vendredi 31 octobre 2014

N° 226 : The Delights Of Capua (Nora En Pure, Shazz, Calippo...)


Set non disponible

Prolongation du séjour en ce lieu propice à la luxure auditive (qui fut fatal au général carthaginois Hannibal et son armée en leur temps).

BLUE 6 "Let's Do It Together" : une invitation aux plaisirs charnels
HNNY "For The Very First Time" : pour certaines, c'est la toute première fois
CHARLENE SMITH "Too Much For Me" (House Mix) : pour d'autres, trop c'est trop
CALIPPO "All Day" (Original Mix) : quelques obsédés en veulent tous les jours
NORA EN PURE "Come With Me" (Original Mix) : des audacieux veulent ramener l'objet du désir à la maison
SHAZZ "Back In Manhattan" (12inch Old School Mix) : l'un d'entre eux vient de très loin
CHIC "I Want Your Love" (Decareydited Stonebridge Remix) : phrase bateau quand on a pas d'imagination
SWEET MERCY "Happy Days" (Morales Klub Mix) : à l'image du séjour
SAFFRON "Circles" (Classic Dub Mix) : d'aucuns parviennent à s'ennuyer et commencent à tourner en rond
SAM SMITH "I'm Not The Only One" (Armand Van Helden Remix) : l'infidélité est de mise chez les libertines
MIRAGE feat. Gary L. "Everything'Gonna Be Alright" (V.S. Dub) : panneau placé à l'entrée de la ville.

vendredi 24 octobre 2014

N° 225 : Today's House Music (Samantha James, Kink, Rhode & Brown, Rhythm Operator...)


Set non disponible

Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai réussi à concocter un set qui ne puise pas dans le passé, mais dans le creuset de cette décennie, car en effet, sous l'impulsion de groupes comme Disclosure, une house music callipyge et éthérée parvient à surnager dans le monde assiégeant de l'électro bourrine.

Alors, plongeons pour une petite heure dans les délices de Capoue avec cette sélection.

Toute la magie de la house de San Francisco avec SAMANTHA JAMES dont la suavité de la voix le dispute à sa beauté physique.
"Angel Love" est un extrait du merveilleux album Rise sorti en 2007 sur OM Records.
Rise, le titre éponyme, atteignit la 1ère place du Billboard Dance Charts, sans doute grâce au remix signé Eric Kupper.
En 2010, son 2e album conserve les atours de cette "electronic soul" avec des titres comme Amber Skies ou Subconscious.

Autre porte-drapeau de la sexy house californienne, Lisa Shaw s'offre ici un featuring avec le producteur/DJ MIGUEL MIGS pour "Heartbeat" (Original Mix).

DA FRENCH CONNEXION "Breathe" (Amine Edge & Dance Remix) : Da French Connexion est un collectif de DJ's qui officie sur Virgin Radio tous les samedis de 23h à minuit. Si la qualité de la prog' est inégale, elle a le mérite de sortir des sentiers battus par les autres grosses radios nationales comme NRJ et Fun Radio, en proposant des mixes aux tempos apaisés aux alentours de 120 BPM.
Le single "Breathe" sorti en novembre 2013 fait appel à la chanteuse danoise Aura Dione, que je connaissais déjà par son excellente ballade folk "Song For Sophie".
Le remix, tout à fait dans la tendance "voix détunées" actuelle, a été réalisé par un duo marseillais (qui semble se la jouer "bad boys" au vu des photos et de sa bio).

Une house venue de Bulgarie avec Kink et son remix de "Porchlight And Rocking Chairs" de JIMSTER. Très influencé par les sonorités de Detroit et Chicago, Kink m'avais déjà tapé dans l’œil avec son remix de My Man de Lovebirds.

Originaire de Munich, le duo RHODE & BROWN symbolise, tout comme Disclosure, le renouveau de la pure vintage house avec "Joyride", un morceau qui me rappelle You Keep Holding Me Back, un classique de Swing 52 sorti en 1992 sur Cutting Records.
Le maxi, qui comporte une autre merveille (Under Your Spell), mérite d'entrer dans votre discothèque.
Joyride fait aussi partie du tracklisting d'une extraordinaire compilation qu'il faut absolument posséder : TRAXX - The House That Garage Built, en vente dans toutes les bonnes crèmeries. C'est LA compilation qui revendique ce retour aux sources que je n'osais plus espérer.

