vendredi 25 septembre 2009

N° 37 : A journey into sound (Joey Negro, Steve Silk Hurley, Daft Punk, Jupiter Ace...)

Set non disponible



1/ GRACE UNDER PRESSURE "Make my day" : j'avais programmé la version underground des belges de Casino en début d'année, voici la superbe version de Roger S.
C'est un one-shot produit par Bruce Forest, remixer récurrent du Disco Mix Club. Sa version originale n'a rien de transcendante mais, fort heureusement, Roger S est venu apporter la "magic touch" gospel.

2/ UMOJA "Unity" : lors des tests, l'enchaînement avec Grace Under Pressure était si harmonieux que j'ai reprogrammé cette version dans ce set (c'est rare que je doublonne les versions). Encore un titre flamboyant de cette cruciale année 1992 où la soulful house prit véritablement son envol. Mash-up avec l'accapella de "Seduction" par ASTON MARTINEZ.

3/ M. DOC "Whatever U need" : 1992, c'est aussi l'année où l'usine de production de Steve Hurley tourne à plein régime. Ce titre est une sorte de "happy hip-house" que j'avais présentée, à l'époque, dans le Skyrock Top Dance. Il est regrettable que house et rap aient décidé de faire scission, la hip-house étant, à mes yeux, un bon compromis qui rassemblait les deux chapelles.

4/ DONNELL RUSH "Symphony" : 1992 délivre sans faiblir les diamants et mon compte en banque maigrit à vue d'œil, subissant ma vague d'achats compulsifs, ne pouvant que me résoudre à rafler toutes les merveilles que les magasins Champs-Disques et Discoparnasse me font découvrir.
Après la version explosive de E-Smoove déjà programmée en début d'année, la version de Hurley s'avère plus posée et classique mais néanmoins remarquable. Sans doute la plus belle réussite de l'équipe de ID Productions au niveau des arrangements mais le titre du morceau était, en quelque sorte, le postulat.

5/ SHAWN CHRISTOPHER "Another sleepless night" : Ce titre de 1990 est le premier tube de Shawn Christopher. Produit par Mike "Hitman" Wilson, il représentera la 2ème meilleure vente de singles dance cette année-là aux States. David Morales livre un bon package de mixes, mélangeant habilement underground et garage, comme à l'habitude.

6/ GEYSTER "Bye Bye Superman" : le grand bond en avant vers l'année 2003. Au hasard de mes pérégrinations sur les webradios, je découvris par hasard ce titre dans sa superbe version acoustique au piano. Me procurant le maxi-CD, je fus plutôt déçu par les remixes français, beaucoup trop durs au niveau des arrangements. Alors que le CD allait connaître le terrible "châtiment de l'armoire", endroit sombre et poussiéreux où l'acheteur déçu (et un peu en colère) abandonne définitivement son acquisition comme on jette aux oubliettes un brigand, je prêtai, pour le principe, une oreille à la version originale et tomba immédiatement sous le charme. Une pop revigorante, un arrangement où guitare wah-wah et piano éléctrique se répondent à la perfection, des vocaux mielleux, tout pour plaire. Même si le titre a été un hit en Europe, je n'ai jamais entendu cette version en radio (ni vu à la télé) et je crains que ce succès ne soit que le fait de ces horribles versions électro, véritables entreprises de démolition de l'harmonie, composante fondamentale de ce qu'on appelle communément la musique.

Il y a quelque chose de prémonitoire dans ce titre-hommage au super-héros puisque Christopher Reeve, celui qui l'incarna au cinéma, nous quitta l'année suivante.

7/ DAFT PUNK "Around the world" : qu'ajouter de plus sur ce titre unanimement salué comme un chef-d'œuvre. Ah si ! Les Masters at Work se sont ramassés en beauté sur leur remixes, sans doute dans un "off day" comme on dit dans le jargon sportif.

