vendredi 18 mars 2011

N° 102 : my first Traktor (Hardsoul, swedish and australian house, Booty Luv...)

Set non disponible

"My first Traktor", tel pourrait être un souvenir de gosse, celui de son premier tracteur à pédales, un joujou qui, symbole de fierté, marque à jamais votre mémoire.

En septembre 2010, face à l'accumulation de mes fichiers mp3 et la disparition progressive des vinyles, face au manque d'espace pour accueillir les nouveaux maxis et la difficulté à stocker 35 ans d'archives, il fallait trancher dans le vif.

Désormais, ce serait le numérique ou rien. Une qualité de son irréprochable, une durée de vie inaltérable, un choix immense, la fin du cauchemar des disques mal centrés qu'il fallait rafistoler... tout concourait à franchir le pas et s'équiper d'une bonne surface de contrôle, en l’occurrence une Reloop Digital Jockey 2.

Bien que d'un prix assez élevé (380 €), cette machine souffre d'un gros problème de bruit de fond dû aux effets intégrés et seuls des câbles audio blindés peuvent atténuer ce qui est insupportable pour un ingénieur du son comme moi.
J'avais déjà dû renoncer à une magnifique table de mixage Power en 1990, justement car le "cue" des pistes en pré-écoute "repissait" en fond sonore sur le disque en cours de lecture.
Autant dire que le problème des cartes son, mêmes intégrées, reste entier et seules des machines coûteuses comme la M-Box de M-Audio peuvent le résoudre en partie.

Restait à se procurer le logiciel de mix dédié, Traktor.

Sans une bonne connaissance du MIDI, son utilisation reste sommaire. En effet, Traktor nécessite l'utilisation quasi obligatoire de la souris (ce qui est inimaginable en soirée) et se montre incapable de gérer en live par un bouton de RELOOP le choix des effets sur chaque piste. Il faut donc "mapper" (c'est à dire customiser) le logiciel en réaffectant toutes les fonctions de bases aux boutons dont Reloop est muni.
J'avais téléchargé des maps existantes, mais lorsque j'arrivais à les installer, aucune ne parvenait à me satisfaire totalement, telle ou telle fonction étant sacrifiée au profit d'une autre.

De son côté, Reloop est incapable de modifier en douceur le pitch d'un disque, vous obligeant à agiter violemment le curseur de bas en haut pour arriver à déclencher le réglage. Ainsi le disque en cours prend plus ou moins 20% de pitch pour "décoincer" la fonctionnalité, ce qui est pathétique en cours de mix. Seule une utilisation très précise de la souris peut palier le problème, mais comme je l'ai dit, il est inconcevable de voir un DJ utiliser cet accessoire pour régler ses pistes.

Autant dire que, malgré leur efficacité, ces outils ne sont pas assez intuitifs pour mixer de manière sécurisée en live (plantages inopinés de Traktor en supplément) et que je me contenterai pour l'instant de les utiliser "à la maison".
Si quelqu'un peut me donner une map bien conçue, j'envisagerai la possibilité de mixer en club.

Toutefois, avec une ambition modérée, on peut arriver à des mixes d'une créativité et d'une qualité inégalée notamment grâce aux fonctions timestretching, aux effets et aux loops, ce que j'ai pu exprimer dans certains de mes sets dont le spécial Top Dance.

"My first Traktor" fut le premier, réalisé très simplement, question de jauger le matériel.

1/ 28th STREET CREW "I need a rhythm" : la carrière du duo Clivillès & Cole débute en 1987 par un succès avec "Do it properly" sous le pseudo 2 Puerto Ricans, a Blackman, and a Dominican. L'un des deux porto-ricains en question n'était autre que David Morales.
En 1989, Clivillès & Cole réalise un album house underground assez mémorable "I need a rhythm" dont ce titre éponyme est le tube.
Bourré de samples, il rend hommage à "R.E.S.P.E.C.T" d'Aretha Frankin et à son cover par Adeva.
28th Street Crew sortira un ultime single "O" en 1994, étrange titre "reggae-garage" (on y entend la rythmique du break de "Now that we found love" de THIRD WORLD) qui figure sur une compilation "Ministry Of Sound Sessions".

2/ TILL WEST & DJ DELICIOUS "Same man" : le talent, c'est aussi d'actualiser voire de transfigurer un vieux titre freestyle des années 80, en l’occurrence le poussif "For the same man" de B BEAT GIRLS (1983).
Il tombait à pic en pleine vague tecktonic (2006-2007).

3/ BORN TO FUNK "Let Ur spirit go" : j'avais été charmé par le groove techno hypnotique distillé par les frères Van Bueren sur "Self religion (believe in me)". Ils remixent ce titre tribal dans le même esprit.
En 2001, leur carrière débuta pourtant avec un hymne latino,"La Pasion de Gozar", que vous entendrez un peu plus loin.

4/ NATHAN G & BLACKFROG "No Limit" : ce titre du DJ australien Nathan G rend hommage à l'une des grandes voix de fausset (falsetto) de l'histoire de la house, celle de Byron Stingily, ex-lead vocalist de TEN CITY. Autres voix symboliques de ce registre, Jimmy Sommerville ou Sylvester.

5/ HAPPY CLAPPERS "I Believe" : A Londres, je m'étais jeté sur le bootleg original juste avant qu'il ne soit interdit puis commercialisé en version rechantée, la magie en moins.
Je rappelle que l'accapella était pris sur "I believe" par The K London Production Club.
Bien que très électro, ce remix des australiens de Vandalism préserve l'esprit house du riff de piano original.

