vendredi 28 mai 2010

Tribute set : That was Skydance too! (Bobby Brown, Coldcut, Mac Thornhill, Ceejay...)

Set non disponible

Ces derniers temps, Skyrock est revenu fréquenter mes rêves.
Dans ces térébrantes scènes oniriques, seuls les locaux du forum des Halles servaient de décor, comme si mon cerveau n'avait rien retenu des quelques mois passés à Greneta.

Le Skyrock du Forum n'était qu'un grand couloir de 20 m de long qui se terminait sur la porte des toilettes. Accueil, salle technique, bureau du chef d'antenne puis studio d'animation, salles de stockage et enfin studio de production.
Boy George ou Luc Besson, Bono ou Jack Lang, animateurs et assistants... personne n'échappait au regard du DJ dans son bocal.
Ces va-et-vient permanents faisaient le charme de ce corridor, lieu d'agitations browniennes et silencieuses.

Le dimanche. Forum déserté. Lorsque je réalisais les après-midi non-stop (13h-18h), on m'avait confié la clé de la porte d'entrée de la radio. Combien de fois m'y suis-je enfermé seul, livré à moi-même aux commandes du vaisseau Skyrock en diffusion nationale.
Un sentiment étrange de puissance doublé de la fierté d'avoir obtenu la confiance totale de la Direction.

Un matin d'hiver 1997, le déménagement de l'antenne vers la rue Greneta eut lieu.
Dans ce nouveau bâtiment marmoréen, dépourvu d'ambiance et vierge de toute histoire, la clique à Difool avait déjà pris le pouvoir. Totalement autonome, préparant le retour du "maître" en coulisses, elle n'a jamais cherché à faire connaissance avec les derniers "anciens", attendant froidement son heure (la fin de la clause de non-concurrence de Difool) afin de procéder à l'épuration finale.

Dépossédé du studio de production, il me restait l'antenne et "Les N°1 dance", mais plus le plaisir de réaliser jingles, spots pubs et megamixes house. J'ai même fini par lâcher l'animation du Hit des Clubs, émission reprise en main immédiatement par l'un des sbires de la nouvelle équipe.

Souvent parachutés de Fun Radio, de nouveaux visages apparaissaient progressivement, traçant les linéaments de la fin de ma carrière. La menace qui vous pousse doucement vers le précipice.
Au retour de mes vacances d'août, le couperet tomba, subitement, sans autre explication que le "changement de couleur" de l'antenne. Pas de proposition alternative. Fin de l'aventure.

Au moins, j'aurai échappé à la vision de ces locaux colonisés peu à peu par une faune interlope aux musiques haineuses. C'est ce point positif qu'il faut que je garde en mémoire pour éviter toute forme de nostalgie.


Si Skyrock revenait de manière récurrente dans mes songes, c'est que le 2e set-hommage était en préparation, chaque titre sélectionné évoquant inévitablement un souvenir précis (le bac d'un disquaire où la perle entendue le samedi précédent chez RLP apparaissait soudainement, les mixes et les jingles Skydance que je reproduisait dans mon studio embryonnaire...).
Je ne sais pas si c'est mon dernier hommage à cette radio. Alors, j'ai voulu que le moment soit long et bon (102 minutes), par précaution.

Tirés de l'oubli où ils vivaient une retraite paisible, harpés dans le bac des maxis plébiscités par les masses populaires... ils sont tous là, montant inexorablement en tempo (de 100 à 120 BPM).
Une petite surprise vous attend au début et quelques jingles de l'époque ponctuent ça et là le set.

Que le plaisir soit intense comme je l'espère !

