de "Can't make it thru another day" (2009).
Le remix de Grant Nelson déçoit quelque peu puisque rejoué au synthé.
Fidèle à mon nouveau concept d'intro, j'ai donc démarré ce set en faisant le switch entre l'original de Johnny Pate et celui de Timmy Vegas, titre syncopé d'une intensité conférée par l’interprétation gospel de Jennifer Wallace.
"My forbidden lover", titre méconnu de CHIC qui figure sur l'album "Risqué" (1979), est samplé par Darryl Pandy (auteur de la reprise tubesque de "I love music" des O'Jays en 1990) sur "Sunshine & Happiness" (1999).
Dans la même lignée, le groupe italien CHANGE frappa très fort avec son album "The glow of love" sortie en 1980.
"A lover's holiday" est le tube de l'album.
"The glow of love" chanté par Luther Vandross fait ici l'objet d'un bootleg au tempo largement accéléré par les japonais de REDSOUL EDITS.
Le maxi comprend également des remixes de "Casanova" de COFFEE et de "This time baby" de
JACKIE MOORE (le sample de "Love on your mind" de Freemasons).
JACKIE MOORE (le sample de "Love on your mind" de Freemasons).
ROSIE GAINES fut harpée par le label Scorpio le temps d'un tube planétaire ("Closer than close") et retomba immédiatement dans l'anonymat, sort que le show-biz réserve à bon nombre d'artistes. Ce "I surrender" (1997), bien que très connoté garage, ne manquait pourtant pas d'atouts pour convaincre.
Mais Ultra Naté n'avait-elle pas subi le même sort ?
En France, autant on suit avec application la carrière des artistes variété en jouant leurs singles successifs, bons ou mauvais (exemple avec le dramatique Grégoire dont les mélodies primaires donnent l'impression d'avoir été chantées cent fois par d'autres avant lui), autant l'artiste dance n'est considéré que comme un "coup" et ne bénéficie d'aucune loyauté pour les services rendus au tiroir-caisse.
"Let's do it" par GRANT NELSON & BRIAN TAPPERT s'inscrit dans le pur style UK Garage, mais en 1997 c'est surtout "Odyssey One" de FEDERATION X qui, sur le même label (Swing City Records), frappa les esprits.
En 2010, GRANT NELSON surprend son monde en sortant un titre totalement deep-house que ne renieraient pas les allemands de Knee Deep : "Brave new world".
Le titre est disponible sur une compilation Hed Kandi (une collection que j'avais découverte en 2000 et dont je possède de nombreux volumes dans différents styles), "Disco Heaven".
Attention toutefois, même si les titres ne sont pas mixés (ce qui est précieux), il n'est pas rare que certains soient hélas tronqués.
Atterrissage à San Francisco, berceau de mon label soulful house de prédilection, Naked Music Records, créé par le vénérable Jay Denes, l'homme à l'origine du renouveau de ce style en 1998 avec le concept BLUE SIX.
"Rain" de la chanteuse GAELLE est un petit bijou à l'ambiance éthérée mais soutenu par une solide base rythmique.
Pour les amateurs de lounge, rabattez-vous sur le "Speakeasy Remix".
MARY GRIFFIN "Without you" : voici un exemple de titre que je possédais en version tronquée sur une compilation Hed Kandi et que j'ai dû racheter sur Itunes afin de pouvoir le mixer sur le break final.
La version de Jazz 'n' Groove, bien que classique dans la construction des accords, possède les atours pour hypnotiser les danseurs au bord de la piscine à l'heure des brousses.
Le Urban Blues Project Dub de "He is the joy" par DONNA ALLEN assure le continuum dans la sphère gospel. C'est l'un des 10 plus grands titres garage de l'histoire, à mon sens.
Final avec le classieux NU SOUL ORCHESTRA et "My brazil", titre sorti sur l'album "The Grand Opening Album" (2007), un concept quasi lounge créé par Maurice Joshua que l'on attendait pas dans ce registre.
Je l'ai mélangé avec "Tropicalia" de BLUE SIX, une fulgurance qui m'est soudain venue à l'esprit en écoutant le titre.
"Tropicalia" est d'ailleurs un titre doté d'une magie inaltérable, si bien qu'il accompagne le message de mon répondeur.
Salut Bertrand,
RépondreSupprimermerci pour les sources coté old school avec Shaft In Africa et Bar-Kays "Son of Shaft" ; ces sonorités sont hors normes et faisaient partie de mes "ADN de banques de samples" qui à chaque fois que je les entends me fond réagir au quart de tour : je ne connaissais pas les sources
Heureusement il y a également des sites comme sample.fr ou whosampled.com qui permettent de bien recadrer et rendre à césar ce qui est à césar
Ce qui est amusant c'est que fin des années 80 et durant les année 90 les samples utilisés pour la house provenaient de tous azimuts et les puristes ceux qui soit disant écoutaient « de la vraie musique » nous traitaient de pilleurs..
Maintenant depuis quelques années le tube "dance" reprennent les titres houses de l'époque : je trouve cela rigolo
Comme quoi l'intérêt d'un sample c'est que qu'il tourne en boucles sur plusieurs générations :)
Salut inthemixes,
RépondreSupprimer"Son of Shaft" est une pomperie très hargneuse du tube d'Issac Hayes.
Oui, ceux qui qualifiaient de pilleurs avaient souvent tort dans la mesure où l'on réinventait le sample dans un autre univers. La copie a existé de tous temps dans la musique. Ce qui compte, c'est de ne pas plagier entièrement une autre oeuvre.
C'est vrai que j'entends de plus en plus de titres electro qui reprennent des titres house des années 80/90, hier encore sur Clubbing TV la ligne de piano de "Sweet harmony" de LIQUID pour un titre joué par Tiesto.