vendredi 29 octobre 2010

N° 84 : Closer to the underground (Adeva, Robert Owens, Lil Mo'Yin Yang, Lovebirds...)

Set non disponible

1/ ADEVA "Respect" (Club Vocal Remix) : l'original de 1988 était déjà très underground, ce remix de Mental Instrum ajoute à la noirceur de l'ambiance.

Avec une mère missionnaire et un père diacre, Adeva alias Patricia Daniel grandit inévitablement sous l'influence du gospel.
Découverte par Tony Humphries avec le single "In and out of my life", signée en 1988 sur Capitol Records, c'est Paul Simpson qui lui offrira les tubes "Respect" (découvert dans le Skydance Skyrock), "Warning", "I thank you" et "Musical freedom".
Suivront notamment "It should have been me", "Don't let it show on your face" et "Been around" (1998) déjà joués dans mes podcasts.

2/ KIM BEACHAM "Trouble" : autre titre de New Jersey Garage tout à fait dans la lignée de "Respect".

3/ URBAN SOUL "Alright" : pour fêter ses dix ans d'existence, le label garage Cool Tempo sortait en 1995 un double pack de remixes de ses plus gros hits dont ce "Alright" réalisé par Dancin' Danny D.
On y retrouve d'ailleurs le fameux remix de "I thank you" de ADEVA par Love to Infinity et un Morales Mix de "Love & happiness" de RIVER OCEAN.

4/ JOE ROBERTS "Lover" : un dub au gimmick acid réalisé à la TB-303 par les anglais de K-KLASS.

5/ JESUS LOVES YOU "Generations of love" : tombé dans l'ornière de l'héroïne, Boy George se laisse charmer par les sirènes du bouddhisme et crée le concept JESUS LOVES YOU en 1991 sur son label More Protein.
Remixé par Paul Oakenfold, c'est son seul tube sous ce pseudo.

Le label More Protein accueillera des artistes aussi variés que Eve Gallagher ("Love comes down"), Jagdeep Singh ("Who's gonna love you?"), Amos ("Let love shine") ou E-ZEE POSSEE ("Breathing is E-Zee").

6/ ALISON LIMERICK "Where love lives" : alors que Morales et Knuckles se sont surpassés sur une flopée de remixes tous aussi excellents, il fallait toutefois évoquer cette version originale du suédois Lati Kronlund à laquelle manquait juste cette touche underground qui en a fait un "all time classic".

7/ ROBERT OWENS "I'll be your friend" : autre classique intemporel, ce mix original est bien plus sombre que le Glamorous Mix, version fédératrice avec son gimmick de violons.

Après avoir collaboré avec Mr Fingers à la fin des années 80 sur des projets trop intimistes pour rencontrer le succès populaire, c'est avec Frankie Knuckles que Robert Owens caresse les trompettes de la renommée sur l'intemporel "Tears".
C'est fort de ses deux derniers tubes "I'll be your friend" et "Gotta work" qu'il participera à la Yes Party, le premier événement "garage" organisé à Paris le 2 juillet 1993, soirée où officièrent les DJ's David Morales et Tony Humphries.
Dommage que le public n'ait pas été au R.V. , ce qui augurait finalement de l'état végétatif dans lequel aller stagner ce style dans un pays déjà sous influence techno.

8/ BARRY WHITE "Love is the icon" : il me semble que j'ai présenté ce disque en nouveauté sur Skyrock.
C'était le retour inespéré de Barry White, l'un des artistes (avec MFSB et Creative Source) qui m'a accompagné dans mon voyage initiatique à la musique noire lorsque j'avais 13 ans et que je cherchais des génériques pour les émissions de radio que je réalisais dans ma chambre.

C'est indéniablement cette influence précoce, libératoire des niaiseries "variétoches" d'adolescent, qui a forgé ma culture bien avant que je fasse Terra Incognita dans le dee-jaying en soirées et en club.

Ce remix hard-house est signé Roger S.

9/ SWING 52 "You keep holding back (love me)" : production Benji Candelario sortie sur le label underground new-yorkais Cutting Records.
On doit à Candelario le fameux "Let's get brutal" de NITRO DELUXE.