8/ SWEET COFFEE "Keep on running" : eh bien, vous voyez que j'arrive à trouver quelques titres potables dans la production actuelle ! Sweet Coffee est l'un de mes groupes préférés, l'un des navires amiraux de la lounge music. Des titres comme "Don't need you", "Holdin' On (Den Hetrix & Raffa Mix)", "No ordinary love" (la reprise de SADE) sont autant de pépites extraites de l'album "Memory Lane" sorti par le trio belge en 2004.
Ce "Keep on runnin'" est extrait de leur 2ème album et le remix signé Sterac Electronics rehausse nettement le niveau de la version originale.

9/ DANNY TENAGLIA "Bottom heavy" : Renaud, tu vas être content, j'ai encore glissé une production de Danny, le côté obscur ! Un titre extrait de son excellent album "Hard & Soul" sorti en 1995 sur Tribal America. En fond, la TB-303 de Roland ronronne comme une chatte.

10/ et 11/ "Movin' on". Deux productions que 13 années séparent mais qui utilisent le même sample, celui de la voix de Carolyn Harding pris sur le titre éponyme sorti en 1987. Sous le pseudo de SESSOMATTO, on retrouve Joey Negro avec une version très vocale et retravaillée avec la chanteuse originale en 2006 ; sous celui de ROACH MOTEL (L'hôtel du Cafard), une version moins expansive, moins discoïsante, mais plutôt "happy house" du duo Farley & Heller en 1993.

12/ JUPITER ACE "1000 years" : utilisant un sample de "And that's no lie" par HEAVEN 17 (1984), le premier single de cet irlandais du Nord est d'un génie absolu au regard de la richesse de l'arrangement et du choix plus que judicieux des accords de substitution. Des synthés à foison, un son énorme, J.M. Jarre n'a qu'à bien se tenir !

13/ TONY DI BART "The real thing" : à l'époque, j'avais essayé de convaincre mes amis du label Airplay de signer ce titre mais ils avaient fait la fine bouche. Mal leur en prit. Il connut son petit succès dans le classement du Skyrock Top Dance en 1993. A la réécoute, je pense qu'il ferait ferait encore bonne figure de nos jours dans un set électro un peu inspiré.

14/ SIMMONS & CHRISTOPHER "Weekend" : Le duo hollandais réalise un excellent retravail de l'accapella de CLASS ACTION, lui-même cover de l'original de PHREEK (1977).

vendredi 18 septembre 2009

N° 36 : House meets electro (Z Factor, Hardsoul, Junior Vasquez, Daft Punk)

Set non disponible



1/ KIMARA LOVELACE "Only you" : C'est le côté lumineux de Danny Tenaglia. Je n'ai rien entendu d'aussi soulful chez lui depuis des lustres. Ce mix sortie sur King Street en 1996 pourrait bien être l'une de ses dernières productions vraiment garage, l'ami Danny semblant, hélas, avoir rejoint définitivement le côté obscur.

2/ MORTEN TRUST feat. J-Sun "Back to love" : l'un des grands titres garage de l'année 2007 est l'œuvre d'un danois très respecté par les caciques du mix (Roger S, Eric Kupper, Grant Nelson...). Son titre "Soulmagic" sorti en 2003 sur son label Soulmagic Recordings a eu l'honneur d'être remixé par Miguel Migs du label Naked Music.
Je réalise un mash-up avec l'accapella de "Nobody's business" de H2O.

3/ H2O "Nobody's Business" : la version réalisée par le suédois Stephan Mandrax (découvrez ses deux sets réalisés pour la Skyrock Max Party en 1992) est carrément phénoménale et les prouesses vocales de la chanteuse Billie y sont pour beaucoup. Elle aussi a quitté la rampe et l'on se demande comment on peut se passer d'une telle voix sur la scène actuelle. Quant à Mandrax, il a marqué l'année 1999 avec "At night" en duo avec son frère sous le pseudo SHAKEDOWN.

4/ DAFT PUNK "Digital love" : une utilisation très intelligente de l'intro de "I Love You More" de George Duke (la seule partie intéressante de ce morceau anecdotique). Le solo de synthé (sans doute un mono surpuissant et passé dans une pédale fuzz) est digne du guitariste Eddie Van Halen. Concernant la source du sample de piano électrique du break (non identifiée pour l'instant sur le web), je verrais bien un titre de Supertramp ("Dreamer" et "Bloody Well Right" ?).

