vendredi 30 avril 2010

N° 66 : Hot 'n' Cold Grooves (The Quick, Pet Shop Boys, Depeche Mode, Instant Funk, Frankie Knuckles fierce mixes...)

Set non disponible

Je viens d'entendre la pire saloperie que l'électro ait engendré : "Telephone" de Lady Gaga. Mélodie d'une platitude affligeante, clip racoleur et ridicule...et pour couronner le tout, Beyoncé se compromettant dans ce duo effrayant alors qu'elle avait encore quelque crédit dans la communauté black.
Heureusement que Grace Jones a eu la délicatesse de snobber la Gaga. Ça rassure.

Et voici maintenant un set qui souffle le chaud et le froid, indéfinissable comme souvent. J'ai trop été habitué à changer de style tous les 1/4 h avec ma clientèle banlieusarde et mes soirées privées au public bigarré.
Je ne suis pas de cette catégorie de DJ capable de mixer pendant 3 heures de l'électro ou de la deep-house sans s'inquiéter de la réaction de la piste. Quand elle se vidait brusquement sur une nouveauté, il fallait couper net le titre et relancer la machine en concédant un tube.

Mes maîtres à mixer (David Mancuso, Larry Levan, le "DJ blond du Palace"...) furent de grands explorateurs de la planète Dance et mes années Skyrock ont finalement accentué cette diversité.
Espérons que ce set ne sera à aucun moment ennuyeux voire ennuyant (c.a.d. qui cause des ennuis).

1/ THE QUICK "Zulu" : un groupe emblématique des grandes heures du Patch Club.
Il est difficile de qualifier le style de ce maxi : pop tribale ?
Il est mixé par le vétéran John Luongo pour lequel il faut que je me dépêche de brosser une biographie.

2/ Nouveau bootleg déniché chez Decks Records : SUPER VALUE "Special Edits 05". Version retravaillée du titre précédent, elle assure la transition avec cet inmixable "Zulu" grâce à un adlib à la rythmique très dépouillée.

3/ THE QUICK "The rhythm of the jungle" : fabuleux follow-up de leur premier single, il fit également des ravages au Patch Club. L'ambiance y est beaucoup plus festive et les percussions s'en donnent à cœur joie dans un break d'anthologie (hélas largement amputé dans ce set). A posséder impérativement dans sa discothèque.

4/ INSTANT FUNK "i got my mind made up" (1978): ce mix de Larry Levan traduit bien l'époque de l'insouciance disco, la quintessence du label Salsoul. Mélange de "La croisiére s'amuse" et de pure funk.

5/ AFRIKA BAMBAATAA feat. UB40 "Reckless" : un duo improbable quand on connaît le fossé culturel entre les deux. D'un côté, Afrika Bambaataa, précurseur de la vraie électro, celle qu'a enfanté Kraftwerk, et de l'autre UB 40, un groupe de reggae-pop consensuel.
Effectivement, Afrika Bambaataa avait largement puisé dans le "Trans Europe Express" de KRAFTWERK l'essence de son premier tube "Planet Rock".
Ce remix très électro-house, le Full Fon Remix, a été joué dans les premiers mois du Skydance, en 1988. Il est remixé par Rob Gordon, co-fondateur du label anglais underground, Warp Records (LFO, Nightmares on wax...).

6/ et 7 /DEPECHE MODE "The policy of truth" (Capitol Mix) et
DEPECHE MODE "Enjoy the silence" (Hands And Feet Mix) : un "double power" dédié à François Kevorkian pour deux remixes sublimes dégottés chez un disquaire proche de la marina du centre-ville de Miami en 1990.

8/ PET SHOP BOYS "Love comes quickly" : voici l'un des chefs d'œuvre méconnus de Shep Pettibone. Un mix langoureux, parfaitement orchestré, exploitant les boîtes à rythmes de l'époque au maximum et doté d'un break mémorable car interminable et bourré de bonnes idées.
Jamais les Pet Shop Boys n'ont bénéficié d'une telle maestria pour un remix club, mais la chanson et sa mélodie aux voix aériennes s'y prêtaient peut-être.