6/ BOOTY LUV "Boogie 2nite" : un duo signé sur le label compilatoire Hed Kandi et remixé façon électro-house par Seamus Haji. Le single a atteint en 2006 la 2e place des ventes de singles an Royaume-Uni mais la première place des Dance charts.

7/ Z FACTOR "Feelin moody" : une adaptation très latino-jazz de "Fly life" de BASEMENT JAXX.

8/ BONGOLOVERZ "Power of music" : une tribal-house très commerciale proposée par ce trio originaire de Cologne (Allemagne). Leur autre hit "Spirit of house" est du même acabit, à savoir des accords fédérateurs supportés par quelques phrases scandées.
On retrouve cette patte notamment sur les remixes de "Love we left behind" de Balage et "Be yourself" des Layabouts.

9/ HARDSOUL "La Pasion De Gozar" : le premier tube du duo néerlandais (je ne dirais pas hollandais, la Hollande n'étant qu'une province des Pays-Bas - qualifier de "hollandais" un habitant des Pays-Bas reviendrait à qualifier un Français d'alsacien ou d'auvergnat !)

10/ MAMBANA "Libre" : le soleil poursuit sa percée dans ce set avec cet excellent titre latino-house en provenance de Suède. Aux vocaux, Isabel Fructuoso, divine interprète du titre "Calma" de BAH SAMBA.

11/ RASMUS FABER feat. Emily McEwan "Ever After" : une nouvelle fois la Suède à l'honneur avec ce musicien qui s'est lancé dans l'aventure de la production en 2003.
Tout comme "Demanda" (2007), "Ever after", premier hit de l'artiste, est un petit bijou dans son genre et a bénéficié de remixes en 2010.
Fortement influencé par la musique brésilienne, on doit à Rasmus Faber l'extraordinaire remix de "E Samba" de JUNIOR JACK (qui est en fait un sample de "Essa nega sem sandalia" de Joao & His Bossa Kings).

12/ PHYSICS "Viva l'amore" : je vous avais présenté le très brésilien single "Estrelas", voici un autre hymne carnavalesque de cette formation suédoise, remixé ici par Grant Nelson.
Pour les amateurs de lounge, prêtez une oreille au titre "Flying away" qui figure sur le seul album du groupe sorti en 2002 : "First flight".

5 commentaires:

  1. Salut Bertrand,

    Il y a presqu'un an j'étais dans une vague pas très rose avec des soucis de PSE (Plan social). Toi même, si je m'en souviens bien, a subi (le terme est approprié par rapport au préjudice moral de la situation) une telle péripétie professionnelle.

    C'est durant cette période que j'ai décidé de me remettre au mix.

    T'écouter toutes les semaines m'avait remis le gout à cette passion musicale éloignée par une ambiance musicologique (ça se dit ?) actuelle délétère (trop de techno tue la techno pour moi le fan de house et soulful House).

    Un jour j'ai décidé de faire mon premier mix avec un outil fort sympathique (ce que je pensai à l'époque) avec Virtual DJ. Etant de plus en plus à l'aise je t'en ai fait plus ou moins part en te promettant de te faire écouter, un jour, un de mes nouveaux sets.

    Virtual DJ ne me donnant pas satisfaction pour l'enregistrement, j'ai opté pour Traktor. Et là j'ai ressenti également la même impression que le titre de ce set "Mon premier Traktor" (My first Traktor...pour ta version originale).

    Après plusieurs tentatives j'ai fini par boucler deux sets dont un nommé "Dédiace to DJ Bertrand". Je présume que tu t'en souviens légèrement pour l'avoir écouté depuis le site de ton hébergeur favori.

    Et oui, mon premier Traktor m'a laissé les mêmes impressions que le tien sans l'aspect sonorité retravaillé. En effet, mes oreilles n'ayant pas la même sensibilité que les tiennes je n'ai jamais corrigé le son final...à tord.

    En tout cas, merci pour ce set superbement mixé comme tous les autres. Merci pour ce 102ème numéro des aventures de DJ Bertrand.

    A très bientôt (autour d'un verre ?).

    Eric L
    as fidèle des fidèles

    ps : désormais je sais avec quoi tu mix !

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  2. Salut Eric,

    Oui, le sport et le mix font oublier bien des tracas dans la vie.

    Il est vrai que la période musicale actuelle n'est pas enthousiasmante, mais depuis que Cutmaster m'a rebranché sur la trance et la dance, j'avoue que j'entends beaucoup de bons disques.

    Il me semble que l'électro pure et dure est en recul au profit des vraies mélodies.

    Sinon, concernant Traktor et Reloop, ces outils sont certes efficaces, mais connaissent hélas certaines limites pour mixer sérieusement en live. Sans souris, je ne saurais pas comment m'y prendre.
    En effet, Reloop est compatible avec Traktor Light et j'ai opté pour la version complète, d'où les soucis.

    Je me souviens de ton mix. Il est important de le passer dans T-Racks 24 qui est un redoutable effet analogique pour booster le son et redonner un grain chaleureux.

    A bientôt autour d'un verre.

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  3. Le Disco est en deuil.
    La pétillante reine des boules à facette,
    Parmi les étoiles fera désormais recette.
    Les plus grands s'en sont inspirés,
    Souvent imitée, rarement égalée.
    ...Forever Loleatta Holloway...

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  4. Une triste nouvelle qui gâche la soirée.
    Aucun média n'en parlera car ils ne savent même pas qu'elle existe.

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  5. Une voix et un talent retourne dans les étoiles pour toujours....

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