SURE THING "Holding You Tight" (GotSome Bump-In-The-Trunk Remix) : un remix signé du duo bristolien Alex Homes et Adam Gorsky (GotSome), qui booste un original mid-tempo plutôt funky.

Un "double power" consacré à Stee Downes, dont les apparitions sur les morceaux deep-house sont toujours judicieuses.
Tout d'abord LOVEBIRDS "Want You In My Soul", version instru (ce fut la musique de mon répondeur pendant 3 ans) puis KRAAK & SMAAK "How We Gonna Stop the Time" (Monitor 66 Remix). Deux sucreries que l'on trouve sur tous les étals de Capoue !

JIHAD MUHAMMAD feat. Tamara Wellons "Right Now" : une merveille jazz-house venue de Newark (New Jersey).

SUNLIGHTSQUARE feat. Tasita D'Mour "Heaven Only Knows" (Hippie Torrales & Sunlightsquare Original Mix) : SunlightSquare est un collectif de latin jazz basé à Londres et dont le leader est le producteur italien Claudio Passavanti.
Pour ce single, il fait appel à la chanteuse Tasita D'Mour, que l'on retrouve sur Live In The Summer de Bah Samba, déjà plébiscité dans ce blog.

La boucle est bouclée. Nous étions partis de San Francisco, nous revenons en Californie avec un nouvel extrait de la compilation Traxx, The House That Garage Built, "Anytime" du producteur de Los Angeles RHYTHM OPERATOR.

Vendredi prochain, nous resterons en compagnie d'une house toujours aussi voluptueuse.

vendredi 17 octobre 2014

N° 224 : A Latin Touch (Gypsymen, Tito Puente, Deep Djoe, Hardrive 2000...)


Set non disponible

Nous sommes fin 1977. Quelques mois auparavant, THELMA HOUSTON a connu un énorme succès (N°1 du Billboard Hot 100 en avril 77) avec Don't Leave Me This Way, une reprise de Harold Melvin & The Blue Notes.
Pour l'album suivant, on se dit que rien n'est plus sûr que de reprendre une recette qui a bien fonctionné. Hélas, le temps s'est écoulé, des centaines d'autres tubes ont sévi sur les pistes et le public est passé à autre chose.
Pourtant, avec sa fausse piste de l'intro-ballade et sa coda débridée aux tonalités latines, "I'm Here Again" avait tout pour plaire. Thelma Houston, elle aussi, fut victime de la "malédiction du follow-up duplicata".

Heureusement en 1999, POWERHOUSE (alias Lenny Fontana) à la bonne idée de déterrer ce riff de piano entêtant et de lui adjoindre une nouvelle mélodie chantée par Duane Harden (remember You Don't Know Me de Armand Van Helden). "What You Need", single au son plutôt pourrave, atteint la 1ère place du Billboard Hot Dance Music et la 13ème place du UK Dance Charts cette année-là.

"Babarabatiri" des GYPSYMEN : si l'on nous proposait des titres "soleil" de cet acabit chaque été, peut-être que mon opinion sur ce genre de musique évoluerait.
The Gypsymen (a.k.a. Todd Terry) utilise un sample d'un vieux classique latino de 1961 signé Benny More & Perez Prado. L'arrangement tribal de Copyright est d'un swing imparable.

On reste dans cette ambiance cubaine frénétique avec TITO PUENTE et "Para Los Rumberos" remixé avec authenticité par les "Nuyoricans" Louie Vega et Kenny Dope Gonzalez. Entendu dans mes émissions sur Skyrock le samedi soir mais jamais sorti en France.