9/ ELECTRIBE 101 "Talking with myself" : une divergence nette et louable de Frankie Knuckles par rapport au classicisme habituel de ses arrangements. Le son synthétique du gimmick, la voix de Billie Ray Martin instillent cette ambiance froide et étrange à ce titre mélancolique.
A noter l'excellent remix "chill" (Canny 12" Vocal) sorti en 1998.

10/ WILL DOWNING "There's no leaving without you" : dans ce dub, on retrouve un Frankie Knuckles plus attendu mais qui délivre un arrangement qui flirte légèrement avec la cold-wave.

11/ DE LA SOUL "A rollerskating jam named Saturdays" : les mixes de Morales étant parfaits, une petite resucée ne pouvait que faire du bien avec ce 6 a.m Mix d'une grande sobriété.
Surement pas le genre de disque à lancer dans la "big room" du Macumba de St-Julien en Genevois, même à 5 h du matin.

12/ CHIC "Your Love" (International Club Mix) : encore un mix très orchestral de Frankie Knuckles pour le chant du cygne du groupe CHIC qu'on ne reverra plus.

13/ DEGREES OF MOTION "Do you want it right now" : la version originale de ce grand classique garage au mix hyper compressé.

vendredi 23 avril 2010

N° 65 : 3 decades of dance music (Sylvester, Paul Simpson, Soul Central...)

Set non disponible

1/ THE JAMES TAYLOR QUARTET "Love the life" (1991) : très majestueux remix de Morales sur ce titre dont l'original est plutôt orienté acid-jazz.
Entendu bien sûr en exclu dans le Skyrock Top Dance !
Vous retrouverez de plus amples infos sur ce groupe et ce titre sur le très documenté blog de Manutek.

2/ SYLVESTER "I need you" (2006): excellent travail de Dimitri from Paris sur ce titre du défunt Sylvester, "falsetto du disco" datant de 1980. Je crois reconnaître les chœurs de Martha Wash.

3/ L.A.X. "All my love" (1980): véritable hymne des deux clubs qui ont forgé ma culture club : Le Palace de Paris et mon Patch Club de banlieue. C'est François K qui assure la production.

4/ SPARQUE "Let's go dancin'" (1981): j'avais découvert ce titre assez obscur dans le mémorable set de Lil' Louis sur l'antenne de Skyrock en 1992.
Les Masters at Work lui donnent le punch qui manquait à l'époque.
Une grande ressemblance du riff de piano avec celui de "You're too late" de FANTASY.

5/ FANTASY "You're too late" (1980) : preuve à l'appui ! Ce titre étant sorti un an avant celui de SPARQUE, le copieur est démasqué. Encore un titre découvert sur la première radio "culte" de l'histoire de la bande FM (1 an avant les radios libres !) : Radio 7.
Je crois que le jour où est morte Radio 7, j'ai eu autant de peine que pour la disparition de MAXXIMUM (à cette différence près que cette mort allait être largement compensée par les années folles et débridées du début des radios libres alors que la disparition de MAXXIMUM annonçait la fin des haricots).

6 et 7/ : FIRST CHOICE "Let no man put asunder" (Frankie Knuckles Mix) FIRST CHOICE "Let no man put asunder" (Masters At Work Classic Dub)
Un "double power" pour ce titre ultra samplé !
1983-1993, 10 longues années séparent ces deux mixes. "Let no man put asunder" fait partie de la longue liste de tubes qui ont marqué l'histoire du label new-yorkais Salsoul Records, qui avait débauché une grande partie de l'effectif de MFSB, groupe-phare du label Philadelphia International au début des années 70.

8/ ECLIPSE "Makes me love you" (1999) : le mix est entièrement basé sur l'intro de "Thinking of you" de SISTER SLEDGE. On reconnaîtra l'empreinte de Nile Rodgers (CHIC) dans le riff de guitare.

9/ PAUL SIMPSON presents SESSIONS TAKE 2 "The cure" (1997) : le genre de disque qui a dû faire fureur au Ministry of Sound au milieu des années 90. J'en ai entendu pas mal du même acabit dans la "big room". Cette trituration d'un petite passage de "Found a cure" de ASHFORD & SIMPSON est signé Zack Toms.

