vendredi 31 juillet 2009

N° 29 : Samples Kingdom (NY Garage, Masters At Work, Inner Life, First Choice)

Set non disponible



Une sélection dont les morceaux house sont tous construits à base de samples puisés dans les années 70-80, glorieuses années auxquelles je rend hommage en début de set.

1/ CHERYL LYNN "Shake it up tonight" : 1981. Cela fait 2 ans que la disco a été brûlée par l'Amérique puritaine et les intégristes du rock et pourtant, quelques-uns s'acharnent encore à tenter de la faire renaître de ses cendres. Mike & Brenda Sutton sont de ceux-là. Ce duo de compositeurs est notamment l'auteur du tube des ORIGINALS, "Down to love town". Pour THELMA HOUSTON, Mike Sutton a composé "I'm here again" (dont le riff de piano du break servira de base à POWERHOUSE pour "What you need") et surtout produit son mémorable "Don't leave me this way. Le duo entamera une brève carrière solo, signant deux classiques :
  • "We'll make it" (1981)
  • "Don't let go of me" (1982)

"Shake it up tonight" (N° 5 du Dance Charts US en 1981) est un titre remarquable, véritable hymne à la joie. Il pourrait symboliser le switch entre la disco et ce que l'on appela la "funky music" dans les années 80. Produit par Ray Parker Jr., on retrouve sa patte caractéristique dans le break.

2/ STONE "Time" : une intro métronomique qui bat le rappel sur la piste. Quel DJ n'a pas été tenté d'annoncer l'arrivée imminente de ce titre en glissant ce tic-tac sur les disques précédents. Le mix est l'œuvre de Tee Scott
, un DJ new-yorkais injustement méconnu qui entama sa carrière fin 1972 au club "Better Days".

Il est l'auteur de nombreux mixes historiques comme :
  • FIRST CHOICE "Love thang"
  • NORTHEND "Happy days"
  • AL McCALL "Hard Times"
  • BROOKLYN EXPRESS "Sixty Nine"
  • HI VOLTAGE "Somewhere beyond"
  • JUNIOR "Mama used to say"
  • ATLANTIS "Keep on movin' and groovin'"
  • CHOCOLATE MILK "Who's getting it now"
3/ ROSE ROYCE "R.R. Express" : l'original, "Nytro Express" par NYTRO a été produit par le même Norman Whitfield deux ans auparavant. Whitfield est l'homme-clé du label Motown, l'homme de la subversion douce. Compositeur du titre "I heard it through the grapevine", la version sentencieuse et grave qu'il réalisera pour MARVIN GAYE fâchera les très policés patrons du label de Detroit qui accepteront finalement de le faire figurer en bouche-trou sur l'album de GAYE, "In the Groove" (1968). Sans l'obstination d'un DJ d'une radio de Chicago à jouer le titre alors que ça n'est pas un single, ce chef d'œuvre aurait fini aux oubliettes alors qu'il fut le 45 tours le plus vendu de l'histoire de la Motown ! D'un grand activisme, Whitfield sortira
en pleine guerre du Vietnam l'hymne pacifiste, "War" d'EDWIN STARR (1970). En 1972, il signera le mythique "Papa was a rolling stone" pour les TEMPTATIONS. D'ailleurs, leur single "Law of the land" sorti en 1973 et produit évidemment par Whitfield, est présumé être le premier morceau disco de l'histoire de la musique. Quittant la Motown la même année, il fondera ROSE ROYCE et constellera les charts de hits comme "Is it love you're after" "Wishing on a star" et "Car wash".
Whitfield est décédé en septembre 2008 dans l'indifférence générale, les médias ne réservant leurs unes qu'à ceux que la mort fauche dans la plénitude.

4/ INNER LIFE "I like it like that" : un mix de Pettibone et la voix de Jocelyn Brown.

Entrée dans le royaume des samples.

5/ JAZZ-N-GROOVE "Keep givin' me love" : extrait de la compilation Sub-Urban vol. 1, le sample principal provient du titre éponyme de D TRAIN. Tout comme "Do ya", mixé dans un de mes sets du début d'année, ce morceau marque les débuts du duo Jazz-n-Groove. Le "Can U feel it" provient de "Something special" de PEECH BOYS.

