vendredi 28 octobre 2011

N° 126 : Return of the Reloop (Jimmy Ross, Madonna, New Order, Black Box...)

Set non disponible

C'est avec soulagement que j'ai pu enfin récupérer ma surface de contrôle Reloop Digital Jockey après plus de 2 mois d'immobilisation en réparation.

La société en charge du SAV m'a toutefois appris que les boutons, curseurs et interrupteurs de la machine n'étaient pas garantis 1 an mais 3 mois et que le magasin qui me l'avait vendue aurait dû me prévenir.

Par un geste commercial exceptionnel, on m'a fait cadeau des frais de remise en état en me mettant bien en garde que la prochaine panne serait fatale.

Ainsi, ces appareils coûteux (près de 400 euros) ne seraient pas capables de subir les manipulations classiques et répétées d'un DJ qui fait normalement son travail.
A quoi bon fabriquer un matériel qui n'a pas été préalablement éprouvé aux tests d'usure comme on testerait une portière de voiture ou un interrupteur d'appareil électro-ménager ?

Le DJ est-il un bourrin par nature qui se révélerait incapable de prendre soin de son matériel ?

Je conseille donc à tous les manipulateurs de mp3 d'éviter d'acquérir la marque Reloop puisque ses appareils sont si fiables qu'elle n'est même pas en mesure de les garantir plus de 3 mois !

Passé le stade de la colère (la frustration ayant été si longue) et pour fêter le retour de la Reloop, je vous ai concocté un set empreint de nostalgie positive, empli de titres qui feront briller les yeux des quadragénaires, ceux-là même qui auront vibré dans les clubs sur ces titres panthéonisés.

Tout commence au début des années 80 avec les mastodontes de l'époque : Shalamar, Billy Ocean, Jimmy Ross.
Passage obligé par les prémices de l'électro avec Man Parrish ou New Order.
Puis vient la confirmation que Madonna n'est jamais été aussi brillante que lorsqu'elle fait vraiment de la dance et non cette variété guimauve dont "True Blue" représenta la consternante démonstration.
Final 100% Skyrock Top Dance, époque "early 90's" avec PKA, 2 For Joy ou Black Box.

Bon orgasme auditif !

vendredi 21 octobre 2011

N° 125 : Fall came slowly (Armin Van Buuren, Nalin & Kane, Mauro Picotto...)

Set non disponible

"Fall came slowly and Winter stayed".
L'idée m'est venue avec le titre inaugural de ce set, "Winter stayed" de TRIPLE A, un groupe auquel on peut accorder... une solvabilité totale !
A comme Armin (Van Buuren), A comme Alex (M.O.R.P.H.), A comme Anna (Criado).
Anna Criado faisait partie de ces chanteuses que nous convoitions, mais à laquelle nous avons dû renoncer face aux exigences des managers hollandais.
Dommage car cette voix est réellement envoûtante sur "Nothing else matters" de MAX GRAHAM et "Sunset Boulevard" de ALEX M.O.R.P.H.

"Winter stayed" est extrait de la nouvelle compilation "A State of Trance", une série bien connue des aficionados et mixée par Armin Van Buuren en personne.

En 1997, mon ami Julien Vendaume (rappelez-vous de l'"auditeur statisticien" à l'époque du Top Dance sur Skyrock !) aujourd'hui devenu DJ/animateur, m'avais signalé ce "Meet her at the Love Parade" de DA HOOL que bastonnait la radio lilloise Contact FM.
J'avais vainement tenté de convaincre le Directeur des Programmes de Skyrock de l'intégrer dans ma playlist et nous étions passés à côté d'un grand tube underground.
Ce remix de NALIN & KANE et ses tambours est encore plus hypnotique que l'original.

Le tube incontournable de ce duo de producteurs allemands reste "Beachball", calibré pour les nuits d'Ibiza.
La fantastique chanteuse Andrea Canta a complètement zappé le monde de la trance pour se concentrer désormais sur des ambiances latin-soul très lounge.

MAURO PICOTTO est un producteur italien aux tubes très fédérateurs comme "Iguana", ou "Pulsar". Mon préféré reste "Lizard" sorti en France chez Happy Music, seul label qui ait vraiment supporté le mouvement trance (et garage). Merci à Pierre Forgacs pour l'audace dont il a su faire preuve. Dommage que l'on n'ait jamais pu collaborer avec ce label.

Entrée dans une séquence trance goa avec :
MAN WITH NO NAME "Evolution"
MAN OF THE LAST 3RD "The Tube"
SVEN VATH "Ballett-Fusion"
MANTRA "Arrival"

A noter, les étonnants problèmes de synchro de la bassline sur la fin du morceau "The Tube" (vers 37'50"), le pilotage MIDI de ce type de synthé par procédé CV Gate ou Kenton étant pourtant réputé fiable. Le MIDI s'est-il trouvé submergé d'informations ?

