vendredi 30 septembre 2011

N° 122 : 80's Downtown Festival (John Jellybean Benitez, Debarge, Alisha, Joe Bataan...)

Set non disponible

A une époque où 90% de la production ne vaut pas un pichet de cidre, quel bonheur de replonger dans la fastueuse décennie 80 !
Certes, les disques que je vais vous présenter n'ont pas été réalisé avec le budget du pêcheur du coin, mais ils possèdent l'âme et la positivité qui en ont fait des tubes éternels.
Ils sortent parfois du ghetto, frappés du sceau de l'authenticité, mais on les a aussi plébiscités dans les soirées chic car ce qui est bon l'est pour tout le monde.

1/ VISAGE "Fade to grey" (De Carey's re-edit) : sorti à la toute fin de l'année 80, je m'imagine entendre ce titre dans un club londonien du quartier de Soho ou dans quelque rallye (soirées privées exclusivement réservées aux gens de bonne famille) du 16ème arrondissement de Paris.
D'ailleurs, à l'époque étudiant à l'European Business School et en tant que roturier banlieusard, je n'avais pas accès à ces soirées mondaines organisées pour faciliter les rencontres et mariages entre personnes du même milieu. Nul doute que j'y aurais entendu cet hymne de la vague néo-romantique.

Ceci est la version album (peu connue) à laquelle j'ai ajouté l'intro du single.
Le programmeur Richard Burgess s'en donne à cœur joie avec le "joujou" qu'il vient sans doute de se procurer, le Fairlight CMI (sorti l'année d'avant), synthétiseur historique de la new-wave et de la musique électronique en général.
Le travail sur les toms est monstrueux. Je n'ai jamais entendu un tel arrangement rythmique depuis. La voix française ajoute au caractère énigmatique travaillé par le créateur du groupe, Steve Strange.
Il existe un remix 2005 qui respecte globalement l'ambiance de l'original.

2/ ALISHA "Baby talk" : à l'époque, on se disait qu'Alisha allait être une sérieuse rivale pour Madonna. Même voix, même qualité de mélodies et d'arrangements. Hélas, sa carrière fera long feu alors que l'on attendait une salve de tubes. Dommage...

3/ ROCKERS REVENGE "Sunshine, partytime" : tout le monde connait le remix, mais qui soupçonne l'existence de cette version originale, missile rageur tout droit sorti du Bronx ?
C'est Arthur Baker et Jellybean qui en sont les maîtres-artilleurs.
Arthur Baker est l'un des producteurs-clés de l'électro (la vraie), réalisant en 1982 avec Afrika Bambaataa le révolutionnaire "Planet Rock", un titre réalisé en une nuit !

4/ GOODY GOODY "Goody Goody mixer" : c'est peut-être le medley le plus génial de l'histoire de la musique club !
J'ai mis 30 ans à retrouver ce morceau entendu en 1980 dans "Destination planète 7" sur Radio 7 et c'est grâce au P2P que le miracle a eu lieu. Comme quoi il ne faut pas diaboliser un outil qui peut parfois rendre des services. Il faut juste que chacun joue le jeu et télécharge des titres avec le budget qu'il peut, sur les sites légaux.

Le medley est construit sur la ligne de basse de "Is it in" de JIMMY "BO" HORNE et ne souffre d'aucune imperfection rythmique, un miracle pour l'époque ! On imagine le travail titanesque qu'ont dû représenter la recherche de titres dans la même tonalité, le mixage au tempo et l'édition de la bande... pour une durée totale de plus de 15 minutes.

Playlist partielle :
Jimmy "Bo" Horne "Is it in"
KC & The Sunshine Band "That's The Way (I Like It)"
KC & The Sunshine Band "Get Down Tonight"
Rose Royce "It Makes You Feel Like Dancin'"
Johnny Harris "Odyssey"
Unknown Artist
Kool & The Gang "Hollywood Swinging"
War "Galaxy"
The Winners "Get Ready For The Future"
Unknown Artist
T-Connection "Saturday Night"
James Brown "Get Up Offa That Thing"
KC & The Sunshine Band "(Shake, Shake, Shake) Shake Your Booty"
KC & The Sunshine Band "I'm Your Boogie Man"

5/ JOE BATAAN "Rap-O clap-O" : Joe Bataan fonda Salsoul Records avec les frères Cayre.
Il repris notamment le classique"The bottle" de Gil Scott-Heron sous le titre "La botella".
Sorti en 1979, son titre "Rap-O clap-O" est en quelque sorte un ancêtre du hip-hop. Il connut un certain succès en France.

6/ PHIL FEARON "Everybody's laughing" : je crois que c'est un titre parfait pour l'émission télé "Top of the Pops". C'est d'ailleurs en la regardant lors de mon séjour à Londres en 1983 que j'avais découvert le hit majeur de Phil Fearon, "Dancing tight", policé mais efficace.

7/ DENROY MORGAN "I'll do anything for you" : un tube festif du Patch Club. C'est ce titre qui a lancé la carrière de cette grande figure de la musique reggae. Sans doute, comme beaucoup d'autres, a t-il fait "la concession commerciale" et déployé un certain talent pour pondre un titre populaire imparable, même s'il ne reflète pas sa culture profonde.
D'ailleurs, dans un autre registre, les plus grands slows n'ont-il pas souvent été écrits par des hard-rockers ?