10/ LUTHER VANDROSS "Shine" (2006) : ce remix des Freemasons sample à son tour et très habilement une production CHIC : "My forbidden lover", titre qui figure sur l'album "Risqué" (1979).
Avec le même sample, DARRYL PANDY sortira le fabuleux "Sunshine and Hapiness" en 1999 (le remix du duo italien Nerio's Dubwork).

11/ PET SHOP BOYS "Before" (1996) : une pochette que la décence m'interdit de décrire. Didier Sinclair, alors D.A. chez Barclay, était tombé en pâmoison lorsque je lui avait montrée et avait immédiatement appelé EMI pour en recevoir un exemplaire.
Le remix est signé Love to Infinity, les 3 frères Lee, experts dans les productions "piano-house" mainstream.

12/ SOUL CENTRAL "Need you now" (2005) : final avec une production survitaminée basée sur le riff de piano de "I need you" de NIKITA WARREN (1991), sample déjà utilisé par Mr Roy ("Something about you"), un titre remixé également par NUSH.
A l'écoute, vous constaterez que, mis à part l'intro, le single original ne vaut pas grand chose.

vendredi 16 avril 2010

N° 64 : From funky soul to hardcore house (Skyrock Dance Classics, Narada Michael Walden, Depeche Mode,Tyree...)

Set non disponible

1/ REVELATION "Feel it" : obscure production du début de l'ère funky, elle fut révélée dans l'émission "Destination Planète 7" (animateurs : Smith & Wesson et Fool Astral) sur l'antenne de Radio 7, première radio du service public destinée aux jeunes.
Un arrangement "philly" ciselé porte une mélodie mémorable et un break parfaitement amené.

2/ SHARON REDD "Never give you up" : Dimitri From Paris avait remixé ce vieux "Prelude Records" de la défunte interprète de "Can you handle it?", mais ma préférence va à l'original.

3/ NARADA MICHAEL WALDEN "I want you" : deux albums d'anthologie ("The Dance Of Life" et "Victory" dont est extrait ce titre), une voix de falsetto... un producteur-musicien-interprète de haute volée.
Il produira notamment les "cultissimes" (j'ose un petit barbarisme - ça faisait longtemps - que Jean-Loup Chifflet et consors me pardonnent, ça me démangeait) albums de :
  • Stacy Lattisaw : "Let me be your angel" (1980)
  • Sister Sledge : "All american girls" (1981)
  • Whitney Houston : "Whitney Houston" (1985)
  • Lionel Richie : "Dancing on the ceiling" (1986)
4/ THE GALLERY Vol. II "Tee's Happy" : un re-edit en "bootleg" du fameux dub de NORTHEND réalisé par Tee Scott en 1981.
La face A ("Happy days") est souvent créditée à Michelle Wallace, l'interprète du titre.
Le géant Arthur Baker signe déjà la composition et la production du titre.
A noter un clap électronique au son inoubliable qui marquera le début du règne de la funky music.

Glissement vers les glorieuses années de Skyrock.

5/ 49ers "Die Walküre" : stupeur chez les puriste ! le DJ dérive vers la house italienne sans crier gare. Véritable pandémonium, cette production Bortolotti débridée au bassdrum énorme fit un tabac dans les clubs français durant la courte période de la mode New Beat (1988).
Parmi les innombrables samples, le riff de guitare de Chaz Jankel sur "Glad to know you".

6/ NOMAD "(I wanna give you) devotion" : grand classique du Skyrock Top Dance Megamix, ce remix DMC signé Mike Gray était l'alternative rêvée au multi-rabâché original qui fit également fureur en club.
Mais au fait, qui saura dire d'où provient le sample de saxophone ? Ce que l'on sait, c'est que le mini-refrain est inspiré de l'accapella de "Devotion" de Ten City.
Je suppose que le producteur a essayé plusieurs accapellas sur son instrumental et à jugé ce dernier le plus adéquat.

