vendredi 29 janvier 2010

N° 54 : Skydance Soopa Doopa Soul Festival (James Brown, Alyson Williams, Bobby Brown, Jody Watley...)

Set non disponible



Il fut un temps où le rap s'amusait et amusait. Le flow à la limite de la mélodie chantée surprenait un public blanc ingénu et admiratif. Sugarhill Gang et GrandMaster Flash étaient les premiers amuseurs de la galerie, le "Holiday Rap" de MC Miker G. & DJ Sven fut l'apogée.

Il fut un temps où ces bricoleurs des premiers samplers pouvaient faire les cons : S-Express, M|A|R|R|S ou les "italieneries" de l'usine Bortolotti.

Puis vint le temps de la réglementation et des procès. La house dût rentrer dans le rang, la queue entre les pattes, coupable d'avoir pillé des bribes d'accapellas et de rythmiques reclus et oubliés au fond des sillons de vynils poussiéreux.

Puis vint le temps de la révolte et le rap se métamorphosa en tribune politique, arène gigantesque où haine et aigreur pactisaient. La rigolade n'est plus de mise.
Dans les rames du RER, les lascars se permettent de sonoriser le wagon entier pour tenter d'imposer ce qui reste proche du néant. Les gens se taisent par peur du mauvais coup ou de l'embrouille. On subit en attendant que la prochaine station nous en débarrasse.

Voici venus les temps austères et sombres. Malgré soi, la nostalgie envahit l'âme alors qu'elle est le pire ennemi de l'adaptation à son époque. Mais que faire d'autre ?

Alors je repense au Skydance, forcément ; il faut dire que la pression populaire m'y pousse aussi. D'ailleurs, je vous prépare un "spécial Skydance" pour très bientôt.

Ce set est donc en partie consacré aux pépites de la vénérable émission.


1/ JODY WATLEY "Real love" : un titre produit par son mari de l'époque, André Cymone, bassiste de son état et membre historique de l'écurie "Princière".
A son actif, un autre tube pour Miss Watley, "Lookin' for a new love"

2/ PAUL LAURENCE "I ain't wit it": entendu une fois dans l'émission, ça n'est pas le single swing beat de l'année mais il méritait l'exhumation.

3/ BOBBY BROWN "My prerogative" : les fans d'edits en rafales vont se régaler dans ce set.
Un classique de l'odieux Bobby Brown, rosseur de star. Un titre repris par une Britney Spears tout à fait désirable dans un clip "à monter au rideau".

4/ LAKESIDE "Still feeling good" : en 1980 sort cette tuerie funk que fut "Fantastic Voyage" (repris par Coolio).
Sept années de disette avant la sortie sur le label de Los Angeles, SOLAR (Shalamar, The Whispers...), de ce single revigorant.

5/ ALYSON WILLIAMS "Sleep talk" : s'il fallait désigner un classique incontesté du Skyrock Skydance, ce serait celui-ci. Un "funky drummer-like" rageur.
Pourquoi cette appellation ? car "Funky Drummer" de James Brown contient une loop qui a servi dans des milliers de productions funk et house de la fin des années 80 et du début des années 90 !!!
Dans un style plus soft, jetez vous sur "I Need Your Lovin'", slow parfait de la tigresse produit par Jazzie B de Soul II Soul. Une prouesse vocale hors du commun.

6/ JAMES BROWN "The Payback mix" : 1988 est l'année de la redécouverte de James Brown, gesticulateur de génie...megamixes et compilations pleuvent. D'une exubérance totale dès ses débuts en 1956, le Godfather explose les clivages raciaux en imposant son album "Live at the Apollo" dans les Pop Charts (sorte de hit-parade des Blancs) en juin 1963.

A ceux qui n'ont que "Sex Machine" en mémoire, ce megamix concocté par Jonathan More et Matt Black (Coldcut) va révéler les trésors de rythmes syncopés composés par le chanteur-dictateur.

7/ C & C MUSIC FACTORY "Things that make you go hmmm..." : en 1991, à peine disparu que le Skydance est déjà un souvenir empreint de nostalgie. Je reprend le flambeau tant bien que mal en programmant ce genre de titres dans mes Top Dance Megamixes. En toute discrétion puisque je suis censé ne jouer que les tubes Dance du classement.

