vendredi 30 janvier 2009

N°3 : From Underground to Paradise (Shawn Christopher, Kathy Sledge, Donna Allen)

Set non disponible






Ce 3ème set propose une remontée progressive des bas-fonds de l’ «underground house» vers le «paradis des harmonies» où foisonnent somptueuses mélodies et voix de divas.


Lorsque j’écoute les nombreux sets qui jalonnent la Toile, je constate souvent qu’ils sont totalement dénués de parties vocales et d’arrangements flamboyants. Parfaitement calibrés pour des soirées d’initiés, des soirées où le dub, la rythmique ou le gimmick priment sur l’émotion de la voix, ils deviennent vite ennuyeux pour des gens comme moi.

De là à dire pis que pendre sur ce genre de sets, il n’y a qu’un pas de danse que je franchis. Combien de fois ai-je entendu dans la bouche de DJ’s : «je vais pas m’emmerder avec les voix, je joue que les dubs» ou, pire encore, «les voix, ça gêne le mix».
N’y a t-il pas une certaine facilité à ne jouer que des titres qui peuvent s’enfiler comme des perles sans risque ? En matière de house, je considère qu’un set doit être une fête, une communion avec le public et non un prétexte à se faire plaisir en mixant une litanie d’instrumentaux.

Cela étant, admettons que, si les remixeurs fabriquent systématiquement des dubs, c’est qu’il y a une clientèle pour ça.

Alors, sans doute que mes sets sont autant faits pour être écoutés que pour être dansés. Mes maîtres sont les «Frankie Knuckles» , les «Louie Vega» et tous ceux qui ont l’audace de mélanger les styles, de casser le tempo et surtout de glisser des accapellas bien sentis sur les instrumentaux.


1/ J’ai choisi de démarrer du tréfonds de l’underground par le Clichy’s Mix du «Felix Yo !» de ALËEM, production française du label Pro-Zak Trax.

2/ Très vite, le bone-apella de «Work it to the bone» de LNR. vient s’imbriquer pour un court «mash-up».

3/ David Morales rend une copie parfaite avec le remix de «Let’s get busy» des suédois de CLUBLAND dont les titres reviendront très souvent dans mes futurs sets.

4/ SANDEE «Notice me» : Une des toutes premières productions de Clivillés & Cole, encore très underground.

5/ COLDCUT feat. LISA STANSFIELD «People hold on» : excellent remix signé Eric Kupper, membre historique de la team DEF MIX, l’homme des claviers, celui qui donne la touche jazz-garage aux mixes de Morales ou de Knuckles.

6/ Le Final D-Mix de «That’s the way of the world» de D MOB est l’un des titres-cultes de l’œuvre pléthorique de David Morales, un mix qui a provoqué en moi cet amour maîtrisé pour ce genre musical malheureusement (ou heureusement ? ) zappé par la France. Ça n’est pas faute d’avoir vanté ses vertus au micro de SKYROCK. Le «garage» compte beaucoup de sous-productions ennuyeuses mais lorsqu’un chef d’œuvre surgit, il est là pour l’éternité.

7/ LIL' LOUIS «Birds and trees» : ce bootleg acheté au magasin VIBE STATION de le Rue du Faubourg St-Antoine (Paris) est une énigme. C’est la face B d’un maxi contenant 2 mixes originaux de «Club Lonely». La pépite serait donc cette face B à la loop sale et au riff de piano jazz qui semble provenir d’une vieille production house.

8/ Pour CODE 718 et «Equinox», j’avoue que j’ai copié. Copié une idée entendue dans un set de Paul Armstrong pour la Max Party. Copier, c’est bien mais améliorer l'idée est plus louable. C’est sans doute l’un des mash-ups qui m’a demandé le plus de travail entre stretching, pitching et effets sur l’accapella de «Tears» mais je pense que le résultat est au bout.

9/ Je me permets la fantaisie de rehausser d’un demi-ton le cri langoureux de Robert Owens pour faire la transition avec JAMIROQUAI «Emergency on planet earth». Les Masters at Work m’avaient un peu déçu sur leurs remixes mais Danny Tenaglia sauve la mise avec de nombreux mixes garage classieux dont ce «Fingertips dub».

10/ KATHY SLEDGE «Heart» : immersion dans le «Paradis des Harmonies» avec une version dub légendaire de Roger S. Légendaire, certes, mais difficile à mixer, le tempo se permettant quelques libertés dues, sans doute, à un gros charcutage en editing.

11/ SHAWN CHRISTOPHER «Don’t lose the magic» : le break est interminable, laisse 10 000 fois le temps de mixer mais je ne pouvait pas vous priver du solo de piano électrique de fin dont je présume que la paternité revient à Eric Kupper, Morales n’étant pas un clavier mais un spécialiste des rythmiques.

12/ Une «Double priority» comme j’aurais dit à l’antenne de Skyrock avec «Make my love» remixé par le suédois Stonebridge. Décidément, cette école suédoise ne finit pas de nous étonner avec aujourd’hui Axwell, Sebastian Ingrosso, Steve Angello et Eric Prydz. Comme je l’ai souvent écrit, ce sont les pays européens où le système scolaire donne la plus grande part aux activités culturelles qui nous sortent les meilleurs producteurs (Allemagne, Suède, Islande, Norvège…).

13/ DONNA ALLEN «He is the joy» : A l’heure où les productions gospel-garage de qualité font figure d’événement (on les compte sur les doigts d’une main chaque année), ce mix des URBAN BLUES PROJECT est l’un des 10 chefs-d’œuvre de la décennie 90. De ce que j’ai entendu récemment, seul le «He is» de COPYRIGHT et le «Never Again» de KATHY BROWN le disputent en puissance avec ce titre.
La base musicale de "He is the joy" reprend en grande partie le "Whistle Bump" d'EUMIR DEODATO (comme beaucoup d'autres mixes garage).

14/ DONELL RUSH «Symphony» Début d’un triptyque spécial E-SMOOVE, fidèle lieutenant de Steve Silk Hurley. Lui aussi peut se targuer d’une œuvre pléthorique et qualitative en matière de remixes. Je possède d’ailleurs pratiquement tous les mixes de ses débuts. Toujours présent en complément des mixes de Steve Silk Hurley, il lui est parfois arrivé de dépasser le maître. Ce sautillant mix de «Symphony» en est la preuve et son collègue Maurice Joshua ne s’est pas privé de le jouer en boucle pendant 10 minutes dans son set pour la Max Party.