6/ SWING 52 "You keep holding back (love me)" : de la pure deep-house de NYC avec un sample tiré de "Love Itch" de Rochelle Fleming (ex-lead singer du groupe FIRST CHOICE).

7/ NY'S FINEST VICTOR SIMONELLI "Do you feel me" : du "New-Jersey garage" de facture classique avec des accords de piano qui s'inspirent du "Moment of my life" d'INNER LIFE.

8/ COVER GIRLS "Wishing on a star" : l'un des grands tubes de la Skyrock Max Party. Le label SONY avait hélas oublié de sortir quelques versions essentielles de ce dub fou réalisé par les Masters at Work et Todd Terry. Le son de "Club Lonely" de LIL' LOUIS est aisément reconnaissable tout comme le synthé de "Give you" de DJAIMIN.
Sans doute la quintessence de cette happy house aujourd'hui disparue au profit d'une électro sombre et simpliste, une tendance musicale qui n'est peut-être que le reflet du sentiment général de malaise et de désenchantement
.

9/ HOUSE OF GYPSIES "Samba" : pour ce Megadome Mix assez dark, Todd Terry fait appel au sample de "Beat the street" de SHARON REDD. Le sample de voix reste inconnu.

10/ THE UNDERWORLD "The afterworld" : l'intro de "Let's go crazy" de PRINCE habille cette production latin-underground du label Strictly Rhythm signée DJ Pierre.

11/ TITO PUENTE "Para Los Rumberos" : on ouvre le rideau pour laisser entrer la lumière
et l'on ne quittera plus les Masters at Work pour cette fin de set. Voici une très intéressante version d'un morceau de Tito Puente avec India aux vocaux, bien sûr. C'est la B.O. de "The Mambo Kings" (1991), une comédie dramatique qui se situe dans le Cuba des années 50, un film passé inaperçu malgré la présence d'Antonio Banderas.

12/ et 13/ RIVER OCEAN "Love & hapiness" : un mix entre la version instrumentale à base de percussions et la magique
"Dream Sequence" qui figurent sur le double pack, "The Tribal E.P.". La phrase "Love and hapiness" est inspirée du titre éponyme d'Al Green qui fut repris par FIRST CHOICE.

14/ MADONNA "Erotica" : les habitués du jeu vidéo Grand Theft Auto Vice City connaissent ce sample de piano électrique depuis 2002. C'est l'intro de "Super Strut" de DEODATO.

15/ MARTHA WASH "Carry on" : un dernier mix absolument démentiel des Masters qui piquent ici deux petits fragments du "Beijo" d'EARTH, WIND & FIRE.

vendredi 24 juillet 2009

N° 28 : A Touch of French House (F. Communications, Didier Sinclair, DJ Gregory, Kojak)

Set non disponible



Un set en partie consacré à cette"French Touch" qui a émergé vers le milieu des années 90, un style novateur marqué par une utilisation quasi-systématique de samples funk-disco filtrés. Très appréciée des anglais (qui trouvaient là enfin une qualité aux "froggies"), elle fera vite école.

Le but du jeu était assez simple. Trouver le bon sample, lui assigner en MIDI un filtre dans le sampleur et jouer avec la molette du synthé sur son ouverture, de manière plus ou moins progressive. Cette technique est encore utilisée de nos jours, à croire que les français n'ont pas toujours été des suiveurs en musique. Il faut dire que, mise à part l'époque disco et l'avant-gardiste Cerrone (le premier qui a osé mixer le bassdrum très "devant"), notre contribution à l'histoire de la musique club avait été plutôt anecdotique.

C'est Eric Morand qui détient la paternité de cette appellation, son slogan "We Give A French Touch To Our House Music" ayant servi à la confection de blousons pour la promo de son label F. Communications.

Le premier volume de la compilation French Touch Anthology donne un bon aperçu des productions de l'époque.

1/ ELEGIA "Basic" : sortie sur le label F.Communications en 1999, cette production soignée de Laurent Collat alias ELEGIA est électro avant l'heure. Elle recourt déjà aux techniques du vocodeur et de l'auto-tune, un appareil utilisé de manière quasi-systématique dans les productions actuelles.
Il est vrai que lorsque l'on tombe sur une "casserole" - elles sont légion - et que le temps d'enregistrement en studio nous est compté, c'est un outil bien pratique pour corriger en post-production les prises un peu "bleues" (= fausses, dans le jargon du producteur).

