vendredi 27 mars 2009

N° 12 : Slowing down tempo (80's hip-hop, Skydance classics, Jermaine Stewart, Al B. Sure, C.J Mackintosh, Lisa Stansfield...)

Set non disponible






Petite pause cool tempos dans cette saga de sets house. Profitez-en, il y en aura peu tout au long de cette année. Dès la semaine prochaine, le garage et la deep-house vont revenir dans un set totalement dédié.

1/ DJ JAZZY JEFF & THE FRESH PRINCE "Summertime" : une superbe adaptation du classique instrumental de Kool & the Gang (époque jazz-funk). Ce titre est produit par Hula and K. Fingers, membre du collectif Da Posse dont fait partie un certain Maurice Joshua. Ce duo originaire de Chicago sera également l'auteur du titre de INDO "Are U sleeping", popularisé par le label Azuli en 1994. Plus tard, Hula fera partie du groupe Outhere Brothers, qui placera plusieurs titres dans le Hit des Clubs français.

2/ BRAND NEW HEAVIES "Dream on dreamer" : Du Morales classique, harmonieux, l'une des ses plus grandes réussites en cool tempos.

3/ RALPH TRESVANT "Sensitivity" : produit par le duo Jam & Lewis, ce chanteur fut avec Bobby Brown l'un des membres du groupe New Edition ("Candy Girl" - 1983). Ce joyau extrait de son premier album solo fut classé N° 1 des R'n'B charts américains pendant 20 semaines. Et je n'ai pas fini de parler de ces R'nB charts dans ce set !

4/ ANNA MWALE "Get free" : après la percée inattendue du groupe Soul II Soul en pleine vague acid-house et techno, le style soul-cool tempo retrouve des couleurs. Ce titre découvert sur la radio Maxximum en 1990 est est tout à fait dans l'esprit, mais son originalité vient de cette petite touche "roots" que lui confère cette chanteuse d'origine zambienne.

5/ QUINCY JONES "I'll be good to you" : ce producteur américain ne sort jamais d'albums sans réunir le gotha des voix soul et une bande de requins de studios. C'est Arthur Baker qui officie pour ce remix largement diffusé dans le Skydance sur Skyrock.

6/ NASTY ROX INC. "Escape from New-York" : premier disque de C.J Mackintosh, ce curieux mélange de hip-hop, de sons techno et de guitares saturées est produit par l'illustre Trevor Horn (Art of Noise, Propaganda, Frankie Goes to hollywood...).

7/ AL B. SURE "Off on your own" : Encore un classique dy Skydance ! un vynil acheté chez un disquaire du vieux Aix-en-Provence qui, à l'écoute, s'est immédiatement gardé un exemplaire au chaud.
Al B. Sure est le vainqueur d'un concours de nouveaux talents organisé en 1987 par la major SONY. Le jury comptait des pointures comme Herbie Hancock et Quincy Jones ! Un maxi au son d'une précision et d'une dynamique diaboliques (enregistrement entièrement digital) qui contient également la version espagnole du single" Nite and Day", titre qui propulsera AL B Sure à la tête des charts R'n'B américains, l'année suivante.

8/ JERMAINE STEWART "Say it again" : Décedé en 1997, ce chanteur fut surtout célèbre pour son phénoménal "We don't have to take our clothes off" (récemment samplé par Digital Dog). En 1987, il sort ce single prodigieusement remixé par le duo Phil Harding-Ian Curnow (membres de l'écurie PWL) et programmé par RLP sur Skyrock. Outre le son monstrueux du maxi, dégustez donc ce solo de piano jazzy de haute volée qui s'invite de manière tout à fait surprenante peu après le début du morceau.

9/ LISA STANSFIELD "All around the world" : En 1989, l'ex guest-vocalist de Coldcut ("People Hold on") sort un remarquable premier album, Affection. Cette reine de la soul blanche nous gratifie de tubes tels que "This Is The Right Time", "You Can't Deny It", "Affection" et surtout ce "All around the world" qui atteindra la place N°1 dans les charts R'n'B anglais et américains. Je serai l'un des happy-fews qui assistera à son premier concert parisien, le 23 octobre 1990 à La Cigale.

10/ KENNY THOMAS "Outstanding" : une reprise sur le groupe THE GAP BAND (1982). Je pense que Kenny Thomas apporte ici une profondeur qui manque cruellement à l'original.

