Set non disponible
Samedi dernier, j'ai passé ma journée à chercher le traître du vestiaire, en vain.
Le dimanche, j'ai cherché le chronomètre de Robert Duverne dans la pelouse du Champ des Rêves, en vain.
Mardi, j'ai espéré un sursaut d'orgueil des Bleus, en vain.
Vendredi, j'ai lu dans la presse que le disque français qui avait généré le plus de droits d'auteur en 2009 était "No stress" de Laurent Wolf. Le coup de grâce.
Triste semaine.
1/ EDDY & DUS "I've been watching you" : production deep-house en provenance de Croatie et signée sur un sous-label de BMG (North Records) en 1997. Je crois que c'est Claude Monnet, un ex-vendeur du magasin Champs Disques, qui en était le directeur artistique.
North Records avait sorti quelques bonnes galettes comme "The Disco Freaks EP" de DISCO FREAKS ou "Come on" de CARAYCA (réalisé par un ex-vendeur du magasin Discoparnasse)... Comme quoi le métier de disquaire est un bon tremplin pour faire sa place dans la production.
2/ MIGUEL MIGS "Mesmerized" : le fondateur du label orienté soulful house Salted Music est connu de tous les thuriféraires de ces sonorités feutrées idéales pour les soirées les plus raffinées.
Sur le même label, les remarquables productions de Lisa Shaw dont j'ai déjà vanté les mérites.
"Mesmerized" est ici remixé par l'un des maîtres de la deep-house anglaise, Shur-I-Kan.
Et quelle est cette voix suave ? celle d'Aya, l'une des artistes les plus sensuelles qu'il m'ait été donné d'entendre.
3/ BLAZE "My beat" : les disciples du gospel sont remixés ici par le duo anglais SWAG. Je ne connais pas trop leur travail mis à part leur remix de "The Season" de BEANFIELD.
4/ SOUND DESIGN "Bounce to the beat" : Todd Terry se cache encore sous un nouveau pseudo pour l'une de ses meilleures productions. Ce remix de "Bounce to the beat" est extrait de l'album "Back From The Dead E.P". Le riff de Rhodes et le sample vocal sont judicieusement choisis. L'un des incontournables des soirées underground de l'année 1995.
5/ FUNTOPIA feat. Jimi Polo "Girl, i believe in you" : deux mixes signés par le DJ anglais Crispin J. Glover et tirés du double pack de l'époque. Le premier est assez orienté "Maw-style" grâce au son caractéristique de l'orgue qu'on retrouve par exemple sur "Buddy X" de NENEH CHERRY. Le second est beaucoup plus hypnotique avec un gimmick organ-basse efficace et une interprétation vocale libre et d'une grande délicatesse.
Crispin J. Glover fut d'abord peintre et décorateur avant de devenir musicien et de frayer avec Level 42 ou Terence Trent d'Arby.
Parmi ses productions les plus significatives, citons "Honeydip" sur Strictly Rhythm sous le pseudo de Caucasian Boy.
Quant à Jimi Polo, c'est surtout l'interprète du classique Chicago-house "Better days".
6/ SALT CITY ORCHESTRA "Storm" : l'un des disques les mieux mixés de l'histoire de la house ! Un bass drum dévastateur, l'un des premiers bassdrums vraiment impressionnant entendu sur un vynil en cette année 1994. Rendons hommage à l'ingénieur du son, Simon Bradshaw, l'un des trois membres de ce groupe, producteur que l'on retrouve aussi dans le collectif Attaboy (Presence - "Sense of Danger", Blue Six - " Music & Wine")
Comme d'habitude, la France est passée à côté de ce disque d'anthologie mais Rudy, l'un des assistants à la direction artistique du label Atoll, avait eu la bonne idée de l'inclure sur une excellente compilation : "Welcome to the house".
(Un petit coucou à Barbara si elle tombe sur cet article).
7/ MAD MIKE "Heartbeat of a groove" : je crois que j'ai découvert ce titre dans l'émission de Dimitri from Paris sur NRJ. Une house bien poisseuse et underground en provenance de Detroit (le fameux label Happy Records).
8/ PRESENCE feat. Shara Nelson "Sense of danger" : bien moins flatteur que le remix d'Attaboy déjà joué dans un précédent set, cet original à l'ambiance gourmée et mélancolique méritait toutefois le détour auditif.
9/ BLUE 6 "Music and wine" : c'est en 1998 que Jay Denes fonda avec Dave Boonshoft le label Naked Music. Ils symbolisent un ilôt de résistance dans un océan où la médiocrité et le mauvais goût sont les maîtres-mots. La soulful house qui surnage tant bien que mal de nos jours leur doit beaucoup.
Ce mix est un dub envoûtant signé Jay Denes.
10/ LOVETRONIC "You are love" : autre production soignée du label Naked Music, c'est à nouveau un mix signé Simon Bradshaw.
C'est Lisa Shaw qui assure la partie vocale.
11/ COX 6 "Signez-là !" : très confidentielle production française découverte dans les mâtinées de Jean-Jérôme à la bonne époque de FG radio. Fabrice Lamy puis Jean-Jérôme avaient alors toute latitude pour mixer en live les disques de leur choix et dieu sait combien ils étaient judicieux. Je leur dois beaucoup de mes découvertes musicales.
Cox 6 est un duo constitué de Bruno Collet et Christian Gonzalez. Le remix est signé Demon Ritchie qui utilise, je pense, un gros synthé Oberheim (l'OB-X) pour réaliser ses magnifiques envolées, solos séraphiques et légers comme l'air.
C'est l'un des plus grands morceaux de deep-house française. Il est dans mon top 10.
12/ JAMIROQUAI "Canned heat" : Jay Kay possède une grande qualité. Il donne carte blanche aux plus grands remixers (ici les Masters at Work) pour triturer ses versions originales , nous donnant toujours l'embarras du choix.
Annoncé comme un white label en édition limitée, l'artifice marketing créa donc la rumeur (le "buzz" comme on dit aujourd'hui de manière totalement galvaudée) et je tombais évidemment dans le panneau en me précipitant sur ce que je croyais être une pièce rare. FG Radio avait bien relayé l'intox à l'antenne, c'est de bonne guerre.
L'adlib est totalement magique avec des accords nimbés de jazz vibes dignes d'Earth, Wind & Fire. Résolument, l'un des chefs d'œuvre du duo.