7/ PAULA ABDUL "Vibeology" : autre classique du Skyrock Top Dance, c'est hélas l'un des remixes les moins connus de Steve Silk Hurley. Mis à part l'arrangement totalement destructuré, c'est le sax trituré dans tous les sens qui apporte la folie au remix.

8/ MADONNA "Vogue" : signé Shep Pettibone, RLP adorait ce remix très classe (à l'instar de la danse à laquelle il fait allusion).
J'estime que ce titre marqua l'apogée de la carrière de Madonna en club et que l'inexorable déclin se produisit dès lors qu'elle se passa des services de celui qui l'avait propulsé au sommet.
Ce n'est pas le pathétique "Confessions on a dancefloor" (2005) dont on retiendra juste le single "Get together" qui redora le blason de la "croqueuse d'hommes" désormais subclaquante.
Son dernier amant, une espèce de godelureau, s'improvise désormais D.J., déshonorant la profession.

9/ BLACK BOX "Strike it up" : j'ai adoré jouer ce maxi dans le Top Dance Megamix. Voici l'original mais le mix de DJ Lelewel est encore plus magique. Un maxi où chaque plage est merveilleuse, un "must have" dans votre discothèque.
Appréciez l'utilisation judicieuse du roll de batterie de "Reach out, I'll be there" de GLORIA GAYNOR dans les transitions.
Pour l'anecdote, son album comportait une face A enchaînée sans blanc spécialement pour les DJ's ce qui représentait une première pour l'époque (1975), une idée fantastique qui avait germé dans l'esprit du producteur Tom Moulton. Trois tubes à la suite (dont le fameux "Never can say goodbye"), le DJ avait le temps d'aller boire un coup.

10, 11 & 12/ FPI PROJECT presents Rich In Paradise "Going back to my roots" ;
ATMOSPHERE "Atm'Oz-Fear" (Original Mix Double Beat) ;
KLF "3 a.m. eternal" (Guns Of Mu Mu) : 3 titres symboliques de l'époque Maxximum.
Les fêlés de KLF ont été les chouchous de cette radio du Forum des Halles. Révélés par "What time is love?", leur ultime single, "Last train to trancentral" sera l'une des plus grosses ventes de l'année 1991. Production au son énorme, elle sera classée dans le Top Dance tout comme ce "3 a.m. eternal".
Pour FPI PROJECT, ne manquez pas de prêter une oreille attentive à l'original de Lamont Dozier qui est un sommet de la soul music (eh oui, le tube d'ODYSSEY n'était qu'une reprise, brillante certes, mais reprise quand même).
Quant à ATMOSHERE, on se doute bien à l'écoute que ce vent froid vient de Belgique.

13/ DEPECHE MODE "Strange love" : l'atmosphère devient glaciale - j'ai failli nommer ce set "It's gettin' colder" - et ce maxi de Depeche Mode de 1987 reste redoutable malgré le poids des ans.

14/ E-MELLO "Situation" : reprise de YAZOO (groupe fondé par Vince Clarke, ex-membre de DEPECHE MODE), ce titre de 1982 est, à l'origine, une simple face B du tube mondial "Don't go".
La version d'E-MELLO sera un succès mémorable du début de l'année 1991 dans les clubs français et je le jouerai à maintes reprises. Ce rappeur anglais fera également le bonheur de BASS BUMPERS sur le hit "The music got me".

15/ Final hardcore avec la house de Chicago de TYREE. "Hardcore Hip house" est un classique du Skydance et reprend quelques bribes du "Promised land" de JOE SMOOTH.
Ceci est la version des anglais de Double Trouble.

vendredi 9 avril 2010

N° 63 : Skydance-Top Dance United (female hip house, The Funky Worm, Cathy Dennis...)

Set non disponible

Je viens d'achever un set marathon de 102 minutes entièrement consacré au Skydance.

J'ai dû supprimer les premiers sets sur DJpod pour une question d'espace disque, mais certains titres ont été réintégrés.
Il sera diffusé dans quelques semaines car trop de Skydance tuerait l'envie, ce set étant consacré justement aux deux émissions phares du Skyrock de la belle époque.