15/ THE BEATMASTERS «Dunno what it is» : remix nerveux, efficace, toujours facile à mixer, totalement dans l’esprit d'Eric «E-smoove» Miller et c’est pour ça qu’il est l’un de mes remixers préferés.
16/ MICHAEL JACKSON «Remember the time» : avant de sombrer, Michael Jackson aura eu la chance de voir les titres de son album «Dangerous» remixés par des pointures (Tommy Musto, Steve Hurley, C & C Music Factory, Frankie Knuckles) même s’il a échappé aux Masters at Work et à Morales. E-Smoove se montre ici totalement flamboyant et son remix est, de très loin, le meilleur du maxi.

vendredi 23 janvier 2009

N°2 : Tribute to SkyDance (RLP, 90's house tracks)

Set non disponible







Ce 2ème set est en grande partie consacré à l’émission SkyDance animée par RLP à la fin des années 80 sur Skyrock.

Bien que j’ai un différend sérieux à régler avec le personnage, une dispute qui date de l’époque où il dirigeait le label More Vynil au sein d’Universal, j’en fais ici abstraction pour rendre hommage à cette émission qui est à l’origine de ma carrière radiophonique sur Skyrock, une belle aventure de 7 années.

1988
. Alors que je crois la musique funk définitivement avilie par les boîtes à rythme surgit le mouvement «house». Je suis averti de l’existence de l’émission de RLP par un ami qui, lui, n’a pas décroché du «clubbing». Il me vante la qualité de la programmation et des mixes...ce qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd.
Je deviens alors un véritable «accro» au point de décliner toute invitation le samedi soir afin de profiter pleinement du show et du fantastique traitement de son qui l’accompagne.
Il semblerait d’ailleurs que la machine responsable de cette compression «mythique» soit le BSS DPR402.

Début 1991, fort de quelques succès en tant que remixeur (concours DMC, Abyale, MC Solaar), je décide de postuler chez Skyrock pour proposer ma collaboration comme producteur-mixeur à cette émission.
Le destin voulut que Jean Isnard, directeur d’antenne de l’époque, me donne ma chance et me propose carrément de la réaliser et de reprendre le flambeau des megamixes ! une aubaine qui n’arrive qu’une fois dans une vie.

C’est pourquoi, dès ce 2ème numéro, je souhaitais partager quelques titres emblématiques de l’émission avec vous.

1/ L.A. MIX «Love together» : Le remix 1990 d’une production de Les Adams alias L.A. Mix qui a malheureusement disparu du circuit après avoir livré des chefs d’œuvre comme «We shouldn’t hold hands in the dark» ou «Mysteries of Love».

2/ la symbiose entre un DJ (Clivillés) et un musicien (Cole), cela donne un duo talentueux qui faisait ici une entrée fracassante parmi le Gotha du remix sur le «Pink Cadillac» de NATALIE COLE.

3/ On retrouve les deux compères sur «Give you all my love» de STACEY Q, une chanteuse, clone de Madonna, dont le seul hit majeur fut le déplorable «Two of hearts». «Give you all my love» aurait sans doute sombré dans l’oubli sans l’intervention des C & C qui décapent le titre du sol au plafond avec ce dub house ravageur : ligne de basse et rythmique monstrueuses et samples vocaux à profusion.

4/ THE FUNKY WORM «Hustle to the music» : ce disque emblématique du Skydance me fut volé lors d’une soirée périlleuse en plein cœur de la zone industrielle de Chennevières sur Marne où les bandes des barres HLM du coin s’étaient invitées, semant la terreur dans la salle. Il est signé Mark Brydon qui produira plus tard «Love come down» de Eve Gallagher et «Who’s gonna love you?» de JagDeep Singh, deux cool tempos indispensables.

5/ THE SOURCE «Rock the House» : le groupe auteur du célèbre «You got the love» est ici remixé par l’un de mes chouchous, Steve Silk Hurley.

6/ TONY TERRY «Young love» : un titre à l’accapella maintes fois utilisé «i’m just rockin’ to the rhythm of the groovy beat in attempt to raise your body heat». Ce mix comporte de nombreux edits qui le rendent hypnotique par instants ; il est l’œuvre d’Omar Santana, à juste titre surnommé «The Editing King», dans la lignée des Chep Nunez et autres Nagradance que les auditeurs de Skyrock ont connu.

7/ TONY TERRY «Forget the girl» : un remix de Steve Peck, un ingénieur du son-remixeur au palmarès plutôt pop (Madonna, Duran Duran, Thomson Twins, Level 42, George Michael…).
Le titre s'inspire quelque peu et sample "Woman" de BARRABAS (à 49" du début), un classique du Loft de David Mancuso.

8/ BARDEUX «I love to bass» : Ce duo maintes fois remanié atteignit la place N°3 du Hot Dance Music/ Club Play Chart en 1989 avec ce single dont je vous présenterai le fabuleux remix de David Morales dans quelques temps.

9/ Mr LEE «Get Busy» : Le DJ rappeur de Chicago est un pionnier de la hip-house, ce style qui fit la jonction entre hip-hop et house afin de permettre aux morceaux de s’intégrer dans les sets des DJ’s au métronome du 120 BPM.

10/ SIMON HARRIS «I’ve got your pleasure control». Simon Harris a fait le bonheur des DJ’s avec sa collection «Beats, Breaks & Scratches». Ce titre de 1988, récurrent dans les playlistes de RLP, marque les débuts de la chanteuse LONNIE GORDON qui explosera l’année suivante avec «Happening all over again» puis «Gonna catch you».

11/ PETRA & CO «Just let go» : une production belge signée Phil Wilde, l’homme qui allait bientôt former ce duo mémorable avec Jean-Paul De Coster et commettre les tubes du groupe 2 UNLIMITED.

12/ SOUL REBELLION «Simple rhythm» : une production Arthur Baker, omniprésent au début des années 90. A noter dans l'intro, un sample de Let's go to the disco par UNDISPUTED TRUTH.