"Street Player" par CHICAGO (et sa version "Re-Edit") est devenu un grand classique notamment depuis son sampling par The Bucketheads. J'ai eu la chance de l'entendre dans les années 90 au Bataclan dans une soirée Masters At Work avec, me semble t-il, Dimitri From Paris en warm-up.
L'original, assez peu captivant, est de Rufus & Chaka Khan, mais la revisite par Chicago (album Chicago 13 - 1979) avec ses breaks de percussions et de cuivres spectaculaires, est un monument du jazz-funk.

Virage totalement inattendu (comme je les aime) avec un must have de la disco : GARY'S GANG "Keep On Dancin'". J'ai un peu ré-édité la version pour les besoins du set. Ce fut un hit majeur en France en 1978. Excellemment produit, il s'inscrit dans la lignée d'autres hits du groupe comme Knock Me Out, Makin' Music ou Let's Lovedance Tonight.

FISH GO DEEP feat. Tracey K "The Cure And The Cause" (Balearic Soul Remix) : déjà chroniqué dans le set n° 31.

DEEP DJOE feat. Veronica Larenne "Sing 4 U Everyday" (Summer Mix) : le remixeur était fâché avec le calage des voix et des guitares. Impossible à mixer correctement sans passer par un éditeur de son. Il fallait trancher dans l'intro entre guitares à la bourre ou voix qui prennent le train. C'est une production 100% portugaise, Veronica Larrenne étant une chanteuse de soul reconnue dans son pays.

HARDRIVE 2000 "Never Forget (When You Touch Me)" : en novembre 2009, j'avais démarré un set par le Keyapella de ce titre, voici le Dance Ritual Mix. Dommage que Louie Vega ne soit plus aussi prolifique que par le passé dans ce genre de productions.

Final avec un titre garage qui met en valeur la voix parfaite d'Amanda Wilson"Underneath My Skin" de NICK BRIDGES. La version originale ne vaut pas grand chose mais ce Kinny's Soul Revival Mix" est un must have absolu, tout comme la version chill out du même remixeur (a.k.a. Craig Hardy).

La semaine prochaine, pas de flash-back mais un set totalement consacré à des productions house récentes.

vendredi 10 octobre 2014

N° 223 : Skyrock 90's Dance (Secchi, Corona, Space Master...)


Set non disponible

1/ SECCHI "I Say Yeah" (Curiosity Mix) : comme pour le "follow-up" Keep On Jammin', une programmation quasi hebdomadaire à mes débuts au mix dans le Skyrock Top Dance.
C'est le premier tube de ce Dj italien qui connaîtra une carrière assez éphémère et dont j'avais également retenu le titre Play That Song, dans un style rap-acid jazz.

2/ ROZLYNE CLARKE "Dancin' Is Like Makin' Love" : je l'ai également beaucoup rabâché bien qu'il n'atteigne pas le niveau des deux premiers singles Eddy Steady Go et Gorgeous. C'est alors qu'elle jouait à Londres dans la comédie musicale Cats que Rozlyne Clarke fut remarquée par le producteur Nicolas Skorsky, qui s'empressa de lui écrire un album en confiant la réalisation artistique au prodige du moment, Eddy Beatboxking. Il faut dire qu'à la réécoute de ses remixes 25 ans après, la qualité du son et des arrangements n'ont pas souffert de l'ouvrage du temps.

3/ YANKEES "I Can't Feel It" : tube antérieur à mon arrivée sur Skyrock, il me semble tout à fait inspiré de I Can't Stand It de Twenty 4 Seven. C'était l'époque où la fameuse loop de Hot Pants de Bobby Byrd  revenait dans environ 584 productions chaque année (dont celles de Steve "Silk" Hurley d'ailleurs).
Le pied était tellement surmixé qu'il a fallu en calmer les ardeurs à l'EQ.

4/ Mr LEE "Get Busy" : la preuve encore avec ce titre de hip-house sorti en 1989 ! Autre tube notable, Pump That Body (1990). Ecoutez Benny B et vous aurez la version belge de ce style né à Chicago.

5/ REEL 2 REAL "I Like To Move It" (Reel 2 Real Dub) : je suis fier d'avoir pu me procurer un test pressing Strictly Rhythm en Direct Metal Mastering (DMM) de ce titre et de l'avoir joué en soirées avant qu'il ne devienne un tube. Je pense qu'aujourd'hui, grâce à ses couplets raggamuffin et son gimmick térébrant, il continuerait de faire exulter les foules en club.