Personnage atypique, il parvint à allier le métier de banquier à celui de directeur artistique du label avant de faire le switch définitif !

Sous le pseudo Swing 52, l'histoire à surtout retenu le titre "Colour of my skin", beaucoup plus gospel et commercial sous l'impulsion de la voix d'Arnold Jarvis.

Au bilan et malgré de mini-tubes comme "The Rhythm" de New Hippie Movement (1998), "Learn to give" (2001) ou "Quiero saber" (2007) , la carrière de Candelario restera plutôt erratique.

10/ WHITNEY HOUSTON "I'm every woman" : en cette luxuriante année 1992, Whitney s'attaquait au monstrueux titre de Chaka Khan composé par Ashford & Simpson en 1978.
C'est sous un angle très underground qu'elle proposa un double pack ciselé par le duo Clivillés & Cole, bien que le single calibré pour les FM fut joué abondamment, notamment dans la Max Party.

Final au cœur de l'underground le plus obscur.

11/ LIL MO'YIN YANG "Reach" : le yin et le yang, l'un froid et obscur, l'autre chaleureux et positif, se sont toujours proposés dans cette dualité de styles qui caractérise Louie Vega et Erick Morillo, ce pseudo n'étant sans doute pas choisi au hasard.
"Reach" oscille effectivement entre les deux facettes, à la fois inquiétant comme l'ambiance d'un jeu vidéo façon Doom II (dans le remix de Basement Jaxx) et "floorfiller" avec ses sirènes et son gimmick répetitif...Un véritable hymne de la saison 1996 à Ibiza.

12/ LOVEBIRDS "My man" : voilà le type de mésaventure qui se produit lorsque l'envoi des données midi du pitch bend de votre clavier-maître subit des coupures. Cela m'était arrivé avec mon Emulator E4-K mais je n'avais pas eu l'intention d'en faire un gimmick, bien au contraire !
Loverbirds met à profit cette défaillance technique lorsque de la montée de la tonalité de l'accord pour intriguer l'oreille et finalement délivrer un titre assez dissonant mais terriblement efficace.

13/ DUB MONSTERS "Sweet thang" : un titre représentatif d'un UK garage pas trop énervé et qui lorgne donc du côté de son cousin d'outre-atlantique.
Hélas, tout comme sa musique, ce duo de producteurs est plutôt resté dans l'ombre.

La semaine prochaine, nous resterons dans cette ambiance "early house" avec d'autres titres légendaires.

vendredi 22 octobre 2010

N° 83 : Sunshine & Happiness (Black Science Orchestra, Physics, D'Influence, Louie Vega...)

Set non disponible

Un set réalisé le 28 juillet 2010 sous l'influence positive de l'astre du jour et fort de quelques productions "latin-house" bienvenues.

Il démarre par une petite plaisanterie, une phrase désormais culte prononcée par l'un des caciques du foot français après la déroute sud-africaine.

La fédération a désormais "les cartes en main", mais comme dirait Patrick, "l'important ce ne sont pas les cartes mais ce que vous en faites".
On note une légère amélioration, surtout dans l'esprit, mais le fond de jeu reste assez faible.
Il faudrait notamment soigner les tirs cadrés et les centres ajustés car visiblement, ça n'est pas une spécialité française pour l'instant.

Certes, nous irons sans doute au championnat d'Europe, mais sauf miracle pour y faire de la figuration. Patience est de rigueur car il faut rebâtir sur des ruines.

1/ Puisque les Bleus "se sont fait chanter Ramona" (c'est à dire, se sont fait remonter le short), il était logique de démarrer ce set par "I don't want you back" de RAMONA BROOKS, "I don't want you back" étant une formule qui s'applique très bien à quelques joueurs indignes de leur statut (et qu'on ne reverra donc plus, j'espère).

2/ Inévitablement, le réflexe du producteur est de s'emparer du gimmick qui à servi au titre suivant pour assurer la transition.
Le remix de "Sunshine" de THE BLACK SCIENCE ORCHESTRA réalisé par le duo Farley & Heller a été diffusé par la bonne Radio FG en 1999.
Je me suis jeté sur le maxi trouvé dans quelque magasin de la rue de Charonne (Rough Trade ?) et rapidement, j'ai réédité le titre en mélangeant le dub et le vocal mix.