13/ SEDUCTION «Two to make it right» : Un nouveau mix signé Clivillés & Cole, l’un des nombreux disques achetés lors d’un séjour assez mémorable à Miami en 1990. Je résidais alors sur une île privée qui abritait 3 énormes résidences (Michel Sardou y avait un appartement) et une marina. Luxe ultime, chaque jour, un voiturier était chargé d’aller chercher ou de garer mon véhicule, une Buick qui m’avait fait découvrir les joies de la conduite automatique.
Miami, sa plage protégée par les filets anti-requins, ses hôtels «rococo», le port de plaisance qui côtoie le «downtown» mal famé, les carrefours avec 4 stops (le premier qui s’engage est le plus audacieux), le petit quartier français et l’inoubliable traversée de nuit des rues chaudes où l’on sait que le danger guette à chaque instant.

14/ ALISHA «Bounce back» : un titre découvert sur Maxximum. Le sample d’Inner City hante toujours les arrangements comme sur des milliers d’autres titres de l’époque. Vu l’avez entendu 532 fois depuis le début de ce set !!!

15/ WEE PAPA GIRL RAPPERS «Get in the groove» : Ce duo féminin anglais est remixé façon hip-house par Mr Lee dont je vous parlais avant. RLP s’était emparé d’un autre titre cette fois totalement hip-hop, la reprise d’un tube de George Michael, «Faith».

16/ CLIO & KAY «Street groove» : De la Dance très efficace en provenance d'Italie et produite par Roberto Ferrante qui, bien avant Double You, avait déjà sorti un cover du «We all need love» de TROIANO.

17/ «Spread love» : Une reprise d’un titre anecdotique de FATBACK BAND par les producteurs danois CUT’N MOVE. A noter un sample de cuivres largement pillé à l’époque, l’intro de «You can't hide» par TEDDY PENDERGRASS.

vendredi 16 janvier 2009

N°1 : The Rebirth Megamix

Set non disponible







Tel Hibernatus extrait des glaces, imaginez-moi en une sorte de DJ congelé, un DJ qui aurait subi un arrêt-buffet en 1997 et qu’on aurait immédiatement placé au caisson.
Quelle drôle de coïncidence de réaliser qu’Hibernatus a été découvert en 1991, l’année où, justement, je prenais mes galons de DJ radiophonique sur Skyrock.

Par le plus grand des hasards, cette semaine de dégel en France est celle que j’avais programmée de longue date pour ouvrir le couvercle et revenir aux platines.

Finalement, le mix c’est comme la guitare, on peut arrêter pendant 10 ans et reprendre comme si de rien n'était car les connexions neuronales ont fait un save-to-disk.

J’ai donc appelé ce premier set le «Rebirth Megamix». Alors qu’il ne devait être qu’un simple «one shot» pour une webradio, il devient le premier épisode d’une saga de 52 sets inédits. Je remercie au passage MIKA, taulier du forum http://sky90.forumpro.fr pour m'avoir redonné l'envie de mixer alors que j'avais fait table rase du passé.

Chaque vendredi, je vous proposerai ma vision de la musique «club», une programmation qui donnera une très, très, très large place aux divas et autres remixeurs de génie, ceux qui sont la clé de voûte de ma culture.

1/ Un set qui démarre en mash-up avec l’accapella de «The Pressure» par SOUNDS OF BLACKNESS mixé avec le tube de FREEMASONS, «Love on your mind».
Voilà un bel exemple de ce que j’appelle le talent. A la base, un titre anecdotique de JACKIE MOORE datant de 1979, «This Time Baby». Le sample est judicieux mais la bonne idée qui donne tout son charisme au titre est le rajout d’une partie vocale masculine, mélodie d’ailleurs pompée sur le «When the heartache is over » de TINA TURNER.
Peu importe le grain pourvu qu’on ait l’ivresse.

2/ THE ORIGINAL «I love u baby» : un titre sympathique produit à la base par Eddy Beatboxking, le producteur de Rozlyne Clarke et d’Indra (quelle surprise de voir qu’il est désormais chef d’orchestre !), remixé par Dancing Divaz à grands coups de riffs de violons.

3/ ROD STEWART «Da ya think i’m sexy?» : Rod Stewart fait partie de ces essayistes disco rusés qui ont réussi un retour gagnant à la fin des années 70. En pompant le gimmick vocal de «País Tropical» de JORGE BEN et en le transformant en refrain, il réalise le tube imparable. Il est remixé ici par le vétéran Ralphie Rosario.

4/ HUSTLERS CONVENTION «Hustlers dance» : avant de devenir FULL INTENTION, ces producteurs anglais discoïsants s’étaient fait la main sur de petites productions expérimentales à base de samples légendaires, ici le «Dance, Dance, Dance» de CHIC et la base musicale de «Tonight i’m alright» de NARADA MICHAEL WALDEN.

5/ EARTH PEOPLE et «Dance» est une autre bidouille du sample de CHIC réalisé par Pal Joey.

6/ RUPAUL «House of love» : du haut de ses talons compensés, le travesti RUPAUL peut se vanter d’avoir bénéficié de remixes troussés par des pointures (Eric Kupper, Murk) dont le duo anglais T-EMPO emblématique du style «handbag house».

7/ BARRY MANILOW «Copacabana» : ce kitchissime tube de 1978 pourrait être la bande-son idéale de «La Croisière s’amuse» mais l’excursion dans laquelle nous embarque Pete Lorimer transfigure totalement le titre. Je profite d’une escale pour glisser quelques samples du «The Player» de FIRST CHOICE dans le break !

8/ DEE «Feeling hm-pa-paa-paaa» : une artiste remixée par Boris Dlugosh, à l’époque étoile montante de la «funky touch». Sa carrière en «one shot» fut conclue par le bien nommé single «Hello and Goodbye» deux ans plus tard.

9/ THE BOSS «Congo» : comment imaginer que je revienne aux platines sans inclure un titre de mon maître à mixer, David Morales. C’est lui qui m’a donné l’envie de devenir producteur et je l’ai reçu dans mon émission en juillet 1993. «Congo» est une pièce essentielle de l’œuvre du Boss, sorte de titre-défouloir où David donne l’impression de se lâcher complètement. «Congo» est construit à partir d’une rythmique batucada (sans doute celle du «Give it up» des GOOD MEN) pimentée par plusieurs samples vocaux : «House Of Love (In My House)» de SMOOTH TOUCH , le cri de LOLEATTA HOLLOWAY piqué sur «Crash goes love» et le «Baaah !» de GEORGE KRANZ (Din daa daa). A noter un solo d’orgue à faire pâlir de jalousie Charly Oleg !

