vendredi 27 novembre 2009

N° 46 : Magical Houzy Tour (B. de Carey unreleased mix, Joey Negro, Mr V, Solu Music...)

Set non disponible


Je démarre par un clin d'œil à l'un des groupes qui m'a sorti de la niaiserie des goûts musicaux de mon adolescence, The Beatles.
L'album "Sergent Pepper" que m'avais fait découvrir mon frère vers l'âge de 14 ans fut la prise de conscience que j'avais loupé une époque exceptionnelle

Et, un Noël de 1998, ma mère eu la bonne idée de m'offrir un livre que je parcours à nouveau en ce moment avec un plaisir intact, Révolution, The Beatles.
Un ouvrage remarquablement documenté, bourré d'anecdotes et surtout qui apporte des informations tout à fait passionnantes sur la genèse de chaque titre et la manière dont il fut composé, arrangé et enregistré.

Au delà de l'univers pop-rock, c'est LE bréviaire indiscutable pour tout amateur de musique. Il donne les clés de la compréhension de la suprématie de ce groupe fantasque des années 60 dont l'œuvre reste d'une modernité inaltérée, 40 ans après sa séparation.

"Magical Mystery Tour", un album et un film assez délirants réalisés par les Fab Four et qui m'offrent une passerelle idéale pour qualifier ce set bigarré qui traverse des contrées afro, latino, disco avec, en bonus, le titre "mystère", une des productions du duo B. de Carey-P. Henninot de 1998 restée inédite.
A moins que ne vous trouviez ce "Zulu vibes" de SUN AFRICA totalement ringard, je me demande encore pourquoi nous n'avons pas réussi en 1998 à le signer, la face A étant d'ailleurs bien plus commerciale et festive ("festif", encore un mot dont l'usage doit être limité dixit J.L. Chiflet !)

1/ SOLU MUSIC "Fade" : il est entré sans difficulté dans mon Top 10 des meilleurs titres house de la décennie. Toutes les versions, balearic, électro ou house (comme la version de Grant Nelson présentée ici), sont magiques.
Et que dire de la délicieuse nonchalance de la voix de Kimblee (quelques ressemblances avec le timbre de Lisa Stansfield), chanteuse résidente des "Body & Soul Parties", après-midi dansantes plutôt cosy organisées par François K à New York. C'est donc fort logiquement que ce disque fut signé sur le label de "Monsieur K", Wave Music.

Dommage que Kimblee ait disparu de la circulation, sa voix hantant encore mes tympans.

2/ CE CE PENISTON "Finally" : extrait d'un quatruple pack du label Am:Pm hélas disparu mais qui fit parler la poudre d'entrée avec "Give me luv" d'ALCATRAZ en 1995.
Même si ce label signa des titres tout à fait dispensables comme "King of my castle" de Wamdue Project, on lui doit d'avoir sauvé la fin des années 90 de la médiocrité avec des tubes comme :
  • "Saturday" de EAST 57th STREET
  • "Witness" d'ANN NESBY
  • "Horny" de MOUSSE T
  • "Rise" de SOUL PROVIDERS
  • "Jus' Come" de COOL JACK
  • "U" de LONI CLARK
et bien sûr le remix de "Finally" par Eric Kupper présenté ici.

3/ SOLAPHONICS "Total love" : ce Paul Rincon mix se la joue façon TEN CITY ("Whatever makes you happy") me poussant à inclure l'accapella original pour réaliser un mash-up d'une évidence biblique.
SOLAPHONICS est l'un des pseudo de Jean-Claude Ades, DJ-producteur italien que certains connaissent peut-être pour son single "Some day" ou pour le single "I begin to wonder" de DANNII MINOGUE, tube dont il est le compositeur.

4/ BENZ "Urban City Girl" : une somptueuse production garage tout aussi méconnue que son remixeur, Mark Pichiotti.

5/ AXWELL feat. Evelyn Thomas "High energy" : AXWELL s'approprie cet hymne "hi-energy" des années 80 avec un lifting exceptionnel qui déringardise le titre grâce à une ligne de basse hyper funky.
Axwell, un remixeur suédois qui a tout d'un grand !