Playlist :

MILLI VANILLI "Girl you know it's true" (N.Y.C. Subway Mix)
ERIC B. & RAKIM" Paid in full" (The Coldcut Remix)
NASTY ROX INC. "Escape from New York"
BOBBY BROWN "Don't be cruel" (Extended Mix)
BOBBY BROWN "On our own" (Extended Club Version)
NENEH CHERRY "Buffalo stance, give me a muthuf...ing break beat" (Sukka Mix)
DMC GROOVES 5 "Stop that crazy thing"
COLDCUT "Stop this crazy thing" (Original Mix)
JAMES BROWN "Static" (The 8 minute FULL FORCE def mix)
JAMES BROWN "Payback" (The Final Mixdown)
TONY TERRY "Forget the girl" (Extended Remix)
JANET JACKSON "Escapade" (Shep's Housecapade Mix)
SEDUCTION "Two to make it right" (The Cole/Clivilles Club Mix)
FORREST "She's so divine" (The Mix Edit)
PRESSURE ZONE "Backstabbers" (Stab 1)
S-EXPRESS "Superfly guy" (12" Mix)
DMC GROOVES 1 "My arms keep missing you"
MAC THORNHILL "Who's gonna ease the pressure" (Sizzle House Canadian Club Mix)
SONIA "You'll never stop me loving you" (Sonia's Kiss Mix)
LONNIE GORDON "Happenin' all over again" (Hip House Mix)
SUPERTRAMP "I'm beggin' you" (Mad House Mix)
SUPERTRAMP "I'm beggin' you" (Dub)
RICK ASTLEY "She wants to dance with me" (Bordering On A Collie Mix)
CEEJAY "A little love (What's going on) '89"

vendredi 21 mai 2010

N° 69 : Let's live it up! (Bootleg re-edits, David Joseph, Chaka Khan, Prince...)

Set non disponible

1/ MOTOR CITY DRUM ENSEMBLE "raw cuts #3" : il y a 15 jours, je vous ai présenté la face B de ce maxi deep-house allemand. Voici la face A.
Les Raw cuts #5 et #6 sont tout aussi envoûtants.

2/ LOOP TRICK feat. Maria "Beat freak" : Blaze s'invite dans ce début de set aussi calme qu'un matin d'été sous la chape d'un anticyclone.
L'orgue est l'instrument de prédilection de ces producteurs que j'avais découverts à la sortie de leur surprenant remix de "People hold on" de LISA STANSFIELD (1989).
Cette version de "Beat freak" est une house de fin de soirée, hypnotique et ponctuée de scat.

3/ SUPER VALUE - Special edits 4 - "Goin' up in smoke" : réalisée par des anonymes, la collection des Super Value Special Edits nous vient d'Italie.
Ces bootlegs sont des valeurs sûres pour les DJ qui proposent des sets funk ou disco car les re-edits de morceau inmixables permettent d'optimiser les transitions grâce à des breaks dépouillés comme c'est le cas ici pour ce morceau d'Eddie Kendricks (ex-Temptations), au départ totalement disco. Il se métamorphose en un langoureux dub (légèrement édité) qui ne dévoile la mélodie que sur la fin.

4/ DISCO DEVIANCE "Forget me vox" : d'origine anglaise, les bootlegs de la série Disco Deviance sont aussi indispensables que les précédents. Tout ces petits joyaux sortis des athanors de DJ appliqués proviennent de Decks Records, mon fournisseur officiel.

Decks Records est une "on line shop" au choix démesuré dans tous les styles.
Les services et gadgets proposés sont plutôt judicieux. A titre d'exemple, à chaque écoute d'un morceau, Decks vous indique le BPM et une platine SL 1200 virtuelle vous permet de le pitcher en live.
Les DJ réputés qui ont plébiscités un titre sont cités le cas échéant, si cela peut vous conforter dans votre choix.
Enfin, si le vynil désiré est en rupture, vous recevrez un mail dès son retour en stock.

Chaque mois, il me faut bien 8 heures pour décortiquer environ 200 vynils. Les disquaires physiques ont pratiquement tous disparu, mais je retrouve le plaisir que j'éprouvais au comptoir de Champs Disques ou de Discoparnasse dans les années 80-90.

