vendredi 25 mars 2011

N° 103 : Spring of De Carey (Joe Claussell, The Strikers, Tongue 'n' Cheek...)

Set non disponible

Chers lecteurs et lectrices, le 29 avril prochain sera peut-être une journée capitale pour moi.

Le cas échéant, cela confirmera que les années en "1" me sont favorables d'un point de vue professionnel.
Je rêve donc d'un "Spring of De Carey" qui permettrait d'entrevoir une sorte de renaissance artistique et créative.

En attendant, intéressons-nous à ce set qui, une fois de plus, traverse les décennies sans faiblir.

1/ THE STRIKERS "Inch by inch" (Classy Garage Groove) : merci à Dimitri From Paris pour nous avoir gratifié en 1990 de cet élégant remix d'un vieux titre des STRIKERS dont le fait d'armes musical reste "Body music", hit majeur du label Prelude Records.

2/ DAVID JOSEPH" You can't hide (your love from me)" : je crois qu'il s'agit là du souvenir le plus marquant de mon séjour à Londres lors de l'automne-hiver 1982-83.
En plein cœur de la capitale, au Club Samantha's que je fréquentais régulièrement, ce titre était incontournable.
Cette magnifique version originale de Godwin Logie a été totalement éclipsée par le terne remix de Larry Levan (qui avait oublié de mettre des effets sur les pistes) et je ne l'ai plus jamais entendue nulle part. Sans doute n'a t-elle jamais atteint les côtes U.S.

3/ D TRAIN "Music" : nouvel opus du magicien Shep Pettibone que l'on retrouve sur les fameux Kiss FM Mastermixes.

4/ CHOCOLATE MILK "Who's getting it now" : un titre découvert dans un mix calamiteux sur la radio parisienne RDH en 1983. Je n'arrive plus à mettre la main sur ce set dramatique aux enchaînements risibles, mais si je le retrouve, je ne manquerai pas de vous le podcaster pour le fun.

Quant au maxi, c'est l'un des plus chers que j'ai eu à acheter dans ma vie. La scène se passait au magasin "Sound of Music" situé Boulevard du Temple à Paris en 1984.
J'avais demandé au vendeur s'il possédait ce fabuleux disque. Il m'avait répondu "Revenez dans 1/4h, je vais vous le trouver", le temps nécessaire pour appeler l'un de ses amis qui sauta sur l'occasion pour me le facturer 150 francs !
Et pour couronner le tout, il me fallut plusieurs séances de décrassage des sillons à l'alcool à 90° pour pouvoir enfin en profiter !

Bénéficiant d'un mixage prodigieux réalisé par Tee Scott et si le maxi est joué à fond, c'est une grande baffe assurée sur la piste .
Autant dire que je le joue avec grand plaisir pour vous.

5/ MC EDITS VOL. 2 "B2" un bootleg qui reprend le seul tube de AL HUDSON, "You can do it".
Et dire que ce fut un hit massif dans les discothèques françaises en 1979... les temps ont bien changé !!!

6/ TONGUE 'N' CHEEK "Tomorrow" : l'un de ces innombrables groupes anglais de soul-dance que l'histoire n'a pas retenu.
Ce remix de Frankie Knuckles, sans doute inconnu au bataillon pour bon nombre d'entre vous, fut pourtant l'un de ses chefs-d'œuvre de l'année 1990.

7/ LISA STANSFIELD "What did i do to you?" : ce mix de Morales d'un titre mineur de Lisa Stansfield (il ne figure pas sur son Best Of) est passé inaperçu. Dans la lignée de ses arrangements les plus jazzy, je ne l'avais reçu qu'en test pressing Arista avec en face B l'Anti Poll Tax Dub déjà joué dans un set précédent.

8/ THE BAYARA CITIZENS "Electric Afrika" et 9/ SYMBOLS OF LIFE "For The world" : tout à fait le genre de titres qui vous emportent lors des soirées "Deep Space" organisées le lundi soir par François Kevorkian à N.Y.C.
Ce sont deux productions deep-house signées Joe Claussell.

10/ RALF GUM "Complicated" : un titre garage produit par le fondateur du célèbre label soulful allemand GoGo Music et interprété avec sensibilité par un certain Kafele.
GoGo Music est l'une des valeurs sûres en matière de house music de qualité avec des signatures comme RAW ARTISTIC ou BLACK COFFEE.
Le tube de Ralf Gum reste "Kissing Strangers" sorti en 2008.

vendredi 18 mars 2011

N° 102 : my first Traktor (Hardsoul, swedish and australian house, Booty Luv...)