11/ INTELLIGENT HOODLUM "Back to reality" : un remix pour lequel C.J. Mackintosh ne se prive pas de sampler généreusement le "Back to reality" de Soul II Soul. Sans doute l'un des mixes les plus intéressants de sa carrière : des accords de piano judicieux et une caisse claire qui claque... encore un titre découvert sur feue la radio Maxximum.

12/ MONIE LOVE "Born 2 B.R.E.E.D." : Produite à la base par Prince, Monie Love est ici remixée par Steve "Silk" Hurley dans un style hip-hop assez inhabituel. A noter également sa version jazzy assez virevoltante qui mérite votre attention.

13/ DODGE CITY PRODUCTIONS "Ain't going for that" : Une production qui sample le gimmick de Rhodes extrait de "Lookin' up for you" de Michael Wycoff. Zhane récidivera avec "Request" quelques temps après.

14/ THE TEMPTATIONS "The Jones" : extrait du très décevant album "Milestone", sorti en 1991, ce titre relifté totalement "old school" fait un clin d'oeil appuyé à James Brown.

dimanche 22 mars 2009

N° 11 : Those built-to-last house tracks (David Morales, Frankie Knuckles, Steve Silk Hurley, E-Smoove)

Set non disponible





1/ DE LA SOUL "A rollerskating jam named Saturdays" : alors que l'original sample gaiement le "Evil Vibrations" des Mighty Ryeders (et peut être bien le mot "Saturday" de "Saturday in the park" de Chicago) , Morales ose un instrumental deep-house très minimaliste. A l'instar de son "6 a.m. Mix" qui inclut les vocaux, l'ensemble des remixes de ce titre valent le détour. Heureux De La Soul, toujours bien servis.

2/ MICA PARIS "I never felt like this before" : le vétéran Frankie Knuckles inonde le mix de ces basses tout en rondeur qui ont été la marque de fabrique du Warehouse Club de Chicago. A son apogée, à la fin des années 70, les clubbers y affluaient de la ville entière, dansant jusqu'à 10 heures du matin. Le son était si puissant - et le lieu si exigu - que tous ceux qui n'avaient pas eu la chance de pouvoir y pénétrer profitaient quand même du set de Mr Frankie à l'extérieur du bâtiment, le son transpirant largement à travers les murs !

3/ KYM SIMS "A little bit more" : d'aucuns se demandaient certainement comment un D.J. qui a tant vanté les mérites de Steve Silk Hurley sur l'antenne de Skyrock lui réservait si peu d'espace dans ses mixes. Injustice réparée ! et il sera à l'honneur dans ce set.

4/ AURRA "A little love" : la preuve immédiate avec cet astucieux remix tiré de la compilation Synergy sortie par le label Salsoul en 1992 et dotée d'un casting stellaire (Todd Terry, Masters at Work, Danny Tenaglia...).
Tabasko!, autre compilation-hommage à ce label, sortira l'année suivante avec de nouveaux titres remixés, entre autres, par Frankie Knuckles ou Tommy Musto.

5/ COOKIE CREW "Brother like sister" : un titre souvent programmé dans mes Top Dance megamixes même s'il a connu un succès d'estime en France. Révélées par "Rok da House" mais surtout le single "Females", gros tube du Skydance de RLP, ce titre produit par les danois de Cutfather & Soulshock sera hélas le chant du cygne pour les deux "english sista".

6/ FRANKIE KNUCKLES feat. Roberta Gilliam "Workout" : En 1991, Frankie Knuckles sort "Beyond the Mix", son premier album en tant qu'artiste à part entière. Constellé de tubes en puissance ("The Whistle Song", "Rainfalls"...), les remixes seront à la hauteur de la réputation du personnage. Alors que son compère Morales échouera plus ou moins dans cet exercice avec son album "The Program", Knuckles franchit brillamment l'obstacle.

7/ STABBBS "Joy + Happiness" : Une pure production garage signée Stonebridge dont j'ai transformé le dub en mash-up avec l'acapella de "Touch me" de ALISHA WARREN.

8/ ROBIN S "I want to thank you" : la reprise d'un titre de Alicia Mayers (1981) écrit par Kevin McCord, compositeur à qui l'on doit des tubes comme "Get down saturday night" (O. Cheatham) , "You can do it" ( Al Hudson) et le fabuleux "Mr Groove" (One Way).

9/ CHANTAY SAVAGE "If you believe" : une production exemplaire de Steve "silk" Hurley mais passée complètement inaperçue. Rares sont les articles sur Chantay Savage qui mentionnent ce titre très énergique aux sonorités ragga et africaines plutôt originales. Autre production totalement occultée : "i got a hold on you" (le mémorable Silky Scat Dub) . Heureusement, votre serviteur est là pour exhumer de temps en temps quelques trésors cachés.