Finalement, avant cette fatale émission consacrée à la Trance en 1993, le directeur des programmes n'était jamais venu me chercher des noises concernant ma programmation, l'audience ne faiblissant pas, fort heureusement.

8/ C & C MUSIC FACTORY 'Here we go" : dans la veine de "Gonna Make You Sweat", ce titre a été pour moi prétexte à des enchaînements d'une évidence biblique à l'antenne. On peut se montrer fainéant par moments quand le temps de la créativité vous manque.

9/ M|A|R|R|S "Pump up the volume" : pour toutes les infos sur ce titre, plongez vous dans ma biographie de CJ Mackintosh.

10/ FOURPLAY "Make 'em rock (our way)" : un "Freestyle hip-hop mix" assez exquis, œuvre de Frankie Bones et un Tommy Musto au talent encore embryonnaire.

11/ NEWCLEUS "Jam on it" : véritable bombe atomique, c'est mon titre préferé de ce groupe d'électro, follow-up du célèbre "Jam on Revenge (The Wikki-Wikki Song)" sorti en 1983.
En 1986, "Na Na Beat" est le dernier souffle puis Newcleus s'éteint.

12/ GRANDMASTER FLASH & THE FURIOUS FIVE "The adventures of Grandmaster Flash On The Wheels Of Steel" : ce qu'on appelle un joyeux bordel où scratches et collages font bon ménage ! ah que ce hip-hop délirant nous manque !
Sorti en 1981, ce titre est un collage de titres volés à Blondie, Spoonie Gee, Chic et Queen (pour la ligne de basse d'anthologie).
Ce serait le premier titre estampillé électro. C'est aujourd'hui une pièce maîtresse de notre culture mais, à l'époque, il fut loin de faire l'unanimité en club.

13/ KURTIS BLOW "The breaks" : l'archétype du rap rigolard, désinvolte mais parfaitement mis en scène. Il succède au tube imparable "Christmas Rappin" que tout féru de hip-hop se doit de posséder.

14/ BIG TONY "Bubble up" : production belge et premier tube pour cet artiste d'origine jamaïcaine. Le follow-up, reprise fadée du "Can't get enough of your love babe" de Barry White, conquit les dancefloors européens en 1983.

vendredi 22 janvier 2010

N° 53 : B. de Carey's finest selection (Kings of Tomorrow, Richard Earnshaw, Demon Ritchie...)

Set non disponible



Avant toute chose, je remercie celui ou celle qui a permis de dépasser le chiffre symbolique des 500 visiteurs uniques par mois sur ce blog.
Vu la spécificité des musiques dont je parle ici, c'est un chiffre encourageant.

Certes, si je parlais des derniers ragots sur les people ou des dernières news en matière de hi-tech, la fréquentation serait sans doute bien supérieure.
Mais, à l'image de la marginalité musicale dans laquelle j'ai toujours évolué (au point de ne jamais pouvoir parler de mes goûts avec quiconque dans la vraie vie) sans pour autant sombrer dans la déréliction, ce blog a l'audience qu'il mérite à savoir celle d'un cénacle de passionnés de soulful vibes authentiques et non pas de cette vague R'n'B-électro frelatée et souvent synonyme d'inanités.
La house music est comme la vodka. Fabriquée dans les règles de l'art, elle est délassante, bricolée dans des laboratoires clandestins et véreux, elle donne la gueule de bois.

1/ THE BUCKETHEADS "The bomb!" : on ne va pas développer sur ce chef d'œuvre du sampling intelligent. Les Masters at Work sont, sans discussion possible, des démiurges d'une house music construite pour passer l'épreuve du temps.

2/ BROOKLYN DISCO "Dancin'" (Main Mix) : en revanche, voici une pure exclusivité concoctée dans ma thébaïde seine-et-marnaise en automne 1998.
La séparation définitive avec mon associé a été actée et chacun a repris son matériel respectif.
Démuni d'enceintes de contrôle, de samplers et d'effets, je dois réinvestir un peu pour retrouver une certaine puissance de feu.
Ce maxi est le premier à sortir de la forge. Vite envoyé à différents labels européens, il ne recevra aucun avis favorable et mourra à l'état d'"unrelased project".

