jeudi 24 décembre 2009

N°49 : The Special Love Megamix (Jestofunk, The Originals, Deeelite, Bridgett Grace...)

Set non disponible

Toutes mes excuses pour les défaillances de DJPod, mon hébergeur de podcasts (il n'est pas décidé à les reconnaître), puisqu'une bonne partie de mes sets avaient été endommagés et étaient devenus illisibles suite à un crash disque survenus sur leur serveurs en novembre dernier.
C'est bien la peine d'encourager des jeunes à lancer leur site en faisant partie de leurs premiers clients et de s'apercevoir que, finalement, tout cela est géré de manière négligente (et je ne parle pas des nombreux bugs que j'ai signalé à l'usage, ce qui avait permis d'améliorer le site).
Moi qui évolue toute l'année dans l'univers des écoles de commerce, je constate que les créateurs de DJPod n'ont pas appris le b.a-ba du business à savoir faire un geste commercial au client qui se plaint du service qu'il paye, arguments à la clé.

Après ce coup de gueule de Noël, revenons-en à ce qui nous intéresse ici : la musique club.
Un set très bigarré dans lequel le mot "love" est assez récurrent. Comme je manque d'inspiration en ces jours de fêtes bien arrosés, je l'ai intitulé "The Special Love Megamix".

1/ WALL OF SOUND feat. Gerald Lethan "Critical (if you only knew)" : une production Mood II Swing sortie originellement sur Eightball Records et signée en Europe par le sous-label dance d'EMI, POSITIVA, crée en 1993.
WALL OF SOUND sera d'ailleurs sa première signature estampillée "garage" mais bien d'autres suivront (Barbara Tucker, Judy Cheeks, Ruffneck, Black Magic...)
Phénomène rare, le label à réussi à survivre, près de 17 ans après sa création.

2/ BRIDGETT GRACE "Love to the limit" : pour tous ceux qui ont écouté le set de Lil' louis en 1992 sur Skyrock, cette version pleine d'émotions fut un moment important. Produit sans doute avec les moyens bord par le label de Detroit Happy Records, Dimitri proposait une version alternative tour aussi magique dans son émission, le "Fight The Rebellion Mix".

3/ SOUL CENTRAL "Strings of Life" : un remix de ce standard rave réalisé par Danny Krivit, vétéran de l'époque disco (il fréquentait les mémorables soirées du Loft de David Mancuso). Je l'ai amputé de passages instrumentaux au piano que j'estimait superflus et lui ai adjoint l'accapella de "I feel for you" de Bob Sinclar (passé au flanger).

4/ DEEELITE "Power of love" : follow-up au monumental " Groove is in the heart", la France avait suivi et je l'ai donc joué à de nombreuses reprises dans mon Skyrock Top Dance Megamix.

5/ DOUBLE DEE "Found love" : Que de "love" dans tous ces titres ! le vynil de ce Caipirina Remix avait péri dans un dégat des eaux dans mon appartement mais il ressuscite ici sous format mp3. Son nom provient sans doute du cocktail brésilien à base de cachaça, de sucre de canne et de citron vert. C'est l'un des grands tubes du Top Dance Skyrock.

6/ OUTDANCE "Pump the jumpin'" : à chaque fois que je joue ce titre, j'ai une pensée pour le regretté Tom Bouthier du duo Tom & Jerry qui m'avait donné le maxi. Ici l'on parle de l'amour mais d'une manière plutôt salace. Une production italienne de très bon niveau idéale pour enflammer la soirée du Nouvel An.

7/ BEBEL GILBERTO "River Song" : on ne quitte pas l'ambiance festive avec ce remix latino-house de Grant Nelson, le maître du UK Garage.
"River Song" est un extrait du meilleur album de Bebel Gilberto (à mon sens), éponyme du nom de l'artiste et dont la qualité des mélodies a permis de commercialiser une édition spéciale gorgée de remixes majestueux.