3/ Je viens d'apprendre que W9 lançait une émission sur le thème de "la recherche du nouveau Michael Jackson". J'ai hâte de suivre ça car seul un génie sera capable de conjuguer virtuosité des pas de danse et prouesses vocales. Mais attendons de voir.
J'espère que Quincy Jones et Rod Temperton sont sur l'affaire car, il ne suffit pas d'être doué, il faut aussi la bonne mélodie et les arrangements ciselés.

La reprise de "Rock with you" par D'INFLUENCE est un pur moment de bonheur tant dans sa version originale que dans ce remix de Mousse T. L'interprète semble être Sarah Ann Webb.

4/ Lorsque j'avais croisé Tommy Musto au New York Music Seminar en 1992, j'avais salué son travail extraordinaire sur "In the closet" de Michael Jackson. Il avait semblé surpris de tant d'enthousiasme, de surcroît venant d'un français.
Le fait est qu'il n'a jamais fait aussi bien, comme si que le fait de travailler pour la star planétaire lui avait conféré un supplément de talent afin d'être à la hauteur de l'enjeu.

Sa version de "Weekend" de PHREEK est presque aussi remarquable dans la finesse de l'arrangement.
Gros hit underground de l'année 1978, c'est un titre qui prône les aventures amoureuses sans lendemain.

Sortie en 1983, la version de CLASS ACTION possède un groove beaucoup plus posé et funky mais les deux se valent.
Elles ont été remixées et jouées abondamment par Larry Levan au Paradise Garage.

Entrée de plain-pied dans les années 2000 !

5/ RESTLESS SOUL feat. Zansiska "And i know it" : Restless Soul est un collectif créé par Phil Asher, l'un des papes de la british soulful house.
Au sein du label Slip'n'Slide, Asher a commis les mémorables compilations "Jazz in the House".

Sorti en 2007, le titre est remixé en 2010 par José Carretas, l'un des membres du collectif.
Le swing de la voix de Zansiska est délicieux.

6/ LOUIE VEGA "Elements of life" : délaissant la house underground, Louie Vega se concentre désormais sur de soleilleuses productions latines. L'album "Elements of Life" sorti en 2004 symbolise cette nouvelle orientation.

C'est Blaze qui interprète ce titre qui s'inspire largement dans les chœurs du "Brazilian Love Affair" de GEORGE DUKE.
Le remix soigné et chaleureux au possible est signé de l'un de mes chouchous actuels, Richard Earnshaw.

7/ BUMP & FLEX "Promises" : c'est le énième pseudo de Grant Nelson !
Sorti au début de 2010, le mini E.P "Unreleased vol.1" du label Swing City contient des pièces remarquables.
Les remixes sont confiés ici au duo new-yorkais Jazz 'n' Groove, récurrent dans mes sets.

8/ PHYSICS "Estrelas" : duo de musiciens suédois, PHYSICS est un habitué des compilations jazz-lounge.
A l'instar de "Viva l'Amore", autre tube du groupe, "Estrelas" est d'une gaieté contagieuse et le remix de Izzy Stardust apporte la splendeur qui manque légèrement à l'original grâce à de nouveaux accords et un gimmick de cuivres simple et efficace.

La chanteuse Simone Moreno qui porte le titre est tout aussi remarquable sur le titre "E Samba" de JUNIOR JACK (le mix de Rasmus Faber).

9/ BLACK MASSES "Wonderful person" : c'est la reprise masquée de "You are, you are" de CURTIS MAYFIELD.
La chanteuse Linda Clifford avait réalisé une adaptation la même année (1978).

10/ FISH GO DEEP "The cure and the cause" : le chef d'œuvre du brésilien DJ Memê, l'homme qui a réintroduit les grandes sections de violons et de cuivres dans les mixes.
Cette vidéo d'une des séances d'enregistrement de son titre "Any love" vous en dira plus sur cette salutaire renaissance de l'esprit disco.
Quant au titre "The cure and the cause", il est tout aussi merveilleux dans sa version balearic.

