Set non disponible
D'aucuns vont crier au scandale. D'autres salueront la progression du set.
"Mais pourquoi n'est-il pas resté deep durant tout le mix !".
Eh bien, je dirais qu'en conditions "live" la règle est de varier les styles afin que l'on n'assiste pas à quelques endormissements. Une heure de pur garage et la piste se viderait irrémédiablement.
Plus de 30 ans de dee-jaying, l'analyse des sets des meilleurs DJ's mondiaux... oui ! embarquer les danseurs dans des univers toujours différents est le maître-mot pour garder leur attention. Même un Louie Vega, pourtant très soft, durcit parfois le mouvement dans ses sets.
Le dancefloor a besoin de cette progression de l'intensité des morceaux puisque le rythme cardiaque s'accélère peu à peu.
Larry Levan, David Mancuso et Frankie Knuckles n'hésitaient pas à brusquement bifurquer, un "coup de volant" qui faisait tanguer la piste et surprenait le public.
"Eclectique ou rien", leur devise est aussi mienne.
Démarrage par un petit hommage aux dubs des Masters at Work. Chacun de leurs maxis en comprenait au moins un. Souvent plus joués que leurs mixes vocaux, ces dubs avaient le pouvoir de rester captivants jusqu'au bout.
On peut donc parler de "génies du dub" alors que le dub fut longtemps un simple exercice torché à la va-vite, sans grand intérêt musical et destiné à remplir les faces B des maxis.
Quelques maîtres comme François K, Shep Pettibone ou David Morales ont brillé dans cet exercice oh combien difficile.
1/ LIL' LOUIS & THE WORLD "Saved my life" (Masters At Work Dub) : quelques bribes de phrases, un Rhodes envoûtant et le tour est joué.
2/ MASTERS AT WORK feat. India "I can't get no sleep" : titre-révélation pour INDIA, la compagne de Louie Vega. Ce titre figure encore en bonne place dans les sets des meilleurs DJ's internationaux.
3/ Mr FINGERS "What about this love?" (Masters At Work Dub) : l'original était un monument de la deep-house, les Masters conservent l'atmosphère, usant avec bonheur de ce piano électrique aux accords graves et contrariés à souhait. Bien plus que l'orgue, le piano électrique n'est-il pas l'instrument symbolique de la soulful house ?
J'incorpore l'acapella de "The player" de FIRST CHOICE, l'envie de mash-up me démangeant.
4/ LONNIE GORDON "Bad Mood" (Masters At Work Dub) : un très mauvais maxi double pack de Lonnie Gordon ("Gonna catch you", "Happening all over again") qui n'est sauvé du naufrage que par ce seul dub des Masters !
5/ LIBERTY CITY "Some lovin'" : Danny Tenaglia se surpasse dans cette sublime version deep d'un titre de MURK à l'origine plutôt casse-pieds.
Je vous propose ici la version vocale mais le must du maxi reste son "Deep State Mix" qui finira bien par venir dans mes sets.
Appréciez la qualité de la production (le "gros son" signé Danny) et le soin apporté dans les effets stéréo.
6/ INCOGNITO "Givin' it up" (Roger's Deep Dub) : amateurs de dubs, vous êtes vraiment comblés ! Extrait d'un excellent double pack sorti sur Talkin' Loud, Roger S livre pas moins de 7 versions dont ce mix récurrent dans les sets de Louie Vega. Je l'enrichis de l'acapella de "The love" par KARIZMA. Les ponctuations vocales ("bah-bah-bah !") sont piquées sur l'éternel acapella des PEECH BOYS, "Don't make me wait".
7/ JODECI "You got it" : découvert sur le triple pack du Ministry of Sound sessions 3 consacré à Clivillés & Cole (encore un indispensable !), ce remix garage de CJ Mackintosh relève nettement le niveau d'un original hip-hop peu enthousiasmant.
La house possède ce don de transformer une piquette de supermarché en Margaux Grand Cru Classé 1855.
8/ D'JAIMIN & DJAYBEE "Fever" : Sorti sur un sous-label de Scorpio en France, ce titre est remixé par le trio allemand : Mousse T- Boris Dlugosch-Michael Lange (Dj résident du Front Club de Hambourg, il a contribué à la popularisation de la house music en Allemagne).
Je pense à coup sûr que le sample du gimmick est extrait de l'intro de Let Your Feelings Show de Earth, Wind & Fire.
9/ ANN NESBY "Hold on" : Ann Nesby est la lead singer de Sounds of Blackness. Entamant une carrière solo en 1996, son album "I'm here for you" contient deux titres essentiels : "Can i get a witness" et "Hold on", tous deux remixés notamment par Mousse T.
10/ MONIE LOVE "Grandpa's party" : voilà un excellent souvenir du Skyrock Skydance ! Un "hip-house style" pourtant remixé par des maîtres du cool tempo : Nellee Hopper et Jazzy B , les fondateurs de Soul II Soul.
Monie Love, rappeuse britannique au flow imparable, avait déjà attiré mon attention avec "I can do this" programmé aussi par RLP et qui samplait l'intro de "And the beat goes on" des WHISPERS.