A 8 ou 9 €, les prix restent raisonnables et le service soigné propose une expédition sécurisée avec UPS. Franco à partir de 100 €.
Voilà pour la petite page de pub qui, je l'espère, vous incitera à effectuer une petite visite car cette caverne d'Ali Baba, ce "cabinet de curiosités de la musique club" recèle de nombreux et rares bootlegs.

Pour en revenir à cet edit, il rend hommage au "Forget me nots" de Patrice Rushen, titre au clap cinglant et au break d'anthologie. George Michael s'était emparé du refrain pour l'adlib de "Fastlove".

5/ DAVID JOSEPH "Let's live it up (Nite people)" : le vrai tube de David Joseph reste "You can't hide your love (from me)" en version originale, le remix de Larry Levan étant hélas dépouillé de ses effets les plus flatteurs (il nous avait déjà fait le coup sur "Walking on sunshine" de CENTRAL LINE !). Ce follow-up tient la comparaison même si l'arrangement manque lègèrement de cette flamboyance qui m'est chère.

6/ REGINA "Baby love" : tout comme Alisha, Regina est un clône de MADONNA qui suit les traces du fabuleux "Get into the groove" de la "croqueuse". Très grot hit en France en 1985 et tube du Patch Club, of course.

7/ FIVE STAR "Love takes over" : après "All fall down", la Pearson Family frappe à nouveau avec ce hit calibré pour les minettes anglaises. Le single entrera dans le Top 10 des R'n'B Charts US en 1985.

8/ CHAKA KHAN "Love of a lifetime" : voilà un single très intéressant de Chaka Khan puisque remixé par Green du groupe SCRITTI POLITTI, l'un de mes chouchous new-wave des années 80.
Le son du synthé Fairlight (celui utilisé notamment par Art of Noise), l'un des plus puissants au monde à l'époque, donne ici toute sa puissance. Notez l'extrême clarté des sons.
Si vous craquer pour ces teintes électro-pop, achetez sans tarder leur album phare, "Cupid & Psyche 85", véritable écrin de mélodies exquises telles "Absolute", "The Word Girl, "Wood Beez (Pray Like Aretha Franklin)" ou "Perfect way".

9/ PRINCE "1999" : en 1982, Prince Rogers Nelson sort un double album capital sous le nouveau pseudo de Prince & The Revolution. C'est à la demande de la maison de disque (qui juge le tracklisting insuffisamment commercial) que Prince se fend de la composition de cet hymne qui deviendra le seul tube de l'album.
"So tonight we're gonna party like it's 1999", clame le refrain comme l'ultime fête avant l'apocalypse finale que laisse craindre l'arrivée du nouveau siècle.
J'ai toujours admiré la capacité des musiciens à composer sous la contrainte des tubes en claquant dans les doigts... comme si cet accouchement n'était qu'une simple formalité.

10/ Abondamment joué dans mes Skyrock Top Dance Megamixes, ce remix DMC de "Pray" de MC HAMMER est un pandémonium où les samples de plusieurs titres de Prince l'emportent largement sur la mélodie originale reléguée au rang de faire-valoir.

11/ SIMON HARRIS "I've got your pleasure control" : chef d'œuvre incontesté de ce producteur anglais qu'on ne remerciera jamais assez de nous avoir fourni une multitude de vynils compilant samples et breaks.
Vous aviez découvert les remixes dans l'un de mes premiers sets. C'est Lonnie Gordon qui assure les vocaux de ce tube hargneux au possible.

12/ EL DEBARGE "You wear it well" : la version album était déjà excellente, ce remix club est l'un des derniers feux d'une black music policée en route vers sa mutation house.
C'est l'un des disques que j'ai le plus joués dans mes derniers mois au Patch Club.
Cet arrangement aux petits oignons n'a rien perdu de sa puissance, 25 ans après sa sortie sur le label Motown.