Final plus mélodique avec tout d'abord le russe YURI KANE qui après le mémorable "Right back", récidive avec "Whirlpool" puis "le Boss" ARMIN VAN BUUREN et "I don't own you".
Ne manquez pas "Drowning", son dernier missile remixé par Avicii qui, pour l'occasion, utilise astucieusement les accords de "No woman, no cry" de Bob Marley. Il fallait y penser. Le talent, cette faculté à s'approprier avec succès les idées des autres, a encore frappé.

vendredi 14 octobre 2011

N° 124 : The Before Party (Clara Hill, Larry Heard, Loop 7, Frankie Knuckles...)

Set non disponible

Minuit. Le club vient d'ouvrir ses portes. Une clientèle éparse prend peu à peu place dans les fauteuils. Un égaré accoudé au comptoir déshabille du regard un groupe de filles qui descendent prudemment le grand escalier aux marches ornées de loupiotes.

Les conversations sont feutrées, ponctuées ça et là par quelques grands éclats de rire.
On reconnait immédiatement les nouveaux. D'un pas plus lent, ils observent attentivement la décoration et l'agencement du lieu, tentant de trouver quelques repères.

Le DJ n'est pas encore en cabine, mais un CD mixé à la Pompougnac appose sa douce patte "easy listening".

Le niveau sonore monte avec l'ambiance qui s'installe progressivement. Les voix couvrent désormais franchement la musique. Avalant sa dernière gorgée de bière, le DJ décide alors de démarrer son "before".
Le "before" est cet exercice délicat qui consiste à préparer en douceur l'audience avant le déferlement de décibels qui saluera l'arrivée des plus acharnés, échappés de médianoches bien arrosés ou chauffés à blanc dans leur voiture par quelque émission "club" de la bande FM.

Arrangements soft et tempo lent, il faut inciter les ludions les plus impatients à se lancer sur la piste.
Sous l'indémodable boule à facettes, quelques couples aux yeux brillant de désir s'enlacent déjà dans un slow langoureux, sans se soucier du rythme.

Les sonorités jazzy/deep-house se succèdent dans l'indifférence générale.
Qu'importe, le DJ apprécie d'écouter les merveilles qu'il vient de se procurer. La très rare version symphonique du "Always there" de INCOGNITO, "Nowhere i can go", extrait de l'album Nu Soul de l'allemande CLARA HILL ("All i can provide" - 2006) ou "The Theme" de LOOP 7, vieux chef-d'œuvre jazzy de Satoshi Tomiie sorti en 1994 et oublié de tous.

Légèrement contrarié par l'apathie générale, le DJ opte pour "We can change this world" de DJ SPINNA. "Ce titre percussif et happy va sûrement réveiller ce petit monde !", se dit-il. Il n'en est rien.

A la grande surprise de l’amphitryon, c'est un mix surpuissant de "Rainfalls" de Frankie Knuckles qui remplit timidement la piste, lançant enfin la soirée. Comme un fait exprès, le tumulte qui descend du vestiaire annonce l'arrivée en masse des habitués. Il est 1h du matin.

Il est temps de dégainer les maxis les plus commerciaux : "Touch me" de CATHY DENNIS, reprise de Fonda Rae, puis le phénoménal remix de "Living in danger" de ACE OF BASE par le dieu Morales.
Ultime mise en bouche avant le Grand Set dance/house... le remix de "Thinking of you" de SISTER SLEDGE par Ramp.
Les décibels submergent désormais la salle. Chacun se résout à délaisser les confortables banquettes. Avec une maîtrise inégale, une foule désormais compacte s'exprime. Un groupe de jeunes mecs à la crête travaillée au gel se livre à quelques chorégraphies longuement répétées. Leurs chaussures blanches cirées comme au premier jour resplendissent sous la lumière noire.

Au bar, attifé de son épaisse veste écossaise, un vieux loup de mer regarde ce spectacle en tournant nonchalamment la tête. Il n'est pas là pour la musique, juste là pour décanter... quelque part.

mardi 4 octobre 2011

N° 123 : Discopolis (Idris Muhammad, The Trammps, First Choice...)