6/ GUSTO "Let's all chant" : autre hymne disco de la fin des années 70 remixé par le finaud Johnny Vicious, toujours aussi inspiré pour triturer le patrimoine avec bonheur. Ce new-yorkais à qui l'on donna les clés de l'armoire des trésors du label Salsoul (Loleatta Holloway et First Choice) fut catalogué dans la sous-catégorie "punk-disco" compte tenu de ses bases plutôt métal-rock.
La liste de ses remixes sur Discogs est plutôt impressionnante.

Pour en revenir à ce "Let's all chant", l'original fut créé par MICHAEL ZAGER BAND en 1978.
L'onomatopée fédératrice "ooh ooh !" fut inventée par THE BLACKBYRDS sur le titre "Party land" et, l'idée fonctionnant à merveille, elle fut reprise, outre Michael Zager Band par pléthore d'autres artistes dont :
7/ Mr. V "Put your drink down" : le chauffeur de salle de Louie Vega nous propose un latino-rap qui atteint son paroxysme lors de l'impro ragga du break. Une galette indispensable pour sortir la piste d'une éventuelle torpeur.

8/ TOUCHDOWN "Ritmo Suave" : une face B en espagnol (paroles de Joe Bataan) que je jouait beaucoup à l'époque du Patch Club. La face A ("Ease your mind") est en anglais mais semble beaucoup moins... festive (je sais Jean-Loup, le mot est à bannir, mais je n'ai pas trouvé de substitut qui parle au lecteur).
C'est une production Arthur Baker.

9/ SUN AFRICA "Zulu vibes" (Late Night Mix) : une production inédite qui me procure un double pincement au cœur.

C'est la dernière contribution réelle de mon associé, Pascal Henninot. Il est l'auteur d'une partie de la rythmique et des accords.

Ce titre, qui reflétait enfin notre culture et nos influences, loin des Cherry Moon et autres Pussy, pouvait marquer notre entrée dans la cour des producteurs respectés comme le furent Bob Sinclar et Daft Punk.
Hélas, la personne en charge de la promo, à qui nous avions fait toute confiance, n'a pas su trouver la conviction pour vendre le produit auprès des labels.
Mais peut-être que ce disque était aux antipodes de ce qu'attendaient les directeurs artistiques de l'époque. Pourtant la face A, bien plus commerciale avec son break techno "à la Junior Vasquez" avait tout pour séduire.

Une page douloureuse qui se referme, une forme d'exutoire à travers la programmation de ce titre maudit.

10/ JOEY NEGRO "Universe of love" : un disco-revival assez prodigieux du maître en la matière. Les violons sont samplés sur "Moon Maiden" de Loving You Madly Orchestra, un titre sans grande intérêt.

11/ MIRWAIS "Disco science" :
Mirwais Ahmadzaï est le producteur de "Music" de MADONNA (s'est-il fait croquer aussi ?). Quelle étrange mutation depuis l'époque où il officiait aux côtés de Daniel Darc (que je surnommerait plutôt "Daniel Dark", tellement ses musiques sont une invitation au suicide) au sein du groupe Taxi Girl ("Cherchez le garçon").
Le single "Disco science" paru en 1999 ne pouvait pas échapper aux doigts agiles de Joey Negro qui se montre tout à son aise dans un mix disco survolté qui n'a plus rien à voir avec l'original électro et ennuyeux.

12/ CHIC "Everybody dance" : final avec ce remix du DMC (mars 1993) signé EVOLUTION, la paternité du titre revenant au groupe CHIC.

Avec "Dance, dance dance", ce titre est l'un des gros tubes dancefloor annonciateur du fulgurant "Le Freak" qui conquerra la France l'année suivante, en 1978.

CERRONE avait été le premier à oser "mixer le bassdrum devant", CHIC complétèrent le concept en introduisant la sub-bass. Jusqu'alors, toutes les fréquences en dessous de 60 hz étaient éliminées au mastering mais, avec l'avènement du maxi aux larges sillons, les expérimentations les plus folles devenaient possibles et ce titre vrombissant provoqua une hystérie immédiate.