10/ Dans la même veine, le très dark «Been a long time» de THE FOG est transformé en hymne festif par des producteurs italiens qui, quelques années plus tard, nous gratifieront du jouissif «Laguna» de DJ SPILLER.

11/ 2 IN A ROOM «El trago (the drink)» : ces vieux briscards s’étaient fait connaître à la fin des années 80 avec «Do what you want» et «Take me away» puis avec «Wiggle it».

12/ EVE GALLAGHER «You can have it all» : Le label français AIRPLAY m’avait totalement surpris à l’époque en signant cette production anglaise qui se démarquait totalement des «italieneries» qui étaient sa marque de fabrique. Le remix de RAMP est sobre et efficace, encore présentable aujourd'hui dans un set électro.

13/ SMOKIN BEATS «Dr Love» : énième mais brillante utilisation du sample des FIRST CHOICE décidément bien déplumées par les producteurs.

14/ GLORIA GAYNOR «Mighty high» : retour en force de la diva préférée du vestiaire des héros de la Coupe du Monde 98 avec un remix signé Bruno Guerrini dont j’avais particulièrement apprécié le travail dans les «KM 1972» mixes de CAPPELLA.

samedi 10 janvier 2009

Biographie de Lil' Louis


Lil' Louis, c'était bien sûr "French Kiss", son premier hit mondial, un titre dans un premier temps magnifié par RLP dans le SkyDance (le Re-layed Back Up Your Conversion Mix avec, en toile de fond, cet ébat amoureux qui mène doucement à l'orgasme final) avant d'être sacrifié par ce même RLP pour produire l'odieux titre de l'animateur de télé Lagaf', Bo le Lavabo.



Lil' Louis (contraction de Little Louis) alias Louis Sims, est un enfant de la house de Chicago très précocement devenu DJ.
L'histoire raconte qu'il fit ses premières armes malgré lui dès l'âge de 12 ans lors d'une soirée de pacification des gangs de Chicago organisée à l'initiative de sa mère, très impliquée dans le "social". Le DJ initialement prévu ayant été victime d'une crise d'épilepsie en plein set, la mère du petit Louis ordonna qu'il le remplace au pied levé. Quel baptême du feu inquiétant pour cet enfant qui s'en tira plutôt bien face à un parterre de gangsters loin d'être acquis à sa cause, ces "Vice Lords" ou autres "Latin Kings" qu'on retrouve dans la saga de jeux vidéo GTA.
Dès l'âge de 14 ans, Lil' mixe en clubs et en fait son gagne-pain ; en 1980, il crée son propre club, The Future.

En cette fin d'année 1992, après un premier album très prometteur, "From the Mind of Lil' Louis" sorti 3 ans plus tôt, il vient saluer cette France qui, comme bien d'autres pays européens, a ovationné son nouveau single "Club Lonely".
Je me suis procuré dès sa sortie l'album "Journey With The Lonely" qui est une véritable merveille soul-jazz. La grande maturité de la production et des arrangements démontre que Lil' Louis n'est pas seulement un DJ mais aussi un bon musicien (batterie et basse) ce qu'il tient sans doute de son père, membre du fameux groupe jazz-funk Rotary Connection (auteur du monumental "I Am The Blackgold Of The Sun") et qui a joué avec B.B. King.
"Club Lonely" bien sûr mais aussi "Saved My Life", "New Dance Beat", "Do U Love Me", "You're My Reason" ou "Dancing In My Sleep"....6 titres somptueux qui justifient l'achat de cette oeuvre qui ne peut se résumer à un simple album de house music tant les morceaux sont fabriqués avec le soin qu'apporterait un producteur chevronné.
Malheureusement le succès ne sera pas au R.V. et Lil' Louis se retirera de la production pendant 4 longues années.

Le jour de sa venue dans les studios de Skyrock, je m'attends à voir un DJ avec l'uniforme de circonstance. Il n'en est rien. C'est un homme élégamment et sobrement vêtu d'un costume noir "style banquier" et de grandes chaussures pointues qui pénètre dans la station. Les photos très soignées qui figurent sur le livret de son album auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Lil' n'est pas un DJ ordinaire, stéréotypé comme tant d'autres.

samedi 3 janvier 2009

Biographie de David Morales

Né le 21 Août 1961 à Brooklyn (N.Y.) d'une famille d'immigrés porto-ricains, David Morales est un enfant du ghetto.

Dès l'âge de 14 ans, il commence à collectionner les vinyles et sera l'un des premiers à jouer les disques d'une vague «house» anglaise naissante, signe indéniable du visionnaire surdoué qu'il allait devenir.


Pour palier une situation précaire et pouvoir s'exercer au métier de DJ au cours des soirées privées auxquelles il participe, il doit vivre de petits boulots tels que cuisinier. Ses débuts professionnels se font dans un club du quartier de Greenwich Village, «The Loft», spécialisé dans les «afters» ce qui explique sans doute le coté «deep house» des premiers remixes qu'il réalisera par la suite.

Puis il enchaîne avec l'«Ozone» et le «Paradise Garage» où il retrouvera Larry Levan, l'un des pionniers du style «garage».

En 1989, il crée avec son complice et autre légende Frankie Knuckles une société de productions de remixes, «Def mix productions» avec pour manager une certaine Judy Weinstein, une femme qui comptera également dans la réussite de Morales et de la «petite entreprise».

De 1989 à 1992, il rejoint le célèbre club new-yorkais, le «Red Zone», éponyme désormais logique de ses mixes les plus «underground».

1993 est l'année de ma rencontre avec cette icône à qui je dois en grande partie mon amour du garage et de la house. Le 4 juillet, il m'accorde une interview dans les studios de la radio Skyrock pour laquelle j'animais le Top Dance et réalise un set qui sera diffusé le 21 août 1993 dans une émission agonisante que j'avais co-animé avec J.M. Meschin (alias Max) durant toute la saison 92-93, la «Max Party».

Sa carrière prend d'ailleurs un nouveau tournant puisqu'en signant son album «The Program» avec le label Mercury, il étrenne ses galons de producteur à part entière. Cet album est un mélange de toutes ses influences house et jamaïcaines. Réalisé dans une certaine précipitation, le temps manquant à ce remixeur surbooké, il ne rencontre pas le succès escompté.

