Set non
disponible
Je viens de voir le dernier clip de Guetta. Çà y est, avec ses cheveux longs et sa barbe, il se prend pour Jésus-Christ ! Je pense que s'il fonde une église aux Etats-Unis, il saura fédérer de nombreux fidèles et réaliser ses mixes sur l'autel en levant les bras au ciel tel un prédicateur hippie des temps modernes.
De mon côté je vous propose modestement un subtil mélange à base de nouveautés et de vieux trucs house des années 80 et tout démarre d'une manière on ne peut plus kitsch ou ringarde (au choix).
1/ et 2/ Non, ce n'est pas l'intro de Quand Tu M'Aimes de Herbert Léonard !!! C'est "Valerie" de STEVE WINWOOD, un titre qui a servi de base au hit mondial "Call On Me" de ERIC PRYDZ.
Call On Me possède cette particularité qu'il a été le premier tube mainstream à utiliser la technique du "side-chain" à savoir réaliser un effet de pompage sur une piste en injectant un pattern de bassdrum dans un compresseur/limiteur. Réglé sur chaque temps de la mesure, il coupe en rythme le son de la piste dans laquelle il est injecté. Il faut bien entendu régler l'enveloppe et l'attaque pour obtenir le résultat souhaité et si tout cela vous semble totalement abscons, jetez un oeil à cette vidéo.
Cet effet un peu fatigant pour les oreilles a colonisé un très grand nombre de productions électro jusqu'à récemment et cette mode, sans doute abhorrée par les mélomanes accomplis, commence à s'estomper depuis quelques mois. Elle disparaîtra sans doute à court terme, à moins que, comme l'effet de filtrage né de la "french touch", elle finisse par s'établir définitivement comme un standard de production.
3/ JOHN NEWMAN "Love Me Again" : la version single me semble un peu ratée, notamment à cause d'un break instrumental totalement inintéressant qui fait tomber à plat la dynamique du titre. J'ai réussi à le squeezer dans ce Ultimix réalisé par Stacy Mier.
4/ PET SHOP BOYS "Suburbia" (Extended) : l'un des top 10 du duo de dandys britanniques. Il figure sur l'album Please sorti en 1986 et sur lequel on retrouve également West End Girls et Love Come Quickly, des classiques de mon époque Patch Club. Un nouvel et 13e album serait en cours de préparation.
5/ SEDUCTION "(You're My One And Only) True Love" (New York House Mix/ Joey Negro Re-Edit) : ce groupe entièrement féminin fut créé par le duo Clivillès & Cole. Plusieurs titres de l'album Nothing Matters Without Love (1989) dont ceci est un extrait furent l'occasion de remixes absolument prodigieux dont ceux de Two To Make It Right, déjà joué il y a quelques années dans l'un de mes premiers sets.
La version jouée ici est le New York House Mix 2 (retravaillé par Joey Negro) et sur laquelle on peut entendre la voix de Martha Wash. Non créditée sur la pochette à l'époque, la diva poursuivra Sony en justice et obtiendra le versement de royautés.
6/ OUT OF THE ORDINARY "Play It Again" (The Los Ninos Mix) : voilà une vraie rareté de 1989 que j'ai découverte grâce aux archives du magazine anglais Soul Underground compilées dans l'ouvrage Catch The Beat sorti dans la collection DJ History.
Ce bric-à-brac à base de samples de gimmicks house est l'une des premières réalisations de Torsten Fenslau, producteur du groupe Culture Beat décédé accidentellement en 1993. C'était également le DJ du Dorian Gray, club immense que je fréquentais en 1982-83 lorsque j'étais étudiant à Francfort.
7/ YAZZ & THE PLASTIC POPULATION "The Only Way Is Up" : après s'être fait connaître en featuring sur Doctorin' The House de Coldcut, le mannequin londonien se lance en 1988 dans une carrière solo avec ce premier single. Le follow-up Stand Up for Your Love Rights connaîtra un succès similaire.
8/ TECHNOTRONIC "Pump Up The Jam" (Ultimix) : c'est la chanteuse zaïroise Ya Kid K qui interprète ce tube hip-house. Une fois de plus, c'est un mannequin qui mime le chant sur le clip et qui est crédité sur la pochette. La pauvre Ya Kid K retrouvera son honneur sur les deux singles suivants suite à la controverse que cette affaire avait suscitée.