13/ JELLYBEAN "Jingo" : datant de 1987, c'est le premier hit du mentor de François K. C'est la reprise du "cultissime" (pardon pour le barbarisme, mais je m'autorise parfois une entorse aux règles linguistiques) titre de Candido.

vendredi 14 mai 2010

N° 68 : Under Electro influence (Taio Cruz, Lil' Louis, Filterfunk, A Guy Called Gerald...)

Set non disponible

A force d'entendre de l'électro au bureau à longueur de journée, il fallait bien que ça arrive ! Sous influence, je me suis pris au jeu d'un set assez fougueux.

Certes, la majeure partie des productions actuelles restent mélodiquement simplistes (on pourrait plutôt parler de variété électro avec quelques fleurons de la "bogossitude" entourés d'un parterre de filles émoustillées par le pseudo charisme du chanteur) mais quelques-unes sortent du lot.
J'ai rassemblé ici un certain nombre de titres d'appellation électro (au sens large) sortis dans les 20 dernières années.

A son émergence en 1982, rien n'était gagné pour ce style avant-gardiste, les puristes lui reprochant à juste titre son manque de soul et d'harmonies.
Mais en mai 1984, le magazine anglais THE FACE proclamait : "Electro, the beat that won't be beaten", la partie était gagnée.
Le hip-hop, la house puis l'eurodance s'en emparèrent alors que la techno en fut l'héritière légitime.

1/ DEEP JOSH "never stop the music" (DJ Meme soulful intro) : cette mini intro scandée serait idéale pour lancer l'un de mes sets live. Les versions du brésilien DJ Meme sont d'ailleurs d'une urgence absolue.

2/ YOLANDA REYNOLDS "Children of the world" : Un maxi roboratif du label "happy house" de Detroit, Happy Records.
Un piano-house fédérateur et une production signée Underground Resistance.
Cuivres Ensoniq, Church Organ, clap doté d'une puissante gated reverb (c'est à dire une reverb fortement dosée sur le son avec un release large, mais dont on étouffe rapidement la résonance comme "on ferme la porte" par la biais d'un gate).... et bien sûr une diva locale.
Le tube du label reste le "Don't you want it" de DAVINA, que je ne manquerai pas d'inclure dans un prochain set, cette production étant essentielle pour le devoir de mémoire.

3/ SWEET MERCY feat. Joe Roberts "Happy days" : l'un de mes maxis préférés. Voici la 3e et dernière version extraite du double pack que je présente en espérant que vous aurez tous acquis cette pièce, l'une des productions les plus pêchues de David Morales.
Dans ce dub, les sonorités électro qu'il affectionne sont bien présentes, prémisses d'une dérive complète de Morales dans ce style lors de ses sets, alors qu'il a si souvent démontré sa sensibilité soul. Dommage.

4/ DEEE-LITE "Runaway" : seul moment de répit de ce set, j'ai choisi ce Kenlou Dub car les deux gimmicks se mêlaient parfaitement dans l'enchaînement.
Je ne pense pas que les travaux de Masters at Work sur ce maxi soient réellement connus du grand public mais ceux qui écoutaient le Top Dance Megamix ont pu les découvrir.

5/ LNR "Work it to the bone" : ce Clubhouse Mix fut entendu dans le Skyrock Skydance.
Le beat variable rend l'enchaînement assez périlleux et le calage de la rythmique est plus qu'approximatif dans l'arrangement.

Comme ce fut le cas pour beaucoup d'autres mixes de l'époque, il a dû être réalisé sur un Atari 520 ST, ordinateur qui gérait assez mal la synchro des pistes en Midi dès lors que beaucoup d'entre elles démarraient sur le 1er temps de la mesure. L'horloge cadençait assez faiblement ce qui décalait inévitablement certaines pistes de manière aléatoire.
Nous-mêmes avons réalisé les titres de Cherry Moon et Pussy sur cet ordinateur avec quelques difficultés. De nombreux passages étaient nécessaires avant de réaliser le sans-faute et nous n'avions pas d'éditeur de son pour faire du montage.
Le mix était réalisé en une prise, effets et niveaux de potards gérés en live ! Epoque épique.