8/ O.S.O.T.A. "Sunny's Theme" : lors de l'une de mes visites aux studios de la radio FG, le "live DJ" passait ce disque. Un rapide coup d'oeil sur la pochette et le vynil était acquis chez Vibe Station dans l'heure qui suivait. Cette production Strictly Rhythm très anecdotique et assez maladroitement réalisée au niveau du calage rythmique reste néanmoins intéressante. Elle n'a pas finie dans l'"armoire" !
Quant au thème, il reprend le "Sunny" de Yambu, titre qui a inspiré le tube de Boney M.

9/ JESTOFUNK feat. Jocelyn Brown "Special love" : on avait découvert JESTOFUNK avec "Say it again" et son sample de Colonel Abrams, un standard des soirées haut de gamme.
L'original de "Special love" est très funk mais Joey Negro le transforme ici en missile disco en dénichant encore le gimmick qui fait mouche.
Ce Dave Lee restera pour moi l'un des 5 plus grands remixers de l'histoire de la Dance Music.

7/ JEEP GRRLZ "Smokin' daughter" : petite production anglaise au riff de basse hargneux, elle puise sa source dans le "It Looks Like Love" de Vincent Montana Jr. Je réalise un mash-up avec "Hold you head up high" de BORIS DLUGOSCH.

8/ Retour au cœur des années 70 avec THE ORIGINALS et "Down to love town" (1976) : merci à Dimitri From Paris pour ce re-edit qui facilite le mix. Il faudra que je songe à me mettre aussi à re-editer et reconstruire certains de mes vieux classiques disco, pour l'instant inmixables.

9/ A TASTE OF HONEY "Boogie oogie oogie" : le vynil était sorti en couleur miel, marketing oblige. En 1978, il atteignit la 1ère place du Club Chart US et la 3e place du Club Charts anglais. Seul hit de ce groupe de Los Angeles, il fut remixé par John Luengo en 1984.

10/ BINI & MARTINI "Dancing with you": une revisite du classique de CARRIE LUCAS , "Dance with you", dont l'un des passages avait déjà servi à Armand Van Helden pour son "You don't know me". Les italiens Bini & Martini sont également célèbres pour leur tube "Hapiness" (qui sample "Hapiness is just around the bend" de CUBA GOODING) et dans le remix de "Rise" des SOUL PROVIDERS.

11/ 49ers "The Message" : la version garage originale de 1992 produite par Bortolotti. Les Masters at Work se surpasseront par la suite sur les remixes qui leur furent confiés.
Hélas, il manque encore à ma collection l'excellent remix figurant sur le maxi sorti sur Media Records et que l'on peut entendre sur le set de Paul Armstrong réalisé pour la Skyrock Max Party. Si une âme charitable m'entend...

12/ AFTERLIFE "Let it go" : Afterlife est surtout connu pour ses envoûtants remixes lounge de titres tels que "Another Chance" de ROGER SANCHEZ, "At night" de SHAKEDOWN, "American dream" de JAKATTA ou "Sexual" de AMBER. Ce "Let it go", cool tempo sensuel et magnifiquement interprété par Cathy Battistessa, est remixé ici façon club par l'anglais Groove Assassin.
La voix de Cathy Battistessa est tout aussi ensorceleuse sur "More than ever people" de LEVITATION et "Speck of gold" d'AFTERLIFE, des titres lounge à ne rater sous aucun prétexte.
Son dernier joyau est "All about love" avec KNEE DEEP.

vendredi 18 décembre 2009

Christmas Set : The Many Sides of David Morales

Set non disponible



Voici mon cadeau de fin d'année à tous ceux qui me réclamaient un set dédié à mon icône, David Morales.

Je crois que j'ai pu rassembler tout ce que le Boss a pu faire de bon dans sa longue carrière, même si je n'ai pas le privilège d'avoir accès à la fameuse Def Mix Library qu'évoque Sami Dee dans son interview sur DJ Pod.