2/ SOUND OF K "Silvery sounds" : lorsque j'ai acheté ce disque, j'étais persuadé que derrière ce pseudo se cachait le grand François K. Tout concourait à me le faire croire : les accords et les solos jazzy, le son des synthés, la rythmique. Même la pochette laissait planer le doute, les crédits n'étant pas mentionnés. C'est encore une signature du label F. Communications. Discogs nous apprend qu'il s'agit en fait d'un certain Andreas Köhler, musicien dont c'est la seule production. Ce morceau flamboyant semble s'inspirer du "The Theme" de Loop 7, un alias de Satoshi Tomiie.

3/ DIDIER DINCLAIR & CHRIS "Groove 2 me" : hommage à Didier Sinclair qui fut un temps directeur artistique au sein du label Barclay et qui signa l'une de nos productions hélas restée très confidentielle : NU CLASS 'Can't stop". Son morceau utilise un sample de l'intro du titre "Chant N°1" de SPANDAU BALLET, un des hymnes du Palace au début des années 80.

4/ KOJAK "You can't stop it" : le sample de piano électrique est extrait de "Spiral", une production des CRUSADERS. Ce sample là, il fallait aller le chercher et en faire un tube ! Donc honneur à ce duo français composé de Cyril Vaschetto et Grégoire Galian. Il a été fortement supporté par radio FG à l'époque de la sortie de son double album, "Crime in the city".

5/ BUSTA FUNK "Back to the old school" : production mixée de manière extrêmement punchy, elle est l'œuvre du duo Gaël Queffurus et Lou Valentino. Le sample utilisé est "Cerrone's paradise" du même CERRONE, largement pillé par la french house mais plutôt conciliant sur la question.

6/ DAVE ANGEL "Funk music" : l'original est un peu ennuyeux, mais ce remix signé DJ TONKA, l'un des fers de lance du mouvement disco allemand, apporte le côté happy qui enflammera la piste. A noter sur le même vynil, un furieux mix à la "Daft Punk" : le Pills Hard Cyclic Mix réalisé par Pills.

7/ ARMAND VAN HELDEN "You don't know me" : plus la peine de présenter le chef d'œuvre d'Armand Van Helden sorti en 1998. Le sample est pris sur "Dance with you" de CARRIE LUCAS (à 2'05" du début). La mélodie créée pour l'occasion est tout à fait admirable tout comme la prestation vocale de Duane Harden (réentendu sur "What you need" de POWERHOUSE l'année suivante). Pour le set, j'ai réalisé un petit mash-up avec l'accapella de Donna Giles sans savoir qu'un bootleg de 1999 avait hélas repris la même idée.

8/ DONNA GILES "And i'm telling you" : Stonebridge (alias Sten Olof Hallström) fait partie de ces grands producteurs de garage européens. Il fit ses armes comme remixer au sein du label Swemix, le pendant suédois du DMC anglais. Tout comme Morales, il se montre désormais très discret en production mais omniprésent en dee-jaying.
Quant à Donna Giles, c'est son seul single solo. On retiendra sa prestation sur le "Gimm Luv" de David Morales.

9/ et 10/ SHAUNA DAVIS "Get away" / TANYA LOUISE "Deep in you": 1995, année faste pour Stonebridge avec ces deux chefs-d'œuvre assez similaires dans leurs arrangements. Tanya Louise (alias Stephane Moraille) peur être entendu dans un registre plus "hip-rock" sur l'excellent titre de Bran Van 3000, "Drinking in L.A."

11/ THE LAB RATS presents The Experiment "Music is my way of life" : une reprise d'un titre de PATTI LABELLE parue sur le label garage Soulfuric en 1999.

12/ CHEEKS "Venus" : le remix de DJ Gregory qui utilise un sample de "Happy people" de BRASS CONSTRUCTION n'a plus rien à voir avec l'original de DJ Gilb'R. DJ Gregory est, avec Bob Sinclar, à l'origine du succès du label Yellow Productions avec l'album-concept "Africanism".

13/ SOULMAN "Motions of love" : final avec le très underground titre de SOULMAN paru en 1992 sur l'obscur label US, SIMPLY SOUL.

vendredi 17 juillet 2009

N° 27 : Houzology (Def Mix Productions, Danny Tenaglia, Masters at Work, K.O.T.)