Qu'à cela ne tienne, Morales hausse le ton en réalisant les remixes d'artistes de renom international tels que Madonna, Jamiroquai, Michael Jackson ou Mariah Carey dont il devient d'ailleurs le remixeur attitré. Le style «Morales» commence alors à évoluer de manière significative et le coté «underground» des débuts laisse place à des mixes beaucoup plus orientés «radio» ce qui laisse penser aux plus radicaux de ses fans que le «Maître» va tomber dans la facilité.
Erreur, puisque, sans jamais délaisser ses fameux « dubs », il délivre en 1995 un hit « house » tonitruant sous le pseudo de « The Boss » : « Congo ».

Après avoir réalisé plus de 250 remixes et productions, la consécration viendra en 1998 lors des «Grammy Awards» (l'équivalent américain de nos «Victoires de la Musique»), cérémonie au cours de laquelle il sera élu «meilleur remixeur de l'année». Il inaugurera par la même occasion la naissance de son label, Definity Records.

Depuis, ce grand producteur devant l'éternel a quelque peu déserté les charts, sans doute bien plus impliqué dans sa carrière de DJ international que dans la production et les remixes, aucun titre estampillé du «Boss» n’ayant d'ailleurs franchi la barrière des playlists des radios françaises depuis des lustres.

En 2004, il sort son 2ème album, «2 Worlds Collide», avec des titres comme «How do U feel» qui s’inscrivent hélas un peu trop dans la mouvance «électro-dance» actuelle.

David, as-tu rompu définitivement les liens avec le «garage» et la «house» underground de tes débuts ou n’est-ce qu’une passade ?

David Morales et Def Mix Productions

Comment imaginer que David Morales ait pu réaliser des centaines de productions en 20 ans de carrière ?

Pour réaliser cet exploit, maintenir une cadence infernale et répondre en quelques jours à la commande d'une maison de disque en livrant plusieurs mixes dans différents styles, Morales est en quelque sorte le chef d'orchestre d'une «dream team» de talents, chacun ayant une spécialité bien particulière au sein de Def Mix Productions.

Tout d'abord les mixes de Morales ont ce «gros son» qui impose le respect aux oreilles exigeantes des DJ et garantit à celui qui les joue la gratitude des clubbers.

Pour ce faire, il s’assure les services de 2 ingénieurs du son, David Sussman et John Poppo.

Au niveau des arrangements, Morales se réserve généralement la partie rythmiques et percussions et fait appel à de vrais musiciens de studios pour jouer les claviers (accords et solos) à savoir Satoshi Tomiie, Peter « sky » Schwartz et Eric Kupper, chacun d'eux pouvant également programmer des sons particuliers pour personnaliser au maximum le style Morales.

Enfin il arrive que David se joigne à son compère Frankie Knuckles, lui aussi remixeur de talent, pour réaliser ensemble certains projets.

vendredi 2 janvier 2009

Mouvement disco : "les essayistes" (artistes internationaux)

C’est en 1973 que le mot «disco» est employé pour la première fois dans un article du magazine américain «Rolling Stone».

Le signe prémonitoire de la vague d’ «essayistes» souvent issus de la scène rock et qui tenteront une incursion dans ce style afin de s’offrir une cure de popularité, une retour inespéré dans l’actualité ou, plus trivialement, de substantielles rentrées d’argent en bénéficiant de cette immense vague de fond.


Les Rolling Stones, justement ! Ouvrons le bal avec ce groupe de rock-rhythm and blues qui se compromet avec bonheur dans ce style avec «Miss you» (1978).
Je soupçonne Keith Richards ou Mick Jagger de s’être inspiré d’une des nombreuses mélodies que possède le merle noir pour leur gimmick si fédérateur – je l’ai parfois entendu siffler dans les feuillages au petit matin.

Toujours en 1978, Rod Stewart vend son album disco «Blondes Have More Fun» à plus d’un million d’exemplaires sous l’impulsion du hit «Da ya think i’m sexy» mais la belle histoire ne durera pas, la mélodie du refrain étant un plagiat assez évident du «Taj Mahal» de Jorge Ben qui lui fera un procès. Rod Stewart fera don à l’UNICEF de toutes les royalties indûment perçues.

En 1977, Elton John s’offre les services du producteur des Detroit Spinners, Thom Bell, et reprend l’un de leurs titres, «Are you ready for love» dans une version épique de 8’31’’.

Le groupe de hard-rock Kiss, agacé par l’ampleur prise par ce mouvement musical et soucieux de prouver à quel point fabriquer un titre disco était à la portée du premier venu, nous gratifie du fadé «I was made for loving you» en 1979.
Insouciants, les fans adhérent sans réserve à cette provocation.

La même année, Paul McCartney et ses Wings viennent se mêler à la fête avec «Goodnight Tonight», comme quoi l’éclectisme de ce garçon ne connaît aucune limite ce qu’il prouvera plus tard avec l’écriture d’un opéra, Le Liverpool Oratorio.
Ce single étrenne la signature toute fraîche du groupe avec le label CBS mais «Macca» décidera de ne pas l’inclure sur l’album «Back to the Egg» qui suivra et qui sera un flop.

En 1980, Queen accède à la notoriété aux States grâce au single «Another one bites the dust», titre qui s’inscrit dans la liste de ces morceaux portés par des lignes de basse cultes et dont Nile Rodgers et Bernard Edwards, les deux producteurs du groupe Chic, ont été les initiateurs avec «Good Times», plagié à outrance.

Adeptes du rock symphonique, les anglais de Electric Light Orchestra s’essaient brillamment au style avec «Last train to London» et surtout «Shine a little love» sur l’album Discovery paru en 1979 mais ils disparaîtront de l’actualité dans la foulée.


Tué à la fois par l’intelligentsia musicale et le puritanisme américain de Reagan, le disco ne passera pas le cap des années 80. Tous ces artistes n’auront profité que furtivement de cette aubaine musicale mais resteront néanmoins dans l’histoire comme des «essayistes» finauds et inspirés.

Qu'en a t-il été de ce mouvement disco en France ?

La vague disco en France

Les artistes français ont-ils profité de la vague disco à la fin des années 70 ?
A l'instar des anglos-saxons, ils ont su faire preuve d'opportunisme, Marc Cerrone ayant déjà tracé la voie pour eux.