5/ D'INFLUENCE "Rock with you" : la voix suave de Sarah Anne Webb se prête parfaitement à cette reprise de Michael Jackson sur laquelle Mousse T réalise sur l'une de ses meilleures prestations, le summum restant son Classic Club Mix. Elle aussi a quitté la rampe et, dixit sa page MySpace, semble se consacrer à des projets perso assez proches de l'univers d'Erikah Badu.

6/ Z FACTOR "We'll Keep climbing" : un morceau monumental et d'une grande clarté. Joey Negro s'est offert une cure de jouvence avec ce titre électro aux gimmicks et à la rythmique bien plus inspirés que bon nombre de productions actuelles. On est loin du son assez terne des mixes de ses débuts. Sans doute que quelques investissements, notamment dans une table de mixage numérique, ont permis cette métamorphose. Le maxi est incontournable avec sa redoutable face B, "Somebody", un dub house très "old school" construit sur la même base instrumentale et rythmique.

7/ PLANET SOUL "Set u free" : signé chez Happy Music en 1996, ce pur produit underground du label Strictly Rhythm, n'a pas vraiment passionné les foules à sa sortie. Aujourd'hui, ce serait un hymne électro vénéré par Virgin 17 ! La Roland Bassline s'exprime pleinement sur le gimmick principal.

8/ HARDSOUL "Self religion" : un excellent morceau de trance-house hollandaise qui utilise astucieusement un sample de "You Gotta Believe" de Fierce Rulin Diva, sample qui avait été un peu oublié depuis 1992. Si l'électro actuelle pouvaient atteindre un peu plus souvent ce degré de perfection, sans doute que je n'en dirais pas pis que pendre.

9/ THE JASPER STREET COMPANY "A feeling" : des successions d'improvisations gospel totalement débridées sur une solide base house hypnotique signée Farley & Heller.

10/ SUNFREAKZ "Counting Down The Days" : je me trompe ou s'agit-il bien du gimmick de "I wanna give you (devotion)" de NOMAD, un très gros tube du Top Dance en 1991 ! Il fallait oser. Inévitablement, j'ose le mash-up avec l'accapella de TEN CITY et je pense que le break nappé de violons y gagne en intensité sur ce remix signé Axwell. Le titre a eu l'honneur d'être signé sur Positiva en 2006.

11/ JUNIOR VASQUEZ "If Madonna calls" : j'ai déjà évoqué l'anecdote sur mon ancien site mais, tant pis, je vais me répéter. Ce titre est une vacherie signée de celui qui fricota un temps avec Madonna, une croqueuse d'hommes invétérée. C'est la réponse cinglante au "lapin" posé par cette dernière alors qu'elle devait se produire à l'une des soirées que Junior Vasquez avait organisées au Tunnel de New-York. Le co-fondateur du célèbre club Sound Factory porte la susceptibilité sur vynil avec un certain talent. Ce fut l'un des titres-symboles de mes vacances à Ibiza, en été 1996.

vendredi 11 septembre 2009

N° 35 : A little bit of jazz (UK garage, Ian Pooley, Roy Ayers, Doug Willis)

Set non disponible




Et finalement, je pus reprendre ma route sur les chemins tortueux du Web, un monde pénétré en 1999 et dont la grosse bulle spéculative qu'il avait créé comme un remarquable imposteur explosa en 2003, finissant par me jeter à terre alors que j'y avais trouvé parfaitement mes marques.
La Providence se décida à se pencher sur mon sort en 2008. Mais juste quelques doigts d'une main tendus pour que je puisse sortir la tête des sables mouvants. C'est ce mois de juin 2009, au point culminant de la crise économique, qui choisit de modifier mon destin, confirmant un parcours professionnel atypique, inqualifiable, irrationnel, hors du commun...celui d'un parfait iconoclaste (malgré lui).
Dieu sait bien que j'aurais souhaité une belle carrière au sein de la radio Skyrock, même quittant l'antenne, mais personne n'a voulu imaginer que je pouvais être autre chose qu'un animateur farfelu. Quoique le rap aurait fini par me faire déguerpir, par dépit ou par dégoût.