10/ Retour d'Eric "E-Smoove" Miller dans mes sets avec ce remix classieux de "I'll wait" par TAYLOR DAYNE. Taylor Dayne, les tubes "Tell it to my heart" et "Prove your love" (1988), ces titres genre "Papillon de Lumière" que j'avais donc évacués très vite de ma mémoire. Heureusement, elle réalise en 1993 un come-back plutôt intéressant avec notamment la collaboration de Shep Pettibone. Autre tube extrait de l'album, "Can't get enough of your love", la reprise de Barry White, avec des mixes house ciselés par C & & Music Factory.

11/ MICHAEL JACKSON "Jam" : un mix de Steve "silk" Hurley que je peux être fier d'avoir joué dans la Max Party sur Skyrock alors qu'il n'était pas encore disponible en France. Malgré l'avalanche de mixes proposés, seul celui de Hurley me paraît réellement digne d'intérêt ; c'est le Steve Hurley à son apogée, hyper créatif et nerveux dans la construction du mix, une "happy house" De Luxe.

12/ DAJAE "Is it all over my face" : Un remix dans lequel E-Smoove joue littéralement avec les samples de voix (léger clin d'oeil au titre de LOOSE JOINTS) et multiplie les breaks ! Un titre totalement déconstruit qui peut être mixé à de multiples endroits, détonnant ainsi avec l'habituelle facture classique de ses remixes.

13/ Lorsqu'on a espéré un disque pendant longtemps, on a tendance à le jouer à outrance. Je n'évite pas ce piège en proposant à nouveau ASIA BLUE "Connect" dans la version jouée par Lil' Louis lors de sa venue à Skyrock. Le mix entre les deux titres est tellement fusionnel que je prolonge le plaisir à la limite du mash-up. Que je mette la main sur l'acapella de Dajae et je vous promets un bootleg d'anthologie !

14/ DEEP AURAL PENETRATION "All i want to do" : malgré moi, je risque la remontrance de I Tunes ! Un titre assez deep qui utilise un sample de DSK ("What would we do?").

15/ ALISON LIMERICK "Where love lives" : le symbole d'une house music construite pour durer. S'il ne fallait conserver qu'une œuvre pour exprimer ce qu'est le "garage", ce "Where love lives" serait l'Élu grâce aux remixes exceptionnels réalisés par Morales et Knuckles. Encore un titre que j'ai joué et rejoué sur l'antenne de Skyrock bien avant sa sortie en France et qui n'a pas du tout fonctionné en club. La France, bonnet d'âne de l'Europe en matière de clubbing. Même au fin fond de la Crète, ce titre a dû étre plébiscité... mais vous connaissez cette fameuse exception française.

16/ Un final qui n'oublie pas le rôle important joué par les italiens dans le mouvement "garage".
ATELIER "Got to live together" sample l'acapella de "Why can't we see" du groupe BLIND TRUTH (une production A. Baker/V. Simonelli), un groupe qui se montrera d'ailleurs assez virulent envers ceux qui utilisèrent cet acapella "punchy" qui attirait forcément les convoitises. J'ai donc échappé au bâton lorsque j'en ai utilisé un petit bout pour mon remix de "I don't talk abour L.O.V.E." d'Abyale - le titre n'a certainement pas dû franchir l'Atlantique !

jeudi 19 mars 2009

N° 10 : Leave your handbag at the cloakroom (Mr Roy, Klatsch, Nush, Alex Party, Strike...)

Set non disponible




La "handbag" house est une tendance très happy et vocale de la house music. Née en Angleterre, elle atteint son apogée au milieu des années 90 sous l'impulsion de DJ's et producteurs tels Tony de Vit, Nush, Strike, Goodfellos, Red Jerry, Dancing Divaz, Tall Paul ou Tin Tin Out.
Se drapant de sons techno, elle peut revêtir le costume de "hardbag" et tourner à une cadence infernale d'environ 130-135 BPM.

On suppose que son nom s'inspire des scènes de travestis dansant sans relâche sur la piste autour de leurs sacs à main mais je crois que les petites minettes y étaient pour beaucoup également.

Un club anglais aujourd'hui disparu aurait également choisi cet accessoire féminin en guise de décoration géante au milieu de la piste.

