mercredi 18 avril 2012

Un retour contrarié


J'avais imaginé l'éventualité que notre premier single ne rencontre pas le succès escompté, mais pas qu'il fut refusé par les gros labels français. Objectivement, ce titre en vaut bien d'autres qui ont été signés et que l'on entend en radio.

Les causes ? nous ne les connaissons pas, aucun élément tangible n'ayant accompagné les quelques réponses données par écrit.
Le seul directeur artistique qui ait donné de vive voix un avis suggérait que le titre bénéficie d'un arrangement aux sonorités beaucoup plus dures.
Nous n'étions pas partis dans une optique "hard electro", mais je crains que la tendance actuelle nous y oblige.

C'est donc un "retour cuisine" pour ce titre que vous entendrez peut-être un jour et dont la signature est consubstantielle à la sortie du 2e single en s'inscrivant dans une stratégie marketing cohérente.

J'avais pensé que le regain d'intérêt pour la dance était une opportunité. Hélas, les plus grands artistes internationaux (Rihanna, Usher, Lady Gaga, Madonna, Jennifer Lopez, Enrique Iglesias...) s'étant engouffré dans la brèche en inondant le marché et les playlists des radios s'étant considérablement resserrées, il n'y a plus guère de place pour les artistes dance français (sauf rare exception comme Muttonheads - je place Sinclar, Solveig et Guetta bien évidemment hors concours puisqu'ils ont déjà fait fi de leur marché d'origine -)

Ainsi, ce sont sans doute des dizaines de jeunes producteurs qui, malgré la qualité de leur travail, se voient condamnés au silence, les seules productions locales bénéficiant des faveurs des labels étant des titres exotiques et festifs du style Collectif Métissé, Magic System ou Keen V.
Ecoutez les extraits des titres du www.club40.dj depuis le début 2011 et vous comprendrez mieux la situation.
A croire que nous sommes restés scotchés dans La Compagnie Créole et Zouk Machine ou bien, plus cyniquement, que c'est le seul style que l'on attend des producteurs français, les titres electro-dance-house étant considéré comme l'apanage des pays étrangers.
Imaginez que le 7e Art français n'ait d'yeux que pour les comédies lourdingues style "Bienvenue à Bord" ou "RTT" et que le cinéma indépendant n'ait pas voix au chapitre. Impensable.

Je dois donc désormais miser sur l'international, un marché complexe, diffus, dans lequel je n'ai guère de contacts solides, mais qui reste sans doute très ouvert.

Mon orientation "dance" est ainsi déjà remise en question, les plus grands succès que j'aie obtenus par le passé se situant dans le registre house.

Puisque la Chance semble maîtresse du jeu et déteste la routine, je multiplie les initiatives jusqu'à l'été avec la ténacité du Breton que je suis, mais sans résultat tangible dans ce style, le retour aux sources s'annonce comme la seule voie vers la reconnaissance.