11/ THE BELIEVERS "Who dares to believe in me?" : doté d'un son numérique d'une rare précision, ce remix jazzy d'un classique de 1995 est signé Martijn Ten Velden.
J'ai beaucoup apprécié son travail sur "Chime" de Soul Central.

mercredi 13 octobre 2010

N° 82 : Manhattan nightlife (John Jellybean Benitez, Celi Bee & The Buzzy Bench, Simply Red, Richard John Smith...)

Set non disponible

Un set nimbé de la nostalgie de ces années 80 qui, sur les décombres déjà froids de l'euphorie qui avait marqué la décennie qui les précédait, conjuguaient l'acmé de l'insouciante funky music, l’avènement d'une pop anglaise souvent revendicative et les balbutiements d'une "house" promise à la pérennité.

J'ai ainsi imaginé une virée nocturne à Manhattan sur Madison Avenue, l'artère principale, une FM locale en fond sonore dans ma Buick décapotable (j'ai choisi Buick car c'est la première voiture que j'ai conduite sur le sol américain à Miami en 1990).

1/ DANUBE DANCE feat. Kim Cooper "Unique" : ce New York Club Mix ne pouvait pas mieux démarrer ce set. C'est la version disco, matraquée notamment dans la Max Party et qui avait eu son petit succès en club en France, qui avait totalement éclipsé cet original totalement soul.

2/ Decks.de est mon fournisseur habituel de vinyls. Face à la diminution constante du choix (les producteurs sont de plus en plus enclin à ne proposer leurs œuvres qu'en format mp3 !), j'ai cru que d'autres fournisseurs pouvaient offrir une palette plus large.
Juno Records est de ceux-là mais les frais de port sont prohibitifs. Quant à Music-head.de, même s'il vous les épargne, son offre est beaucoup trop trance-électro pour satisfaire un esthète comme moi.
Decks.de possède un atout indéniable en proposant un large choix de bootlegs disco-funk forcément intéressants dont ce "Closer" de 6th BOROUGH PROJECT.

La mélodie mielleuse trottait dans ma tête et je ne mis pas longtemps à retrouver l'original figurant sur l'album de Celi Bee & the Buzzy Bunch et intitulé "Closer, closer" (1978).
Mélodie sirupeuse à l'image de la pochette du vinyle où l'on présente le goulot d'une bouteille d'où le miel s'échappe.
Le tube de l'album est "Superman" (repris 1 an plus tard par Herbie Mann).
"Hurt me, hurt me" est un autre titre délicieusement suranné.

Le sample de "Closer" avec ses violons "à la Isaac Hayes" est hélas massacré par un sillon baladeur (mon cauchemar des disques mal centrés !).
6th BOROUGH PROJECT a t-il voulu produire un effet ou bien est-ce une négligence malvenue ? Dommage, Éliane.

3/ CURTIS MAYFIELD "Love me , love me now" : c'est à mon sens le titre le plus sexy et le plus sensuel de Curtis Mayfield.
Il reprend partiellement le thème de la pub DIM qui avait été créé à l'origine par Lalo Schifrin sous le titre "The Fox" (thème principale du film du même nom).

Il est extrait de l'album "Something to believe in" (1980) sur lequel figure un autre titre tout aussi magique : "Tripping out".
Ces deux bombes soul ont fait le bonheur des fins de soirées du Palace.
Je préconise vivement de vous procurer ce joyau pour hausser encore le niveau de votre discothèque.

4/ SUPER VALUE SPECIAL EDITS 2 "a side" : ce titre est immédiatement suivi de son bootleg "officiel" tiré de la collection SUPER VALUE déjà présentée sur ce blog.

5/ CHARADES "Gimme the funk" : les craquements sont dus à un pressage défectueux et non à l'usure, bien que ce titre ait été l'un des plus joués au Patch Club de La Varenne Saint-Hilaire.
Quant au titre de ce groupe fantomatique, il est mixé à l'époque par Jellybean.