Lorsque je constate que je suis pris par la nostalgie d'une époque alors que pendant que je la vivais j'étais nostalgique d'une autre (pour moi, les 70's), je réalise que vivre le temps présent ne permet aucun recul et qu'une époque que l'on estime maussade ou pénible finira par paraître plus agréable que ce que le futur nous prépare dans 10 ans.
Comme une sorte de régression permanente d'un bonheur profond que les améliorations technologiques et les progrès de la médecine tentent de masquer en laissant croire que l'on vit forcément mieux qu'avant.

Mais stoppons ce discours philosophique avant qu'il ne fasse fuir le lecteur qui n'est pas venu pour ça et revenons en au sujet de ce blog.

1/ COLDCUT feat. Yazz & the Plastic People "Doctorin' the house" : en 1987, les DJ's Jonathan More et Matt Black formant le groupe Coldcut.
Le premier single "Say kids what time is it?" est un vaste collage de titres plus ou moins obscurs dont le détail est décrit sur cette vidéo Youtube.
Dans la foulée, il remixerons le "Paid in full" de ERIC B & RAKIM.
A la même époque, M\A\R\R\S organisera aussi le grand corso des samples avec "Pump up the volume".
C'était ce temps où l'on pouvait encore "faire les cons" sans recevoir un coup de règle sur le bout des doigts.

En face B du 45t de ce "Doctorin' the house", figurent certains samples qui ont servi à sa construction.
Bruno Sanchioni, un producteur belge, m'avait montré cette pièce lors des séances de remixes du premier titre d'ABYALE ("I wanna be your lover too") réalisés dans un petit studio d'Ivry-sur-Seine. Une séance épique puisque j'avais dû apporter ma platine disque et le vynil du titre pour caler en live la voix accapella sur l'instrumental de mon remix !!!

2/ GINO LATINO "Welcome" : Lorenzo Cherubini alias JOVANOTTI est le créateur de ce concept, commercialisant quelques titres assez primaires à base de samples dont ce "Welcome" qui est le seul titre digne de figurer dans un de mes sets. Je l'ai d'ailleurs amputé de ses parties jouées à la trompette Casio, le son étant d'un ridicule incommensurable.

J'avais récupéré ce disque dans les studios de Skyrock avant qu'il ne parte à la poubelle.
En effet, la direction avait décidé inopinément de récupérer la pièce de stockage de tous les vynils et ceux qui le désiraient avaient tout loisir de prendre ce qu'ils voulaient dans les rayons. Etant absent ce jour crucial, d'autres se servirent, emportant le précieux butin du Skydance. Je ne récupérais que quelques miettes le lendemain.
J'avais déjà raté la mise à la benne de tous les vynils disco du Patch Club peu avant sa fermeture, des opérations en catimini qui m'ont ainsi privé d'une discothèque fabuleuse digne d'un Joey Negro.

3/ C & C MUSIC FACTORY "Gonna make you sweat" : ce titre coïncide avec mon arrivée à Skyrock en janvier 1991. Le duo Clivillès & Cole vient de créer ce concept "house-rock" à base de guitares saturées et de voix scandées qui sera sans doute N°1 du Top Dance, mais je ne m'en souviens plus, ayant pris les rennes du classement en mars.
Jusqu'en 1995, année de la mort de David Cole, tous les singles du groupe seront autant de tubes. En solo, Robert Clivillès ne sortira rien de transcendant ce qui rejoint ma théorie selon laquelle seules les équipes sont gagnantes.
Pour réaliser ses tubes, David Guetta est entouré des animateurs-DJ's-producteurs historiques de feue la radio Maxximum, J. Garraud et F. Riester, mais que sortirait-il de fameux, seul devant ses machines ?

4/ CRIMINAL ELEMENT ORCHESTRA "Put the needle to the record" : ce single est extrait de "Locked up", l'album-concept d'Arthur Baker, monument de breaks house truffé de samples et qu'il faut posséder sans hésitations.
L'intro du "Kiss" de PRINCE passe à la moulinette des samplers et subit des transpositions astucieuses. A titre de curiosité, figure sur l'album un titre très moyen composé par David Morales encore inconnu : "Give me the music".
En cette année 1987 et dans la même veine que "Put the needle to the record", n'oublions pas la collaboration explosive de Baker avec Wally Jump Jr. pour "Tighten up".