Attention, ralentissement du tempo la semaine prochaine. Il était temps de calmer le jeu après une série de sets aux rythmes infernaux.

vendredi 20 novembre 2009

N° 45 : Skydance, the Sound of New York (John Jellybean Benitez, Ten City, Shep Pettibone...)

Set non disponible


Avant toute chose, je signale que je n'emploierai plus les mots "classe", "mythique" et "culte" pour désigner un mix, rappelé à l'ordre par le dernier bouquin de l'excellent Jean-Loup Chiflet : "99 mots et expressions à foutre à la poubelle".

En effet, "être classe" ne veut rien dire, le mot faisant référence à la lutte des classes. On oppose maladroitement "être classe" à "être plouc". Quitte à paraître désuet, je devrais donc parler de "chic", comme les bourgeoises de la Rue du Four. D'ailleurs, "le freak, c'est chic" annonce la chanson.

"Mythique" ? comment peut-on décrire un disque ainsi alors qu'une chose ou un personnage "mythique" est légendaire et irréel. Si je parle d'un titre "mythique", c'est un non-sens puisque je l'ai bien eu en main pour le mixer et qu'un certain nombre d'autres personnes dans le monde en possèdent aussi un exemplaire tout à fait "palpable" (comme l'émotion l'est dans la bouche des journalistes paresseux !)

Et "culte" ? au pilori ! C'est pourtant un mot qui venait automatiquement à l'esprit pour qualifier un personnage ou un film. Parle t-on du culte et de ses deniers ou du culte, raccourci de la culture ?
Alors celui qui continuera à l'employer pourra dire "parlez à mon culte, ma tête est malade !" (ou du moins incapable de trouver le mot juste).

Heureusement que de grands linguistes comme J.L. Chiflet ou Bernard Pivot sont nos gardes-fous pour éviter le piège de la dérive langagière.
Vous avez provisoirement appauvri mon vocabulaire en l'amputant de 3 mots passe-partout bien pratiques mais je ne vais pas tarder à leur trouver des substituts !

Revenons-en à ce Skydance, émission mythique....enfin... excellente à laquelle la fin de ce set est consacrée.
Un fameux jingle de SKYROCK annonçait "This is Skydance, the sound of New York". Malheureusement, à mon arrivée à l'antenne au début 1991, la cartouche avait disparu, sans quoi je l'aurait utilisée à foison. Trop classe le jingle....euh..... très chic !!!!
Vous voyez comme l'entrechoquement des langages est déstabilisant.

1/ MICHAEL JACKSON "Rock with you" : le meilleur hommage que je pouvait rendre au défunt Michael Jackson : un remix d'un titre d'une époque bénie (et non pas "bénite" puisqu'il ne s'agit pas d'un objet ou d'une matière comme l'eau) réalisé par l'ami Frankie Knuckles.

Longtemps ce mix a été l'exclusivité de la radio NRJ.
Samy Dee, ancien assistant ingénieur du son de David Morales, était résident de l'émission-culte "Better Days". Il me l'avait fait écouter lors d'une visite dans les studios de Skyrock mais m'avait laissé entendre qu'il ne serait jamais commercialisé.
Heureusement, le remix le fut, mais discrètement en face B du maxi de "You are not alone" plusieurs mois plus tard, c'est déjà mieux que rien. Il aurait été dommage que personne ne profite de cette merveille.

2/ TOTAL CONTRAST "Takes a little time" : un Bandito Remix qui contraste avec la mollesse du mix original.
Il fut N° 1 du Billboard Hot Dance Club Play en 1985. C'est aussi l'un des gros hits du Patch Club, discothèque ni mythique ni légendaire puisque j'y ai officié en tant que D.J. entre 1983 et 1986, un club donc.............. ????
Eh oui ! les qualificatifs tardent à venir à l'esprit, trop habitué que l'on est à des automatismes de langage finalement bannissables.
Certains lecteurs commencent à se demander si c'est un cours de français ou une description de la playliste !!!