Set non disponible

"My first Traktor", tel pourrait être un souvenir de gosse, celui de son premier tracteur à pédales, un joujou qui, symbole de fierté, marque à jamais votre mémoire.

En septembre 2010, face à l'accumulation de mes fichiers mp3 et la disparition progressive des vinyles, face au manque d'espace pour accueillir les nouveaux maxis et la difficulté à stocker 35 ans d'archives, il fallait trancher dans le vif.

Désormais, ce serait le numérique ou rien. Une qualité de son irréprochable, une durée de vie inaltérable, un choix immense, la fin du cauchemar des disques mal centrés qu'il fallait rafistoler... tout concourait à franchir le pas et s'équiper d'une bonne surface de contrôle, en l’occurrence une Reloop Digital Jockey 2.

Bien que d'un prix assez élevé (380 €), cette machine souffre d'un gros problème de bruit de fond dû aux effets intégrés et seuls des câbles audio blindés peuvent atténuer ce qui est insupportable pour un ingénieur du son comme moi.
J'avais déjà dû renoncer à une magnifique table de mixage Power en 1990, justement car le "cue" des pistes en pré-écoute "repissait" en fond sonore sur le disque en cours de lecture.
Autant dire que le problème des cartes son, mêmes intégrées, reste entier et seules des machines coûteuses comme la M-Box de M-Audio peuvent le résoudre en partie.

Restait à se procurer le logiciel de mix dédié, Traktor.

Sans une bonne connaissance du MIDI, son utilisation reste sommaire. En effet, Traktor nécessite l'utilisation quasi obligatoire de la souris (ce qui est inimaginable en soirée) et se montre incapable de gérer en live par un bouton de RELOOP le choix des effets sur chaque piste. Il faut donc "mapper" (c'est à dire customiser) le logiciel en réaffectant toutes les fonctions de bases aux boutons dont Reloop est muni.
J'avais téléchargé des maps existantes, mais lorsque j'arrivais à les installer, aucune ne parvenait à me satisfaire totalement, telle ou telle fonction étant sacrifiée au profit d'une autre.

De son côté, Reloop est incapable de modifier en douceur le pitch d'un disque, vous obligeant à agiter violemment le curseur de bas en haut pour arriver à déclencher le réglage. Ainsi le disque en cours prend plus ou moins 20% de pitch pour "décoincer" la fonctionnalité, ce qui est pathétique en cours de mix. Seule une utilisation très précise de la souris peut palier le problème, mais comme je l'ai dit, il est inconcevable de voir un DJ utiliser cet accessoire pour régler ses pistes.

Autant dire que, malgré leur efficacité, ces outils ne sont pas assez intuitifs pour mixer de manière sécurisée en live (plantages inopinés de Traktor en supplément) et que je me contenterai pour l'instant de les utiliser "à la maison".
Si quelqu'un peut me donner une map bien conçue, j'envisagerai la possibilité de mixer en club.

Toutefois, avec une ambition modérée, on peut arriver à des mixes d'une créativité et d'une qualité inégalée notamment grâce aux fonctions timestretching, aux effets et aux loops, ce que j'ai pu exprimer dans certains de mes sets dont le spécial Top Dance.

"My first Traktor" fut le premier, réalisé très simplement, question de jauger le matériel.

1/ 28th STREET CREW "I need a rhythm" : la carrière du duo Clivillès & Cole débute en 1987 par un succès avec "Do it properly" sous le pseudo 2 Puerto Ricans, a Blackman, and a Dominican. L'un des deux porto-ricains en question n'était autre que David Morales.
En 1989, Clivillès & Cole réalise un album house underground assez mémorable "I need a rhythm" dont ce titre éponyme est le tube.
Bourré de samples, il rend hommage à "R.E.S.P.E.C.T" d'Aretha Frankin et à son cover par Adeva.
28th Street Crew sortira un ultime single "O" en 1994, étrange titre "reggae-garage" (on y entend la rythmique du break de "Now that we found love" de THIRD WORLD) qui figure sur une compilation "Ministry Of Sound Sessions".

2/ TILL WEST & DJ DELICIOUS "Same man" : le talent, c'est aussi d'actualiser voire de transfigurer un vieux titre freestyle des années 80, en l’occurrence le poussif "For the same man" de B BEAT GIRLS (1983).
Il tombait à pic en pleine vague tecktonic (2006-2007).