Je l'avais programmé régulièrement dans le Top Dance Megamix avec "Down to earth" et surtout "It's a shame" (reprise des DETROIT SPINNERS) et je vous l'ai déjà présentée en début d'année avec le fameux "Born to B.R.E.ED." dans un mix classieux de Steve "Silk" Hurley.
11/ HITHOUSE "Jack to the sound of the underground" : le pauvre Peter Slaguish, producteur hollandais auteur de ce "classique" virevoltant et bourré de samples, ne profita pas longtemps de sa gloire naissante. Il périt dans un accident de voiture en 1991, trois ans après la sortie de son seul véritable tube dont voici le Melt Down Mix, version au son prodigieux pour l'époque.
12/ TOGETHER "Hardcore uproar" : un des hymnes de l'Haçienda de Manchester et de feue la radio MAXXIMUM à Paris en 1990.
Le titre du morceau est celui de la rave party au cours de laquelle Jonathan Donaghy et Suddi Raval, les deux producteurs, firent connaissance. Malheureusement, Jonathan Donaghy décéda dans un accident de moto à Ibiza un mois après la sortie du single alors que celui-ci avait atteint la 12ème place des charts anglais, promettant une belle carrière à TOGETHER.
13/ MALCOLM McLAREN "Magic's back" : l'ancien producteur des SEX PISTOLS vend son âme au diable en s'acoquinant avec Stock & Waterman, deux des plus grands producteurs de pop-dance anglais au palmarès édifiant : des N° 1 dans le pop chart avec Dead or Alive ("You spin me round"), Mel & Kim ("Respectable"), Rick Astley ("Never gonna give you up"), Kylie Minogue ("I should be so lucky", "Hand on your heart") et Sonia ("You'll never stop me from loving you").
Ce titre parfait et totalement rave, programmé aussi dans mon Top Dance Megamix, est le thème du téléfilm "The Ghosts of Oxford Street" réalisé par McLaren en 1991 et qui relate la saga de la célèbre rue commerçante londonienne.
Au chant, une voix bientôt célèbre...Alison Limerick.
Bravo une fois de plus pour ce tracklisting haut en couleur ! Ces Dubs intemporels des MAW dans leur meilleur période. Merci pour le dub de JODECI par CJ MACKINTOSH, un de mes remixeurs favoris des 90s. Même quand ces remixes se font plus downtempo voir hip hop, il était toujours au top. Par contre, je te trouve très "dur" avec la maxi de Lonnie GORDON. Je l'avais acheté en 93 il me semble (en double ou triple pack d'ailleurs). Je me demande pour la petite info, sans grand intérêt j'en conviens, si les vynils n'étaient pas colorisés également. C'est loin.Si la version des MAW et MK, (ils sont ensemble sur ce remix) est une des meilleurs versions, faut pas oublier le nu solution mix de ROGER S qui surpasse tout le maxi. A noter également une photo groupée de tous les remixeurs (MAW MURK ROGER S MK) Une vraie "dreamteam" !
RépondreSupprimerSalut et merci !
RépondreSupprimerJ'ai eu beau réécouter ce maxi tout vert, seul le Roger's Murky Dub tient à peu près la route à côté du dub des Masters. Le Roger's Hittin' Mix est plutôt ennuyeux. Quant au reste du vynil (dont la pochette) c'est dans la fameuse "armoire" (à la cave). J'avais pas retenu le Nu Solution Mix car je trouve qu'il s'inscrit dans la catégorie "garage chiant" qui représente 80% de cette musique, hélas.
Ah Cher Bertrand, on a beau avoir cette petite divergence de vue sur ce maxi de LG, en tout cas le deep dub de Roger S d'INCOGNITO est vraiment la meilleure version. J'étais malheureusement passé à coté du double pack à l'époque, donc des versions "Deep".
RépondreSupprimerPour ANN Nesby, à noter le remix de Blaze également excellent.
Les deux derniers titres me rappellent effectivement la radio feu, MAXXIMUM que j'ai écouté comme un passionné du début à sa triste fin. Faut se mettre à l'évidence que si elle avait continué quelques années de plus, elle aurait très certainement virée "commerciale" petit à petit comme d'autres. Laurent P
On ne peut pas avoir des goûts strictement identiques, il y a toujours des nuances. Du moment, qu'on est d'accord sur le fond, tout va bien.
RépondreSupprimerPersonnellement, j'ai écouté des milliers de productions garage depuis 20 ans et j'ai réalisé que la plupart d'entre elles étaient sans intérêt et ennuyeuses...sauf les centaines de chefs-d'œuvre intemporels dont je présente quelques échantillons dans ce blog.
MAXXIMUM ? aurait-elle viré au commercial comme FG ? Dieu seul le sait. Le modèle économique l'aurait tuée de toute façon, dans un pays où les goûts de chiottes en matière de musique sont la norme.
Le bienheureux monde des écrivains est épargné par ce mauvais goût, le public sachant reconnaître ce qui a de la profondeur et le touche.
Mais, hélas, la musique est un art mineur donc soumis au diktat des blaireaux.