6/ LIL LOUIS "French kiss" : la version orgasmique et non censurée du poète de Chicago. Tout le monde connaît, mais tout comme le tube de LNR, ce titre est représentatif de l'électro black de la fin des années 80 et devait logiquement figurer dans ce set.
Dommage qu'il ait été ridiculisé par Lagaf' (et que RLP ait été impliqué dans le projet sous le couvert du pseudo Roberto Levy).
C'est comme si Pete Tong remixait Chantal Goya, on resterait interdits, ébaubis, choqués. :-)))

7/ A GUY CALLED GERALD "Voodoo Ray" : je vous ai déjà raconté la triste histoire de ce "guy" appelé Gerald.
Danny Tenaglia en propose ici une version assez speedée que j'ai amputée d'une partie peu judicieuse pour ne garder que le meilleur.

8/ LADY COP "To be real" : j'avais découvert ce Killer Mix dans les K7 de démo vendues avec le magazine anglais MIXMAG auquel j'étais abonné.
C'est Cocto qui l'avait signé en France pour le nouveau label Do it Music géré par Groucho ou Chico (l'un des 2 ex-animateurs de RFM), je ne sais plus.
Il m'a fallu un certain temps pour reconnaître la mélodie de Cheryl Lynn qui en interprétait la version originale. Cette appellation de Killer Mix semble être une pure invention du label parisien, le maxi anglais indiquant sobrement 12" Club Vox.
Personne n'a su déterminer qui est l'auteur de cette production électro qui utilise parfaitement le portamento dans le gimmick de synthé.

9/ FILTERFUNK "SOS" (Delano & Crockett Remix) : tout mon respect pour ce morceau sur lequel le producteur a eu le talent de faire chanter à la perfection un imitateur de Sting. C'est un pure "one shot", à croire que les royalties lui ont suffi pour se retirer provisoirement (ou définitivement) de la scène.
10/ TAIO CRUZ "Break your heart" : un titre qui pourrait bien être le tube de l'été 2010, une sorte de Haddaway bis avec une mélodie imparable.
Je viens de recevoir les versions clubs. Elle n'ont pas su garder la magie du Radio Mix qui, hélas, n'est pas proposé en version maxi.
Je n'ai retenu que cette version remixée par le duo anglais Project Bassline, les autres remixes ne respectant pas les accords de l'arrangement original (pourtant les plus judicieux par rapport à l'harmonie) quand ils ne se rendent pas coupable d'une véritable boucherie !
C'est le gros problème des DJs-producteurs : de graves lacunes en matière de solfège et de compréhension des règles d'harmonie.
Résultat : un bourrinage qui tente d'impressionner son monde avec des artifices sonores et des effets-gadgets.

11/ SUPERMODE "Tell me why" : le potentat de la swedish house mafia au cœur d'une monarchie millénaire ! Quelle intelligence dans cette production Axwell-Ingrosso qui réalise le double exploit, d'une part de mettre en valeur une voix à la tessiture identique à celle de Jimmy Sommerville et, d'autre part, de mixer les deux mélodies des tubes de Bronski Beat : "Why?" et "Smalltown boy".

12/ GUSTO "Disco's revenge" : un lifting 2008 tonitruant livré avec pas moins d'une quinzaine de mixes dont celui-çi signé Freemasons. En bonus, une nouvelle mélodie chantée par la fabuleuse Amanda Wilson qui avait explosé sur "Watchin'" des mêmes Freemasons. C'est sans doute l'une des plus grandes voix blanches du moment.