6/ CONQUEST "Give it to me" : enième Kiss FM Mastermix réalisé par Shep Pettibone et présenté dans ce blog. Les deux double packs de l'époque sont d'une valeur inestimable dans le patrimoine de la musique club.
La carrière du groupe est presque aussi éphemère que celle de Charades.

7/ RICHARD JON SMITH "Baby's got another" : l'album éponyme de l'artiste (1983) est d'assez bonne facture et contient deux autres tubes, "She's The Master (Of The Game)" et "Stay with me tonight".
"In the night" est un autre hit datant de 1985.

8/ SIMPLY RED "Money's too tight (to mention)" : un album soul-jazz d'une qualité rare, un remix club testostéroné....un groupe qui a marqué l'histoire du Patch Club.
Ce titre est un véritable brûlot anti-thatcherien, mais le rouquin Mike Hucknall villipende tout autant Reagan et ses "reaganomics". "Antisocial" de TRUST à la sauce "british soul" en quelque sorte !

Originaire de Manchester, Simply Red représente idéalement le courant "Northern Soul" qui a envoûté cette région de l'Angleterre depuis les années 60. Pas étonnant que l'éclectique club "The Hacienda" ait autant marqué l'histoire de la house music.

Ce mix club prodigieux est réalisé par Steve Thompson & Michael Barbiero, ceux-là même qui avaient commis "Imagination" de BELOUIS SOME, autre tube du Patch Club, mais dont le clip plus ou moins sulfureux que je diffusais dans la salle avait été censuré par le patron !! Aujourd'hui, je pense qu'il rirait de cette décision au vu de ce que la télévision nous inflige.

9/ RICK ASTLEY "Never gonna give you up" : composé et produit par le trio Stock-Aitken-Waterman, ce titre à la mélodie éblouissante fut sans surprise la meilleure vente de single au Royaume-Uni en 1987 avant de "top-charter" dans 25 autres pays à travers le monde.

Rick Astley enchaîna d'autres tubes house du même acabit abondamment relayés par le Skydance.

De retour en 2010, son dernier single "Lights out" est un titre pop d'une grande banalité.

10/ CHICO DEBARGE "Talk to me" : dans la fratrie DeBarge, c'est El qui récolta tous les honneurs, un peu à l'instar de la Jackson Family. Il y en a toujours un pour être plus doué que les autres.
Chico n'est connu que pour ce seul hit pêchu qui, par ses arrangements, rappelle les productions de Janet Jackson et, dans une moindre mesure, de Prince.

11/ JANET JACKSON "Rhythm nation" : Janet Jackson justement remixée ici par Shep Pettibone. Les edits à foison et les incessants rolls de caisse claire de la TR-909 caractérisent la patte du producteur new-yorkais.
Et dire que cette boîte à rythmes historique n'a été produite qu'à 10 000 exemplaires !

12/ JELLYBEAN "The real thing" : originaire du Bronx comme bien d'autres, John "Jellybean" Benitez est le "latin lover" du remix new-yorkais.
C'est l'un des premiers producteurs a s'être mis en avant sur des titres dont il n'était ni le compositeur ni l'interprète (ici Steve Dante). C'est aujourd'hui monnaie courante dans la profession (ex : David Guetta).
Il fut connu pour sa liaison avec Madonna (il est aussi le producteur de "Holiday"), mais on pourrait tout aussi bien retenir sa collaboration avec la ravissante Elisa Fiorillo pour "Who found who?" en 1987 (Jellybean se met en scène dans le clip car c'est aussi lui la star).

Ce Dj/producteur audacieux (ex : utilisation de test pressings en acétate) est notamment le mentor de François Kevorkian (qui n'a pas répondu à ma demande d'ami sur Facebook alors que je lui ai consacré une bio, comme quoi, même les français expatriés nous snobent comme les américains).

La semaine prochaine, vaste incursion dans la soulful house des années 2000.

vendredi 8 octobre 2010

N° 81 : East Coast Vibrations (Global Communication, Masters at Work, Danny Tenaglia, Jazz 'n' Groove...)

Set non disponible

1/ GLOBAL COMMUNICATION "The way" : une deep-house très progressive qui repose entièrement sur un sample d'un sublime titre de Dexter Wansel, The sweetest pain".
L'interprète n'est autre que Jean Carn, célèbre pour le tube disco "What that all it was".