Cet article est d'ailleurs fort instructif à lire et cela me rassure de constater que je ne prêche pas la bonne parole dans le désert, d'autres DJ's plus médiatiques comme Sami Dee partageant la même opinion sur la scène club actuelle.

Ce set, que j'ai appelé "les multiples facettes de David Morales", est un vaste voyage dans les différents univers que ce producteur de génie a su façonner depuis plus de 20 ans.
Des allers-retours incessants entre ambiances commerciales et underground entrecoupés d'interludes jazzy, des mixes ou titres assez peu connus du grand public, il fallait éviter le piège du set banal, attendu, qui déroule les plus grands tubes de Morales, l'exercice ayant sans doute été répété maintes et maintes fois par d'autres avant moi.

J'espère qu'à l'issue de ces 80 minutes, vous réaliserez à quel point David Morales a incarné le producteur parfait, à son aise dans toutes les ambiances, une race de DJ qui s'éteint petit à petit pour laisser place à des producteurs sans génie, sans culture, incapables de se métamorphoser en diable ou en fée sur un même titre, proposant un type d'arrangement standardisé.

Sans David Morales, je serai devenu un pauvre commercial avec son attaché-case et son costume-cravate, une sorte de Jean-Claude Convenant anonyme, sans histoire.

Je n'oublierai jamais l'honneur qu'il m'a fait en juillet 1993, un jour de canicule au forum des Halles, en mixant dans mon émission sur Skyrock et en acceptant une interview.
Réécouter l'interview

Voici donc ce set hélas empreint de nostalgie car David a mis en jachère son activité de remixer plus celle plus lucrative de DJ. Il laisse un grand vide et j'ose espérer qu'un jour, lassé des nuits blanches, il revienne en studio pour le plaisir de tous les amateurs de soulful house.

PLAYLIST :

LUTHER VANDROSS & JANET JACKSON "The best things in life are free" (Def Mix)
SATOSHI TOMIIE feat. Arnold Jarvis "And i loved you" (Classic Club Mix)
SATOSHI TOMIIE feat. Arnold Jarvis "And i loved you" (And I Dreamed You)
ROBIN S "I want to thank you" (Bad Yard Club Mix)
MARIAH CAREY "Dreamlover" (Eclipse Dub)
MARIAH CAREY "Dreamlover" (Def Club Mix)
ACE OF BASE "Living in danger" (D-House Mix)
JOE ROBERTS "Back in my life" (Def Version)
UTAH SAINTS "What can you do for me" (Drill Mix)
UTAH SAINTS "What can you do for me" (Hard Mix)
BROOKLYN FRIENDS "Philadelphia" (Original Demo)
MICHAEL & JANET JACKSON "Scream" (Classic Club Mix)
SWEET MERCY feat. Joe Roberts "Happy days" (Morales Dub Mix)
SANDY B "Feel like singin'" (Erotica Mix)
ROBERT OWENS "I'll be your friend" (Original Def Mix)
DENI HINES "I like the way" (Classic Club Mix)
PHOTEK "Mine to give" (David Morales World Mix)

dimanche 13 décembre 2009

Ellen Michaels : Salsoul bomba latina

Cela fait 18 ans que cette fille me regarde, son poster ornant l'un des murs de mon studio de mixage.

J'avais immédiatement été subjugué par ce visage d'ange, cet air mutin et cette croupe mise en valeur avec une pudeur sublime.

Bien avant que Jennifer Lopez devienne l'emblème de l'iconothèque des bombes latines, il y eut Ellen Michaels.

Elle est la playmate du mois du magazine Playboy en Mars 1972.
Dès lors, on la surnomme "The Body" et l'on se l'arrache pour des pubs télé, des pochettes de disques et même des couvertures de romans.