13/ BLACK MAGIC "Freedom (Make it funky)" : réalisé par Bottom Dollar, c'est un remix dédié au marché anglais qui figure sur le maxi commercialisé par Positiva.
A milles verstes de l'ambiance jazzy de l'original, techno et garage parviennent à pactiser dans cet hymne soleilleux qui a sans doute hypnotisé le dancefloor du Ministry of Sound en 1996.

vendredi 7 mai 2010

N° 67 : The quintessence of souful house (Blue 6, Knee Deep, Motor City Drum Ensemble...)

Set non disponible

Récemment, lors de mes vacances, j'ai eu l'occasion de regarder le jeu de Nagui "Tout le monde veut prendre sa place". Alors que l'émission me paraissait plaisante, l'animateur a encore trouvé le moyen de m'agacer lorsque, présentant un extrait de "Free" de ULTRA NATE, et personne ne trouvant la réponse (vous pensez bien que ça aurait été miraculeux vu le public de "mimiles"), ce kroumir a osé brocarder la diva avec des réflexions du style "Elle chante pas, elle beugle !" ou "Ultra Nate ? elle-même ne sait pas qu'elle s'appelle comme ça !".
Si Nagui n'était pas doté d'un certain sens de l'humour, je dirais que c'est un parfait abruti... et intellectuellement malhonnête par dessus le marché. S'attaquer à cette artiste et ce titre parfaitement interprété, n'est pas digne d'un animateur "populo" qui redore son blason par le biais de son émission intello, Taratata.
Il en a fait passer des gémissantes et des braillards, mais comme il s'agit de rock ou de rap, c'est forcément génial et merveilleux.
A t-il déjà eu l'idée de présenter en live la performance d'une Barbara Tucker ou d'une Jocelyn Brown ? non. Ça ne lui traverserait même pas l'esprit vu qu'il ne soupçonne même pas leur existence.

C'est toute cette camarilla qui entoure les grands médias que je dénonce ici. Ces gens qui imposent l'idée que tous ces artistes à messages, pseudo-intellectuels ou rebelles, sont les seuls valables.
La musique n'a donc pas le droit d'être simplement insouciante ? faut-il qu'on lui confère un rôle politique et social pour qu'elle ait droit de cité ?
Tout cela est navrant et ennuyant.

Alors, ce set se dresse comme un pied de nez dérisoire à cette intelligentsia qui a pris le contrôle des esprits. Il rassemble la quintessence de la soulful house, celle que vous n'entendrez jamais ailleurs que dans quelques clubs épars et surement pas dans Taratata.

1/ BLUE 6 "Sweeter love" : cette production de Jay Denes sortie en 1998 sur Wave, le label de François K, symbolisa les prémisses de la naissance d'une house ultra sophistiquée. Tout n'était donc pas perdu. Quelques bastions protégés par des redoutes aux soldats impavides résistaient aux Uhlans de la médiocrité.
En 2010, ces îlots paradisiaques subsistent alors que la vague déferlante aurait pu les engloutir. Sans doute la conséquence d'un volonté divine à moins que les américains aient eu l'intelligence de laisser une lucarne pour que ces maîtres des harmonies puissent encore s'exprimer.
SOLU MUSIC, LISA SHAW, AQUANOTE, BLUE 6, MIGUEL MIGS, ANDY CALDWELL, AYA, RICHARD EARNSHAW, KNEE DEEP, DANNY KRIVIT, BRIAN TAPPERT, SAMANTHA JAMES, LOUIE VEGA, DJ MEME, JOE CLAUSSELL, FRANCOIS K et autres... merci d'exister encore.

2/ MOTOR CITY DRUM ENSEMBLE "raw cuts #4" : une grande trouvaille dénichée chez Decks Records. Les deux faces du maxi sont fabuleuses (je vous présenterai la face A,"#3" le 21 mai).
Derrière ce pseudo se cache un jeune allemand de 25 ans, Danilo Plessow. Natif de Stuttgart, Danilo est très tôt influencé par le jazz et dès l'âge de 11 ans il maîtrise la MAO. "Motor City Drum Ensemble" fait référence aux usines Mercedes-Porsche emblématiques de la ville et fait un clin d'oeil discret à la vieille Detroit où tant de bonnes choses ont éclos.
Fort des ces productions reconnues dans le petit monde de la deep-house, il est devenu un remixer très courtisé.