La handbag symbolise la glorification de ces titres qu'on appelle "anthems" dans des clubs anglais populaires comme le Ministry of Sound. Le Ministry, populaire ? n'allons pas si vite en besogne ! lors de ma première tentative pour pénétrer dans la fameuse enceinte, j'ai été éconduit avec un flegme "so british", recevant de la main du physionimiste ce gentil petit carton.



Pas assez d'extravagance, un karma qui laissait à désirer, un trépignement hystérique devant l'entrée...? le fait est qu'il a fallu regagner mon hôtel en taxi sauvage.
Retentant ma chance dès le lendemain, je me présentais accompagné d'une ou deux anglaises branchées dans la file d'attente, mais surtout munies du précieux accessoire ! Le tour était joué. Il était temps de s'imprégner de cette handbag si alléchante.

1/ DONNA GILES "And i'm telling you" et 2/ KLATSCH! "God save the Queer" : Deux titres qui reprennent la ligne de basse d'un titre HI-NRG de Bobby O, "She has the way". Donna Giles est une hurleuse magnifique sur le Jackie 60 Experience Mix de "Gimme Luv"de David Morales. Reste à savoir si c'est bien Klatsch!, ce groupe hollandais aux multiples pseudos (Chocolate Puma, René & Gaston, The Good Men...), qui détient la paternité du fabuleux riff de piano.
Je propose ici un mash-up qui inclut l'accapella de" Mr Right" de Eleanor Mills.

3/ OUTRAGE "Tall 'n' handsome" : Un remix signé par NUSH, un duo anglais emblématique de la handbag. Là aussi, "Mr Right" est utilisé pour la phrase "Got to be free" qu'on entendra aussi sur le tube de Deborah Wilson "Free". Vous commencez à saisir toute l'énergie positive qui caractérise cette house ?

4/ Le premier tube de Joey Negro sous le pseudo de RAVEN MAIZE reprend le riff de piano Rhodes et le long accapella qui démarre le dub de la face B du "Together Forever" d'Exodus (1982). C'est d'ailleurs l'un des premiers accapellas a avoir figuré sur un maxi-single. Le titre est remixé par le duo anglais Future Shock mais Discogs crédite par erreur un autre producteur allemand qui porte le même nom. Comme quoi, même la Bible n'est pas fiable à 100% !

5/ NUSH "U girls" : un missile handbag remixé par le trio de producteurs italiens Alex Party. Leur intitulé de mix (Alex Party Heavy Sex Dub) le dispute en matière de gaudriole avec celui de Grant Nelson (Grant Nelson Hard Sex Dub).

6/ CAROL BAILEY "Feel it" : Autre chef d'oeuvre de Alex Party, véritables chantres d'une house mastoc et redoutablement efficace.

7/ GABRIELLE "We don't talk" : c'est l'énigme de ce set puisque personne n'est crédité sur le white label que je possède. Discogs en perd aussi son latin. Je mise sur un mix signé de Rhyme Time Productions du label Cleveland City.

8/ STRIKE "The morning after" : Avec Mr Roy et Lovestation, Strike sont les tauliers du label Fresh. Autant l'original est putassier et donc pénible, autant ce remix très aérien met en valeur la voix de Victoria Newton, chanteuse australienne issue de la scène jazz. Désormais, vous pouvez la booker pour une soirée mais son répertoire ne contient aucun titre du groupe qui l'a révélée. La "reconnaissance du ventre" est une vertu peu usitée dans le cruel monde du show-biz.

9/ GRACE UNDER PRESSURE "Make my day" : l'original de Roger S était merveilleux mais ce remix très handbag des belges de Casino (alias Natural Born Grooves) est idéal pour se trémousser autour d'une pile de sacs à main.

10/ LIVIN' JOY "Dreamer" : En 1994, les deux frères Visnadi abandonnent provisoirement Alex Party pour réaliser ce tube mémorable. Comme d'habitude, le succès entraînant son lot d'emmerdements, la chanteuse d'origine, Janice Robinson, ne donna pas suite et tout finit par capoter après "Don't stop movin'", un deuxième single plus laborieux réalisé avec une chanteuse de substitution. Décidément, il est bien difficile de nouer des collaborations durables dans le monde de la house music ce qui explique sans doute le peu d'intérêt qu'elle suscite auprès du grand public et des médias officiels.

11/ Retour au coeur du label Fresh avec "U sure do", Le tube définitif de STRIKE qui sample le "Serious" de DONNA ALLEN.