La photo qui fait hisser les couleurs à bon nombre de DJ's est celle-ci. Elle illustre l'album "Nice 'n' Naasty" de SALSOUL ORCHESTRA en 1976.


Pour les boss du label, les Cayre Brothers, le concept est simplement de montrer une fille aux formes avantageuses uniquement vêtue d'un t-shirt floqué du slogan "Dance your ass off to Salsoul Records", mais sans tomber dans le piège de la vulgarité.
Cette photo refléte exactement le résultat escompté à tel point qu'elle est reprise sur des cartes postales, des posters, des boîtes d'allumettes, créant un engouement incroyable en Europe, en Amérique du Sud (évidemment) et au Japon !

Tirant profit de ce succès inattendu, les boss de Salsoul, l'utilisent pour d'autres albums-compilations dont la fameuse réédition des classiques en 1992 (Salsoul 20th Anniversary).
Le plus cocasse ! ils osent la choisir pour illustrer des compilation de Noël intitulées "Christmas Jollies" , Ellen Michaels se voyant affublée d'un costume rouge de Père Noël grâce à une habile retouche d'image (on a pas attendu Photoshop pour maîtriser la technique de la manipulation !).

A 57 ans, Ellen Michaels est sans doute restée une femme d'une grande beauté, cette photo prise en 2002 le laissant imaginer.

Cette new-yorkaise est aujourd'hui une photographe spécialisée dans les sujets touchant à l'univers de Central Park : oiseaux, papillons, insectes, paysages.
http://www.ellenmichaels.com/


vendredi 11 décembre 2009

N°48 : Thanks God It's Friday (Don Ray, Adeva, Club 69...)

Set non disponible


"Thanks God It's Friday" est un clin d'œil au film de 1978 qui a pour sujet la ferveur que provoqua la vague disco.
Publiant mes sets le vendredi et celui-ci étant en partie "disco-oriented", j'ai saisi la balle au bond.

"Thanks God It's Friday" n'est pas entré dans l'Histoire du 7ème art comme "Saturday Night Fever" mais la B.O. contient une chanson de Donna Summer qui reçut l'Oscar de la "Meilleure chanson originale" : "Last Dance".

1/ DON RAY "Standing In The Rain" : une chanson que j'ai découverte en jouant à GTA IV, me branchant sur la radio K109 The Studio de Karl Lagerfeld. Vous vous en doutez, j'ai trouvé la programmation originale et de très bonne facture. J'ai eu plaisir à foncer dans les rues de New York en écoutant des titres empreints de nostalgie comme "Underwater" de Harry Thumann (déjà programmé dans mes sets) ou "Get On Up And Do It Again" de Suzy Q (un classique du Patch Club !!!).
L'arrangeur et clavier DON RAY collabora avec CERRONE sur les albums "Love in C minor" et "Cerrone IV" et, en échange, ce dernier produisit son seul album dont est extrait ce titre. On retrouve aussi Don Ray derrière les groupes SANTA ESMERALDA ("Don't let me be misunderstood") et LOVE & KISSES ("Thank's God it's Friday", titre principal du film).

Avez-vous remarqué la ressemblance du jeu de cuivres avec celui d'"Alexandrie, Alexandra" de Claude François ? simple coïncidence ou petit plagiat de l'un ou l'autre ?

2/ HI-TENSION "Hi-tension" : emprunté à mon frangin, ce maxi fut un classique du Patch Club à une époque où je n'étais pas en âge d'y entrer.
Ce groupe anglais de disco-funk comportait en son sein une future star, David Joseph ["Let's live it up (nite people)" et surtout "You can't hide (your love from me)]".

3/ LORRAINE JOHNSON "Feed the flame" : une "one hit wonder" avec ce titre de 1978.

4/ PAUL SIMPSON "Movin' around" : ce pionnier du son "garage" se livre ici à quelques expérimentations sur de vieux samples disco et me permet le switch entre les décennies.

