vendredi 19 mars 2010

N° 60 : Hustle to the music (Fatback Band, Willie Colon, Joey Negro, Earth, Wind & Fire...)

Set non disponible



Après l'agitation brownienne qui a caractérisé ma semaine de webmaster, à quelques jours de la sortie de ce nouveau site web dont j'ai conduit le projet depuis septembre et qui aurait pu être mon "Tonneau des Danaïdes", je profite des derniers replis de cette nuit pour lâcher les chevaux de l'écriture.

Engagé l'année dernière comme webmaster éditorial pour deux grandes écoles de commerce et de management, j'ai surtout enfilé la tenue de mécano pour ouvrir le capot des sites web dont j'ai la charge, glissant les mains dans le code HTML plutôt que de sortir ma plume d'oie et la tremper dans l'encrier pour façonner des textes coruscants.
Un job passionnant qui représente 90% de travail et 10% de talent...sauf que les 10% de talent sont pour l'instant restés au vestiaire.

Heureusement, il y a ce blog pour maintenir la pratique.
Vous êtes plus de 700 à le visiter chaque mois, 40% de plus qu'en début d'année, merci.

Merci aussi à Dany de la radio Double XX et Frédéric de Radio Campus Clermont pour avoir diffusé deux de mes sets et assuré la promo de ce blog. Je vais les rediffuser sur Mypodcast.

Voici un set qui a extrait quelques émeraudes de l'écrin Skydance tout en présentant quelques white label et raretés house.

1/ DONNA GARDIER "Good thing" : démarrage très soft, histoire de chauffer la piste. Un titre que certains ont dû entendre une fois ou deux dans mes Top Dance megamixes, un style garage à la Paul Simpson ou à la D Mob mais en beaucoup plus sage.

2/ ADEVA "Don't let it show on your face" : 1992, l'époque révolue où Joey Negro ne possédait pas encore ce son qui nettoie tout du sol au plafond. Un remix sec et étriqué qui parvient toutefois à insuffler la magie disco-garage sortie de l'athanor de l'alchimiste anglais. Joey glisse furtivement l'orgue de l'intro de "Jingo" de Candido.

3/ JOEY NEGRO "Do what you feel" : le premier tube international de mon remixer anglais préferé. J'ai récemment tenté d'entrer en contact avec lui pour devenir ami sur Facebook, testant ainsi l'intérêt supposé de l'outil, mais en vain.
Avec une une désinvolture très britannique, il m'avait répondu par une pirouette du style "bonjour Bertrand, merci et bonne continuation". J'avais pourtant bien argumenté en lui expliquant que j'avais joué tous ses titres en radio à ses débuts et que j'avais brossé un portrait assez élogieux de lui sur mon blog mais, visiblement, l'entente cordiale franco-anglaise n'est pas pour demain.

Aussi, j'admire tous ceux qui ont le gotha des producteurs dans leur carnet d'adresse sur Facebook. Qu'ils me donnent leur secret pour arriver à établir le contact.
Les français ont-ils si mauvaise réputation qu'aucun DJ anglais ou américain ne souhaite en inclure quelques-uns dans son cercle d'amis virtuels ?

Le fait est que, jouant régulièrement à Halo sur Xbox Live, toute rencontre avec des américains ou des english démarre systématiquement par une bordée d'injures à mon égard. Les stigmates de la guerre en Irak et des guerres napoléoniennes semblent bien ancrés chez ces énergumènes coprolaliques à l'esprit un peu étroit.

4/ DSK "Holdin' on" : la mélodie de ce titre policé qui sort discrètement en France sur le label Airplay est très similaire au tube rageur "What would we do?" sorti l'année précédente (avec les remixes de Steve Silk Hurley).

5/ FLEETWOOD MAC "Family man" : titre récurrent de la playlist de RLP dans le Skydance, ce remix à la ligne de basse dévastatrice porte le sceau d'Arthur Baker. Fleetwood Mac est un vieux groupe de rock californien, symbole d'une génération baba-cool qui porta au pinacle l'album "Rumours" en 1977.

6/ WILLIE COLON "Set fire to me" : une somptueuse production latino-house emplie d'alacrité et produite par Yvonne Turner en 1986. Je vous en présente les deux faces, le dub puis le vocal mix.
Dire que ce "Set fire to me" reste un must-have pour tout DJ soulful est une évidence.

7/ EARTH, WIND & FIRE "System of survival" : encore un tube du Skyrock Skydance de 1987. Alors qu'Earth, Wind & Fire est un groupe crépusculaire (j'ai vu leur pitoyable prestation à Bercy au début des années 90), ce remix gonflé aux amphétamines les projette à nouveau sous les sunlights.

8/ Petite incartade disco-kitsch avec ce "Spanish Hustle" de FATBACK BAND. Tout à fait digne de la piste de danse du paquebot de la Croisière s'amuse", il fut repris par THE FUNKY WORM sous le titre "Hustle! (to the music)".