5/ ROB BASE & DJ E-Z ROCK "Get on the dancefloor" : un mélange de "A day in the life" de BLACK RIOT et de "Shake your body (Down to the ground)" des JACKSONS.
Une fois encore, l'album du duo ("It takes two" - 1988) doit figurer dans toute discothèque de bonne tenue. Monument du sampling, il contient d'autres tubes comme "Joy and pain" et "It takes two".

6/ MONIE LOVE "I can do this" : un hip-house construit sur l'intro de "And the beat goes on" des WHISPERS et de la fameuse loop qu'on a entendu 4272 fois dans les productions de cette époque early house. Mais que font les girls du rap pour raviver la frénésie de cette hip-house jouissive ?

7/ BETTY BOO "Doin' the do" : exception à la règle pour ce titre entendu sur MAXXIMUM. Betty Boo possède un physique qui n'est pas sans rappeler Diana Rigg a.k.a. Emma Peel (l'une des plus belles femmes du monde selon moi) et l'ambiance des sixties. C'est à nouveau une production hip-house, cette fois-çi signée des BEATMASTERS et vraiment roborative.

8/ BLACK RIOT "A day in the life" : le chef d'œuvre de Todd Terry (avec "Can you party?" dont le sample de voix scandée est piqué sur l'album des JACKSONS "The Jacksons -The Live" en intro du morceau "Can you feel it").
Enigme : d'où provient le sample du gimmick de synthé, lui aussi utilisé 4272 fois ???

9/ D MOB feat. Cathy Dennis "That's the way of the world" : vous connaissiez la majestueuse version deep-garage de David Morales, voici l'original au son plus sec et totalement orienté "big room" (appellation donnée sur le site du disquaire Decks aux titres qui sont censés correspondre au public de la salle principale d'un club).

10/ CATHY DENNIS "Another Dream" : un "double power" avec ce titre récurrent de mes Top Dance megamixes. Pas facile à mixer, il faut démarrer la préparation plus ou moins sur le 3ème temps d'une mesure du titre en cours en espérant que cette espèce d'effet reverse situé juste avant le couplet tombe pile sur le premier temps au mix.

11/ STACEY Q "Give you all my love" : l'une des premières grosses productions du duo Clivillès & Cole, ce vynil fut rapporté de mon séjour à Miami en 1990.
A noter le cri de Rick James pris sur "Give it to me baby", un monument du funk.

12/ THE DOC "Portrait of a masterpiece" : un titre entendu une ou deux fois dans mon Top Dance Megamix. Dans ce remix de CJ Mackintosh, le riff de cuivres -souvent utilisé- vient de "You can't hide from yourself" de TEDDY PENDERGRASS.

13/2 IN A ROOM "Wiggle it" : Le Casio CZ 101 est la pierre angulaire de ce remix signé David Morales.

14/ QUEEN LATIFAH "Come into my house" : entendu une fois dans le Skydance, ce remix de Tony Humphries sonne très underground alors qu'Humphries fut l'un des chantres du New Jersey garage. Ce "Zanzibar Mix" fait référence au club où il fut résident.
C'est le DJ qui inaugura la fameuse série de compilations du Ministry of Sound, "The Sessions" (1993).

15/ LISA LISA & CULT JAM "Just git it together" : peu avant la bombe "Let the beat hit 'em", maxi déniché en import à Champs-Disques et présenté illico presto en nouveauté dans le Top Dance par RLP et moi-même (avons-nous été les premiers sur un réseau national ? je pense que oui), il y eut ce titre emblématique du Skydance.

16/ THE FUNKY WORM "Hustle! (to the music)" : grand classique du Skydance, il reprend le gimmick de "Do the spanish hustle" de FATBACK BAND. Cette version est signée de l'un des remixers historiques du Disco mix Club, Les Adams. Toutes les versions du maxi valent le détour, notamment le "Predora Mix".

mercredi 7 avril 2010

Tribute set : That was Skydance!