5/ ADEVA "Been around" : retour en force de la diva sous la houlette de Boris Dlugosch & Michi Lange. Les premiers mots rappellent qu'elle fut l'interprète du classique "Respect" sorti sur Cooltempo en 1988.

6/ BYRON STINGILY "Get up!" : je crois que c'est le plus long mix jamais effectué dans un de mes sets (1'15"). Le refrain repris en boucle reprend une phrase d'un couplet de "Disco heat" de SYLVESTER. (à 54 secondes du début).

7/ CLUB 69 "Much better" : le producteur autrichien Peter Rauhofer récidive dans le style garage après le mémorable "Let me be your underwear" abondamment joué dans la Skyrock Max Party 5 ans plus tôt. Bien que d'une efficacité redoutable, ce mix reste assez peu connu.

8/ BASS-X "Keep the fire burning" : signé sur le label français Ramdam Factory qui avait déjà signé notre "Suck my pussy" de PUSSY, je pense que c'est le seul titre garage d'origine belge qui ait retenu réellement mon attention. Je ne sais même pas s'il a été classé dans les clubs français mais je l'entendais sur FG quotidiennement.
A noter la qualité du mixage et la chaleur des nappes qui doivent provenir d'un Roland JX-8P, connu pour proposer ces sonorités fabuleuses.
Un titre totalement envoûtant au gimmick imparable que je réécoute sans lassitude depuis plus de 15 ans !

9/ BOB SINCLAR "Tennessee" : ce remix de Soul Conspiracy emboîte bien le pas à l'ambiance de BASS-X.
L'original "country-dance" ne vaut pas un clou et fut d'ailleurs un véritable flop. Bob Sinclar est tout de même plus convaincant dans les titres putassiers calibrés pour l'été.
Quand je pense qu'à ses débuts, il m'avait totalement bluffé sur son remix de "Music sounds better with you" de STARDUST. Une dérive commerciale regrettable en a fait un DJ certes starisé mais musicalement assez inintéressant.

10/ HEAVY WEATHER "Love can't turn around" : une reprise plutôt hard-house du classique de Farley "Jackmaster" Funk datant de 1986.
Premier titre house à entrer dans les charts anglais, le gimmick de basse avait été piqué sur un titre d'album d'Isaac Hayes, "I can't turn around". Datant de 1975 et totalement inconnu, il fallait aller le chercher et le transformer en cet hymne historique !!!

11/ BONGOLOVERZ “Power of Music” : des allemands qui ont tout gardé de l'esprit festif de la house. Les percussions sont toujours à l'honneur dans leurs titres scandés matînés parfois de sonorités latines ("Spirit of house", "La Esperanza", "La Fiesta") et leurs remixes ("All about housemusic") d'Yves Murasca.

12/ SAO PAULO "Be yourself be free" : ce titre mystérieux signé par le label du Ministry of Sound est remixé façon disco-jazz par Joey Negro. Il fait d'ailleurs référence à son Sunburst Band (Joey Negro's Sunburst Mix).
Le morceau puise largement dans "A brazilian love affair" de GEORGE DUKE (1980). J'y ajoute mon grain de sel avec l'accapella de "Horny" de Mousse T.

vendredi 4 décembre 2009

N°47 : Old Shool Delight (Jimmy Jam & Terry Lewis, Sugarhill Hill Gang, New Edition, Skydance classics, MC Solaar...)

Set non disponible

1/ CHANGE "Change of heart" : un remix U.S. de ce groupe incontournable monté par Jacques Fred Petrus (B.B. & Q Band, Peter Jacques Band, Macho, High Fashion...) et produit par deux anciens de l'écurie princière : Jimmy Jam et Terry Lewis (le groupe THE TIME).

Jacques Fred Petrus peut être considéré comme l'un des plus grands producteurs de la musique club mais son nom reste une énigme pour les jeunes générations. Concernant Change, c'est lui qui finança l'énorme album "The Glow of Love" (1980) qui révéla Luther Vandross, le génial Mauro Malavasi assurant la production artistique.