12/ Mr ROY est un trio londonien qui reviendra souvent dans mes sets. "Something about you" utilise un sample de piano tiré du "i need you" de NIKITA WARREN (1991). Comme les Masters at Work avaient également puisé leur inspiration dans ce titre ("Only love can break your heart" par SAINT ETIENNE), je mixe tout cela dans un mash-up qui... coule de source.
Pour l'anecdote, en 2006, SOUL CENTRAL remanie légèrement ce riff visiblement culte pour son "Need you know" dont le remix de Deep Josh peut plastronner dans la multitude de reprises qui caractérisent la house actuelle.

13/ SLO MOSHUN "Bells of N.Y." : un véritable hymne handbag house avec une trituration complètement folle d'un riff de sax. Le gimmick synthé est tout aussi redoutable. L'originalité du break hip-hop qui ralentit le tempo inspirera Greed pour "Pump up the volume" la même année.

14/ IDEAL "Hot", le titre phare du label Cleveland City. Signé en France par Scorpio, il figurera parmi les titres les plus joués dans les clubs. C'est une production de Jon Dasilva, DJ du fameux club mancunéen, l'Haçienda, qui sample là un obscur titre house de 1984 : MIDWAY "Set it out". Au risque de me répéter, en matière de house music, le talent c'est savoir s'approprier une idée en lui donnant la splendeur qu'elle n'avait pas à l'origine. Je n'ose pas employer le mot "génie"... certains crieraient au scandale.

jeudi 12 mars 2009

N° 9 : Moving slowly to U.K. House Music (Morales all time classics, chicago anthems, l'Hacienda, M People, Gypsy)

Set non disponible






Après quelques semaines consacrées à la fine fleur de la soulful house, il est temps de muscler progressivement les sets avec cette scène house britannique plus punchy, plus "bourrine" mais néanmoins captivante. Elle a inventé les rave parties, amplifié le mouvement techno puis enfanté de styles tels que la handbag, le speed garage et le 2-step.

Mais commençons par un panégyrique de David Morales...qui ne surprendra pas les habitués de ce blog :-)

1/ SWEET MERCY feat. Joe Roberts "Happy days" : le seul morceau culte du Boss qui m'avait échappé à sa sortie en 1995.
Pourquoi ? une surcharge de travail m'empêchant d'aller traîner comme d'habitude aux comptoirs des disquaires, un distributeur qui avait dédaigné de livrer la France...je ne me l'explique pas. Mais le marché de l'occasion a ceci de magique qu'il permet de rectifier les erreurs du passé et, finalement, un vynil en provenance d'Angleterre me parvint par la Poste. Et l'émerveillement fut total. Une rythmique claire et puissante, un solo de Rhodes étourdissant, la voix magique de Joe Roberts, un titre que je pourrai écouter encore dans 20 ans.
J'y ai inclus l'accapella de "Sexual" par Amber pour que l'envoûtement soit total.

2/ D:REAM "U R the best thing" : Cela fait 15 ans que j'écoute ce titre avec une émotion inaltérée. Morales avait encore remis une copie parfaite et les voix de Peter Cunnah (lead) et D'Borah Asher (back) sont d'une suavité absolue. Voilà le style de morceau qu'il me plairait de pouvoir sortir aujourd'hui - j'ai déjà programmé une petite liste des artistes que je contacterai si mon retour à la production se profile à l'horizon.

3/ Mon ami Lord Sharkus, un aristocrate de la soulful house, me reproche souvent de ne pas inclure suffisamment dans mes sets son artiste préféré, JAMIROQUAI. Il lui voue un culte totalement immodéré mais il faut bien admettre que JAMIROQUAI, entre frasques imbibées et performances scèniques, a toujours su trouver l'alliage entre pop et dance, se faisant concocter des remixes souvent insignes comme ce "Cosmic Girl" par Morales.

4/ Manchester a été traditionnellement une ville ouverte sur la culture black. Ses Dj's jouant essentiellement des titres venus de Chicago et Detroit, elle lança dès les années 60 un mouvement connu sous le nom de "Northern Soul".
A la fin des années 80 et suivant cette tradition, le célèbre club" l'Hacienda" programma logiquement les tubes house venus de Chicago et son DJ Mike Pickering en fut l'instigateur. Frankie Knuckles ira même jusqu'à le désigner comme le premier DJ anglais à avoir introduit la house music dans son pays. Pickering formera le groupe M PEOPLE en 1991 avec naturellement une chanteuse black, Heather Small. "One night in heaven" est avec "Moving on up" la parfaite illustration de cette house mâtinée de soul.