3/ BREAK MACHINE "Street dance" : 1983, en pleine vague "smurf", Morali et Belolo (producteurs de Village People et de Ritchie Family) relèvent la gageure de monter un groupe de toutes pièces et de réaliser le tube parfait ; entendu dans les clubs du monde entier.

4/ WHITNEY HOUSTON "Love will save the day" : Gageons que ce mix signé par le latino John "Jellybean" Benitez a été joué par RLP dans le Skydance, mais je n'en ai pas la certitude.
Jellybean, alors DJ à l'Experiment Four, club new-yorkais, fut le mentor de François Kevorkian.
En 1981, il devint le DJ du Funhouse, débarquant un certain Jonathan Fearing, jugé trop classique mais qui est loin d'être un manche au niveau remix (Newcleus, Evelyn "Champagne" King, Carol Douglas...).
Juché en haut de la tête d'un clown de 3m de haut qui dominait la piste, Jellybean jouait un cocktail détonant de hip-hop, d'électro, de new-wave et de disco.

Un soir de 1983 et selon la légende, une jeune chanteuse intrépide du surnom de Madonna arrive à se glisser jusqu'à sa cabine et jouer sa démo, profitant d'un moment d'inattention du DJ résident.
Remportant les suffrages du public (était-ce le morceau "Borderline" ?), son premier album sera finalement produit en partie par le beau latino ("Holiday", "Lucky Star", "Everybody").
On lui prête évidemment une liaison avec la "croqueuse d'hommes".

5/ SLAM SLAM "Something ain't right" : une production de l'anglais Dancin' Danny D, aussi à l'aise dans l'acid-house (D-Mob) que dans le registre plus commercial, utilisant alors fréquemment voix de gamine angélique de Cathy Dennis.
Il fait appel ici à l'ex-chanteuse de l'excellent groupe Style Council (Shout to the top" et "Walls come tumbling down"), Dee C. Lee,une très belle... Noire - eh oui, je viens d'apprendre des mots de Jean-Loup Chiflet que l'on ne dit pas "black", le terme étant d'ailleurs peu apprécié par la communauté qui y voit un nouveau signe de discrimination - nous appellent-ils d'ailleurs les "whites" ???

6/ LES RYTHMES DIGITALES "Music makes you lose control" : après avoir samplé (ou reproduit ?) le slap de basse de l'intro de "Can't fake the feeling" de GERALDINE HUNT pour le tube "Jacques your body", Jacques Lu Cont récidive avec "Music makes you loose control" qui utilise l' accapella situé en intro de "Body Work" de HOT STREAK (une production Jellybean bientôt mixée par votre serviteur !).
Je glisse l'accapella de "Let it roll" de Doug Lazy, la partie filtrée étant propice au remplissage.

7/ JELLYBEAN "Jingo" : une reprise électro du tube de CANDIDO signée Jellybean et multi-diffusée dans le Skyrock Skydance, la fin du set lui étant exclusivement dédiée.
La paternité du titre revient cependant au percussionniste nigérian BABATUNDE OLATUNJI avec un titre datant de 1959 : "Jin-Go-Lo-Ba".

8/ DOUG LAZY "H.O.U.S.E." : un des artistes représentant du courant hip-house (un set sera consacré à ce style en 2011) remixé de façon très underground par David Morales. Ce fut le dernier hit d'une carrière ultra courte.

9/ THOMSON TWINS "In the name of love" : utilisant le riff de basse de "Right Back to you" de TEN CITY, Shep Pettibone trouve l'ouverture house pour un mix d'anthologie du pourtant très new-wave titre du groupe anglais THOMSON TWINS. Ecoutez l'original.

10/ TEN CITY "Right back to you" : sombrant dans la facilité, le DJ ne peut s'empêcher de superposer les deux lignes de basses parfaitement identiques. Cette version réalisée par Steve Silk hurley est un classique du Skyrock Skydance.