Ex-membre du groupe MFSB, Dexter Wensel a contribué à l'essor du Philly Sound cher à Dimitri from Paris (sortie sur BBE, sa dernière double compilation "Get down with the Philly Sound" est un must-have).

2/ INTERCEPTOR "Together" : Interceptor est l'un des pseudos du duo MURK, originaire de Miami et emblématique d'une house underground hypnotique et poisseuse.
C'est Roger S. qui délivre les meilleurs mixes dont ce Harddubb qui met en exergue le piano Rhodes, mon instrument de prédilection.

3/ DANNY TENAGLIA "Yesterday & today" : les albums de Danny sont rarement décevants. "Hard & Soul" paru en 1996 renferme des classiques tels "Look ahead", "Bottom Heavy" et "$ (That's what i want)".

A l'instar de l'album "Tourism" sorti deux plus tard, le mixage réalisé en grand studio est particulièrement soigné.

4/ ROMANTHONY "Ministry of love" : énorme tube du label anglais Azuli en 1994, il est l'œuvre d'Anthony Moore a.k.a. Romanthony, producteur originaire de cette terre fertile qu'est le New Jersey.
Son œuvre reste globalement très minimaliste (comme celle de Kerri Chandler, Moodyman ou DJ Sneak) et assez difficile d'accès pour les non-initiés.

5/ LOOP 7 "The Theme" : que dire d'autre que cet instrumental est magique. Entendu dans le NRJ Megamix de Dimitri (référence historique de la bande FM), le maxi se décline en 4 versions d'égale valeur et imaginées par l'un des claviers de Def Mix Productions, Satoshi Tomiie.
Le son de la basse peut être reproduit (avec de grands efforts de traitement de son et de compression) sur l'expander FB-01 de Yamaha, synthé en modulation FM au rapport qualité -prix intéressant (dans la même gamme, le fameux DX-7 !).

6/ LUTHER VANDROSS & JANET JACKSON "The best things in life are free" : épisode légèrement plus commercial avec ce duo bénéficiant d'excellents remixes (dont ceux de K-Klass).
Les producteurs Jam & Lewis sont originaires du Minnesota (pas vraiment la East Coast), mais Morales et Knuckles, qui signent cette version, sont nés dans le Bronx.

7/ JAZZ 'N' GROOVE "Keep givin' me love" : autre figure du New Jersey Garage, le duo Brian Tappert & Marc Pomeroy signait là l'une de ses premières productions sur le label new-yorkais Sub-Urban fondé par Tommy Musto et Victor Simonelli.
Le sample est tiré de "Keep giving me love" de D-TRAIN.

Le duo semble en retrait de la scène house depuis quelques temps.

Final dédié aux Masters at Work, période "early 90's".

Que d'évolutions pour ce duo qui a symbolisé mon voyage à New-York en 1992. De disquaires en disquaires, aucune de leurs productions ne devaient m'échapper.
Des rythmiques au swing ternaire particulièrement soigné, des accords jazzy complexes, les mixes étaient touchés par les ailes de la grâce.
Bien que Louie Vega propose encore épisodiquement d'excellents mixes, je regrette cette patte un peu "sale" et expérimentale qui caractérisait l'œuvre du duo.

8/ URBANIZED feat. Silvano "Helpless" : On retrouve derrière ce pseudo le duo Mood II Swing (Lem Springsteen & John Ciafone). Leur collaboration avec les Masters at Work démarre en 1992, peut-être avec ce titre.
De culture hip-hop, Ciafone épaulera d'ailleurs les MAW sur les arrangements rythmiques de plusieurs titres (INDIA "When you touch me", BARBARA TUCKER "I get lifted", HARDRIVE "Sindae"...).

9/ 49ers "The message" (MAW Vocal Dub) : pléthore de remixes pour ce titre de l'écurie Bortolotti.
Les mixes sortis sur Media Records sont quasi-introuvables, notamment le Mix Master-Jazz Voice.