3/ BORN TO FUNK "Let Ur spirit go" : j'avais été charmé par le groove techno hypnotique distillé par les frères Van Bueren sur "Self religion (believe in me)". Ils remixent ce titre tribal dans le même esprit.
En 2001, leur carrière débuta pourtant avec un hymne latino,"La Pasion de Gozar", que vous entendrez un peu plus loin.

4/ NATHAN G & BLACKFROG "No Limit" : ce titre du DJ australien Nathan G rend hommage à l'une des grandes voix de fausset (falsetto) de l'histoire de la house, celle de Byron Stingily, ex-lead vocalist de TEN CITY. Autres voix symboliques de ce registre, Jimmy Sommerville ou Sylvester.

5/ HAPPY CLAPPERS "I Believe" : A Londres, je m'étais jeté sur le bootleg original juste avant qu'il ne soit interdit puis commercialisé en version rechantée, la magie en moins.
Je rappelle que l'accapella était pris sur "I believe" par The K London Production Club.
Bien que très électro, ce remix des australiens de Vandalism préserve l'esprit house du riff de piano original.

6/ BOOTY LUV "Boogie 2nite" : un duo signé sur le label compilatoire Hed Kandi et remixé façon électro-house par Seamus Haji. Le single a atteint en 2006 la 2e place des ventes de singles an Royaume-Uni mais la première place des Dance charts.

7/ Z FACTOR "Feelin moody" : une adaptation très latino-jazz de "Fly life" de BASEMENT JAXX.

8/ BONGOLOVERZ "Power of music" : une tribal-house très commerciale proposée par ce trio originaire de Cologne (Allemagne). Leur autre hit "Spirit of house" est du même acabit, à savoir des accords fédérateurs supportés par quelques phrases scandées.
On retrouve cette patte notamment sur les remixes de "Love we left behind" de Balage et "Be yourself" des Layabouts.

9/ HARDSOUL "La Pasion De Gozar" : le premier tube du duo néerlandais (je ne dirais pas hollandais, la Hollande n'étant qu'une province des Pays-Bas - qualifier de "hollandais" un habitant des Pays-Bas reviendrait à qualifier un Français d'alsacien ou d'auvergnat !)

10/ MAMBANA "Libre" : le soleil poursuit sa percée dans ce set avec cet excellent titre latino-house en provenance de Suède. Aux vocaux, Isabel Fructuoso, divine interprète du titre "Calma" de BAH SAMBA.

11/ RASMUS FABER feat. Emily McEwan "Ever After" : une nouvelle fois la Suède à l'honneur avec ce musicien qui s'est lancé dans l'aventure de la production en 2003.
Tout comme "Demanda" (2007), "Ever after", premier hit de l'artiste, est un petit bijou dans son genre et a bénéficié de remixes en 2010.
Fortement influencé par la musique brésilienne, on doit à Rasmus Faber l'extraordinaire remix de "E Samba" de JUNIOR JACK (qui est en fait un sample de "Essa nega sem sandalia" de Joao & His Bossa Kings).

12/ PHYSICS "Viva l'amore" : je vous avais présenté le très brésilien single "Estrelas", voici un autre hymne carnavalesque de cette formation suédoise, remixé ici par Grant Nelson.
Pour les amateurs de lounge, prêtez une oreille au titre "Flying away" qui figure sur le seul album du groupe sorti en 2002 : "First flight".

mercredi 9 mars 2011

N° 101 : Sons of Shaft (Timmy Vegas, UK and NY garage, Nu Soul Orchestra...)

Set non disponible

La bande-son du film "Shaft" (1971) composée par Isaac Hayes fut l'un des premiers chocs musicaux de mon adolescence.
Le thème principal à la guitare cocotte rageuse est sans doute le seul titre que le vulgum pecus ait retenu de ce qu'on appela la "blaxploitation".
Les Bar-Kays en firent d'ailleurs un cover mémorable intitulé "Son of Shaft" et dont vous pourrez retrouver l'énergie sur cette vidéo live. La guitare wah-wah fut d'ailleurs samplée sur "Beat Dis" de Bomb The Bass.

Autres titres fadés de cette B.O.F. proposée sous forme de double album, "Café Regio's" aurait sa place pour ambiancer le salon du hall d'un palace parisien et "Shaft strikes again" serait parfait pour un dîner aux chandelles.

Autant "Shaft" était un "nanar" (comme son remake de 2000), autant son follow-up "Shaft in Africa" était un film d'aventures de série B assez plaisant à regarder.
La bande-son monumentale est principalement signée par Johnny Pate. Dès l'intro, le ton est donné avec le tube "Are You Man Enough?" interprété par les Four Tops.