Set non disponible



Mon néologisme de la semaine, la "Houzology", ce qui pourrait caractériser l'attitude house dans son ensemble, sous toutes ses facettes. Voici donc un petit florilège.

1/ WAS (NOT WAS) "Listen like thieves" : "ah que je l'aime ! ah-que-je-l'aime-ce mor-ceau !" dirait Julien Lepers dans un élan d'histrionisme.
En 1992, les curieux - ceux qui écoutent les faces B des vynils - auront apprécié cette formidable reprise du tube de INXS remixé par Danny Tenaglia. La face A n'est autre que "Shake your head", largement diffusé dans la Skyrock Max Party.

2/ KEITH NUNNALLY "Seasons of love" : l'un de mes Top 10 des remixes de Steve Silk Hurley ! un titre qui respire la joie de vivre... absolument pas démodé près de 20 ans après sa sortie. Keith Nunally est le chanteur du premier tube de Hurley, "Music is the key" (1985).

3/ RUPAUL "Back to my roots" : Ce Jheri Curl Mix rend hommage à cette coupe de cheveux afro et bouclée qui faisait fureur chez les Blacks au début des années 80, Michael Jackson ou son frère Jermaine (photo) en ayant été de parfaits exemples. J'ai hâte que certains d'entre eux reviennent à ce look plutôt seyant. Je commence à en voir de manière épisodique dans le métro (la mort de Jackson va-t-elle relancer le style ??). Messieurs, je crois que la mode des crânes rasés a fait son temps.

4/ DAVID MORALES & THE BAD YARD CLUB "Gimme luv" : Ce Jackie 60 Experience Mix est un clin d'oeil à la soirée hebdomadaire nommée "Jackie 60" qui se tenait tous les mardis dans le quartier new-yorkais de Meatpacking District, l'ancien quartier des abattoirs de Manhattan (le long de l'Hudson River). J'ai d'ailleurs mangé en 1992 dans l'un des restaurants du quartier lors de mon 2ème séjour à New-York avec l'un des producteurs de JORDY, le financier du projet, un homme tout à fait respectable qui n'avait rien à voir avec le peu scrupuleux père de l'enfant prodige.

Ces soirées réservées aux gays exigeaient des tenues très codifiées, excentriques au possible, comme le montre ce petit document. Travestis et look fétichistes étaient les bienvenus alors que les vêtements portés par les hétéros de base étaient proscrits (costumes, cravates, polos de rugby et autres accoutrements jugés d'un conformisme total).

5/ LISA STANSFIELD "What did i do to you ?" : mix assez rare de David Morales, ce Anti Poll Tax Dub fait référence à un impôt voté en 1990 sous l'ère Thatcher (Poll Tax), un impôt locatif touchant toutes les personnes indépendamment de leurs revenus réels. La middle-class, particulièrement concernée, s'insurge et des émeutes auront lieu dans plusieurs quartiers de Londres dont Brixton. Elles seront en partie à l'origine de la chute du gouvernement conservateur en novembre 1990.
Pour en revenir au mix, j'y ai inclus l'accapella de "Your first time" by JASON JINX.

6/ ALISON LIMERICK "Where love lives" : un titre servi par de nombreuses et exceptionnelles versions dont ce Sound Factory Mix réalisé par Knuckles et Morales. Maintes fois diffusé dans le Skyrock Top Dance Megamix, je n'ai pas réussi à le propulser dans le haut du classement et le titre n'a jamais intéressé aucune radio musicale nationale. La France, pauvre pays, bonnet d'âne de l'Europe en matière de soulful house !

7/ DENI HINES "I like the way" : somptueuse production de Morales datant de 1997, un "all-time classic", assurément. Admirez la métamorphose du titre original, très convenu et calibré "mainstream". Encore une fois, les accords de substitution proposés par Morales sont judicieux voire géniaux. J'y ai inclus l'accapella de "I like it like that" par INNER LIFE.