10/ KATHY BROWN "Can't play around" : un dernier dub des Masters pour la route. C'est la première apparition de la chanteuse Kathy Brown. Elle nous a offert récemment quelques titres "garage" soleilleux comme "Never again" et "Get another love" qu'il faut absolument se procurer.

vendredi 1 octobre 2010

N° 80 : Gospelize the funk! (Rare disco-funk medley, Raydio, K.O.T., Barbara Tucker...)

Set non disponible

1/ RAY PARKER JR & RAYDIO "For those who like to groove" : j'ai découvert le groupe Raydio à la discothèque de prêt de Maisons-Alfort à la fin des années 70.
L'album éponyme contient 4 titres absolument fabuleux :
  • Is this a love thing
  • Honey i'm rich
  • Jack & Jill
  • Get down
Jusqu'à son apparition récente sur Itunes, il n'était pas commercialisé sauf sur une rare édition CD japonaise et, en 20 ans de recherche, je ne l'avais jamais trouvé !

Le second album "Rock on" sorti en 1978 frôle l'atonie . Il faut attendre le chef d'œuvre "Two places at the same time" (1980) pour retrouver la verve des débuts.
L'album a été largement joué au Patch Club tant au niveau des jerks (eh oui ! tel était le style indiqué sur les informations rajoutée sur les pochettes par Eddy, le patron/DJ de l'époque) que des slows.
La dénomination "funk" a été utilisée dès lors que son fils à pris les commandes de la piste au début des années 80.

Je pense que le mot "jerk" désignait une danse que l'on pratiquait seul à la différence du disco et du rock qui se pratiquaient en duo et qui avaient été les chevilles ouvrières de la programmation de ce club dans les années 70.

Sur cet album figure "For those who like to groove", un instrumental empli d'alacrité et qui trouvera son clone parfait dans l'album suivant (le titre "Still in the groove").

2/ RAINCOAT BRIGADIER "Sportswear for the flasher" (1980): un des premiers medleys "techniques"de l'histoire de la musique club...et une pièce rarissime !

Jusqu'alors, il existait des collections de maxis souvent enchaînés de manière approximative et dont chaque face durait une vingtaine de minutes (la série des "Disco Cross" italiens, les "Hot Plates" canadiens et , bien sûr, les "Disconet" new-yorkais).
Chaque titre était joué plus ou moins en intégralité et le DJ n'avait qu'à laisser tourner, le temps d'aller boire un verre. Les Disconet, maxis promotionnels, incluaient des fiches de notation à retourner pour indiquer aux labels si le "buzz" prenait pour chaque titre qui y figurait.

Avec des maxis comme celui de Raincoat Brigadier, apparaît une race de medleys mixés à la sueur des fronts des DJ's, édités à la bande et dont les titres s'entremêlent à la vitesse de l'éclair.
En 20 minutes, ce ne sont plus 4 ou 5 titres qui sont proposés mais pas loin d'une trentaine !
Voici le tracklisting de ce "Sportswear for the flasher" :


  • Raydio : For Those Who Like To Groove
  • The Gap Band : Burn Rubber
  • Frankie Smith : Double Dutch Bus
  • Instant Funk : Everybody
  • Capricorn : Pow Pow
  • Frankie Smith : Double Dutch Bus
  • Kleeer : De Kleeer Thing
  • Leon Haywood : Don't Push It Don't Force It
  • Kool & The Gang : Ladies Night
  • Lipps, Inc. : How Long
  • Vaughan Mason : Jammin Big Guitar
  • Gino Soccio : Try It Out
  • Shalamar : Make That Move
  • Perucho Conde : La Cotorra Criolla
  • Pino D'Angio : Ma Quale Idea
  • Thelma Houston : If You Feel It
  • Geraldine Hunt : Can't Fake The Feeling
  • Sister Sledge : All American Girls
  • Kim Carnes : Bette Davis Eyes
  • Rod Stewart : Da Ya Think I'm Sexy
  • Ian Dury : Wake Up And Make Love With Me
  • Voyage : Kechak Fantasy
  • Kano : It's A War
  • La Flavour : Mandolay
  • Tomas Ledin : Looking For A Good Time
  • Voyage : Kechak Fantasy
  • Raydio : Still In The Groove
  • The Strikers : Body Music
  • Kool & The Gang : Celebration
  • Sister Sledge : If You Really Want Me
3/ SISTER SLEDGE "If you really want me" : avant que Chic n'apporte sa touche magique sur l'album "We are family" (1979), Sister Sledge était un groupe assez insignifiant, connu en Europe des seuls amateurs de Northern Soul, des fans de soul originaires du nord de l'Angleterre et particulièrement férus du "Motown sound".