10 ans après, à la réécoute et vu ce que j'entends actuellement, je ne crois pas que ce soit une production minable, sans intérêt, mais vous jugerez par vous-même.

3/ D MOB "One day" : l'un des meilleurs remixes des anglais de Loveland. Le son du piano et le bassdrum sont d'une qualité hors du commun.
Le titre fut signé en France chez Going Global Series (sous-label de Barclay), mais je ne crois pas qu'il ait intéressé grand monde parmi les DJ's, ce qui est logique puisqu'il s'agit de "garage", un style rejeté massivement par les discothèques et les radios.

4/ SERGIO FLORES "Hold on (That Piano Track) : ce remarquable titre garage est remixé par l'autrichien Samir Maslo. C'est l'une des bonnes surprises soulful de 2007.

5/ DEEP AURAL PENETRATION "Thoughts of a summer love" : l'année dernière, je vous avait présenté "All i want to do" issu du même double pack. Voici un autre titre deep-house qui utilise cette fois l'accapella de "People hold on". C'est un one shot réalisé par d'obscurs producteurs américains mais le son hyper compressé du mix en impose.

6/ JULIUS PAPP "Justified music" : ce vétéran DJ canadien émigré en Californie est très prolifique mais son œuvre reste confidentielle. Il fut désigné (et non "nominé", ce qui est un affreux barbarisme) aux House Music Awards 1994 (les Césars de la house music en quelque sorte) comme le producteur le plus innovant.

7/ DEMON RITCHIE "To find a friend" : une production garage française du label Serial Records découverte sur la radio FG de la bonne époque, celle qui réservait une petite fenêtre aux esprits raffinés comme on en rencontre souvent parmi la communauté gay.
Tels les Grandes Compagnies au Moyen-Age, les barbares d'aujourd'hui ont tout rasé mais il nous reste le souvenir de ces matinées lounge concoctées par Jean-Jerôme à l'antenne de la radio de la Rue de Rivoli.

8/ EYEREEL ALLSTARS "Slowdown" : Richard Earnshaw peux agiter sans soucis l'oriflamme de la saveur inégalée de cette vocal deep-house.
Pourquoi est-il l'un des vaisseaux amiraux du son "garage" d'aujourd'hui ? la réponse coule de source, c'est un vrai musicien, multi-instrumentiste de surcroît.
D'ailleurs, Earnshaw régale souvent le public en jouant live ses instruments (piano, saxo ou guitare) durant ses sets.
Vous sentez la différence de classe avec le DJ sans base musicale qui n'excelle que dans l'esbroufe sonore à grands coups de gimmicks simplistes aux sons tarabiscotés ?

On m'opposera que les pionniers de la house n'étaient pas non plus musiciens mais, à la réécoute des premiers titres de 1985-1988, tout cela me paraît un peu limité.
La house music n'est réellement devenue "mainstream" qu'au moment où des musiciens de formation ou des génies de l'arrangement sont venus y apporter leur patte (Shep Pettibone, Paul Simpson, Steve Hurley, Morales & Knuckles, Eric Kupper, François K, Stock, Aitken & Waterman...).

9/ KINGS OF TOMORROW "Let it go" : plus fort que l'original et totalement hypnotique, ce 1998 remix fait référence du côté deep du garage. Aux vocaux, Dawn Tallman (déjà entendue ici sur "Steal away")

10/ KINGS OF TOMORROW 'Finally" : le remix de Nuyorican Soul (a.k.a. Masters at Work) est extrait du double CD édition limitée de "It's in the lifestyle", sorti en france sur le label Distance en 2001.
"Finally" est le seul titre de K.O.T. qui soit devenu un classique joué encore sur toutes les bonnes webradios.
Adoubé par Louie et Kenny "Dope", le guitariste jazz qui exécute le solo sur le coda est Michael Ciro, déjà remarqué sur des remixes d'une urgence totale comme :
  • "I love the night life", la reprise d'Alicia Bridges par les mêmes Nuyorican Soul;
  • "Wonderful person", la reprise de Curtis Mayfield par Black Masses;
  • "Latin lover" de Stephanie Mills;
  • "Bliss" de Mutiny;
  • "Nights over Egypt" la reprise des Jones Girls par Incognito;
  • "Never forget" de Hardrive 2000
Remarquable carte de visite !