Set non disponible

Tout commence par l'italo-disco de KANO et "Another life".
Ce style a dominé le début des années 80 au fur et à mesure que la funky music se délitait dans les boîtes à rythmes, perdant son âme au passage.
L'apogée fut atteinte vers 1985 avec des artistes comme Baltimora, Den Harrow (bientôt dans mes mixes), RAF ou P. Lion.
L'italo-disco parvint à fusionner la gaîté du disco et la froideur de la new-wave.
Je la jouai abondamment au Patch Club, l'engouement étant réel.
Avec le recul, je réalise que les arrangements n'ont rien perdu de leur modernité. Bien au contraire, la puissance des synthés analogiques de cette époque et leurs gimmicks hypnotiques ent ont inspiré plus d'un par la suite.

Exemple avec LIFELIKE & KRIS MENACE pour "Discopolis", titre-phare de l'année 2005 sur Radio FG. Ce remarquable arrangement bâti autour des premières notes du single de KANO est symbolique du style que l'on désigne comme "Cosmic", un genre très marginal qui ne rencontre que peu d'écho auprès des médias et des grands DJ's.
"Metropolis", sorti en 2009, est dans le même esprit.

Peu à peu l'atmosphère se réchauffe avec le remix de "The Player" de FIRST CHOICE par l'allemand Mousse T, un désormais classique de la disco-house. Le swing de la rythmique et de la ligne de basse collent parfaitement à ce lifting de l'original de 1974 déjà excellent.

VOICES OF LIFE "The word is love" : dernier grand remix de Steve "Silk" Hurley (1997). Le titre s'intègre doucement à la loop calée sur le riff de guitare de First Choice.
Malgré la qualité de l'interprétation, la chanteuse Sharon Pass n'a pas confirmé. Peut-être s'est-elle, comme beaucoup d'autres, consacrée à l'éducation de ses enfants.

Petite série consacrée au label Philadelphia Records fondé en 1971 par Kenny Gamble et Leon Huff.
"Love dancin' EP" de SOUL AVENGERZ reprend l'un des breaks de "T.S.O.P. (The Sound Of Philadelphia)" de MFSB (1973).
C'est l'un des premiers disques de musique noire que je me sois procurés dans ma vie. A l'époque, je réalisais des émissions de radio sur K7 dans ma chambre. J'avais demandé à mon disquaire habituel, Scalp Music (situé à Nogent-sur-Marne) de me proposer des génériques instrumentaux.

Outre ce chef d'œuvre qui fut le générique de l'émission télé américaine "Soul Train", il me proposa l'album "White Gold" de LOVE UNLIMITED ORCHESTRA qui contenait le morceau "Satin Soul" ainsi que le premier album éponyme de CREATIVE SOURCE.

C'est donc dès l'âge de 12 ans que je fut touché par la grâce, affranchi des niaiseries "variétoche" pour pré-ado pour entrer de plain-pied dans le monde de la musique club.
Un grand merci à ce brillant disquaire pour m'avoir permis de faire Terra Incognita en me transmettant cette forme de maturité artistique.

2ème hommage avec "Turn me on" de DIRTY OLD ANN, pseudo en forme de clin d'œil au titre qu'il sample : "Dirty Ol' Man" des THREE DEGREES.

Et comme les années 70 sont une inépuisable source d'inspiration, voici "Rise" de SOUL PROVIDERS suivi par l'original de IDRIS MUHAMMAD : "Could heaven ever be like this".
Pour "Love Foolosophy", JAMIROQUAI s'inspira aussi de ce titre jazz-funk de l'année 1977.

LOVE & KISSES "I've found love now that i have found you" : on se rappelle tous de la pochette sulfureuse du maxi. Ce titre euro-disco est l'œuvre du parisien Alec Costandinos, co-auteur avec Cerrone de "Love in C Minor". Les deux compères avaient précédemment fondé le concept afro-disco KONGAS (1972), un groupe spécialisé dans l'animation des soirées jet-set de Saint-Tropez.
Du disco à la limite du kitsch comme savait si bien le faire un autre groupe français de l'époque, VOYAGE, avec notamment "Souvenirs" (j'ai acheté l'album !) et "From East to West".

Dimitri from Paris s'est spécialisé dans le remix et la quantisation de vieux maxis des années 70 afin mieux répondre aux exigences techniques des sets d'aujourd'hui.
"Burnin' up" de IMAGINATION, titre jazzy-downtempo qui figure sur le premier album du groupe ("Body Talk" - 1981), est ici fortement stretché pour la cause.

Parfaite transition avec un autre titre commis par l'ex-animateur du NRJ Megamix : TEDDY PENDERGRASS "The more i get, the more i want". Il figure sur le CD non mixé de sa compilation "In The House of Love".

Ultime titre lancé au doigt comme au bon vieux temps : "Love epidemic" de THE TRAMMPS remixé par le génie de l'époque, l'inventeur des versions "extended", Tom Moulton, dont j'ai déjà évoqué l'histoire par le passé.