8/ K.O.T. "I want you for myself" : les Kings Of Tomorrow (K.O.T.) le disputent en égotisme avec les Masters At Work dans le choix du pseudo mais, fort heureusement, le talent est au rendez-vous. Ce duo new-yorkais (a l'époque composé de Sandy Riviera et J. "Sinister" Sealee), prolifique mais peu reconnu dans son propre pays, a toujours offert des productions de pur garage portées par de puissantes voix gospel comme ici celle de Julie McKnight (qu'on retrouve aussi sur "Finally" et sur le "Diamond Life" de Louie Vega sorti en 2002). Le titre reprend partiellement le très classe (et "garage-style" avant l'heure) "I want you for myself" de GEORGE DUKE (1979).

9/ SANDY B "Make the world go round" : une version garage de Stonebridge, l'original plutôt "progressive house"ayant été un hymne historique d'Ibiza en 1996.

10/ UPTOWN EXPRESS feat. Richie Jones & Pepper Mashay "Not much heaven" : un "one shot" du label AZULI datant de 1997. Le morceau figure sur la mythique compilation "Ministry of Sound sessions 8" concoctée par Todd Terry et qu'il faut impérativement se procurer en quintuple pack non-mixé.

11/ SOLE FUSION "We can make it" : l'époque bénie où les Masters at Work nous bombardaient chaque semaine de remixes généralement fabuleux. Au magasin Champs-Disques, toute mon attention devait être retenue pour ne rien rater des pièces de la si féconde paire de remixeurs. Peu ont échappé à mes griffes avides d'underground house et je les ai largement programmé dans mes Skyrock Top Dance Megamixes.

12/ NENEH CHERRY "Buddy X" : "double priority" pour les Masters avec un autre chef-d'oeuvre, dark et undergound. Dommage que Louie Vega ait définitivement abandonné ce style au profit de la seule musique latino.

vendredi 10 juillet 2009

N° 26 : From light into shade (Stonebridge, Top Dance Megamix classics, Todd Terry, Clivillés & Cole)


Set non disponible

1/ FONDA RAE "Tuch me" et 2/ CATHY DENNIS "Touch me (all night long)" : Patrick Adams est un producteur-arrangeur-compositeur qui compte parmi les plus raffinés de la vague disco.
A la fin des années 70, il est à l'origine des tubes du groupe MUSIQUE (In the bush et Keep on jumping) et de PHREEK (Weekend), son chef d'oeuvre restant certainement la fabuleuse reprise par INNER LIFE du titre de MARVIN GAYE, "Ain't no mountain high enough". En 1984, il signe ce titre de FONDA RAE à l'intro gospelisante puis subit l'éclipse après l'excellent "Thinking of you" de SKIPWORTH & TURNER (1985).

Après des débuts tonitruants sous les auspices du producteur D MOB avec "C'mon and get my love" (N°1 du Dance chart US en 1989), "That's the way of the world" (l'épique remix de Morales) et, dans une moindre mesure, "Just another dream", Cathy Dennis s'attaque avec brio au monument de Fonda Rae en 1991. Un titre que j'ai joué sous de nombreuses versions dans mon Top Dance Megamix et qui connut une carrière assez brillante en club.
A noter une facette tout aussi glorieuse de la chanteuse : son palmarès en tant que compositeur de 3 tubes pop planétaires :
  • "Can't get you out of my head" de KYLIE MINOGUE
  • "Toxic" de BRITNEY SPEARS
  • "I kissed a girl" de KATY PERRY
de quoi imposer le respect !

3/ CLUBLAND "Hold on (tighter to love)" : encore un habitué du Top Dance Megamix. La version de Steve Silk Hurley fut plébiscitée par les DJ's français mais ce mix à l'atmosphère grave signé E-Smoove est tout aussi intéressant.

4/ BODY 2 BODY "Let's get intimate" : une production méconnue de Steve Hurley que j'ai joué plusieurs fois dans la Max Party et mes megamixes de l'époque. Ce BODY 2 BODY est, en fait, un "one shot" où le duo Chantay Savage-Donnell Rush donne le meilleur pour ce grand moment de happy house. Avec son vibrato magique, le preset "organ" du Casio CZ-101 que l'on entend ici (l'un des seuls presets valables de ce synthé) a marqué l'histoire de la house du début des années 90.

5/ JANET JACKSON "Together again" : un mix de Tony Humphries qui se termine par un solo d'orgue HAMMOND éternellement jouissif !!!
Un heureux hasard a voulu que je trouve le mash-up harmoniquement parfait en y ajoutant l'accapella de "To be in love" de INDIA.