9/ ALEX METRIC & OLIVER "Hope" (Original Mix) : un breakbeat au texte minimalistes ("Hope, cos' i've learned to cope") qui sample l'intro du remix par Roger S de Love Is The Icon de Barry White (que j'avais présenté avec RLP en nouveauté dans le Skyrock Top Dance en 1991). L'alliance de Londres (Alex Metric) et de Los Angeles (le duo Oliver) pour un résultat décapant.
10/ Restons dans ce breakbeat follement syncopé avec "Urban Sex" de LIFELIKE & TOMMY BRAVO. Même si les bruits de klaxons viennent un peu gâcher la fête, ce titre qui sample l'accapella de Inner Life (I Like It Like That) reste totalement...jouissif.
11/ AGEBEAT & KOVARY "Talk To Me" (Original Mix) : une production nu-disco aux relents new-wave réalisée par deux DJ hongrois. L'interprétation et les sonorités 80's me rappellent étrangement Pet Shop Boys.
12/ ANDRONICUS "Make You Whole" (Original 12" Mix) : un titre "balearic beat"entendu dans un set de DJ (DJ Deep ?) dans la Max Party en 1992-93.
13/ KASKADE "Angel On My Shoulder" (EDX ReDub) : Ryan Raddon est l'un des artistes-phare de la scène club californienne. Toujours dans les bons coups pour ses remixes, il fait appel ici au suisse EDX pour une version progressive totalement hypnotique.
Excellent mélange de nouveauté et old school. Le ultimix de Pump Up The Jam, j'adore. Bien évidemment, je préfère les anciens morceaux aux nouveaux. Pour en revenir à Guetta, mais quand cessera t'il donc de nuire ? J'en ai franchement ras le bol d'entendre ce qu'il fait. Ce qui me blesse le plus, c'est toute cette foule qui l'adule tel un messie.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si Guetta nuit, je ne le crois pas, car il a quand même réalisé quelques tueries; ça me fait juste sourire de voir l'évolution lente vers une sorte de messie comme tu dis. Le DJ va t-il atteindre l'aura qu'ont de véritables chanteurs ou musiciens ? l'avenir nous le dira. Quand je pense que dans les années 70, cette "corvée" de mixer des disques était refilée à l'employé de bar volontaire, on voit que le monde a radicalement changé :-))))
RépondreSupprimerJ'ai hâte d'entendre cet intro ! Herbert Léonard ? Ca y ressemble ? :)
RépondreSupprimerAprès tout, une version House d'un titre de Christophe a bien été fait, et je l'ai trouvé très bien.
Que ce soit le remixer inconnu pour moi de Christophe, celui de Technotronic (hélas rabaché), ou bien encore Guetta - oui, d'accord il est très populaire et joue sur son image - mais bon, chacun à sa manière a su apporter sa pierre à cet édifice électronique.
Moi je dis, tant mieux pour Guetta s'il réussit, il a eu une période de bonnes productions, gardons celles-ci. Il ne faut pas le dénigrer non plus. Il suffit juste Bertrand que tu ne sélectionnes pas ses récents morceaux :)) Sauf bien sûr si c'est un set spécial actualités du moment, là tu auras une excuse.
Toujours de bons sets en tout cas, et c'est toujours un plaisir de te lire !
4IDz
Je ne le dénigre pas, mais ça me fait rire de voir qu'il nous refait le coup de Robbie Williams style pilote de F1 au summum de la gloire, avec un look de hippie.
RépondreSupprimerJe prefère Solveig, il se prend moins au sérieux ;-)
Pour le Andronicus, ce serait pas plutôt un set d'Eric Rug, dans les premiers Max Party, vers la 26è minute ?
RépondreSupprimerExcellent ce "Play it again", décidément, tu nous fait encore découvrir un bijou...
4IDz
C'est bien possible, mais comme le blog qui donnait des infos sur cette période a fermé, je ne savais plus.
RépondreSupprimerJe tiens à préciser que pour Guetta, deux personnes que l'on connait très bien ont fortement contribué à sa carrière : Frédéric Riesterer et Joachim Garraud. On connaît d'ailleurs à peu près tous la polémique qui citait ce dernier comme étant le principal concepteur des titres à une certaine période. Après, qui a fait quoi, c'est un peu plus dur de la savoir. En écoutant ces titres, tu sens le gars qui te pond un truc mais dont la sincérité est totalement absente. C'est un peu un la mode avec Avicii et compagnie. Un Dj que j'aime beaucoup est Kevin Saunderson. Il fait son boulot mais sans en faire des tonnes.Bref, vous l'aurez compris, je n'aime pas Guetta.