11/ PHIL COLLINS "Hang in long enuff" : à la fin des années 80, tous les artistes pop se doivent de réaliser une version house afin de prendre position dans les clubs. Même Phil Collins se compromet dans un mix parfait réalisé par un Shep Pettibone encore "bankable" pour cet extrait de son album cult.......urellement....intéressant (Jean-Loup, je t'ai vu froncer les sourcils !), "...But seriously".

12/ Dr ROBERT & KYM MAZELLE "Wait!" : un duo inattendu entre l'ex-chanteur romantique des Blow Monkeys et la tigresse house remixé de manière étonnamment commerciale par l'un des pionniers de la house de Detroit, Juan Atkins. Avec Derrick May et Kevin Saunderson, Atkins forma le triumvirat d'une techno embryonnaire fortement influencée par des artistes européens "cold wave" comme Kraftwerk, Depeche Mode ou Gary Numan.

13/ INNER CITY "Big fun" : une fin de set qui se drape de classicisme avec ce titre au sample venu d'ailleurs et repris des milliers de fois dans les années qui suivirent. On en peut pas dire que la sonorité de cet accord servant de gimmick soit difficile à réaliser, mais sa magie innée fit qu'il fut samplé plutôt que tenté d'être reproduit avec un autre synthé par tous les suiveurs.

vendredi 13 novembre 2009

N° 44 : 1991-1994 - The Golden Years (Steve Anderson's great mixes, David Morales, Sounds of Blackness...)

Set non disponible


Fertiles les premières années de cette décennie qui clôt le 20ème siècle et que, tel David Bowie, je qualifierais de "Golden Years".
Après une entrée en matière minimaliste voire acide, la house se drape enfin d'élégance et d'arrangements somptueux.

Les précurseurs de la house n'étaient pas musiciens mais avaient mis un sérieux coup de pied dans la fourmilière consensuelle d'une funk-soul de père de famille dont se gargarisaient volontiers les clubbers anglais des années 80.
Puis vint une génération de producteurs chevronnés, musiciens de surcroit ou du moins entourés de percussionnistes et de claviers totalement investis dans leur mission de popularisation de la house.

Ce set leur rend hommage.

1/ MALAIKA "So much in love" : 1992, Ce Ce Peniston a trusté les charts depuis des mois avec les monumentaux "Finally" et "We got a love thang". Marchant dans les traces de l'ex-Miss Arizona, son finaud producteur, Rodney K. Jackson, dégotte son clône parfait, Malaika.
Même voix, mêmes arrangements, David Morales au remix... je propose au label Airplay de signer le titre mais, une fois de plus, il est jugé trop "garage" pour séduire un public nourri à l'italo-house.
Pourtant l'étiquette racoleuse de la pochette annonce la couleur "The record you've heard so much about!"..."Explosive remixes by David Morales" mais le chant des sirènes laissera la France indifférente.

2/ JAMIE PRINCIPLE "Hot body" : ce protégé de Frankie Knuckles (qui le produit et le joue abondamment) est révélé au crépuscule des années 80 avec son tube gospelisant "Your love" et son pendant acid "Baby wants to ride".
Se tournant vers l'incontournable Steve Silk Hurley en 1991, il nous gratifie de ce joyau de happy house qui reprend le gimmick de "Bad Girls" de Donna Summer. Un titre largement diffusé dans mes Skyrock Top Dance megamixes mais qui restera hélas un import. Maurice Joshua proposera sa version dans son désormais légendaire set pour la Max Party.

3/ CRYSTAL WATERS "Makin' happy" : follow-up totalement réussi de "Gypsy woman", il offre une palette de remixes d'un Steve Silk hurley à l'apogée de son inspiration.
Je vais encore annoncer une chose effroyable, impensable pour tous les lecteurs de ce blog mais... ce titre n'a pas été signé en France !!! Il fallait bien qu'un pays en manque de goût et doté d'œillères laisse de côté ce que les américains lui présentait de plus magnifique, trop préoccupé par se qui se passait chez ses voisins européens.

