vendredi 9 mars 2012

N° 141 : Sunrise on Bay Bridge (Lovetronic, Lisa Shaw, Andy Caldwell...)

Set non disponible

Juin 2011, 5h52. Oakland (Californie).

Pas de Yellow Cab à l'horizon. Jaden a dû se résoudre à prendre l'un de ces "bandits taxis" qui rôdent à la sortie des boîtes de nuit.
Jamais facile de se fier à ces individus avenants mais interlopes. Leurs véhicules maquillés sont souvent dépourvus d'assurance et il faut prier pour que la course se passe sans encombres d'autant plus que la destination est située de l'autre côté de la baie : la célèbre Lombard Street à San Francisco, dernier bastion américain d'une house sexy et élégante.

Avec ses faux airs d'Edward Norton dans "American History X", le chauffeur inspire la méfiance voire l'inquiétude.
"Quel style de musique voulez-vous écouter ?" demande t-il à Jaden d'une voix assurée alors qu'il s'engage sur Grand Avenue. Comme s'il était naturel qu'un clubber ait encore besoin de musique alors qu'il vient d'en écouter pendant 5 heures d'affilée.
Fixée sur la droite du tableau de bord, une grande boîte de CD's soigneusement rangés dans des pochettes plastiques laisse entrevoir un choix impressionnant.
"Euh...peu importe...ce que vous voulez...pas trop bruyant si possible", répond Jaden en allumant son portable.
Le puissant sound machine résonne encore dans sa tête mais le sommeil viendra sûrement à bout de ces satanés acouphènes.

L'intro de "You are love" de LOVETRONIC, un groupe localse fait entendre et rassure sur le bon goût du chauffeur, à moins que ce soit un heureux hasard pour qui vient de vivre l'une des plus belles soirées soulful de l'année au Era Art Bar. Le physique d'un "métalleux" mais qui sait, l'oreille d'un mélomane ?

Très vite, le CD enchaîne sur le mythique "Back to love" de MORTEN TRUST remixé par Richard Earnshaw. "Après tout, ce taxi offre un visage plutôt sympa", se dit Jaden en tentant de se rassurer.

Une voiture de police surgit au carrefour de Market Street. Sans hésiter, notre "Edward Norton" bifurque sèchement dans Isabella Street. La chasse aux clandestins est sans pitié et un policier aguerri connait parfaitement les caractéristiques d'un Yellow Cab officiel, notamment le macaron apposé sur le pare-brise et la vignette qui indique qu'il est autorisé à travailler à l'aéroport international.
Le CD propose désormais un subtil enchaînement entre la loop de Morten Trust et la version acoustique d'un vieux classique gospel, "I get lifted" de BARBARA TUCKER.

Ce détour forcé de près d'1 km ramène l'équipage au Memorial Park sur Peratta Street. La soulful house de San Francisco s'exprime à nouveau à travers la voix de LISA SHAW sur "All night high" et ce mix semi-électro de Miguel Migs dans lequel une "square basse" sans tonalité mène la danse.
Jaden se surprend à fermer les yeux tout en entamant sa décantation. Même mélangé au Diet Coke, le Bourbon "casse" bien plus que le Pure Malt.

Au feu rouge de Wood Street, un "clodo" vient cogner à la vitre en beuglant, brisant la sérénité qui venait doucement de s'installer sur la banquette arrière.
Vert ! La délivrance s'accompagne des premières notes de cuivres de "Get another plan" de ABSTRACT TRUTH. La voix de Monique Bingham rappelle à Jaden le temps où la radio parisienne FG proposait des matinées très très deep. Il avait toujours pensé que ce morceau parlait d'avions et de voyages. C'est le défaut des français qui écoutent et comprennent à moitié les paroles des chansons anglo-saxonnes. "Le fric, c'est chic" avait-il aussi cru comprendre dans un tube de son enfance.

Alors qu'ils atteignent enfin Bay Bridge, le soleil se dessine sur un ciel rouge qui borde les collines au loin. La traversée de cet ouvrage monumental de 7 km de long semble d'une rapidité étonnante, bercé par l'atmosphère enchanteresse de"I knew you when" de LATE NIGHT ALUMNI.
Passé Treasure Island, à droite au cœur de la baie, Alcatraz dévoile son imposante carcasse.

San Francisco. L'embarcadère. Le charme du voyage se prolonge avec "Feelin' love" de SOULARIS et "All i need" de ANDY CALDWELL, artiste majeur des labels OM Records et Naked Music Recordings, solides gardiens du temple deep-house californien.