Le nom qui vient immédiatement à l’esprit est celui de Claude François.
En 1977, il est prêt à en découdre avec cette critique qui le juge trop mièvre en concoctant un album disco qui doit imposer le respect.
«Magnolias forever» et surtout «Alexandrie, Alexandra» sont des tubes imparables mais, un jour de mars 1978, le destin décide que Claude François n’ira pas plus loin.
Déjà frôleuse la Grande Faucheuse par deux fois, en 1975 et 1977.

L’un de ses poulains, Alain Chamfort, entre précocement dans la spirale et réalise en 1975 «Le Temps qui court», une adaptation française très romantique et calme du «Could it be Magic» de Donna Summer.
Lassé de jouer les chanteurs à minettes, il part à Los Angeles durant l’année 1979 et enregistre son album «Poses» avec 4 requins de studio, les futurs membres du groupe Toto. Sur cet album figurera un titre de Gainsbourg, «Manureva», vendu à 1 million d’exemplaires.

Gainsbourg
? Ça serait peu le connaître que de penser qu’il n’a pas aussi profité de cette déferlante. Dans le registre de la provocation soft, il délivre avec cette facilité qui exprime le talent «Sea, sex and sun», des textes aussi insignifiants que l’arrangement est brillant, logique exercice de style puisqu’il illustre le film «Les Bronzés» en 1978.

Polnareff est en plein cœur de l’action aux Etats-Unis ; il compose en1976 un instrumental flamboyant, «Lipstick», bande originale du film du même nom, mais, hélas, ce furieux riff de guitare wah-wah et ces envolées de violons discoïsantes ne traverseront pas l’Atlantique.

La même année, sous l’impulsion de son frère Orlando, le «précurseur», Dalida revisite en version disco une vieille chanson d’avant-guerre de la chanteuse Rina Ketty, «J’attendrai», un hit dévastateur.
Passée dans l’écurie Carrère, elle enchaîne sans faiblir : le medley «Génération 78» en 1978, «Laissez-moi danser (Monday, Tuesday)» en 1979 et enfin «Gigi in Paradisco» en 1980 ; Guy Lux et les Carpentier peuvent se gaver des prestations scéniques de la diva à paillettes, sans doute la plus douée de tous pour l’exercice.

Patrick Juvet est le parfait exemple d’une reconversion disco totalement réussie. Métamorphose du chanteur fadasse en icône gay. «Où sont les femmes ?» en 1977 puis, l’année suivante, «I love America», fleuron de sa période «californienne», titre-fleuve de 14 minutes aux arrangements cosmopolites signés Morali/Belolo, sont des hymnes désormais intemporels.

France Gall a eu de la chance dans sa vie…à un moment. Elle rencontre ce compositeur modulaire et éclectique qu'est
Michel Berger.
Très prolifique, il écrit en 1977 l’album «Dancing Disco» sur lequel figure «Musique». A l’instar d’un McCartney, l’homme de génie démontre qu’il peut s’adapter à tous les styles et la petite France assure.

Ringardisée par la critique, Sheila se montre aussi opportuniste mais en catimini.
En 1977, elle sort «Love me baby» sous le pseudo de S.B. Devotion.
Démasquée mais rassurée par le succès rencontré, elle s’acoquine à son tour avec les deux producteurs de Chic qui lui façonneront «Spacer», ce titre mythique au son gras et dépouillé si caractéristique du duo.
Mais sur elle aussi la malédiction du disco s’abat et sa carrière déclinera inexorablement.

Citons juste pour l’anecdote les tentatives plus ou moins réussies de Régine (la pathétique reprise du «I will survive» de Gloria Gaynor), Karen Cheryl («Sing to me Mama»), Martin Circus («Shine baby shine») et Sylvie Vartan («Disco Queen»).

jeudi 1 janvier 2009

Biographie de Maurice Joshua


Son premier opus sous le simple nom de Maurice,"This is acid", atteint la première place des charts clubs du Billboard début 1989.

Durant les 90's, il confirme son talent aux cotés du GRAND...Steve "Silk" Hurley. C'est le côté obscur et underground de cette triplette qu'il forme avec Silk et E-Smoove, livrant des packs de remixes toujours très disparates aux artistes de renom qui font appel à la "team", I.D. Productions, basée à Chicago.
Après 20 ans de carrière, la liste des productions du "remix king" est impressionnante.
Au tableau de chasse, le gotha des sista du R'n B : Destiny's Child, Beyoncé, Jennifer Lopez, Jill Scott, Mariah Carey, Mary J. Blige, Whitney Houston ou Rihanna.
Voici le set qu'il a réalisé pour la Max Party sur l'antenne de Skyrock le 31 octobre 1992 ; de la happy house tonitruante... quasi inoubliable.

Maurice Joshua enchaîne les titres nerveusement, prestement...s'amuse à superposer 2 disques identiques pour les faire phaser ou les reconstruire en live, glisse un accapella sur une intro...la créativité s'exprime au maximum.
C'est cette race de DJ qui, armé de 3 ou 4 platines mixant en simultané, symbolise aujourd'hui l'excellence.
Au programme :
01. Ce Ce Peniston - Crazy Love (Masters At Work Dub) mixé avec C&C Music Factory - Keep It Comin' (A Capella Pieces)
02. Sabrina Johnston - I Wanna Sing (Harmony & Unity)
03. Ce Ce Rogers - Brothers & Sisters (House Mix)
04. Brothers In The Struggle - Come Together (Dockins' Come On Mix)
05. Donnell Rush – Symphony (Symphony in E Smoove)
06. Lidell Townsell & M.T.F. - Get With U (Riot Mix)
07. Danube Dance – Unique
08. Happy Mondays - Stinkin Thinkin (Junior Style Mix)
09. Georgie Porgie - Let The Music Pump You Up (Hard House Dub Part 1)
10. Praise - Easy Way Out (Ministry Of Sound Mix)
11. Lisa Stansfield - Set Your Loving Free (Dub 'Masters At Work' + Dubmaster Edit)
12. Donnell Rush – Symphony (Maurice's Underground Movement)
13. Maurice Joshua - I Gotta Hold On U (Steve's Silky Scat Dub)
14. Funky Green Dogs From Outer Space - Reach For Me (Vibe Mix)
15. House Of Gypsies – Samba (Todd Terry's Mix)
16. Black Traxx - Doctor's Housecall
17. Jamie Principle - Hot Body (Maurice's Underground Mix)
18. Axxis - All I'm Askin'
19. The Cover Girls - Wishing On A Star (Magic Sessions Vocal Dub)
20. Lil' Louis & The World - Club Lonely
21. Meli'sa Morgan - Still In Love With You (Meli'sa In The House)
22. Mass Order - Lift Every Voice (Take Me Away)
23. Watanabe – Odoru
24. Martha Wash - Carry On (Vocal Bass Dub Mix)
25. Madonna – Erotica (MAW mix)

Ma conception du mix idéal

Bienvenue à tous les puristes de la musique club et à tous ceux qui ont vécu l'évolution de ce mouvement depuis son origine.

