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Que retenir de l'année dancefloor 2010 ?
Une tendance encourageante au retour de solides mélodies comme celles de "Break your heart" de Taio Cruz, "DJ got us fallin' in love again" de Usher, "Only girl (in the world)" de Rihanna ou encore "California Gurls" de Katy Perry.
Arrivé in extremis, "Barbra Streisand" de Duck Sauce, reste LE tube 100% house de l'année et le clip nous montre toute la désinvolture d'Armand Van Helden et sa bande, totalement à l'opposé des vidéos baignant dans l'univers frime des artistes dance et de leurs "biatches" en maillot de bain.
Au rayon des horreurs, à noter "Telephone" de Lady Gaga & Beyoncé, "Stereo love" de Edward Maya (une pensée pour ceux qui subissent les accordéonistes dans le métro chaque jour) et surtout "The time" de Black Eyed Peas qui touche le fond avec un arrangement d'une débilité confondante et une Fergie "bleue" sur tout son refrain.
Désormais raccordé à la télé par ADSL, j'ai découvert un autre univers de médiocrité avec des chaînes musicales estampillées "club" qui déversent les même "daubasses" à longueur de journée.
Avec ses adolescentes américaines qui s'exhibent à moitié nues sur fond d'électro de supermarché, l'émission "Sexy DJ" diffusée sur MCM atteint le paroxysme de la vulgarité décérébrante.
Comment voulez-vous que les médias et des animateurs comme Nagui ne crachent pas sur ce qui est assimilé à une culture de boutonneux infantiles.
"Clubbing TV" se présente comme la première chaîne dédiée aux dancefloors. Un rapide visionnage m'a fait réaliser qu'il s'agissait en fait d'un énième torrent à tubes estampillés électro.
On aurait pu espérer des idées judicieuses comme la captation de live sets de DJ's ou de show-cases, des reportages, des portraits d'artistes, des sagas sur l'histoire de la musique club. Rien de tout cela. On fait dans le "cheap" à moindre coût.
On pourrait multiplier les chaînes musicales que l'on ne ferait pas avancer d'un pouce la culture dans ce pays puisqu'elles proposent toutes à peu près la même recette.
Lorsque le matraquage devient à ce point mono-culturel, il n'y a rien à espérer sur l'éducation musicale des futures générations, des futurs DJ's et des futurs producteurs.
La France cherche à s'inspirer du modèle allemand sur le plan économique, elle pourrait également réfléchir sur les fondements de la richesse insolente de la scène musicale germanique.
Vivement que des programmateurs de bon goût prennent en main les choses et présentent la culture club sous un aspect plus original et légèrement intellectualisé, lui conférant la crédibilité et le respect dont bénéficient le rap et le rock qui, eux, ont su se fabriquer un univers, une histoire avec leurs icônes de référence.
Si certains responsables de chaînes musicales lisent ce blog, qu'ils me contactent car ce ne sont pas les idées qui manquent.
Passé ce coup de gueule salvateur, parlons de ce set totalement conçu pour redémarrer l'année en douceur, passées les traditionnelles agapes.
Je l'ai intitulé "Italian Riviera" car fortement connoté italian disco-funk.
1/ DRIZA BONE "Real love" : j'ai déjà tout dit sur ce duo de producteurs anglais à la carrière éclair. Ce titre de 1991 ne fut pas signé en France, mais trop sophistiqué, il n'aurait eu aucune chance de percer.
2/ WILLIAM DeVAUGHN "Be thankful for what you've got" : du lourd, du très lourd, un remix rare de David Todd qui surpasse la version originale. Un classique immortel du Patch Club.
MASSIVE ATTACK réalisera une version décevante en 1991.
3/ AURRA "You and me tonight" : C'est le dernier tube de ces ex-membres du groupe SLAVE.
Ce Midnight Mix réalisé par Timmy Regisford est un autre grand classique du Patch, l'un des derniers avant sa fermeture à l'été 1986. Ce club n'aura pas eu la chance de vivre les premières heures de la house music.
4/ DONNA ALLEN "Joy and pain" : j'ai découvert cette reprise de MAZE dans une série funk du Skyrock Skydance, me semble t-il.
C'est encore David Todd qui commet ce Dance Mix.
En 1975, alors DJ à l'Adams Apple de Manhattan, Todd ne cessait de relancer le musicien Van McCoy afin de l'inviter à découvrir une nouvelle dance de salon, le "hustle".
Accaparé par l'enregistrement de son album, Van McCoy envoya l'un de ses sbires, Charles Kipps Jr.