4/ BOBBY BROWN "Humpin' around" : producteur et pianiste brillant, remixer patenté de la team anglaise du DMC, Steve Anderson, nous propose une version sautillante à souhait, bien loin du son New-Jack de l'original. Avec son acolyte Dave Seaman, il fondera le groupe Brothers in Rhythm et l'on ne peut qu'exalter ses "revisites" très orchestrées de tubes comme "Gonna make you sweat (Everybody Dance Now)" de C& C Music Factory, "It's a fine day" de Opus III ou "Thinking of you" de Sister Sledge.

5/ MICHAEL JACKSON "Black or white" : 1991, c'est la douche froide pour les fans puristes du Michael Jackson des débuts. En guise de mise en bouche avant la sortie du nouvel album, ils reçoivent un single très pop-rock au clip surutilisant le morphing, "Black or White". L'agent blanchissant de la soul a montré toute son efficacité, même à 30°C !
Alors que nous allions nous morfondre sur un album aux antipodes du mythique "Off the wall", les remixes de Clivillès & Cole qui sortent en mars de l'année suivante sont un électrochoc.
Une transfiguration géniale qui deviendra LE remix de référence du duo.
Joué et rejoué dans mes Top Dance Megamixes à l'époque, la magie de ce mix reste inaltérée, 18 ans après sa sortie, le break et son riff de piano hargneux restant un moment qui provoque toujours en moi l'érection capillaire (chère à André Manoukian !).

6/ TEN CITY "Whatever makes you happy" : un petit pas en arrière dans l'année 90 avec le déjà grand David Morales pour ce New York City Mix totalement gospel-garage, un classique pour l'éternité.

7/ SOUNDS OF BLACKNESS "I believe" : produit et par Jimmy "Jam" Harris et Terry Lewis, deux ex-membres du groupe THE TIME (produit à l'époque par Prince), ce morceau de la formation gospel SOUNDS OF BLACKNESS est remixé de manière très consensuelle par David Morales, ce dernier libérant son style underground dans un Delivrance Dub plutôt sombre mais néanmoins intéressant.

8/ TAFURI "You know how to love me" : nouvelle production jouissive de Steve Anderson avec cette reprise du tube de feue Phyllis Hyman sorti en 1979. Le titre a été repris par Chris Bangs en 2000 mais la version remix présentée sur la compilation Hed Kandi ( la plus répandue) est un peu trop accélérée pour conserver le groove original.

9/ CLUBLAND "Hypnotized" : avec ce titre s'achève ma présentation des meillleurs mixes de ce groupe suédois au diapason du son garage new-yorkais. C'est le clavier Eric Kupper qui instille cette ambiance cosy qui aurait fait le bonheur du Paradise Garage de Larry Levan.

10/ LNR "Reachin'" : petite production house de Chicago datant de 1993, le tube de ce groupe reste résolument le "Work it to the bone" (1987).

11/ COLOURBLIND "Nothing better" : l'un des multiples pseudos du duo Victor Simonelli - Tommy Musto, du pur "New Jersey Garage" au son sec et aux arrangements assez épurés.

12/ SOUNDS OF BLACKNESS "Everything's gonna be alright" : final avec cet hypnotique Chuff Chuf Dub sur deux accords signé CJ Mackintosh en 1994. Dans le même esprit, prêtez une oreille à ses remixes de "You got it" de JODECI.

vendredi 6 novembre 2009

N° 43 : Deeper than U can mix (Masters at Work essentials, jazz house classics, François K, The Timewriter...)

Set non disponible



Je crois bien que c'est le set le plus soulful que je vous aie présenté depuis le début de l'année avec un gros hommage aux Masters at Work

1/ HARDRIVE 2000 "Never forget" : une entrée en matière on ne peut plus gospel avec le "Keyapella" de "Never forget" de HARDRIVE 2000 alias Little Louie Vega. Le maxi sorti sur Strictly Rhythm en 1999 est un must absolu.
La chanteuse Lynae réalise là une véritable performance et il se pourrait bien que vous la retrouviez dans l'un de mes prochains sets sous son autre pseudo, Sara Devine.