Un maxi qui a " la patate" et que pourrez tenter de jouer dans votre club préféré ; vous ne ferez peut-être pas un four, qui sait ?

3/ MILLENIUM "Work that body" : une vraie rareté signée par le DJ et producteur anglais Joey Musaphia en 1996. Auteur de plus d'une centaines de remixes plus ou moins connus, c'est surtout un DJ de renommée européenne.

4/ CAROLYN HARDING "Superstar" : un remix de Lenny Fontana tout à fait dans la tendance des productions Naked Music.
Carolyn Harding a récemment fait sensation en tant que "featuring" des deux titres de Sessomatto, "And i'm telling you" et "Movin' on" (elle en était l'interprète originale en 1987) , qui sont des "must have" absolus.

5/ YO YO HONEY "Groove on" : ce classique downtempo est uplifté par M&S alias Ricky Morrison & Fran Sidoli, un duo anglais dont les remixes furent commercialisés par de nombreux labels underground américains dont Cutting Records, Nervous Records, Big Beat et Strictly Rhythm.
Parmi leurs grands remixes, citons "Don't give up" de MICHELLE WEEKS et "Free" d'ULTRA NATE (celle qui, selon le fatigant Nagui, ne sait elle-même pas comment elle s'appelle !).

En face B de ce maxi, un remix progressif de DJ Pierre tout aussi recommandable.

6/ URBAN BLUES PROJECT "Testify" : l'époque où Mousse T faisait encore des mixes totalement funky et soulful. J'ai été effrayé à l'écoute de ses dernières productions. A croire que la compromission dans l'électro est de nos jours une affaire de survie artistique voire pécuniaire.

7/ JULIET ROBERTS "So good" : un titre remixé par Booker T, DJ représentatif de la mouvance UK garage. Bien que d'influences reggae et R'n'B, c'est lors de ses excursions à New-York qu'il fut envouté par les sonorités underground de Todd Terry ou des Masters at Work.

8/ KATHY BROWN "Never again" : j'avais démarré l'un de mes précédents sets par le Reprise Mix de Copyright, voici leur Extended Mix. Autant dire que des titres "garage" de ce calibre ne courent pas les rues. On en dénombre une dizaine par année. C'est donc armés de la plus grande patience que, de leur gabions, les chasseurs de soulful house arrivent à les capturer.

9/ KNEE DEEP "All about love" : mon gros coup de cœur 2010 ! c'est avec une suavité assez exceptionnelle que Lovebirds a.k.a. Sebastian Döring (l'un des deux membres de KNEE DEEP) délivre ce dub enchanteur.
Je n'ai pas pu résister à l'expérimentation d'un mash-up avec l'accapella de "murder on the dancefloor" de la sublime Sophie Ellis Bextor.
La version originale, tout aussi angélique (grâce à la voix de Cathy Batistessa), vous sera présentée dans un futur set, mais, à mon avis, vous aurez tous acquis ce maxi d'ici là.

10/ LEAH McCRAE "All this love that i'm giving" : parmi la multitude de remixes de Richard Earnshaw, celui-ci est l'un de mes préférés. La fille de Gwen McRae reprend l'un de ses tubes avec une interprétation rageuse et convaincante. Les accords de piano Rhodes et la rythmique swinguent à la perfection.
L'un des grands titres de l'année 2004.

11/ DEEPSWING "in the music" : c'est avec la nonchalance de la voix de Robert Wilson (ex-bassiste de GAP BAND) et le sax fatigué qui l'accompagne que se termine ce set empli de vibes.