5/ CEYBIL JEFFRIES "Open your heart" : une production garage signée Tony Humphries.

6/ MARATHON "Movin'" : Un groupe rock anglais produit à la base par Youth, la version originale s'inspirant d'ailleurs fortement du "Gimme Shelter" des Rolling Stones (pour le gimmick vocal) et du "Happiness is just around the bend" des Main Ingredient (pour les paroles du refrain). Le traitement happy house donné par Joey Negro est stupéfiant.

7/ 2 IN A ROOM "Ahora ! (now)" : un remix du duo anglais Bottom Dollar dont vous aviez déjà découvert le travail sur "El Trago" dans mon premier set, The Rebirth Megamix.

8/ C & C MUSIC FACTORY feat. Martha Wash "I found love" : extrait de Anything goes! (1994), excellent album d'un duo panthéonisé.

9/ STEVE "SILK" HURLEY "Jack your body" : après avoir lancé le label DJ International en 1985 avec le titre "Music is the Key", Steve Silk est le premier D.J. à propulser un titre house à la première place du hit-parade anglais (avril 1987), aidé dans sa tâche par Pete Tong, D.J de la radio BBC Radio One. Tong sera d'ailleurs le premier à sortir sur le marché anglais une compilation dédiée à la house de Chicago, The House Sound of Chicago, Vol. 1., sur London Records, label dont il est le Directeur artistique.

10/ MAC THORNHILL "Who's gonna ease the pressure" : un titre repéré dans le Skydance de RLP et vite acquis chez un disquaire du Nord de la France ! Un son énorme à la limite de la saturation et des voix syncopées du meilleur effet.

11/ JOE SMOOTH "Promised land" : Un musicien connu pour ce seul hit mais surtout impliqué dans des activités de producteur, ingénieur du son et remixeur (Fast Eddie, Tyree, Lil' Louis, Destiny's Child)

Lente avancée dans une british house aux sonorités plus techno qui sera largement à l'honneur dans le prochain set.

12/ D-TEK "Drop the rock" : Ce groupe (ou concept ?) est un one shot du label "dance" Positiva créé par major EMI en 1993. Dès son lancement, il marque de son empreinte la scène house anglaise avec la signature du "I like to move it" de Reel 2 Real. Suivront d'autres belles inspirations comme "Beautiful People" de Barbara Tucker, "Freedom" de Black Magic (Lil' Louis), "Move your body" de Ruffneck, "The Bomb" des Bucketheads.

13/ et 14 / GYPSY "Skinnybumblebee" et "I trance you" : l'écossais GYPSY est le porte-drapeau du label de "progressive house" Limbo Records. Les mixes présentés ici sont plutôt happy et survoltés, en particulier le Aquarius 96 remix de I Trance You" qui reprend (encore) le riff de sax de Jimmy Castor Bunch.

15/ Une puissante synthé-basse dans le style des meilleurs morceaux de speed garage pour accompagner ce remix anglo-américan de "Something goin' on" de TODD TERRY sorti sur le label anglais Manifesto. Déployant l'artillerie lourde (Martha Wash et Jocelyn Brown), l'homme à la casquette vissée sur le crâne (trouvez une photo de lui sans cet accessoire sur Google Image !) signait un retour en force en 1997 avec l'album Ready For a New Day après une série d'obscures albums expérimentaux.

samedi 7 mars 2009

N° 8 : In the heart of deep house (Mark Kinchen, Masters At Work, Eric Kupper, David Morales)

Set non disponible






Le modèle du tout-gratuit est, lui aussi, battu en brèche par la crise.
Déficit d'annonceurs ou bail non renouvelé....mon hébergeur d'origine, Mypodcast.com, ne fonctionne plus depuis deux jours laissant ses clients dans le désarroi le plus total...sans aucune explication.

Afin de ne pas vous laisser en plan, j'ai tout de suite rapatrié mes sets sur un nouveau site français, http://www.djpod.fr.
L'offre me parait raisonnable (20 Go de stockage pour 8.99 €/mois, statistiques incluses) et l'ancien D.J. qui a conçu ce site semble très réactif.
Je fais partie de ses nouveaux clients et espère lui donner un coup de pouce en cette période difficile. Je serai bien entendu intraitable sur la qualité du service mais nous ferons le point d'ici quelques semaines.

Retour ce sur ce nouveau set très orienté deep-house.