Set non disponible



Remerciements à la Drücker

En premier lieu, je tiens à remercier DJ Pierre (from Bangkok) sans qui mon aventure radiophonique et musicale n’aurait jamais existé.
C’est lui qui, un jour de 1988, m’a convaincu d'écouter une nouvelle émission dédiée à la house music sur Skyrock alors que j’étais rangé des voitures, destiné à une carrière de cadre moyen exemplaire, diplôme de Business School en poche.

Merci (malgré tout) à RLP pour avoir su transmettre la vibe grâce à une animation et des mixes d’un professionnalisme insigne.

Merci à Pierre Bellanger pour avoir tout osé.

Merci à Marc Augis pour avoir inventé ce son Skydance inégalé et qui fait encore jaser 20 ans après.

Merci à Jean Isnard pour m’avoir donné ma chance un matin de février 1991 et à Laurent Bouneau pour m’avoir laissé faire le bambocheur au micro pendant quelques années (même si mon joujou, le Top Dance Megamix, m’a été confisqué en 1993)

Merci à la FM et sa bande d’avoir été libres pendant leurs belles années et d’avoir produit ce son compressé, racoleur et chaleureux qui transfigurait les titres qui passaient à l’antenne.


Ludions de la danse syncopée, maîtres des athanors électroniques, orpailleurs infatigables, voici les années 87-88, linéaments d'une house music endiablée et accessible à tous.
Les navires-amiraux (S-Express, Rick Astley, Bomb the Bass...) entrent au port, escortés par une flottille d'embarcations légères (Tony Terry, Ronnette & Anquanette, Blue Mercedes...).

Du rap aux prémices de la dance, en passant par le funk, cet set syncrétique de 76 minutes est le reflet de cette émission diaprée et enchanteresse que fut le Skyrock Skydance.
Un traitement de son calibré au palmer et quelques samples de l'époque parachèveront ce panégyrique.

PLAYLIST :

FULL FORCE "Work home!"
FULL FORCE "Take care of homework (F.F. Remix)
RONNETTE & ANQUANETTE "Disco queen" (The Rare Groove Mix)
COLDCUT feat. Floormaster Squeeze "Beats & pieces" (Mo' Bass Remix)
MICHAEL JACKSON "Another part of me" (Extended Mix)
STETSASONIC "Talkin' all that jazz" (Brooklyn Dub Mix)
STETSASONIC "Talkin' all that jazz" (Brooklyn Vocal Mix)
MORRIS DAY "Fishnet" (Big Leg Mix)
SIMON HARRIS " Bass (how low can you go)" (Bomb The House Mix)
MATT BIANCO "Good times" (New Long Version)
RICK ASTLEY "Whenever you need somebody" (Lonely Hearts Mix)
RICK ASTLEY "Together Forever" (Lover's Leap Extended Mix)
TONY TERRY "Young love" (Extended Version)
TONY TERRY "Young love" (Oh Oh Omar Dubb)
BOMB THE BASS "Beat Dis" (Extended Dis)
BOMB THE BASS "Beat Dis" (The Gangster Boogie Inc. Remix)
S-EXPRESS "Theme from S-Express" (Herbal Tea Casualty Mix)
S-EXPRESS "Theme from S-Express" (Original Mix)
BLUE MERCEDES "Love is the gun" (Street Latin Wolff 3)
MATT BIANCO "Wap-Bam-Boogie"

vendredi 2 avril 2010

N° 62 : The Floorfiller Mix (Joey Negro, Bootsy Collins, Barbara Tucker...)

Set non disponible


Ce set achevé, je me suis dit que, si je l'avais joué in extenso dans quelque club pointu, vider la piste aurait été impossible. D'où cette appellation un peu prétentieuse. A vous de juger.

Quoi qu'il en soit, après cette semaine noire et inquiétante, il était temps de renouer avec la joie et l'espoir, et ce mix tombait à point nommé.

1/ LOVE TRIBE "Stand up" : cette version signée Roger Sanchez est étrangement saturée. Elle reprend le gimmick de "There but for the grace of God" de MACHINE (à 2'59" du début), un titre qui avait été repris avec délicatesse par FIRE ISLAND en 1993.
J'essaierai de vous présenter ce remix très deep dans un futur proche.

