"Workin' on my feet in the disco heat" chantait Sylvester dans Disco Heat, un titre de son fameux album Step II (1978) contenant le hit "You Make Me Feel (Mighty Real)".
L'année suivante sortira l'album "Stars" dont "I (Who Have Nothing)" est extrait. Il ouvre ce set consacré à une disco un peu oubliée quand seulement quelques dizaines de titres, toujours les mêmes, alimentent les playlistes rétro actuelles.
Il ravira les sexagénaires comme moi qui ont, partiellement ou entièrement, vécu cette fièvre du samedi soir, point culminant de la semaine, l'occasion de s'apprêter et de répéter devant la glace de son salon ces chorégraphies que l'on réalisera peut-être sur la piste.
S'ensuit un "double power" consacré à Peter Brown, un compositeur-chanteur-producteur de Chicago dont le fait d'armes reste "Dance With Me" (1978). N'ayant démarré ma carrière de clubber qu'en 1979, je n'ai pu apprécier que ce "Crank It Up" dont l'étiquette du maxi indique au DJ à quels minutages se trouvent les breaks, une délicate attention qui s'est vite perdue au fil du temps. L'année suivante, tel un copier-coller, "Can't Be Love" reprend le même arrangement. Fin de carrière en 1984 avec "Zie Zie Won't Dance" à la couleur un peu plus synthétique.
"Disco Inferno" des Trammps est longtemps resté inmixable (sauf lancer au doigt, "à l'ancienne") avant que Hot Classics ne lui donne une structure plus adaptée. Le titre fait référence au film "La Tour Infernale", ce genre de film-catastrophe qui faisait florès à l'époque et dans lequel une discothèque perchée en haut d'un building prend feu.
Comme souvent dans la black disco, les textes en apparence légers cachent des messages politiques. Le "Burn Baby Burn" scandé de manière festive rappelle en effet le slogan lié aux émeutes raciales de Watts qui avaient fait 31 morts en 1965.
"Instant Replay" de Dan Hartman est assurément l'un de mes classiques préférés. C'est un peu le pendant disco de "Don't Stop Me Now" de Queen en matière de positivité et de mélodie imparable.
"Relight My Fire" et sa mémorable intro (Vertigo) est aussi incontournable. Loleatta Holloway y réalise d'ailleurs un featuring puissant et Dan Hartman la produira plus tard pour l'historique "Love Sensation" (1980).
"I'm A Man" de MACHO, fleuron l'italo-disco, a déjà été chroniqué dans mes sets N° 217 et N° 38.
"Ain't That Enough For You" de John Davis Orchestra a également déjà été chroniqué dans mon set N° 175.
"Don't You Want My Love" de Debbie Jacobs est son plus gros hit. Il est remixé ici par Dimitri From Paris en 2017.
"Delirium" de Francine McGee, est un track jazz-funk qui nous vient du Canada. Il a été remixé en 2016 par le grec George Kelly ("The Big McGee").
Final avec un titre vraiment tombé aux oubliettes, symbolique de mes premiers émois disco, et qui fut toutefois un hit dans les clubs français en 1978 : "Stubborn Kind of Fella" de Buffalo Smoke, une reprise sur Marvin Gaye remixée par David Todd pour les clubs.
One hit wonder certes, mais titre d'anthologie quand même !