1/ BLACK BOX "Everybody Everybody" (Rockapella) : une bonne surprise ramenée en 1990 dans mes bagages en provenance de Miami. Martha Wash assure les vocaux mais, curieusement, n'est pas créditée.

2/ RAZE "Break 4 love" : en 1980, la mode était au roller dans les discothèques et quelques maestros faisaient le show dont le D.J . de la boîte que je fréquentais, le "Patch Club".
Situé sur les quais de la Marne à La Varenne Saint-Hilaire (Val de Marne), ce club mythique fut l'un des tout premiers à jouer des titres funk totalement inconnus en France et le premier club parisien à disposer d'un écran vidéo. J'ai eu l'honneur d'en être aussi le D.J. de 1982 à 1986.
RAZE est le pseudo de Vaughan Mason, producteur américain qui rendit hommage à cet exercice périlleux à travers le titre "Bounce, Rock, Skate, Roll". Il revient en 1988 avec ce titre qui a lustré les trompettes de la renommée, "Break for love".

3/ JOE ROBERTS "Lover" (K-Klass Klub Mix) : Joe Roberts est un artiste comblé. Morales s'est surpassé pour lui sur "Back in my life" et "Happy days", les anglais de K-Klass donnent aussi le meilleur sur ce titre oscillant entre garage et techno. Symbolisant leur marque de fabrique, ce mix hyper-compressé assène ses coups avec un clap et un bassdrum omniprésents.

4/ CLUBLAND "Love strain" : les suédois sont ici remixés par l'un des claviers de l'équipe Def Mix Productions, Eric Kupper.

5/ ROBIN S "Love for love" : Dans la monarchie suédoise, Stonebridge fut élu roi du remix avant d'être supplanté par la "Swedish House Mafia" (Axwell, Steve Angello, Sebastian Ingrosso et Eric Prydz) mais restera l'homme qui révéla Robin S. alias Robin Stone.

6/ Le duo Peter Daou-Danny Tenaglia régale avec ce mix très très deep de "When you love someone" par DAPHNE. Cette artiste préfigurait l'arrivée d'une nouvelle scène jazz-house avec notamment BLUE SIX, SAMANTHA JAMES, AYA, et ANDY CALDWELL.

7/ SAINT-ETIENNE "Only love can break your heart" : sans mésestimer les récents concepts latino-house de Louie Vega, je pense que c'est au début des années 90 que le duo des Masters at Work atteignit sa plénitude. Il ne reste plus rien de l'original dans cette version deep-house totalement envoûtante.

8/ BIZARRE INC "Took my love" : MK alias Marc Kinchen est un producteur californien à la carrière brève mais parsemée de remixes situés du côté obscur de la planète underground comme celui-ci. Première secousse en 1992 avec le remix de "Can U feel it" de Chez Damier et tremblement de terre en 1994 avec le Dub of the Doom Mix de "Push the feeling on" des Nightcrawlers, un groupe écossais qui n'en espérait pas tant !

9/ THE NEVILLE BROTHERS "Fly like an eagle" : remix très inspiré des Masters at Work pour ce titre dont l'original plutôt psychédélique est l'oeuvre de Steve Miller Band (1976).

10/ "New dance beat" : extrait de l'album de LIL' LOUIS sur lequel je me suis montré dithyrambique dans ma bio le concernant.

11/ SAINT ETIENNE "Nothing can stop us" : à mon goût, l'un des 10 meilleurs mixes deep-house des Masters at Work. Les poteaux n'étaient pas carrés pour ce St-Etienne là qui score donc deux fois !

12/ PET SHOP BOYS "Can you forgive her?" : vous avez remarqué ce subtil va-et-vient entre MK et les Masters at Work ? Même technique de remix que pour les Nightcrawlers avec ces bribes de phrases qui viennent inlassablement ponctuer le rythme.

13/ Et l'histoire voulut que les MASTERS AT WORK et MK finissent par se retrouver sur "I can't get no sleep" (avec la chanteuse INDIA).

14/ CE CE PENISTON "Finally" : un dub deep-house de Morales clôturé par un solo signé...Eric Kupper.

dimanche 1 mars 2009

Biographie de François K

Symbole de l'avènement de la dance music new-yorkaise, François Kevorkian est un homme aux facettes multiples : batteur, remixeur, D.J., producteur et propriétaire du studio d'enregistrement Axis, son apport à l'histoire de la musique club est considérable.