C'est cependant du titre "Shaft In Africa (Addis)" dont allaient s'emparer quelques pionniers de la house, notamment d'une loop de congas et d'un riff de clarinette situé dans le break.

La remarquable partie "cuivres" du titre fut réellement exploitée pour la première fois par Jay-Z dans "Show me what you got" (2006), mais c'est TIMMY VEGAS qui allait lui donner toute sa splendeur dans la version originale de "Can't make it thru another day" (2009).
Le remix de Grant Nelson déçoit quelque peu puisque rejoué au synthé.

Fidèle à mon nouveau concept d'intro, j'ai donc démarré ce set en faisant le switch entre l'original de Johnny Pate et celui de Timmy Vegas, titre syncopé d'une intensité conférée par l’interprétation gospel de Jennifer Wallace.


"My forbidden lover", titre méconnu de CHIC qui figure sur l'album "Risqué" (1979), est samplé par Darryl Pandy (auteur de la reprise tubesque de "I love music" des O'Jays en 1990) sur "Sunshine & Happiness" (1999).

Dans la même lignée, le groupe italien CHANGE frappa très fort avec son album "The glow of love" sortie en 1980.
"A lover's holiday" est le tube de l'album.
"The glow of love" chanté par Luther Vandross fait ici l'objet d'un bootleg au tempo largement accéléré par les japonais de REDSOUL EDITS.
Le maxi comprend également des remixes de "Casanova" de COFFEE et de "This time baby" de
JACKIE MOORE (le sample de "Love on your mind" de Freemasons).

ROSIE GAINES fut harpée par le label Scorpio le temps d'un tube planétaire ("Closer than close") et retomba immédiatement dans l'anonymat, sort que le show-biz réserve à bon nombre d'artistes. Ce "I surrender" (1997), bien que très connoté garage, ne manquait pourtant pas d'atouts pour convaincre.
Mais Ultra Naté n'avait-elle pas subi le même sort ?
En France, autant on suit avec application la carrière des artistes variété en jouant leurs singles successifs, bons ou mauvais (exemple avec le dramatique Grégoire dont les mélodies primaires donnent l'impression d'avoir été chantées cent fois par d'autres avant lui), autant l'artiste dance n'est considéré que comme un "coup" et ne bénéficie d'aucune loyauté pour les services rendus au tiroir-caisse.

"Let's do it" par GRANT NELSON & BRIAN TAPPERT s'inscrit dans le pur style UK Garage, mais en 1997 c'est surtout "Odyssey One" de FEDERATION X qui, sur le même label (Swing City Records), frappa les esprits.

En 2010, GRANT NELSON surprend son monde en sortant un titre totalement deep-house que ne renieraient pas les allemands de Knee Deep : "Brave new world".
Le titre est disponible sur une compilation Hed Kandi (une collection que j'avais découverte en 2000 et dont je possède de nombreux volumes dans différents styles), "Disco Heaven".
Attention toutefois, même si les titres ne sont pas mixés (ce qui est précieux), il n'est pas rare que certains soient hélas tronqués.

Atterrissage à San Francisco, berceau de mon label soulful house de prédilection, Naked Music Records, créé par le vénérable Jay Denes, l'homme à l'origine du renouveau de ce style en 1998 avec le concept BLUE SIX.
"Rain" de la chanteuse GAELLE est un petit bijou à l'ambiance éthérée mais soutenu par une solide base rythmique.
Pour les amateurs de lounge, rabattez-vous sur le "Speakeasy Remix".

MARY GRIFFIN "Without you" : voici un exemple de titre que je possédais en version tronquée sur une compilation Hed Kandi et que j'ai dû racheter sur Itunes afin de pouvoir le mixer sur le break final.
La version de Jazz 'n' Groove, bien que classique dans la construction des accords, possède les atours pour hypnotiser les danseurs au bord de la piscine à l'heure des brousses.

Le Urban Blues Project Dub de "He is the joy" par DONNA ALLEN assure le continuum dans la sphère gospel. C'est l'un des 10 plus grands titres garage de l'histoire, à mon sens.

Final avec le classieux NU SOUL ORCHESTRA et "My brazil", titre sorti sur l'album "The Grand Opening Album" (2007), un concept quasi lounge créé par Maurice Joshua que l'on attendait pas dans ce registre.
Je l'ai mélangé avec "Tropicalia" de BLUE SIX, une fulgurance qui m'est soudain venue à l'esprit en écoutant le titre.
"Tropicalia" est d'ailleurs un titre doté d'une magie inaltérable, si bien qu'il accompagne le message de mon répondeur.

vendredi 4 mars 2011

N°100 : Top Dance Legacy (Mc Sar, Double Dee, R.A.F., Twenty 4 Seven...)