Dj Bertrand ??? ne serait-ce pas le DJ Bertrand alias B. de Carey qui officiait sur SKYROCK dans les années 90 ? je confirme.

The rebirth ? Etait-il mort et enterré ? pas vraiment mais rangé des voitures, oui.L'animation radio était devenue un souvenir podcasté sur un autre site : http://djbertrand.mypodcast.com/

Mes séances de mix avaient été bannies par les voisins de la copropriété dans laquelle je "cohabite" tant bien que mal. A coup de collage de serrure ou de martèlement des murs, le DJ avait dû s'incliner devant les intimidations. Les platines PIONEER CDJ 500 ou TECHNICS SL1200 MK2 trônaient dans mon bureau comme des objets de décoration insolites.

Quant à mon activité de production musicale, elle s'était arrêtée un jour de juin 1999 après que mon studio ait été cambriolé par de vils individus qui, par inculture, avaient dédaigné de rafler mon Jupiter 8 mais surtout le Mini Moog et l'OSCAR, deux synthés d'une valeur inestimable.

Certes, j'avais produit certains artistes comme PUSSY, CHERRY MOON ou ABYALE mais la majorité des productions que je juge les plus représentatives de mes influences musicales n'avaient jamais été commercialisées. Aussi, je garde cette connotation techno-dance qui me sied si peu.

Encouragé par un nostalgique du Skyrock de l'époque "pré-rap" qui avait ouvert un forum dédié (http://sky90.forumpro.fr/), je décidais un jour de mai 2008 de rallumer les platines et réaliser un set pour le plaisir puisque tous mes vynils étaient encore à portée de main.
Alors que je croyais la ferveur du mix éteinte à jamais, je me suis surpris à enchainer et stocker les sets jusqu'à la fin de l'année.

J'ai choisi de créer ce blog pour vous narrer chaque semaine la playlist du mix qui sera podcasté le vendredi : anecdotes personnelles et souvenirs attachés, infos sur les artistes ou les remixeurs, techniques de production, samples utilisés....



En prologue à cette saga, je voulais vous parler de ma conception du mix idéal, ces bases qui ont forgé ma culture et ma technique.

Il est primordial d'évoquer d'abord la genèse du clubbing en soulignant cette rigueur qui a été imposée aux premiers DJ’s au début des années 70. Des titres Soul et R’nB aux rythmiques plus puissantes apparaissent alors sur le marché mais malgré leur aspect novateur, ce sont des versions formatées « radio » d’une durée d’environ 3 minutes ne permettant pas d'enchaînements intéressants.

Mais bientôt, avec l’émergence du disco, des albums aux titres d’une durée beaucoup plus longue fleurissent à foison.Les maxis « vynil » avec un titre par face sont une invention de l’ingénieur du son Tom Moulton, acteur fondamental de l’ère disco. Son constat est simple : Le resserrement des sillons des titres figurant sur des albums (LP’s) nuit à la dynamique du son.

En réalisant un « test pressing » d’un titre sur une face entière de vynil, Tom Moulton découvre que l’espacement du sillon qui en découle lui donne une puissance impressionnante, libérant sa dynamique et permettant d’en renforcer les basses. Après des essais concluants en club, la technique du « maxi 1 titre » était née.

Par collage ou trituration des pistes, Tom Moulton entreprend également de rallonger les intros et de rajouter des breaks, ajoutant à l’invention du « maxi-single » celle de l’ « extended mix ». C’est un progrès notable pour les DJ’s mais les collages réalisés au rasoir sur la bande étant approximatifs, ils ne permettent pas de garder un tempo parfait, au garde-à-vous du métronome. Si l’on ajoute le fait que les musiciens jouent en live « à l’oreille » et que les producteurs montent les titres par petits bouts, ne gardant que le meilleur de chaque prise, les morceaux à disposition des DJ’s sont certes jouables mais leur tempo est très instable, variant de plusieurs BPM selon les passages… un vrai casse-tête pour un mixeur consciencieux.

C’est ainsi que certains comme Larry Levan (Paradise Garage, N.Y.C) ou Guy Cuevas (Le Palace, Paris) deviennent des techniciens du mix, décortiquant chaque titre et connaissant par cœur leurs pièges au point de gagner le pari de les mixer à la perfection même si le « lancer au doigt » reste parfois la seule technique possible.


C’est cette école de la rigueur qui a servi de fondement à mon apprentissage. J’y ai ajouté mes propres règles, le tout résumé dans ce petit mémento :

1) Classifier le morceau :

Quel genre, quel tempo, quelle qualité musicale (mettre des étoiles comme pour le Guide Michelin) ?

Voici un exemple de disque répertorié immédiatement après achat par une étiquette qui en indique notamment le tempo (31 = 31 battements sur 15 secondes soit un tempo de 124 BPM).

Le chronomètre est donc un outil indispensable.



2) Respecter les rythmiques :On ne peut pas mixer un morceau plutôt cool avec juste Bassdrum et charlestons avec un morceau de même tempo mais rendu plus nerveux par l’apport de tambourins, ride, congas et autres maracas. Un set doit progresser dans la douceur et les rythmiques doivent s’intensifier progressivement. Mixer un disque minimaliste derrière un titre bourré de percussions produirait un effet désastreux sur la piste. Pour entrer en transe, les danseurs ont besoin de monter en pression. Une fois que la cadence est prise, le DJ est contraint à « l’escalade » dans la richesse du rythme et ne peut plus reculer sauf pour volontairement « casser » la série en cours.


3) Respecter les tempos d’origine : Au-delà d’un +3 et en dessous d’un –1 sur le pitch-bend de votre platine, le résultat est ridicule tant au niveau des voix que du groove.