Jimmy Jam & Terry Lewis ont un palmarès plus parlant avec en figure de proue, Janet Jackson.
En 1984, "Change of heart" est leur premier coup d'éclat mais ils enchaînent sans tarder avec l'excellent "Just the way you like it" de SOS BAND (1985).
Les albums "Control " et "The Velvet Rope" de JANET JACKSON assoieront définitivement une réputation internationale mais la liste de leurs contributions artistiques est réellement impressionnante (Alexander O' Neal, Morris Day, Human League, Johnny Gill...).

2/ MELBA MOORE "You stepped into my life" : je me demande si cette reprise du titre des BEE GEES (1976) n'est pas supérieure à l'original déjà excellent, un titre figurant sur le sublime album "Children of the world" mais jamais exploité en club. A noter un break instrumental d'anthologie, le genre de breaks que plus aucun producteur de musique club n'est capable de réaliser de nos jours. Il faut dire que la majorité des artistes noirs américains a perdu son âme dans une soupe R'n'B inbuvable.

Récemment, je conversait avec l'un de mes collègues sénégalais qui, outre Youssou N'Dour, me vantait les mérites d'AKON, artiste américain d'origine sénégalaise.
Ce à quoi je lui rétorquais:"Mais, comment peux-tu aimer cette daube alors que l'Histoire a gravé dans le marbre les noms de Curtis Mayfield ou Isaac Hayes ?"
La réponse me laissa pantois : "Oui, mais aujourd'hui la musique noire ç'est comme ça !".
"C'est comme ça !"... une sorte de fatalité, l'acceptation du règne de la médiocrité sans tentative de révolte. Après tant de combats, comment ce peuple accepte t-il de perdre ses racines par pans entiers ? Sidérant.

3/ KANO "Can't hold back (your lovin')" : un pur emblème de ce qu'on appela l'italo-disco, une tendance prépondérante dans l'essor de la Dance Music, les italiens restant de formidables musiciens qui surent rivaliser en qualité avec les meilleures productions américaines de l'époque.
Au début des années 90, ils exercèrent leur suprématie sur la house commerciale européenne avant d'être supplantés par les allemands et finalement rentrer dans le rang.

4/ SUGARHILL GANG "The lover in you" : un follow-up très mielleux du tube planétaire "Rapper's Delight" (1979) pour un groupe certes précurseur mais qui, au final, ne laissa qu'une faible empreinte dans l'histoire du Rap quand Grand Master Flash & The Furious Five alignaient tube sur tube.

5/ T/SKI VALLEY "Catch the beat!" : du hip-hop "old school" comme je l'aime, mais c'est le seul hit de cet artiste remixé dernièrement par Dimitri From Paris.
Pourquoi ce style si convivial est-il tombé dans l'oubli au profit d'éructeurs sans aucun swing ni fantaisie ? l'une de mes grandes interrogations sur la black music actuelle.

6/ COOLIO "Fantastic Voyage" : l'un des rares artistes qui a renoué avec cette bonne vieille tradition d'un hip-hop enjoué et sans réel message politique. La version est dans un esprit proche de l'original de LAKESIDE (1980). Lorsqu'on revoit ces images d'artistes excentriques et sincèrement heureux (à une époque où la condition des Noirs était encore loin d'être enviable), on s'interroge sur le malaise actuel alors même que leur reconnaissance au plus haut niveau éclate aux yeux du monde entier (politique, médias, cinéma, sport...).

Je crois que le style funk que Lakeside incarnait était précisément axé sur la dérision et l'extravagance même si la politique s'y était parfois invitée, y trouvant là une tribune inespérée.
Lorsque l'on constate la frime et le machisme qui caractérise la scène rap actuelle, on a vraiment le sentiment d'une régression culturelle grave.