Alors je peux maintenant entrevoir la possibilité d'un retour à la production musicale pour fin 2011.
D'aucuns disent que c'est une folie douce que de croire vivre de la musique mais j'ai frôlé de si près le but en 1998 que je garde la foi dans ce pays où "tout redevient possible" d'après ce que j'ai cru entendre, un jour de mai 2007.

Comment fêter une petite résurrection ? avec un peu de jazz et ce petit clin d'œil à NICK STRAKER BAND.

1/ ROACH MOTEL "The night" : une production très garage signée Farley & Heller en 1996. Pour une fois, c'est une voix mâle et suave (Paul Alexander) qui porte ce titre. En 2000, les italiens de LIMOS ne manqueront pas d'emprunter l'accapella et de le faire remixer sur un "balearic beat" par un Kevin Yost renouant avec la magie des arrangements de son délicat premier album ("One starry night" - 1998).

2/ IAN POOLEY "What's your number" : A l'instar du ricain DJ Sneak, sans doute le plus prolifique des producteurs allemands. Signé en 1998 sur V2, le label dance de Richard Branson, il sort l'album "Meridien" qui contient ce joyau remixé par la fine fleur du nu jazz allemand, Jazzanova, l'une de mes teams favorites.

3/INDO "R U sleeping" : parfait exemple du 2-Step, un garage au tempo syncopé et speedé sur des loops R'n'B ou Drum'n'Bass. Je n'ai jamais vraiment accroché au style mais ce mix du classique de INDO vaut le détour. Il est vrai que le UK garage et sa variante 2-step sont nés de la fâcheuse habitude des DJ's anglais à pitcher à mort des titres soulful U.S. pour satisfaire une clientèle éméchée et sous extasy.

4/ DSK "What would we do?" : plus convaincant, ce remix UK Garage signé de l'expert en la matière, Grant Nelson. Cependant, je garde un faible pour les mixes américains de Steve Silk Hurley et d'Eric Kupper datant des années 1991-92.

5/ BYRON STINGILY "Testify" : comme une ressemblance avec le couplet de ce titre de George Benson, vous ne trouvez pas ? Cette parenthèse mise de côté, un grand titre garage remixé par Jazz'n'Groove et chanté par l'ex-lead singer de Ten City et sa voix de fausset si caractéristique.

6/ DONNA ALLEN "He is the galaxy" : une version qui reprend quasi intégralement la fabuleuse ligne de basse de "Expansions" de Lonnie Liston Smith (1979). Les STETSASONIC avaient montré le chemin façon hip-hop en 1988 avec le classique "Talkin' all that jazz".

7/ Et le jazz dans tout ça ? nous y venons avec SCOTT GROOVES presents Roy Ayers "Expansions", une transition digne d'un DJ fainéant mais avouez que je ne suis pas coutumier du fait. La reprise est signée du xylophoniste Roy Ayers, un musicien qui n'a jamais perdu le contact avec la musique club (des collaborations avec les Masters at Work et Mousse T).

8/ DOUG WILLIS "Dougswana" : "Joey Negro est grand, Joey Negro est très très grand" ! Pastichant un Patrick Montel en crise d'histrionnisme devant la chevauchée fantastique d'un Hicham El-Gerrouj en finale du 5000m aux J.O. d'Athènes en 2004, je joue les thuriféraires devant le talent de ce producteur anglais aux multiples facettes. Il y a de quoi encenser un homme d'une telle longévité artistique, un sorcier à l'aise dans tous les styles, y compris ce titre afro-jazz avec le chanteur-batteur zimbabwéen Zeke Manyika.

9/ SAX MACHINE "Love is the message" : énième reprise du titre de MFSB mais version "de luxe" réalisée par l'autrichien Peter Rauhofer, producteur de Danube Dance et Club 69. Aux claviers, Eric Kupper de la team Def Mix Productions.