Set non disponible

Voici un set totalement dédié à l'émission Skyrock Top Dance que j'ai animée, produite et réalisée de 1991 à 1993.

A mes débuts, lorsque j'étais encore un homme de l'ombre, ce sont RLP, Rody, La Mouche, Président Bruno ou Bob Le Cinglé qui effectuaient l'animation.
On me surnomma rapidement "DJ Mix" ou plus simplement "DJ Mix Factory On Broadway" avec RLP.
Puis, propulsé aux commandes en 1992, le directeur des programmes choisit l'astucieux pseudo "DJ Bertrand"...qui n'est pas sans rappeler mon véritable prénom.

Oui, j'aurais pu choisir un pseudo plus féerique comme "Morgan" ou "Jason", mais je me fichais complètement de cette auréole artificielle.

Loin de l'esprit show-biz, on m'a très rarement vu dans des soirées Skyrock ; les habitants de mon quartier ne m'ont jamais identifié et n'ont jamais su quel métier j’exerçais, même si mes voisins de palier se doutaient qu'ils avaient à faire à une sorte de DJ bruyant au point que l'un d'entre eux eut l'idée amusante d'emplir la serrure de ma porte d'entrée de colle forte par représailles.

Il est vrai que dès la fin des années 80, je mixais chaque soir en rentrant d'une longue journée de labeur et, bien qu'il aient été isolés au Sempatap, il semblerait que quelques vibrations transperçaient les murs au point de faire entrer les voisins dans une rage qui s'exprimait par des coups violents assénés au paroxysme de ma séance de mix, cassant immédiatement l'ambiance.

Intronisé DJ officiel de Skyrock Paris au début de l'année 1991, je préparais chez moi avec attention et minutie les megamixes que j'allais proposer le samedi soir.
Ces mêmes voisins avaient donc la primeur de ce que des milliers d'autres n'entendraient que quelques jours plus tard.


"Top Dance Legacy" est donc un set héritage d'une dance music qui semble revenir à grands pas.
"Seek Bromance" de Tim Berg, "Sometimes" de Dim Chris (un français à l'honneur !) ou "Shine" de Julie Thompson (un album pop-trance à se procurer d'urgence) sont des exemples significatifs du retour de ces grandes mélodies qui auraient leur place dans cette émission si elle existait encore.

Concernant le traitement du mix, j'ai poussé T-Racks dans ses derniers retranchements avec un réglage assez sévère qui donne un son gras, épais, avec des basses flattées mais des aigus mis sous l'éteignoir (son FM oblige).

Concernant le tracklisting, j'ai cherché à éviter l'étalage systématique de tubes trop entendus ("burnt" comme on dit dans le jargon de la radio) privilégiant surtout ceux qui, malgré leurs qualités, n'ont eu qu'une carrière éphémère.
Je parie que certains de ces titres se sont affranchis de votre mémoire et que vous aurez plaisir à les réentendre 20 ans après.

Enfin, je n'ai pas résisté à l'insertion de jingles de l'époque, fabriqués "maison" ou piochés dans mes nombreux albums de samples.

J'espère que ce voyage sera une fidèle restitution de l'esprit de ces années, la technique actuelle m'ayant toutefois permis grâce à Traktor de réaliser des enchaînements impossibles avec les 2 platines Technics SL 1200 dont je disposais au studio de Skyrock.

Bonne écoute. J'attends vos avis sur ce set.

Playlist : 

MC SAR "it's on you" (Mix Factory Remix)
STAX "Mary had a little boy" (Royal Mix)
OLIMPIA "Take me away" (Night Club Mix)
BLUE VIOLET "I really know" (2 am Version)
COLLAPSE "My love" (Club Remix)
TWO 4 YOU "Better let you know" (Feel The Real Groove Mix)
TWENTY 4 SEVEN "I can't stand it" (Club Remix)
R.A.F. "We gonna get" (Extended Mix)
BOND 55 "Rave on me" (Extended Edit)
2 STATIC "Feel that beat" (Club Mix)
ANGELA MARTIN "Reach out" (Extended Version)
VAMOZ "In the summer" (92 Anniversary Remix)
2 BROTHERS ON THE 4th FLOOR "Turn the music up" (Milano Mix)
DOUBLE DEE "People get up" (Quick Mix)
RICHENEL "Fascination for love" (garage club Mix)