7/ MC SOLAAR "Qui sème le vent récolte le tempo" : premier titre en français à figurer dans mes sets, il est magistralement remixé par les italiens de Kwanzaa Posse. Un riff de saxo qui met tout le monde d'accord et le flow de MC Solaar toujours impeccable.

Pour l'anecdote, j'ai gagné un concours de remix DMC organisé par la major Polydor pour le titre "Bouge de là" en 1990 mais il n'a jamais été commercialisé malgré les promesses. Aucune surprise à cela ... vous savez que je suis abonné aux titres inédits, ma discographie en comportant plus que ceux que vous avez pu entendre en club ou à la radio !!!
A la décharge de Polydor, le remix comprenait un sample fugace de "Papa was a Rolling Stone" par Was not Was. Ceci étant, un envoi à 500 DJ's français avait été stipulé dans le réglement du concours.
Il restera donc un bootleg que seul mon entourage a pu découvrir.

7/ SECCHI feat. Nasty Chat "Play that song" : il me semble bien que c'est le gimmick d'orgue d'un morceau d'acid-jazz qui a fait l'objet d'un sample pour ce titre très revival. Stephano Secchi fut un habitué des classements du Skyrock Top Dance avec deux hits massifs ; "I say yeah!" et "Keep on jammin'", tous deux excellement produits.
Pour ce titre signé sur Airplay en 1991, on retrouve au rap la chanteuse Nasty Chat qui officiait sur un autre tube : "Feel that beat" de 2 STATIC.

8/ NEW EDITION "Crucial" : voilà l'un des titres récurrents du Skyrock Skydance de RLP.
Loin l'époque de "Candy Girl", ces gaillards (Bobby Brown, Johnny Gill, Ralph Tresvant bien sûr, mais aussi Ricky Bell et Ronnie Devoe, les futurs Bell Biv Devoe), sont des stars en devenir et ce titre nerveux et syncopé remixé par Jimmy Jam & Terry Lewis est le tremplin idéal.

9/ THE WEE PAPA GIRLS RAPPERS "Faith" : archi-programmé par RLP à l'époque, c'est une reprise astucieuse du morceau de George Michael, avec le swing et le flow irréprochable des deux british sista. Dans le registre acid-house, on retiendra leur "Heat it up" et, dans le style hip-house, "Get into the groove" (qui samplait déjà le "Crush on you" de THE JETS).

10/ KARYN WHITE "The way you love me" : repérée aussi dans le Skydance en 1989, cette belle mélodie funky est produite par L.A. Reid & Babyface.

11/ TIMEX SOCIAL CLUB "Rumors" : ce "one shot" remixé par Shep Pettibone atteignit la place N°8 du Billboard Hot 100 en 1986.

12/ BEATS INTERNATIONAL "Won't talk about it" : avant de devenir FAT BOY SLIM, Norman Cook fit partie du groupe THE HOUSEMARTINS, léguant des tubes comme les ballades "Build" et "Think for a minute" avant de fonder BEATS INTERNATIONAL dont tout le monde a retenu "Dub be good to me" alors que le premier single passé inaperçu (sauf sur la radio Maxximum) fut ce "Won't talk about it".
Cet homme pressé dissout vite Beats International pour créer FREAK POWER ("Turn On, Tune In, Cop Out") en 1993 avant de se la jouer solo en tant que FATBOY SLIM en 1996, les albums "Better Living Through Chemistry" et "You've Come a Long Way, Baby" étant assez indispensables à toute discothèque de bonne tenue.

13/ NENEH CHERRY "Buffalo Stance" : cette époque bénie où le "girl power" dominait le rap et la hip-house pour le bonheur de tous. Hélas, toutes les sistas ont bifurqué vers un R'n'B d'esbrouffe, marais saumâtre d'où surnagent quelques artistes comme l'inévitable Beyoncé Knowles.