RépondreSupprimerJ'ai déjà évoqué sur ce blog l'apport incontestable des collaborations avec Garraud (qui a produit le premier vrai hit de Guetta "Love Don't Let Me Go") et Riesterer qui est le compositeur resté dans l'ombre et avec qui j'avais collaboré sur Abyale en 1990. D'ailleurs, je reconnais sa patte sur "When Love Takes Over" et "I Gotta Feeling". J'espère que si Guetta gagne une Victoire de la Musique, il les fera monter sur scène, comme un réa de film fait monter l'équipe pour partager le succès.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Frédérique Riesterer car il reste humble. Je ne dis pas que Guetta se la raconte mais quelque chose en lui ne me plaît pas. Tu sens la pompe à fric, ces gros shows à l'américaine. Effectivement Bertrand, comme vous le dîtes, on sait quand Frédérique met sa touche sur un titre de Guetta. Ca s'entend immédiatement. Il a cette étincelle que Guetta n'a pas. Une touche musicale house et dance. J'avais beaucoup aimé la collaboration que vous aviez eue sur plusieurs titres d'Abyale dont les excellents i wanna be your lover too, the snooker Excellent souvenir.
RépondreSupprimerAlors la DJ B, en quelques mots, tu t'es surpasse tout simplement.
RépondreSupprimerOn touche vraiment au sublime en ecoutant ce set, le debut est mainstream mais passe superbement bien et le reste est genial, la version de technotronic est a tomber.
Pour Guetta, je n'ecoute pas specialement mais ce qui est marrant, c'est que en live quand il est tout seul, ce n'est pas du tout commenrcial, je l'ai vu il a 4-5 ans et c'etait assez pointu et pas du tout mainstream, il n'a pratiquement pas joue ses classics.
J'ai eu la chance de voir louis vega 2 fois, frankie K 2 fois aussi, larry heard, kevin saunderson, derrick carter, kenny daup etc et la on touche le top et c'est sur que c'est different de Guetta.
Dernierement j'ai rate Francois K et j'espere me rattrape avec Laurent Garnier ce jeudi.
Soit les DJ's jouent essentiellement leurs titres, soit ils jouent tout autre chose, ça dépend du côté égocentrique du type.
RépondreSupprimerFrancois K est passé en France ? pas au courant. Dommage en effet.
Pour Garnier, on sait que je suis pas trop fan du gars, connaissant un peu le personnage.
Super set mr Bertrand.
RépondreSupprimerCall on Me fait débat, selon wikipedia il semblerait que ce track ait été créé (disons la version house des années 2000) par Dj Falcon & Thomas Bangalter : http://fr.wikipedia.org/wiki/DJ_Falcon
Le track peut s'écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=kzzJB1oh7qE
Olivier.
Merci Olivier pour cette info.
RépondreSupprimerSans doute que DJ Falcon a raison, sa maquette n'est guère enthousiasmante, c'est sans doute pour cela que personne ne la connait. Et s'il a risqué de jouer un white label en soirée et qu'une oreille opportuniste a flairé le bon coup, ce sont les risques du métier. Moi aussi, j'ai été victime d'un plagiat en 1995 ,heureusement sans conséquences graves, et je sais trop bien que ce métier est rempli de salopards. J'ai ai beaucoup croisé, trop peut-être, ce qui explique un parcours compliqué dans la musique.
On se rappelle de ce plagiat Pussy "suck my pussy" me semble t il ?
RépondreSupprimerOui, ca s'appelait Latino Inferno et comme par hasard, c'était sorti juste au même moment que notre titre.
RépondreSupprimerOh putain, les salopards, ce sont en plus les producteurs de Latino Party David Fairstein, enfin, Patrice Cuitad (ça fait moins vendeur d'un coup LOL) et P. Simpson (lui aussi je crois que ça n'est qu'une identité d'emprunt. Merci en tout cas Bertrand pour tous ces megamix et tout le boulot. C'est vraiment sympa de ta part de nous mettre à disposition toutes ces perles. Merci beaucoup. Bon samedi
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