"Dreams of you" de KEVIN YOST ? Cela faisait 10 ans que Jaden n'avait pas réécouté ce titre à la magie intacte.
Le chauffeur vient de rater la sortie sur Essex Street. "Connait-il vraiment l'itinéraire ou bien profite t-il de mes absences pour rallonger la course de 2 km, sans compter les innombrables feux rouges ?", se demande Jaden.
La plainte gospel de "Free My soul" de THE VISIONARY vient apaiser sa colère naissante.

Filbert Street, Greenwich Street... les fameux lacets de Lombard Street sont en vue. C'est dans ce décor idyllique que vit Jaden. Cette portion de la rue est surnommée "la route la plus sinueuse des Etats-Unis". Elle est à l'image de la vie de Jaden. Jamais assez rectiligne et sûre pour envisager de grands projets.
"Déposez-moi en bas de la descente. Ca ira". La rue est en sens unique. Daren remontera deux virages à pied, histoire de se dégourdir les jambes et de prendre le frais.

Le chauffeur repart, change de CD. "Tribal house vol. 4" est inscrit au gros feutre sur le recto. Le premier track est "All the same family" de AFRICAN DREAM.

vendredi 2 mars 2012

N° 140 : Eurodance Heaven (Bass Bumpers, Usha, Zoe Badwi, Kim Sozzi...)

Set non disponible

Bien que consacré à l'Eurodance, base de mes émissions sur Skyrock dans les années 90, ce set démarre étrangement par un titre du groupe anglais HEAVEN 17 et ce pour deux raisons :

  • Heaven 17 est l'un des groupes essentiels de la giboyeuse new-wave des années 80.  Nous avons tous retenu les Simple Minds, Tears For Fears et autres Depeche Mode, mais d'autres groupes comme les Thompson Twins, Human League, Lotus Eaters, Spandau Ballet et Heaven 17 proposaient une new-wave estampillée "néo-romantique" forte de mélodies flamboyantes.
    Concernant Heaven 17, les titres "Play to win" et  "Penthouse and Pavement" (1981) annoncent une new-wave funkysante et donc prometteuse. C'est toutefois le single "Let me go" sorti en 1982 qui restera le hit majeur du trio. "Temptation", légèrement gospelisant, fera une furtive apparition dans les charts l'année suivante.
    En 1985, "And that's no lie" est un brillant exercice d'arrangement déconstruit qui oscille entre ballade pop, breaks funky/jazz et envolées symphoniques.
  • L'acappella de fin sert de support au fabuleux "1000 years" de JUPITER ACE. L'arrangement, les accords et le choix des synthés côtoient le génie.
    Dommage que ce producteur irlandais n'ait pas totalement confirmé par la suite.

MARTIN SOLVEIG feat. Kele "Ready 2 go"
: toutes mes félicitations à Martin Solveig pour avoir obtenu la confiance de Madonna, artiste qui s'entoure généralement des meilleurs. Espérons que son single "Give me all your luvin" fera florès.
Le hollandais Hardwell muscle encore davantage l'un des grands singles pop de l'année 2011.

ZOE BADWI "Freefallin'" : une impeccable copie du "When love takes over" de David Guetta...mais une voix exceptionnelle également ! Top 10 dans mes singles Eurodance de 2011.

RADIO KILLER "Lonely heart" : le son du gimmick est une tuerie et la mélodie vous embarque immédiatement. Un "must-have" absolu. Les roumains nous prouvent qu'ils peuvent se libérer des clichés culturels à base d'accordéon. Le clip montrant une jeunesse dépravée détonne avec l'image encore fraîche d'un pays sorti de la dictature.

BASS BUMPERS "The music's got me" : avec "Rhythm is a dancer" et "Mr Vain", "The music's got me" annonce la suprématie allemande sur la dance européenne. L'italo-dance ne s'en remettra pas.

HALEY GIBBY "Physical" : Hardwell à nouveau aux commandes du remix de cette chanteuse américaine généralement associée au producteur Kaskade. Son album "All this love" sorti en 2010 doit figurer dans toute bonne discothèque dance.

KASKADE feat. Mindy Gledhill "Eyes" : extrait de l'album "Fire and Ice" aux multiples "featurings" (dont Haley Gibby) et sorti en 2011.

KIM SOZZI "Feel your love"  une eurodance limpide originaire...de New-York. Le clip est fréquemment diffusé sur Clubbing TV.

Final avec deux vieux classiques.

FELIX "don't you want me" : l'un des chouchous de l'animateur Max dans la Skyrock Max Party en 1992. C'est Rollo qui est l'auteur de ce tube mondial, N°1 du Top Dance. Le sample est piqué sur un titre assez secondaire de Jomanda : "Don't you want my love" (1990).

USHA "Rockin' to the beat" : sorti la même année, on ne sait pas qui s'est inspiré de l'autre.