8/ THE ROLLING STONES "Sympathy for the devil" : je piaffais d'impatience de le caser celui-là !
Traktor m'a permis de le faire en loopant l'intro aux congas et en trouvant une brèche dans l'ad-lib pour l’enchaînement avec le titre suivant.
Les Rolling Stones n'ont pas eu l'inventivité des Beatles, mais il faut bien reconnaître qu'ils ont commis quelques titres R'n'B qui passent allègrement le cap des décennies sans perdre leur éclat.
Avec ses chœurs hypnotiques, "Sympathy for the devil" (1968) est de ceux-là.
Les paroles sont éminemment politiques, évoquant certaines atrocités de l'Histoire, frôlant parfois cette provocation qui est le fond de commerce de certains de nos rappeurs français actuels ("Just as every cop is a criminal and all the sinners saints").

9/ JELLYBEAN feat. Elisa Fiorillo "Who found who" : retour de Jellybean pour un "Madonna-like" que j'ai exhumé de l'"armoire aux oublis" ! Le clip ringard au possible ne reflète pas le statut de ce grand producteur new-yorkais.
Il symbolise les prémisses d'une house très commerciale dont Stock, Aitken & Waterman seront les omnipotents représentants à la fin de la décennie 80 (Kylie Minogue, Sonia, Rick Astley...).

10/ OLLIE & JERRY "Breakin'... There's no stopping us" : retour dans les bas-fonds new-yorkais, époque break dance.
Ollie Brown et Jerry Knight forment ce duo qui composa le titre pour les besoins d'un film ("Breakin'" - 1984) sur cette nouvelle dance.
Jerry Knight est surtout connu pour ses deux tubes : "Overnight Sensation" et "Perfect Fit".

11/ DEBARGE "Rhythm of the night" : final dans l'allégresse latine avec ce tube mondial sorti sur le label Gordy en 1985. Un des derniers gros titres joués au Patch Club avant sa disparition.
Pour info, le pressage français propose une version plus courte que l'originale, gagnant en efficacité.

5 commentaires:

  1. Tu nous proposes toujours des mixes incroyables, et ce, quel que soit le style emprunté. (en plus, celui-ci va avec de paire avec l'été indien que nous traversons)

    On ne le dira jamais assez : le talent est inné et ne s'explique pas...

    Bon Week End !

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  2. Salut Christophe et merci,

    J'essaye d'aimer le plus de styles possibles, de retranscrire des époques et Traktor m'aide à concevoir des mixes d'une nouvelle génération.

    Ici, je me suis imaginé dans le Bronx, à Brooklyn ou dans le Downtown de Miami en 1983-84.
    Sûr que j'aurais aimé faire un tour aux USA à cette époque-là. Heureusement que j'avais le Patch pour ressentir la même vibe.

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  3. De retour,
    Après quelques semaines passées à torturer le bitume je prend enfin le temps d'écouter pleinement tes sets.
    Bon je passe celui de la semaine passée car tu connais mes ambiances.

    Ce set est encore une pureté et va falloir que tu m'expliques des petites choses sur Traktor parce que là ça frise le 21/20 !

    Comme le dit Christophe, peut importe le style tes sets sont toujours "chirurgicaux" ! Un vrai régal. Du talent ? oui mais en plus de ça tu as un don ! Celui de faire bouger les dance-floor en parcourant toutes les époques. Suis sûr que tu pourrais aussi mixer ce qu'il se faisait dans les années soixante, du style Sam Cooke.

    Bon je retourne dans ma machine à remonter le temps...

    Eric L.

    ps : bien pensé la mise à jour du titre de ta page djpod : Traktoring the house

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  4. Salut Eric,

    J'ai fini de numériser une partie de tes vinyles. Merci encore !
    "Traktoring the house" ? une idée qui a jailli un jour. Personne n'y avait pensé avant, ça rappelait "Doctorin' the house" de COLDCUT, je me suis emparé de l'expression. Après tout, c'est mon métier de trouver des accroches et des slogans.

    Pour le mix, je ne sais pas s'il y a un don particulier pour mixer tous les styles. Mes modèles (Louie Vega, Morales, Nicky Siano et autres...) mixent tous les styles; au Warehouse de Chicago (d'où l'origine de la "house music") ou au Loft de New York, on mixait tous les genres, de la new-wave au jazz.
    C'est ce qui manque aujourd'hui, je pense.
    Les DJ's sont trop "monogamme", emprisonnés dans le style dans lequel ils sont catalogués et qui devient leur fond de commerce.
    C'est comme si un cinéaste ne pouvait plus surprendre car on attend de son prochain film, le même style que les précédents.

    Ce Rolling Stones est l'un des plus dansants, les plus groovy de leur répertoire et j'avais envie de le caser. C'est chose faite.

    Pour la technique Traktor, tout est dans le choix des effets et des loops même s'il y a parfois de l'edit en post-prod aussi.
    Un mix est une œuvre.

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  5. Cher Bertrand, Lumineuse idée de listes mixées et compilées apportant un plus à des sites comme Deezer, nous nous sommes permis de le signaler sur toutes nos pages communautaires de l'EBS Paris dont la plus lue (212000 le mois dernier) celle de facebook: http://on.fb.me/o0BAbw
    Bien respectueusement
    Votre Community Manager
    Louis-Serge Real del Sarte

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