Après un album de transition sans tube notoire, le groupe retrouve les charts sous la houlette du coruscant producteur Narada Michael Walden avec un album panthéonisé : "All american girls".
4 tubes cinglants dont ce "If you really want me" matraqué le dimanche soir au Palace.

4/ ATLANTIC STARR "(Let's) Rock'n'roll" : je ne peux pas dire que c'est un tube "légendaire" du Patch Club puisque j'ai dansé dessus, la vidéo étant diffusée sur un écran géant. C'est donc qu'il a existé. Je pense qu'Eddy avait dû enregistrer cette prestation dans une émission diffusée aux States car il ne semble pas exister de clip officiel.
Et dire que le "Greatest hits" du groupe n'a pas retenu ce titre flamboyant !

5/ NARADA MICHAEL WALDEN "Tonight i'm alright" : outre ses talents de producteur, Narada Michael Walden nous a gratifié de deux bons albums zonant entre funky et jazz-funk.
"Tonight i'm alright" contient ce riff de piano fédérateur et sa ligne de basse mémorable. Quant à la mélodie, on dit que c'est une "tuerie", non ?

6/ SEXY KOOL vs SUPERFUNK "Les brigades du Tigre" : parenthèse "french touch" pour faire la transition avec les années 90.
Sexy Kool alias Olivier Gautier s'offre les services d'un des groupes en vue de l'époque, SUPERFUNK (remember "Lucky star").
Après cette courte euphorie, la scène house française est vite retombée dans l'anonymat. Bien que j'écoute des centaines de nouveautés chaque mois, rien de décapant ne vient titiller mes oreilles dans ce pays. Un constat à l'instar d'une variété française en perdition depuis le début des années 2000.

7/ LOVEBEADS fet. Courtney Grey "This is the only way" : Mousse T. sample ici une partie de l'intro de "Turn your love around" de George Benson.

Entrée progressive dans le monde fabuleux du gospel.

8/ MARK & STEVENS "I like to be me" : à l'écoute de ce bootleg, j'avais cru reconnaître Michael Jackson, époque Jackson Five.
Il s'agit en fait d'un sample très accéleré de "Free" de DENIECE WILLIAMS alors débutante.
Il est superbement mis en valeur par ces deux remixers portugais.

9/ JONNY MONTANA feat. Stephanie Cooke "I owe you" : l'une des productions du nouveau label SOUL HEAVEN. Dans le même esprit, "Relish your soul" de Neil Pierce.

10/ BARBARA TUCKER "I get lifted" : un titre 100% gospel produit par Louie Vega et multi-remixé, ici avec un zeste de house "à la Roger S".

11/ K.O.T. 'Let it go" : je vous avais présenté le remix 98, très connoté "deep house", voici la version originale qui figure sur "The Beginning", l'excellente compilation du duo sortie sur le label Distance.

12/ FIRE ISLAND feat. Love Nelson "There but for the grace of God" : un final empreint de religiosité avec ce remix du titre de MACHINE, à l'origine très énervé et un peu pouet-pouet.
Son gimmick avait d'ailleurs été repris pour un remix réalisé par Roger Sanchez, me semble t-il.

Ici, c'est la surprenante et inclassable voix d'un certain Love Nelson (je suppose qu'il s'agit d'un homme) qui apporte la douceur et le raffinement à ce Roach Motel Mix (un nom sans doute inspiré d'une chambre d'hôtel sordide et infestée de cafards qu'ont dû fréquenter les deux producteurs).

Et dire que, dans les années 90, ce titre passait dans les matinées FG de Jean-Jérôme, les temps ont hélas bien changé.