6/ GEE MORRIS "It's in your smile" : une belle production signée des suédois STONEBRIDGE et Nick Nice. Autant la carrière solo de Gee Morris se résume à ce single, autant elle aura marqué les esprits en tant que lead vocal du groupe INNOCENCE et ses tubes plutôt aériens : "Let's push it", "Remember the day", "Natural thing" et "Silent voice".

7/ ANN CONSUELO "Do it for love" : le label SCORPIO, pourtant peu porté sur la soulful house au profit de la techno belge et des "italieneries" qui pullulaient à l'époque, avait surpris en sortant le single d'ANN CONSUELO, "See the day", produit par STONEBRIDGE. "Do it for love" est un "follow-up" un peu moins commercial mais néanmoins brillant. Il ne fut pas signé en France.

8/ PAMELA FERNANDEZ "Kickin' in the beat" : ce fut l'un des titres que Laurent Garnier apporta en signature au label créé par la FNAC et dirigé par Eric Morand, Fnac Music Dance Division. Il fondèrent ensemble le label F Communications en 1994 avec le succès que l'on sait. Remixé par Todd Terry, ce "Kickin' in the beat" est de la pure house new-yorkaise sortie initialement sur l'incontournable label Cutting Records (Hashim, Nitro Deluxe, Two in a Room, Masters at Work...).

Une entrée dans le royaume de l'underground, un lent passage de la lumière à l'obscurité.

9/ DARRYL JAMES/DAVE ANTHONY PROJECT "It's getting bigger" : en 1992, Todd Terry fonde son label, Freeze Records. Ce titre très sombre est extrait de l'album "Project 1" de Darryl James et Dave Anthony et fait suite à la sortie de leur tube "You make me happy", l'année précédente.

10/ TODD TERRY-THE UNRELEASED PROJECT "When you hold me" : on ne compte plus les "unrelased mixes" de Todd Terry ; sur ce point on se ressemble un peu !! (il faudra que je songe à sortir un album en bootleg). Vous devinez d'où vient l'inspiration principale de ce titre et je crois entendre également un sample de D-Train (You're the one for me).

11/ CLIVILLES & COLE "Pride (a deeper love)" : un single en forme d'apothéose pour le ce duo au destin bientôt funeste. L'original est une reprise du groupe U2 mais Clivillès & Cole ont l'intelligence de remanier le titre avec une nouvelle mélodie et de nouveaux textes et de l'inclure sur le maxi et c'est ce le mix-fleuve de 12'18" qui "emportera le morceau" ! Petit bémol, la chanteuse Deborah Cooper n'est pas mentionnée sur la pochette (une sale manie chez ce duo de producteurs un peu égotistes).

12/ THE S.O.U.L. SYSTEM "It's gonna be a lovely day" : un alias de Clivillés & Cole qui leur permit de se glisser sur la B.O.F. du film "The Bodyguard" (W. Houston, K. Costner). L'original, très funky, est une excellente reprise du titre de BILL WITHERS sorti en 1977 (et remixé par Ben Liebrand en 1988). Il atteignit la place N° 1 du Billboard Hot Dance Club Play. A noter la performance vocale de Michelle Visage (ex-chanteuse des groupes SEDUCTION et TKA).

13/ EL BARRIO "In charge" : profitant de l'aubaine, les covers se multiplient. Ce titre crédite toujours David Cole mais son producteur, Eddie Arroyo, s'invite à la fête. La ligne de basse est légèrement remaniée et un gimmick de sax créé sur le sample.

14/ SHANNA "Do me boy" : lorsque des producteurs vous narrent les anecdotes insensées qui marquent la genèse de leurs tubes, vous avez souvent peine à y croire. Et pourtant, l'histoire de la musique est truffée de ces petites histoires où le hasard joue le Grand Ordinateur.
Cette production que nous avions signée sur le nouveau label dance de BMG, NN'B, et qui atteignit le top 5 du Skyrock Top Dance n'aurait jamais dû connaître un tel succès (signé dans plusieurs pays européens avec notamment des remixes italiens).