Subjugué par ce qu'il avait vu sur la piste, Kipps rentra précipitamment au studio et convainquit Van McCoy de réaliser un titre dans la même mouvance. Profitant de la dernière heure de studio qu'il avait réservé, Van McCoy réalisa à la hâte avec son orchestre ce qui restera l'un des tubes fondateurs du disco, "The Hustle", titre qui atteignit la 1ère place du Top 40.
Comme quoi, ce sont souvent les projets les plus spontanés qui font florès. Je peux en témoigner.
5/ CHANGE "You are my melody" : le groupe de Jacques Petrus a régné sur le funk italien durant 5 années à travers 5 grands albums auxquels ont collaboré ponctuellement Luther Vandross, Jocelyn Brown ou Johnny Kemp.
6/ RAW SILK "Do it to the music" : un groupe de studio constitué notamment par Bert Reid, membre de Unlimited Touch, autre fer de lance du label Prelude Records.
La courte partie accapella du titre fut samplée à de nombreuses reprises.
Leur autre tube est l'explosif "Just in Time" remixé par l'inévitable David Todd.
7/ GAME "Gotta take your love" et 8/ DISCO DEVIANCE "Do it" : un one-shot italien bénéficiant d'un break mémorable qui est la pierre angulaire du bootleg qui le suit dans ce set.
9/ NIA PEEPLES "Trouble" : les tubes du Skydance s'invitent souvent dans mes sets ces derniers temps.
Remixé par Shep Pettibone, ce titre ravira les amateurs de house syncopée dans laquelle boîte à rythme et synthé-basse forment une solide armature.
10/ BLACK BOX "Ride on time" : je pense que l'on peut attribuer à RLP le succès de ce groupe en France. Il fut le premier à diffuser et matraquer cette version originale. Il réalisera d'ailleurs certains remixes du groupe et un medley pour le label Airplay (qui doit beaucoup à son partenariat privilégié avec la radio Skyrock).
Rapidement, le sample empli de rage de Loleatta Holloway piqué sur "Love Sensation" fut interdit et le disque ressortit dans une version rechantée bien moins convaincante.
11/ BLACK BOX "Strike it up" : les roulements de tambours sont empruntées à la version disco de "Reach out (I'll be there)" des Four Tops réalisée par Gloria Gaynor en 1974.
Quant à la voix, il s'agit de celle de Martha Wash et, détail extraordinaire, elle n'est même pas créditée !
La version de DJ Lelewel (que j'ai pas encore incluse dans l'un de mes sets) est l'un de mes classiques du Top Dance Megamix.
12/ LONNIE GORDON "Gonna catch you" : le Pub Mix est plus commercial avec son riff d'orgue et de cuivres inspirés par le couplet de "Reach out, i'll be there" des Four Tops (encore eux). Je préfère toutefois ce Philly Mix aux sonorités garage.
13/ LAST RHYTHM "Last rhythm" : une sorte de balearic-house made in Italy. Cette version vocale de 1992 est un remix de l'original instrumental sorti deux plus tôt.
Le single "Open your mind" est dans la même veine.
14/ THOMPSON TWINS "Come inside" : final assez violent avec un remix rave de ce titre du groupe de new-wave anglais à qui l'on doit les excellents "Love on your side", "Hold me now" ou l'arabisant "The gap".
Excellent commentaire BdC...! Eh oui malheureusement on en est là dans ce foutu pays et ceux pour beaucoup de chose. Je crois que encore une fois les choses sont assez bien résumé. Dieux merci y a internet! Fred. Nancy.
RépondreSupprimerJ'ai pas été toutefois entièrement négatif puisque j'entends et achète toujours d'excellents disques, mais les chaînes de télé musicales censées relayer l'actualité sont très décevantes, sans aucune créativité ni originalité.
RépondreSupprimerJ'espère que je pourrais intégrer l'une de ces chaînes pour tenter d'apporter un peu d'innovation.
Salut Bertrand,
RépondreSupprimerMeilleurs Voeux,
Pratiquement totalement d'accord sur l'analyse de 2010.
Toutefois, Sauce Canard...
On a vu ce que çà a donné, le danseur de Boney M ne s'en est pas remis :-(
Armand V.H. restera plutot en mémoire avec "U don't Know me".
Antoine Clamaran - Live Ur Dreams restera (pour moi), le titre Dance de l'année.
Salut Surf,
RépondreSupprimerTous mes voeux également.