2/ D'MENACE "Spirit in my soul" : Avec ce son si deep, il n'est pas surprenant de retrouver Sandy Rivera, membre des KINGS OF TOMORROW (qui portent hélas assez mal leur nom vu l'accueil confidentiel accordé à leurs productions). Je réalise un mash-up improbable en triturant l'accapella de "I begin to wonder" de DANNII MINOGUE.

3/ GUSGUS "V.I.P." : les islandais de GusGus viennent trouver chaleur et réconfort sous la houlette des Masters at Work qui instillent ici une ambiance lounge et jazzy. A l'instar des écossais, des norvégiens et des suédois, je me demande si ces climats hostiles ne favorisent pas la créativité des artistes vers des sonorités bienveillantes et soulful.

4/ INCOGNITO "Nights over Egypt" : 1999, c'est la bombe jazz-house de l'année, encore une fois signée Masters at Work avec un double pack d'anthologie. Une Jocelyn Brown toujours aussi convaincante, des accords et une rythmique soignés... une belle reprise de l'original des JONES GIRLS, déjà magique dans le style "mellow".

4/ DONNA SUMMER "I feel love" : quand on connait l'original disco froid et métronomique du munichois Georgio Moroder, on ne peut que saluer cette métamorphose. Dommage que le son de ce remix des Masters at Work soit aussi sale (problème de pressage ou de gravure ?). Un titre-fleuve de 11'33" qui s'achève par un mythique buff jazz où guitare et orgue se répondent du tac au tac.

5/ BLACK MAGIC "Let it go" : Kenny Dope Gonzalez et Little Louie Vega prennent en main cette co-production avec Lil" Louis, la drapant d'une ambiance jazz où plane l'ombre d'un Eric Truffaz ou d'un Tom Browne, mais c'est ici Chris Botti, célèbre trompettiste américain au look glamour, qui exécute les solos.

6/ STEPHANIE MILLS "Latin lover" : la rythmique syncopée des MAW s'exprime à plein et l'ad lib exprime cette flamboyance si caractéristique du duo. Stephanie Mills est l'une de mes chanteuses préférées avec à son actif quelques joyaux de la soul comme"Watcha gonna do with my lovin'", "You Can't Run From My Love" et "The Medicine Song".

7/ CAJMERE feat. Dajae "Brighter days" : un des hymnes de 1992 (N°2 du Billboard Dance Chart). Il a été remixé récemment par Haji & Emanuel mais les magiques versions originales sont signées Todd Terry, Masters at Work et, bien entendu, Cajmere pour une version dans une sorte de style "charleston"(Underground Goodie Mix) très minimaliste qu'on retrouve surtout sur son autre tube, "You got me up". Dans son TNT dub, Todd Terry nous ressert le même gimmick que pour Bizarre Inc. ("Playing with knives"), mais vous êtes au courant du recyclage permanent dont il est l'inventeur.
Sorti en France chez Happy Music, le titre a été un flop monumental dans les clubs mais... ça n'est une surprise pour aucun habitué de ce blog.

8/ TOM & JOYCE "Vai Minha Tristeza" : une bossa-lounge remixée par François Kevorkian, le "frenchy" le plus respecté à New York. Tom et Joyce sont deux producteurs français, membres actifs du label Yellow Productions auteurs de plusieurs collaborations avec Bob Sinclar ("Africanism","Outro Lugar"). Leur single "Queixume" a eu l'honneur d'être remixé par les Masters at Work.

9/ ABSTRACT TRUTH "Get another plan" : un titre panthéonisé de longue date dans ma discothèque. Eric Kupper et François K trouvent encore des accords de substitution géniaux pour ce titre à l'origine de style acid-jazz. Ce fantastique Trumpet Jam me permet un mash-up avec l'accapella de "What you need" de POWERHOUSE.

10/ THE TIMEWRITER "Love is beautiful" : l'école deep-house allemande possède son maître en la personne de THE TIMEWRITER alias Jean F Cochois.
Electro mais pas trop, ses productions aux sonorités toujours soignées sont mixées de manière surpuissantes avec un bassdrum monumental !