A l'origine, mon collègue Pascal Henninot avait eu l'idée de remixer le titre de Vanessa Paradis, "Gotta Have It". La technique de mixage "à l'ancienne" utilisée par Lenny Kravitz permettait d'isoler la voix en ne samplant que l'un des canaux stéréo (comme sur les premiers disques des Beatles). Nous avions donc sorti une version happy house de ce titre qui fut vite interdite par Kravitz himself. Cela ne m'empêcha pas un petit pied de nez en diffusant le bootleg sur Skyrock.

C'est alors que nous fûmes approché par un obscur producteur, Ralphy Abitbol (dit Ralphy Corbyn) qui nous proposa de faire rechanter le titre par l'une de ses pouliches, une certaine Shanna Wilkerson. L'arrangement instrumental réalisé sur Vanessa Paradis faisant très bien l'affaire, une session fut réservée dans un petit studio d'enregistrement de La Plaine-St-Denis. Il suffisait alors de placer la voix de Shanna sur la bande... et de dompter son caractère légèrement impétueux.

Pour un producteur qui effectue une reprise, la règle de base est de réaliser une composition originale en face B afin de récolter la moitié des droits de pressage des ventes de disques générées par la face A, supposée être un tube. C'est pourquoi nous avions construit en toute hâte un instrumental assez convenu, très influencé par les productions C & C Music Factory et sur lequel nous avions troussé une mélodie.

Une fois l'enregistrement des voix de "Gotta Have it" achevé, la cerise sur le gâteau était donc de laisser la chanteuse improviser un texte sur notre mélodie instrumentale. Je ne sais par quelle sorte de magie, mais le résultat de cette expérience fut au-delà de nos espérances bien que restant une modeste face B intitulée "Do me boy".

500 copies furent envoyées dans les clubs français. Un mix très deep underground "façon MURK" fut également réalisé pour l'occasion : le Deeper Than U Can Mix. J'en suis encore aujourd'hui assez fier malgré le poids des années.

Entre temps, l'actualité musicale nous avait réservé une bien mauvaise surprise. Le label Dance Pool venait de sortir une reprise de la même chanson par Paris Red. Une autre équipe avait ainsi "flairé le bon coup" et notre idée était quasiment tuée dans l'oeuf.

Logiquement, ayant déjà reçu une version, les DJ's ne s'intéressèrent pas à la notre mais les plus curieux eurent l'idée d'écouter la face B, de la jouer et de créer le buzz.


C'est ainsi que le label NN'B dirigé par Nanou Lamblin proposa de signer et de sortir ce "Do me boy" en tant que titre unique sur un maxi.
Miracle, l'engouement fut tel que ce modeste titre garage underground finit dans les 5 premiers du Skyrock Top Dance !

Je pense que nous avons été la première équipe française, bien avant les Bob Sinclar et autres artistes de la "french touch", à avoir connu le succès avec un style musical inédit en France et totalement inspiré de la culture américaine. Signé en Allemagne et en Italie, le titre fut l'objet de remixes assez médiocres de Fathers Of Sound sur le label D-Vision.

15/ ALEX PARTY "Read my lips" : final avec un grand classique house du label Cleveland City.

jeudi 2 juillet 2009

N° 25 : Cool and Funky (CJ Mackintosh, Jocelyn Brown, Skydance classics, More Protein hits...)

Set non disponible




1/ SWV "Right here" (Human Nature Extended Mix) : petit hommage fortuit à Michael Jackson (le set est programmé de longue date) à travers cet excellent titre R'n'B.

En 1979, le premier album solo de Jackson sur EPIC crée la sensation. Produit par l'orfèvre Quincy Jones, chaque titre qui compose ce "Off the Wall" est un joyau. Alors que les albums des groupes disco et funk de l'époque contiennent généralement 2 ou 3 titres vraiment intéressants, celui-là fait exception, quelques pointures (Stevie Wonder, Rod Temperton) ayant apporté leur contribution. Il reste, à mon goût, le meilleur album de Jackson.

En 1982, "Thriller" conserve une étiquette "club" mais, tout comme l'artiste, perd peu à peu son authenticité black au profit d'une couleur pop plus consensuelle. Il reste, bien entendu, un monument, mais le virage est pris. Aucun véritable remix club n'est envisagé (mis à part des "extended" pour "Billy Jean" et très partiellement pour "Wanna be starting something"), les versions originales s'imposant d'elles-mêmes. Jackson et ses chansons deviennent universelles.