6/ GREED "Pump Up The Volume" (Original DMC Mix) : un savant mélange de Reel 2 Real et de Nightcrawlers.

7/ SPOOKY "Schmoo" (Original Version) : c'est totalement hors contexte puisque je ne l'ai jamais joué sur Skyrock, mais c'est tellement bon a réentendre. Spooky est avec Bass-O-Matic, React2Rhythm et Leftfield les artistes majeurs de ce label underground londonien fondé par William Orbit.

8/ T.F.O. "Just Keep In Your Love" (Farfikaya Mix) vs. (House Mix) : c'est là toute la richesse de la dance italienne à son apogée en 1992, capable de commettre des versions New Jersey Garage, trance ou bien totalement eurodance.
Le titre était sorti en France chez Airplay, mais je n'ai pas souvenir qu'il ait brillé dans les classements, ce qui n'était pas un drame puisque le juteux marché des compilations permettait toujours de rentrer dans ses frais.

10/ JOY SALINAS "Bip Bip" (Fargetta Remix) : excellent remix de Fargetta ! un refrain et un gimmick techno mais des couplets aux accords garage... une symbiose tout à fait méritoire.

11/ CORONA "The Rhythm Of The Night" : je ris aujourd'hui d'avoir naïvement cru à l'époque où je présentais le Hit Des Clubs et que je j'étais invité aux divers show-cases parisiens organisés par les labels, que la brésilienne aux jambes infinies et aux longs dreadlocks était la véritable chanteuse - la systématisation de ses apparitions en play-back aurait dû me mettre la puce à l'oreille-. C'était en fait une choriste du nom de Giovanna Bersola, non créditée, qui assurait les voix et c'est elle que l'on retrouve aussi sur le hit The Summer Is Magic ! Tant de supercheries (comme avec l'affaire Cappella) ne pouvaient qu'apporter de l'eau au moulin des détracteurs de l'eurodance qui, tel le mouvement Disco Sucks en 1979, finirent par avoir la peau de cette pop music illégitime.

La "fausse" Corona est passée samedi dernier dans l'émission de Patrick Sébastien  Les Années Bonheur, mais ça ne pose de problème à personne.

12/ SPACE MASTER "I Need You" (Master Mix) : Cutmaster et moi-même étions fans de ce concept imaginé par le producteur italien Pieradis Rossini.
Cette voix déchire tout ? ne cherchez pas bien loin, c'est celle de l'incontournable Loleatta Holloway dans Crash Goes Love, un titre freestyle sorti en 1984 (d'ailleurs très similaire à Baby Talk de Alisha) et dont un accapella avait été commercialisé en 1992, date de sortie de I Need You. L'opportunisme italien avait encore fait des siennes !

13/ MALCOM McLAREN "Magic's Back" (Techno Mix) : je l'ai toujours joué en tant qu'import dans les Top Dance megamixes. Il fait partie de la bande-son d'une série télé anglaise dont je n'ai jamais entendu parler.
La version originale très mainstream est à mille verstes de cette épique version techno qui n'a presque rien conservé de la voix d'Alison Limerick.

14/ FAR TOO LOUD "Turn It Up (Desibel)" (Vocal Mix) : final avec un disciple des Prodigy. Far Too Loud est un brillant représentant du style "Nu Breaks", qui se caractérise par un arrangement déstructuré, l'abondance de collages sonores de petits samples et l'emploi délibéré de sons agressifs (souvent issus de plug-ins comme Massive ou Reason). Il y a un refrain, certes, mais ça n'est évidemment pas ce qui retient l'attention.
Ça ne passera jamais sur NRJ et ça se consomme à petites doses, mais ça mérite qu'on y prête une oreille attentive car c'est un véritable travail d'orfèvre et je n'imagine pas le nombre d'heures nécessaires à fabriquer de tels morceaux.

vendredi 3 octobre 2014

N° 222 : Texas House Lover (Calippo, Duke Dumont, Namy, Secondcity...)