Oui, le pauvre danseur de Boney M n'aura hélas pas pu profiter de l'aubaine.
Sinon, j'ai écouté ton titre de Clamaran, mais ça me laisse de marbre car la mélodie est assez faible. J'entends des tonnes de trucs du même genre sur les chaînes musicales.
Il me semble que du temps de l'eurodance, les mélodies étaient nettement supérieures, mais peut-être que j'ai sombré dans la nostalgie...
Hello Bertrand,
RépondreSupprimerMeilleurs voeux & santé pour 2011.
J'aime toujours autant lire tes coups de gueule, et comme souvent je suis bien d'accord avec toi.
Pour le "Barbra Straisand" on s'en lasse rapidement, car beaucoup trop diffusé en radio à mon goût.
Pour rebondir sur titre cité par Surf (A.Clamaran), je te rejoint Bertrand sur l'absence de mélodies, c'est un véritable cancer pour 99% des titres clubs actuels, et ce n'est pas sombré dans la nostalgie que de le dire. Toujours pour Clamaran, j'ai trouvé au fil de ses prods "commerciales" que les refrains étaient trop répétés dans les titres originaux.
Pour ma part en ce début d'année je mise sur quelques titres extraits de l'album de MISCHA DANIELS, que j'apprécie pas mal, avec les titres
* Out Of The Shadows (feat. I.Fan)
* Me and You (feat. I.Fan)
* Beats for you (feat. Tara Mc Donalds)
et le single actuel "Where You Wanna Go".
En attendant, merci pour ce nouveau set, qui en précède une cinquantaine d'autres pour cette année ?
Anthony.
Salut Anthony. Excellente année 2011 pour toi aussi.
RépondreSupprimerJ'aime pas trop passer des coups de gueule. Je préférerais transmettre mes coups de coeur de l'actualité sur ce blog, mais j'ai du mal à trouver des motifs de satisfaction.
Sans doute que ce titre de Duck Sauce doit être dégusté avec modération. Il est matraqué car c'est le seul truc house populaire du moment. Les gens se rappellent de ce gimmick de voix car Boney M a été très écouté en France.
J'ai écouté Clamaran avec toute la bonne volonté possible mais je n'ai pas trouvé cette mélodie supérieure à d'autres. Elle est trop basique, manquant de contre-temps et la voix n'est pas transcendante. C'est un honnête titre dance sans plus.
La référence reste pour moi la mélodie de "When love takes over" de Kelly Rowland et je salue encore la patte de Fred Riester qui avait déjà prouvé son talent avec Abyale en 1990.
Pour les sets, j'en ai 25 d'avance donc on ira jusqu'à l'été à coup sûr même si je trouve entre temps un job qui accapare tout mon temps.
J'écouterai ce Mischa Daniels que je ne connais pas. Si j'aime, je te le dirai.
A bientôt.
Salut Bertrand
RépondreSupprimerje partage totalement ton analyse, je fais parti des vieux vieux débris qui ont surfé sur les différents courants musicaux electro dédiés à la Dance & Ambient et ce depuis le début des années 80...
je ne comprend pas comment maintenant avec de tel moyens informatiques l'on ne puisse pas sortir des sonorités autre autres que du réchauffé a coup d'Auto-Tune
Bref même si les technologies évoluent, le modèle économique reste le même : 80% de soupe pour 20% de dessert :)
il est cependant vrai que même moi je suis tombé dans la facilité en mixant avec la touche "Synch" qui évite d'user le Pitch de ma mixette Hercule DJ console RMX dede jeunot
Sinon merci pour tes SETs et surtout l'article & description associés
Amicalement
Salut inthemixes,
RépondreSupprimerL'électro ne fait que reprendre des formes d'ondes qui existaient déjà dans les disques avant-gardistes des années 70.
Le fait est qu'on ne peut plus rien inventer en termes de sonorités.
Cela étant, même s'il reste beaucoup de bons disques dance, trance et house, les titres qu'on nous rabâche dans les médias ne sont pas forcément les meilleurs d'où ce sentiment de régression musicale qui est finalement erroné.
Concernant la SYNC de Traktor ou autre, elle fonctionne plus ou moins bien. Il faut s'en servir pour trouver le pitch exact et après bricoler comme avant.
Je pense qu'avec le GRID de Traktor on peut sauvegarder un calage parfait et le retrouver intact le lendemain. Je suis en train de tester tout ça.
Toutefois, avec les vieux disques au tempo variable, il y peu de solutions efficaces (à part boucler une ou deux mesures et lancer plus ou moins vite.