Le "hustle", danse de posture pour couples endimanchés, est née dans le quartier latino du Bronx en 1972.
Le musicien VAN McCOY s'empare du concept un jour de 1975. Le morceau éponyme "The Hustle" torché lors de la dernière heure d'une session d'enregistrement d'un album instrumental, devient N°1 des charts américains.
Ce morceau bien inoffensif qui symbolise ainsi le retour à la danse de salon, devient curieusement le Sésame donné à la vague disco pour se propager à travers le monde.
Son succès est salué par l'Amérique conservatrice qui y voit là un retour aux valeurs après des années de danses frénétiques où l'individualisme était de mise.

"Can't get enough of your love, babe" de BARRY WHITE serait le premier titre estampillé "hustle", et à l'écoute du morceau de VAN McCOY, on ne peut que reconnaître certaines similitudes.

Profitant de l'aubaine, toute une série de titres clones sortiront de terre :
  • "Hang out and Hustle" de SWEET CHARLES,
  • "Salsoul Hustle" de SALSOUL ORCHESTRA,
  • "Hustle Bus Stop" de MASTERMIND,
  • "British Hustle" de HI-TENSION
  • ou ce"Spanish Hustle" de FATBACK BAND, reprise sur le groupe ORIGINAL TROPICANA STEEL BAND.

9/ T-CONNECTION "Do what ya wanna do" : l'arrivée du break sur les deux titres est musicalement si proche que je ne résiste pas au plaisir de tenter le switch avec ce tube panthéonisé de l'histoire du disco.
Ce break aux congas largement pillé a été particulièrement bien utilisé par C.M. TONI sur son seul tube, "Hustle ain't over".

10/ THE SLY PLAYERS "Bodyshine" : bootleg harpé chez DecksRecords, les samples sont extraits de "212 north 12th" de SALSOUL ORCHESTRA et de "Bodyshine" d'INSTANT FUNK.

11/ WILD GEESE "Macho disco disaster" : entrez dans le cabinet de curiosités de la house music ! Ces "oies sauvages" s'emparent d'un titre extrait de l'album "I'm a man" de MACHO (1979). Il s'agit de "Cose There's Music In The Air", titre fleuve de 10'25" dont les coquins n'ont gardé que le refrain et le break.
Notez l'extraordinaire maîtrise de l'arrangement et des lignes de basse hypnotiques dont faisait preuve l'italien Mauro Malavasi, déjà salué dans un autre set de ce blog.

12/ Retouche discrète par les Masters at Work de "Dancing in outer space", one-shot du groupe anglais de jazz-funk ATMOSFEAR (1979).

8 commentaires:

  1. Merci à toi pour tous ses bons souvenirs entre les oreilles.
    Concernant Joey NEGRO, dommage effectivement qu'il n'est fait que le service minimum. Je pense effectivement qu'à part Dimitri, avec qui il a eu quelques projets communs (une compil notamment), les Frenchys, peu pour lui peut être mais cela n'enlève pas le talent du bonhomme depuis plus de 20 ans. Une constance qui est rare.
    AHhh, ARTHUR BAKER, le maestro 2 durant les années 80 à qui l'on doit les meilleurs remixes. Le jour où j'ai entendu pour la première fois le remix de BIG LOVE, toujours de FLEETWOOD MAC, quelle claque. Chaudement conseillé pour ceux qui ne le connaisse pas ce remix, plus house que Family Man.
    Le maestro 1, sans aucun doute SHEP PETTIBONE. Le MORALES des années 80. Pour finir, cocnernant le titre de T CONNECTION, à noter que MUSTO et SIMONELLI (mes chouchous je le confesse) avaient remixés brillamment le titre en 1994. Laurent P

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  2. Merci pour Willie Colón, titre que je ne connaissais pas et que je m'empresse de commander sur Discogs

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  3. Salut Manutek,

    Ce Willie Colon date de 1988 mais, très bien produit, il reste un titre envoûtant qui a sa place dans les sets actuels.

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  4. Quelle claque ce Willie Colon, je ne m'en remets pas !
    Dans l'avant dernier post on parlait de 6th Borough Project : un des membres (The Revenge) a fait un edit de Dancing In Outer Space, savant mélange entre l'original et le maw remix. A ne pas manquer.

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  5. Ok Fred,

    Je vais mettre la main sur ce re-edit

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  6. Salut Laurent P,

    Je suis déçu que Joey Negro m'ait snobé alors que je suis un de ses plus ardents fans français.

    Je vais prêter une oreille à ce "Big Love" qui a dû m'échapper à l'époque et ce remix de T-Connection.

    THX

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  7. Encore un "gros" mix toute en finesse ^^

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  8. Merci Basto.

    Les enchaînements sont travaillés avec minutie, étudiés, disséqués.
    Il me faut parfois 50 essais avant de trouver le bon mix, le titre qui va se glisser dans la peau du précédent sans se faire remarquer.

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