Set non disponible

J'ai noté depuis quelques mois une propension de certains producteurs de house music à détuner les voix vers le bas de manière assez violente, avec curieusement un résultat qui ne dessert absolument pas le morceau. C'est une épaisseur nouvelle qui vient se greffer sur la voix en alourdissant légèrement l'arrangement, ce qui sied particulièrement à la deep-house.

Vous en entendrez deux exemples flagrants dans ce set : Need A Friend de Calippo et I Got U de Duke Dumont.

Pourquoi démarrer un set par un vieux titre du groupe TEXAS ? comme vous le devinez, c'est que le titre qui suit en utilise la substantifique moelle.
En parcourant le site www.acapellas4u.co.uk (un site essentiel pour tous les bidouilleurs de remixes et mash-ups), j'ai découvert à ma grande stupeur que la version accapella existait alors qu'elle n'est répertoriée nulle part sur une sortie officielle du groupe.
L'expérimentation du DJ suisse CALIPPO avec "Need A Friend" est tout à fait remarquable et je pense que la France est encore passée à côté d'un hit en puissance, gangrenée qu'elle est par tous ces titres "soleil" d'une grande inanité qui encombrent les playlistes des radios et des chaînes musicales.
Heureusement, il existe des labels indépendants tels que Enormous Tunes (label deep-house basé à Zürich) qui ose nous proposer de telles merveilles.
Coutumier de l'exercice, Calippo nous a offert d'autres titres détunés de la même trempe avec notamment Back There (EDX's Dubaï Skyline Remix), All Day ou The Conductor (Nora en Pure Remix), tous avec ce savant mélange de piano et de basses "square". Cette démo réalisée sur le logiciel Massive sera plus explicite pour illustrer ce son de basse si particulier.

Le renouveau d'une house apaisée et sexy se fait également entendre à travers des titres emplis de soul comme "Pushing On" du duo germano-suisse OLIVER $ & JIMI JULES.
Le sample est extrait de Pushing On de Quantic Soul Orchestra feat. Alice Russell, véritable hommage à la soul de James Brown.

Le producteur britannique DUKE DUMONT s'était illustré en 2013 avec un premier hit 100% vintage house, Need U (100%).
En 2014, il parvient à scorer en France avec le très accessible "I Got U". C'est un titre "soleil", certes, mais du soleil classieux et non une "africonnerie" du genre Magic System ou Chawki.
Dans la version originale, le son de steel drum me rappelle vaguement le tube de Dario G Sunchyme (1997).
Le mix présenté ici est celui du producteur suédois Jonas Rathsman, un artiste encensé par Pete Tong, le célèbre DJ de la radio BBC1.

Retour de l'australien Sonny Fodera dans un Deep Dub de "Hotwire" par COLETTE. DJ originaire de Chicago, son album house/électro-pop When The Music's Loud (2013) et sa voix éthérée sont à l'aune de l'univers de Haley, la chanteuse de Kaskade.

Puisque MK alias Mark Kinchen revient quelque peu dans l'actualité électro notamment avec des remixes de Lana Del Rey et de son tube Always (Route 94 Remix), replongeons-nous dans ses premières œuvres dont ce très sombre dub mix de "I can't get no sleep" de MASTERS AT WORK. J'ai d'ailleurs un peu édité la version !

La suite nous propulse directement à la fin des années 80, époque où la piano-house cinglait vers les sommets.
"I Wanna Feel" est le seul titre abordable du DJ américain SECONDCITY (a.k.a. Rowan Harrington). Fort de sa première place obtenue dans le UK Dance Charts en juillet 2014, il a logiquement été signé chez une major, Sony en l’occurrence.
La vidéo sur YouTube a été visionnée près de 8 millions de fois, mais la France semble rester sourde.
Le titre est disponible sur une incontournable compilation (hélas mixée) du label Ministry Of Sound, The House That Garage Built, qui convoque vieux classiques et nouveautés prometteuses.