10/ BELEZAMUSICA "U got me spinning" : première figuration d'un mix de Seamus Haji dans mes sets. Il y en aura d'autres. Dans une autre vie, Haji fut le compilateur de la série "Jazz in the House" pour le label anglais Slip'n'Slide mais il a résolument pris le virage électro... retrouvant exceptionnellement la vibe pour les remixes de Belezamusica. Alors, tentez de vous procurer leur reprise du tube de Roy Ayers, "Running away", la magie y est aussi grande que sur ce titre déjà entré dans l'Histoire.

vendredi 4 septembre 2009

N° 34 : Happy hour (all time funky classics, Clubland, Kym Sims, Robin S...)



A l'heure où vous lirez ces lignes, ma carrière aura peut-être pris un tournant décisif, rechute dans l'abîme de l'inexistence ou envolée vers le chemin de la reconnaissance.

Quelle que soit l'issue de ce vendredi crucial, j'ai voulu que cette heure de set soit placée sous le signe de la gaité. "Happy, happy hour!" faisait chanter DEODATO, le producteur de KOOL & THE GANG, dans l'un de ses meilleurs titres en 1982.

1/ Entrée en matière avec l'un des tournants musicaux de ma vie. Un double A-side maxi de SISTER SLEDGE : "We are Family"/"He's the greatest dancer".
Il fallait vraiment être gonflé pour oser ce pari commercial qui défierait toute logique marketing de nos jours. Mais Nile Rodgers et Bernard Edwards, les producteurs du groupe CHIC, ne sont pas à ça près. Ayant renfloués sérieusement les caisses de la major Atlantic et de son label Cotillion avec "Le Freak", tous les plaisirs leur étaient octroyés, notamment de produire qui bon leur semblait. Des "Timbaland" ou des "Neptunes" avant l'heure, en quelque sorte.

Alors que les "cadors" de la soul leur étaient offerts, le duo surprend son monde en jetant son dévolu sur un "girls band" plutôt anecdotique au palmarès aussi fourni qu'une boulangerie parisienne sous l'Occupation.
Le premier 45t extrait de la marmite où mijote la potion magique sera ce "He's the greatest dancer" (N° 1 du R'nB chart US en 1978). "Halston, Gucci, Fiorucci..." réclame Kathy Sledge dans des textes "bling-bling" avant l'heure. Rodgers et Edwards se lâchent totalement, trop même puisque certaines phrases résonnent aux confins de la provocation. "My creme de la creme, please take me home" laisse entendre que les 4 girls seraient des filles faciles alors qu'elles sont un modèle de ferveur religieuse. Pas de quoi rassurer. Et pourtant l'art de la persuasion de nos deux larrons l'emportera, posant un menhir à l'édifice de la disco.

2/ CUTTY "Naughty times" : 1982. les boîtes à rythme commencent leur travail de sape du swing. Il y a ceux qui l'utilisent abusivement et maladroitement comme un nouveau joujou et ceux qui l'intègrent efficacement dans un arrangement qui conserve ses vertus groovy. Tel est le cas de cet obscur groupe dont le magnifique "Naughty Times" reste un monument absolu de cette funky music qui se dresse sur les ruines encore fumantes du disco. Le mythique label COOLTEMPO ne pouvait rêver meilleure signature pour entamer une carrière jonchée des tubes d'ADEVA, JULIET ROBERTS ou MONIE LOVE.

3/ MIDNIGHT STAR "Midas touch" : le titre résume parfaitement la puissance de ce titre extrait de l'excellent album "Headlines" paru en 1986 sur un autre label incontournable, SOLAR, acronyme subtil de Sound of Los Angeles Records et qui signera des artistes comme THE WHISPERS, SHALAMAR, DYNASTY, LAKESIDE, KLYMAXX ou BABYFACE.

4/ LEON HAYWOOD "I'm out to catch" : un clone extraordinaire du seul véritable tube de l'artiste, "Dont push it, don't force it" sorti 3 ans plus tôt. Un riff de guitar imparable et la voix de cette impassible amazone en chasse d'un homme pour la nuit (littéralement "Je sors pour choper").

5/ MARIAH CAREY "Emotions" : la plantureuse diva, dans un énième caprice, pourrait bien avoir réclamé les meilleurs producteurs à ses pieds. C & C Music Factory, signés également chez Sony, faisaient bien l'affaire pour ce single.