L'album "Bad", très électronique, surutilisant les boites à rythmes, me déçoit légèrement à sa sortie en 1987 mais je ferai l'effort de l'acheter quand même. On est hélas bien loin du swing imparable du premier album.

"Dangerous", très marqué new-jack n'aura d'intérêt pour moi qu'au travers des fabuleux remixes dont il a bénéficié ("In the closet", "Remember the time" et "Black or white").

Une passion qui alla donc decrescendo pour cette icône que je considère néanmoins comme un artiste majeur du 20ème siècle.

2/ EVE GALLAGHER "Love is a matter of disguise" : une production du label de Boy George (ex- Culture Club), More Protein. Sous la même bannière, à noter JAGDEEP SINGH et Boy George lui-même sous le pseudo de JESUS LOVES YOU avec le tube "Generations of love".

3/ SOUL II SOUL "Keep on movin'" : un dub de la version originale réalisé par deux producteurs totalement inconnus. C'est véritablement ce 3ème extrait de l'album "Club Classics Vol. 1" qui lança la carrière du groupe, bientôt suivi de l'excellent "Back to life", morceau très joué par RLP dans son Skydance Megamix. en 1989, SOUL II SOUL représenta un havre de groove dans une jungle d'acid-house et de belgian beat lourdingue.

4/ LA MIX "We shouldn't hold hands in the dark" : production classieuse de LES ADAMS - un remixer attitré du Disco Mix Club - avec Juliet Roberts et un certain Leslie George aux vocaux.

5/ JAGDEEP SINGH "Who's gonna love you?" : le fleuron du label More Protein est remixé par l'obscur I-Sus AD plus connu sous le pseudo AMOS (Let love shine). Une copie parfaite d'un mix qu'aurait pu rendre un Knuckles ou un Morales.

6/ NELSON "FFWD" CRUZ "You've got that touch" : un titre encore découvert sur cette sublime radio MAXXIMUM. Un "one hit wonder" américain signé en France sur Carrère et qui a connu un certain succès en club.

7/ GEORGE MICHAEL "Too funky" : surjoué dans la Max Party en 1992, un single qui annonçait un retour très clubby pour l'ex-Wham! après le parfait "I want your sex" en 1989.

8/ GURU "No time to play" : C.J mackintosh a livré deux merveilles de mixes pour Guru : "Trust me" et ce titre, "No time to play". C'est l'ex-chanteuse black de STYLE COUNCIL, la très craquante D. C. Lee, qui assure. Elle semble désormais rangée des voitures et sa page Myspace est à l'abandon. Elle fait partie de ces artistes qu'on a dû inciter coûte que coûte à figurer sur ce site, même sans actu.

9/ YASMIN "I wanna dance with you" : un titre que j'ai poussé, poussé, poussé de toute mes forces dans le Top Dance Megamix. Encore une fois remixé par le master CJ Mackintosh, il atteignit péniblement la 20ème place du classement !!! C'est bien la peine de se décarcasser pour un tel résultat !

10/ FUN FACTORY "Celebration" : un groupe d'Eurodance allemand remixé ici par Mousse T. L'original est tellement putassier qu'on remercie chaleureusement notre "turkish maestro" pour ce traitement hyper funky sans lequel le vynil aurait finit directement dans ma poubelle.

11/ JOCELYN BROWN "Somebody Else's Guy" : pour son "Too Funky", notre ami George Michael ne se serait-il pas inspiré du gimmick de l'original de ce titre, par hasard ?

12/ MAI TAI "History" : un trio féminin hollandais dont ce seul véritable hit franchira allègrement l'Atlantique après un Top 10 en Angleterre.

13/ PEBBLES "Take your time" : une ex-bombe sexuelle reconvertie dans le Christianisme sous le nom de Sister Perri. Outre ce titre, "Giving You the Benefit" et "Mercedes Boy" sont d'autres perles qui méritent de prêter une oreille très attentive. Un electro-funk qui atteint des sommets d'élégance.

14/ BOBBY BROWN "On our own" : ex-membre du groupe New Edition, il fut l'auteur de nombreux hits : My Prerogative (repris par Britney Spears), "Don't Be Cruel" (un SkyDance Classic), "Every Little Step", "Two can play that game" et "Humpin' around". "On our own" est la B.O.F. du film Ghostbusters II.