S'exilant à N.Y. en 1975, il gravit rapidement les échelons, devenant le directeur artistique du prestigieux label Prelude Records et remixant des groupes pop-rock légendaires tels que U2 ou INXS. Producteur éclectique, la touche jazzy et le soin particulier qu'il apporte à ses mixes lui confèrent une grande respectabilité.


De Rodez à New-York


Ce ruthénois d'origine arménienne aurait pu devenir pharmacien ou ingénieur-chimiste. Sa passion pour la batterie va l'amener à quitter la France dès l'âge de 21 ans pour rejoindre New-York avec trois sous en poche.

Très vite, il met ses talents de batteur au service du Galaxy 21, club où officie le célèbre Walter Gibbons, D.J. remixer spécialisé dans les dubs inspirés de la musique jamaïcaine (effets d'écho, phasing de pistes...) et surtout auteur du remix du premier maxi-single commercialisé dans l'histoire, "Ten Percent" des DOUBLE EXPOSURE. Comme cela se fait couramment aujourd'hui, l'idée est de valoriser le set du D.J. avec un vrai musicien qui joue sur les disques.
Mais Gibbons voit d'un mauvais œil cette intrusion dans son travail et il fera tout pour écœurer le jeune François en lui imposant de jouer breaks sur breaks. C'est sans connaître la pugnacité du "frenchy" qui, ayant appris les "patterns" de tous les disques du moment, ne tombera pas dans le piège tendu.


John "Jellybean" Benitez : la rencontre décisive

A la fermeture définitive du Galaxy 21, Francois K devient un simple larbin au club Experiment Four où officie un certain John "Jellybean" Benitez. Les deux hommes sympathisent très vite et Benitez, qui possède un magnéto à bande 4 pistes, lui inculque la technique de l'"editing". Francois commence alors à concevoir des medleys qu'il couche sur un acétate (support pouvant être lu par le diamant d'une platine en lieu et place d'un vynil) et qu'utilise avec délectation Benitez dans ses sets. Reconnaissant, ce dernier lui donnera sa chance aux platines du club et Francois K réalisera alors que son travail d'obscur besogneux ne peut rivaliser avec l'aura du disc-jockey.


L'homme providentiel du label Prelude

Gagnant de nombreux concours de DJ's grâce à ses medleys acclamés par le public, François K se voit proposer en 1978 le poste de Directeur artistique au sein d'un label indépendant new-yorkais, Prelude Records. Son premier remix, "Push, push, in the bush" de MUSIQUE décroche le jackpot. Suivront d'innombrables hits dont :
  • UNLIMITED TOUCH "I hear music in the street"
  • SHARON REDD "Beat the street"
  • D-TRAIN "You're the one for me"
  • THE STRIKERS "Body music"
  • FRANCE JOLI "Gonna get over you"

Un D.J. remixeur très convoité


De 1982 à 1983, François K devient guest D.J. dans les plus grands clubs de la ville (The Loft, Studio 54, Zanzibar, Better Days) et collabore notamment avec Larry Levan au Paradise Garage.

Courtisé par de nombreux groupes pop-rock soucieux de leur promotion en club, il réalise des remixes pour Eurythmics, Inxs, U2, Pet Shop Boys, The Cure ou Kraftwerk.

Créant son studio d'entregistrement, Axis, il accueille des artistes telles que Madonna ou Mariah Carey.
Son fait d'armes sera de devenir l'ingénieur du son de l'album de Depeche Mode le plus vendu à ce jour, Violator (1990).


François K, l'éclectique


En 1994, il crée son propre label, Wave Music, souhaitant donner la part belle à des titres plus élitistes aux sonorités jazzy et soulful. Son F.K. E.P. est considéré comme son album personnel le plus abouti.

En 1996, il organise avec Danny Krivit et Joe Claussell les après-midi BODY & SOUL au Club Vynil de Manhattan, la réunion dominicale de tous les amateurs de soulful house.
Cinq compilations éponymes témoignent de la qualité de la programmation.

En 2003, il crée au club Cielo de N.Y. les soirées Deep Space, sorte de grand melting-pot des styles dubstep, hip-hop, reggae, drum & bass, techno ou disco.


Les mixes à découvrir absolument
  • SHARON REDD "Can you handle it"
  • BOBBY THURSTON "You've got what it takes"
  • L.A.X. "All my love"
  • TOM & JOYCE "Vai minha tristeza"
  • ABSTRACT TRUTH "Get another plan"
  • ARMSTRONG S.A. "Tout est bleu"
  • MOLOKO "The time is now"
  • CESARIA EVORA "Sangue De Beirona"