Le Chuff Chuff Dub de "Everything Is Gonna Be Alright" par SOUNDS OF BLACKNESS (1994), coruscante version garage, reste une oeuvre méconnue de CJ Mackintosh, les versions R'n'B ayant été largement priorisées.

En revanche, la version garage de François K de "Tout est bleu" de AME STRONG S.A. fut une aubaine pour les quotas français en radio en 1997. Je l'entends encore sur des radios spécialisées comme FG.
La version originale très douce symbolise les linéaments d'un style chill/lounge qui allait s'imposer à la fin des années 90 avec notamment les compilations Buddha Bar ou Café Del Mar.
En quête d'une parolière pour de futures productions garage en français et séduit par les textes de la chanson, j'avais rencontré en 1997 la chanteuse et auteure Pascale Hospital au Café Beaubourg à Paris, mais nous n'avions finalement pas collaboré. C'est en recherchant son nom pour les besoins de cette chronique que j'ai appris qu'elle était décédée tragiquement à l'âge de 46 ans en 2005.

NUYORICAN SOUL "Runaway" (Mousse T's Jazz Funk Experience) : c'est un extrait de l'album sorti en 1997 et dont les autres titres-phares étaient It's Alright, I Feel It et surtout I Am The Black Gold Of The Sun (et son fantastique remix par 4 Hero).
Nuyorican est un mot-valise américain qui désigne les Porto-Ricains de New-York, totalement acquis à la culture afro-américaine, ce qui les oppose aux Boricuas, expatriés de l'île de Porto-Rico, mais qui ont conservé leurs traditions.

Je crois que je viens de dénicher ce qui sera sans doute l'un de mes top ten soulful house de la décennie en cours : NAMY & KATHY BROWN "Not This Time" (Director's Cut Classic Mix)
C'est encore avec tristesse que je réalise que ce diamant est sans doute l'une des dernières productions de Frankie Knuckles, décédé le 31 mars 2014 et dont la disparition a porté un coup presque fatal à la house music.
Je vous renvoie d'ailleurs à l'excellent papier de Yannick Barbe paru dans le magazine Têtu le 1er avril dernier, et qui met en exergue le point de vue de Knuckles sur l’inexorable déliquescence des goûts du public gay, qui était pourtant à la base de l'existence et de l'essor de cette musique. Le journaliste souligne cependant que le renouveau arrive grâce à de très jeunes producteurs, qu'ils soient allemands ou anglais (comme Disclosure) - et j'ajouterais les suisses doublement représentés dans ce set - , mais que la deep-house, aux basses bien rondes, est plutôt devenue l'apanage des jeunes hétéros.

Et Namy dans tout cela ? à ma grande surprise, il est japonais et Dieu sait que j'ai peu d'estime pour la house music qui vient de là-bas, trop gentillette et propre sur elle à mon goût. Ce Namy alias Yutaka Takanami a collaboré notamment avec Monday Michiru, chanteuse de soul-jazz japonaise mais vivant désormais aux USA, dont j'avais joué précédemment deux versions de son titre Epiphany.
Son single From Now On est signé en 2012 sur le prestigieux label new-yorkais King Street Sounds et c'est j'imagine ce pied à l'étrier qui lui a ouvert les portes d'une collaboration sublime avec Kathy Brown, qui a co-signé le titre et réalisé les arrangements vocaux. Toutefois, ne vous attardez pas sur les autres remixes car aucun n'arrive à la cheville de la version de Director's Cut. Et à nouveau, je m'incline devant le talent d'Eric Kupper qui, en clavier émérite, a sans doute trouvé ce jeu d'accords magique qui métamorphose la mélodie.

Final avec une soulful 100% frenchy : UPTOWN FUNK EMPIRE "You've Got To Have Freedom".
Elle est l’œuvre du producteur multi-instrumentiste lyonnais Bruno "Patchworks" Hovart.
Pour ce single, il a notamment fait appel à la voix d'Ange Fandoh (que l'on avait aperçue dans The Voice Saison 1) avec qui j'ai réalisé une maquette d'un titre soulful que j'avais composé en 2012. Ayant cessé la production, le projet est en stand-by, mais si par miracle je peux me relancer, il verra peut-être le jour.