2/ MICHAEL GRAY feat. Shelly Poole "Borderline" : cette voix glamoureuse et minaudante piqua ma curiosité au point de savoir si le physique suivait. Le clip aguicheur ne pouvait être qu'un leurre.
En effet, Shelly Poole, physique de femme mûre, ex-membre du groupe Alisha's Attic, n'a rien d'une "biatch" et déroule une belle carrière en tant que compositeur pour des artistes comme Massive Attack, Janet Jackson ou Sophie Ellis Bextor.
En 2008, elle a formé un groupe de style country, Red Sky July.
Je la félicite pour avoir "joué le jeu" en ayant interprété à la perfection ce "Borderline" avec cette "voix de téléphone rose".

Ah, au fait, le sample du morceau est totalement improbable. Stretché à mort, il est emprunté à un slow mielleux et très dispensable : "Ready for your love" de CHAPTER 8. Avec l'intelligence et "l'oreille" qui caractérisent les grands remixers, Michael Gray a exactement samplé le seul passage magique du titre.

3/ JOEY NEGRO "Can't get high without U" (1997) : Toutes les infos sur ce morceau sont à lire sur ce billet. Ce single disco-house proposé en double pack signe le grand retour à la production de Dave Lee après la sortie de son album solo "Universe of love" quatre ans auparavant. Cet album lui avait permis de réaliser un vieux rêve en réunissant les Trammps ("Universe of Love", "What happened to the music") ou Gwen Guthrie ("What a life").

4/ Z FACTOR "Somebody" : avançant masqué, Joey Negro reprend l'un de ses vieux pseudos et surprend son monde avec ce titre très underground.
La face A, "We'll Keep Climbing", quasi-instrumentale et dotée d'un gimmick très électro fera l'unanimité, mais ce mix hurlé en face B, avec les vieux sons historiques de la house, complète à merveille ce qui restera l'un des meilleurs titres de 2008, un "must-have" comme disent les british.

5/ BARBARA TUCKER feat. Darryl D'Bonneau "Stop playing with my mind" : l'une des dernières flamboyances de la house filtrée, au crépuscule des 90's. Pour l'occasion, les anglais de Full Intention braconnent un petit bout de l'excellent "Black Ivory" de MAINLINE (1979).

6/ BLAZE "Most precious love" : je ne sais pas si ce riff de piano est une pure création, mais une chose est sûre, son viatique est imparable et térébrant. Comme un air de "Disco's Revenge", non ?

7/ LES CLAUDETTES "Alexandrie Alexandra" : Infusant son talent à tout ce qu'il touche, Joey Negro reprend l'arrangement de l'adamantin "I'm a man" de MACHO pour ce dub du tube de Claude François. Le double pack mérite l'acquisition.

8/ MADEMOISELLE "Do you love me?" : dommage que ces deux frenchies n'aient pas donné suite à ce flamboyant "stardust-like" au riff de guitare et aux arrangements parfaitement ciselés.

9/ THE FACE "Needin' U" : toutes les infos sur ce titre sont dans ce billet.

10/ JULIET ROBERTS "Bad girls" : en 1998, elle est la première (oublions la tentative mollassonne de Xaviera Gold) à reprendre avec brio ce monument de la disco.
Jay Kay (Jamiroquai) et Anastacia le reprendront en live lors d'une céremonie des Brit Awards, "The Adidas man" en solo lors de son concert à Verone (2002).

11/ BOOTSY COLLINS feat. MC Lyte "I'm leavin' U" : DJ TONKA est l'un des plus festifs DJ's allemands. Une happy house sans failles qui dynamite l'original groovy tout aussi excellent.
Le sample du gimmick me semble être piqué sur "Something about you" de Mr ROY.

12/ JAMIROQUAI "Love foolosophy" : ce ludion hybride capable de passer de l'acid-jazz le plus engagé à la dance la plus frivole, ce véritable satrape aux multiples frasques semble revenir à ses premières amours dixit les rumeurs de la Toile.
Finies donc les envolées discoïsantes ? La fin d'année nous en dira d'avantage.