4) Respecter les harmonies : On ne mixe pas des accords, une voix ou une ligne de basse sur un autre titre qui n’est pas dans la même tonalité. Sauf hasard heureux, ce genre de mix est une cacophonie insupportable pour les oreilles les plus exigeantes. Un demi-ton suffit à créer une fausseté gênante. Il faut donc savoir faire l’impasse sur de nombreuses combinaisons de morceaux, d’où la nécessité de bien les connaître et de tester rapidement au casque les harmonies quitte à changer 3 ou 4 fois de disque.


5) Equaliser les disques en pré-écoute : Ils ne sont pas tous de la même qualité, certains manquant de basses quand d’autres sont trop riches en aigus. Dans la mesure du possible, tenter de rétablir un équilibre. C’est la qualité du support qui détermine souvent la qualité du son, les pressages américains ayant longtemps été la référence en la matière quand les pressages français « au rabais » étaient hélas aux antipodes.


6) Eviter les « flats « sur les bassdrums : C’est l’un des cauchemars du DJ. C’est pourquoi la trituration de l’équaliseur pendant le mix est quasi-indispensable. Soit vous choisissez que le disque « entrant » s’impose de suite auquel cas vous couper les graves de celui en cours au moment du mix, soit vous décidez de le faire entrer progressivement et ce sont ses propres basses que vous atténuez.


7) Pré-écouter des 2 pistes en même temps au casque : D’autant plus que vous jouez en salle et que le son que vous percevez accuse un retard de quelques centièmes de secondes, même si vous disposez d’un HP de pré écoute, rien ne vaut la vérification des deux pistes simultanément au casque avant lancement. De même, comme vous connaissez les retards ou avances des breaks dus à des montages approximatifs (car les américains copient-collent tous les mixes, c’est une manie ancestrale !), cela vous permet d’anticiper afin de coller exactement au tempo à l’envoi de la piste.


8) Recentrer les disques mal pressés :


Un vynil sur deux possède des sillons qui se baladent d’avant en arrière car, suite à un pressage "torché", le trou central n’est pas exactement placé au milieu.

Encore une fois, l’effet est désastreux à l’oreille sur les titres possédant des parties avec nappes et violons et je me demande si cette divagation du sillon ne nuit pas à la régularité du tempo.



Ma méthode un peu « bourrine » : reconstruire son vynil en agrandissant le trou central et en le réajustant avec du chatterton une fois le point d’équilibre retrouvé sur la platine.
C’est une décision douloureuse mais inévitable pour tout DJ pro.


9) Prendre soin de ses vynils
: Tel un Lil’ Louis que j'ai vu mixer et qui essuie précautionneusement ses disques avant usage, les traiter avec douceur. L’humidité, le sucre et le tabac sont les ennemis du vynil. Les mains sales aussi. Si l'on mixe, on ne fait que ça (en étant l’incarnation du « DJ aux mains propres ! »). Cependant, en cas d’accident, il est toujours possible de récupérer le vynil en le frottant avec un chiffon doux imbibé d’alcool à 90° par un geste circulaire qui suit le sillon. Cependant, plusieurs écoutes seront nécessaires à évacuer la crasse.

Enfin, bien évidemment, éviter de poser violemment le diamant sur le vynil ou de le labourer par des gestes précipités. Toute rayure est DEFINITIVE quand un craquement dû à la saleté peut encore être éliminé. N'oubliez pas non plus la honte du "DJ au disque rayé". Lui aussi se trouve vite rayé des listes. Si votre vieux vynil qui a dormi à la cave pendant 10 ans craque de tout son corps, c’est qu’il a accumulé de l’humidité mais vous pourrez le rénover à coup sûr.



A l'instar d'un lundiste de presse, je vais devenir un "vendrediste" du mix et vous donner rendez-vous le 16 janvier pour le premier set de la résurrection de DJ Bertrand !

Biographie de Steve Silk Hurley

Ce pionnier de la house débute sa carrière avec son groupe, JM Silk, dont on retiendra surtout l’hymne «Jack your Body» (1986) , titre d’ailleurs utilisé comme générique par RLP pour l’émission Skydance.

C’est de la ligne de basse de «Let no man put asunder» de First Choice qu’il tire la substantifique moelle de ce hit, réponse revancharde au «Love Came Turn Around» revendiqué par Farley Jackmaster Funk mais dont Hurley estime qu’il l’a dépossédé.


Fort de ce démarrage en trombe, la carrière de remixeur «de luxe» s’emballe ….Michael Jackson, Prince, Paula Abdul, Crystal Waters, Ce Ce Peniston et l’opportuniste Madonna ne manqueront pas de se faire tailler des tubes sur mesure pour les clubs. Même les titres les plus indigents trouvent un éclat inespéré grâce au talent du sorcier…Le miracle de la multiplication des hits est attesté !

Pour honorer les commandes, Steve Hurley est épaulé par Maurice Joshua (esprit underground originel) et E-Smoove (ambiances plus deep et neutres). La maison «Silk» livre généralement 5 ou 6 versions d’un même titre, de quoi contenter le plus grand nombre.

Consacré par le magazine Billboard en 1994, il reçoit 4 nominations aux Grammy Awards : Remixer Of The Year 1999 et 2000 / Best Remixed Recording 2002 et 2003….mais sans jamais l’emporter.Seul lot de consolation ….le British Dance Award du «Remixeur de l’année» en 1991.
Un palmarès qui ne reflète absolument pas sa créativité et son apport considérable à l’histoire de la house music.

Mais qu’est devenu l’idole ? Il semblerait que l’homme se soit égaré dans d’obscures productions Hip-Hop et R’nB, d’où ce manque cruel d’actualité, le dernier opus valant le détour, le projet Voices Of Life avec le tube «The Word is Love», datant de….1998 !
Un semblant d’activité est signalé sur sa page Myspace.

De ce style qualifié de « happy house », caractérisé par des rythmiques ternaires sautillantes et d’habiles jeux de samples vocaux, voici quelques remixes d’anthologie :

  • Michael Jackson “Jam”
  • DSK “What would we do”
  • Clubland “Hold on (tighter to love)”
  • Jomanda “Got a love for you”
  • Ce Ce Peniston “We got a love thang”
  • Crystal Waters “Makin’ happy”
  • Paula Abdul “Vibeology”
  • Blackbox “I don’t know anybody else”
  • Was (Not Was) feat. Kim Basinger “Shake your head”
  • Prince “Get off”
  • Kym Sims “Too blind to see"