6/ LULU "Independence" : celle qui interpréta la B.O. de "L"Homme au Pistolet d'Or", un James Bond de 1974, revient près de 20 ans plus tard avec quelques rides gommées par le remix des Brothers in Rhythm.

7/ CHAKA KHAN "Love you all my lifetime" : j'avais beaucoup aimé le travail de Dave Shaw sur le single de Karyn White, "The way you love me" mais cet opus garage de Chaka Khan atteint des sommets que l'on croyait réservés au seul Frankie Knuckles.

8/ CLUBLAND feat. Zemya Hamilton "Come rain come shine" : je crois que je possède l'essentiel de la discographie de ce groupe suédois remixé ici par Eric Kupper. On retrouve un certain Vito Ingrosso à la compo. De là à penser qu'il y a comme un air de famille avec Sebastian, il n'y a que quelques Krisprolls à engloutir.

9/ KYM SIMS "Too blind to see it" : En 1992, de passage à New-York, je tombe sur cet album produit par l'une de mes idoles du moment, Steve "silk" Hurley. Le valeureux a enfin trouvé en Kym Sims la voix qui pourra mettre en valeur ses propres compositions. Le CD recèle bien des trésors qui seront progressivement sortis en maxi et remixés dans un esprit totalement "happy house" par la team d'ID PRODUCTIONS (Steve Hurley, E-Smoove, Maurice Joshua) :
  • Take my advice
  • A little bit more
  • Too blind to see it
Le Top Dance megamix résonne encore de ces grands moments.

10/ CLUBLAND feat. Zemya Hamilton "Hold on (tighter to love)" : un tube confirmé dans les discothèques françaises, comme un bref intermède avant la déferlante EuroDance.

11/ ROBIN S "Show me love" : amusante anecdote mais peu avantageuse pour ma réputation à propos de ce single. Lorsque je reçoit le double-pack promo, un jour de 1992, mon oreille fortement sous influence garage ne retient que ce AKA Mix que je propose de diffuser immédiatement en nouveauté à RLP dans le Skyrock Top Dance. Ce dernier acquiesce sans problème, nous sommes sur la même longueur d'onde.
Et d'apprendre quelques jours après que c'est finalement un mix dominé par un gimmick d'orgue (celui du synthé Korg M1) qui fait fureur auprès des DJ's français !!! Un son qui influencera un nombre considérable de productions pendant plusieurs années.
Je ne me suis jamais senti aussi étranger à mon pays que ce jour là et me demande encore quelle malédiction m'a fait naître ici alors que je n'ai rien presque rien retenu de sa culture musicale. Finalement, mon grand malheur est d'être né dans le seul pays où je n'avais aucune chance d'imposer mon style musical.

Pour en revenir à cette version de "Show me love", je me suis régalé à la mixer avec Clubland pendant près d'1'30'', un des records de durée dans tous mes sets.

12/ JULIET ROBERTS "Caught in the middle" : après le remix de Morales, voici la 2ème version de ce titre présenté dans mes sets. Une troisième suivra en 2010. Ce mix puissant et gras, hyper compressé, est signé du quatuor anglais K-Klass. Ne pas rater leur version de "2 can play that game" de Bobby Brown, "Lover" de Joe Roberts (voir set N°8) et "True Spirit" de Carleen Anderson.

13/ JANET JACKSON "Because of love" : réunissez deux dieux du mix, (Morales et Knuckles) et cela devient un événement à la mesure d'un "Borsalino" avec Belmondo et Delon au générique. Et ce Frankie & David Trick Mix porte bien son nom, réellement malicieux, un mât de cocagne qu'on prendrait plaisir à grimper pour s'emparer d'un filet garni de bonheur.

14/ Et c'est sans doute dans l'allégresse que je me suis permis de toucher à l'œuvre du Boss, de ré-éditer ce "Ecstasy" de JODY WATLEY sorti discrètement en face B de sa reprise de "When a man loves a woman" en 1994.

Espérons qu'après cette heure de bonheur que j'ai voulu partager avec vous, je ne vous serve pas la soupe à la grimace la semaine prochaine. Dieu seul le sait au moment où j'écris ces lignes.