11/ KIM ENGLISH "Learn 2 luv" : ce remix de John Chiafone, du duo Mood II Swing, rivalise sans forcer avec l'original grandiose qui symbolise la quintessence de leur œuvre.
Le maxi sorti sur Nervous Records en 1997 vaut son pesant d'or avec notamment un Atmospheric Mix signé François K.

vendredi 15 janvier 2010

N° 52 : 4 decades of dance music (Dan Hartman, Jazzy D, Meli'sa Morgan, Miguel Migs...)

Set non disponible



4 décennies de dance music ou comment parvenir à mixer les époques sans dérouter l'auditoire.

1/ DAN HARTMAN "Vertigo/Relight my fire" (1978): ce multi-talentueux artiste (auteur, guitariste, clavier, producteur et chanteur ténor du calibre d'un Michael Jackson ou d'un Prince) m'avait conquis tout comme des millions d'autres avec son premier single "Instant Replay" en 1978. Il se classe d'ailleurs N°1 du Dance Charts U.S.
Il réédite la performance avec ce légendaire "Relight my fire" l'année suivante.

Ce morceau-fleuve est remarquable par son intro, "Vertigo", qui fait monter la sauce et que beaucoup d'entre vous découvrirons pour la première fois, les compilateurs disco s'étant chargé de charcuter le titre en le démarrant violemment sur l'enchaînement avec "Relight my fire".
Il met en valeur l'extraordinaire performance de Loleatta Holloway.

A noter le très bon remix de Victor Rosado, sorti en édition bootleg sur le label West End à la fin 2009.

Dan Hartman se retira de la scène après ce titre qui, bien que succès club confirmé, ne traduisit pas cet engouement dans les ventes.

Il réapparut pour un 3ème N°1 club en 1984 avec "We are the young". Titre assez banal, il n'est pas resté dans ma mémoire.
En revanche, "I can dream about you", bande-son du film "Streets of Fire" fut une remarquable pop-song, la même année.

Avant de mourir du SIDA en 1994, Dan Hartman livrera le single-testament "Keep the fire burnin'", toujours accompagné de sa copine Loleatta.

2/ GARY'S GANG "Makin' music" (1983) : un titre copie conforme du single "Keep on dancing" sorti en 1979 et que tout le monde connait forcément.
A noter également l'excellent "Knock me out" sorti en 1982 (titre emblématique de mes sorties en boîte pendant mes études en Allemagne, à Francfort) et "Let's Love dance Tonight" dont l'intro au piano électrique servit de base à "Can't Get Enough" de Soulsearchers.

3/ HOT STREAK "Body work" (1983) : gros tube du Patch Club, c'est un "one shot" co-produit et mixé par le fameux Jellybean Benitez, DJ new-yorkais historique que je vous ai déjà présenté.

4/ T-CONNECTION "At Midnight" (1978) : derrière cet astucieux re-edit de Paul Raymond, se cache la patte de Bob Sinclar. A coup sûr, les maxis du label "Paul Raymond" sont des outils précieux pour tout DJ "old school".

5/ JAZZY D "Get on up" (1983) : mélange de hip-hop et de funk, c'est encore un "one-shot" désormais panthéonisé et toujours vénéré par les puristes.

6/ CANDIDO "1000 finger man" (1970) : extrait de "Dancin' and prancin'", l'album référence de Candido sorti en 1979, ce titre envoûtant à servi de base rythmique à "The Horn Song" produit par DJ Pierre en 1998.

7/ NYDC "Up in this house" (1995) : de l'authentique deep-house co-produite par Deep Dish et Danny Tenaglia et sortie sur Tribal America.

8/ MIGUEL MIGS "Giving it all" (2008) : un extrait de l'indispensable album "Those things"de Miguel Migs qui contient quelques diamants ultra-deep et sensual comme "So far" et "Mesmerized".

9/ MOREL'S GROOVES PT. 6 "Unnecessary changes" (1994) : excellent titre de la très inégale série des Morel's Grooves, la voix envoûtante est celle de Tafuri, déjà remarquée dans l'excellente reprise de Phyllis Hyman, "You know how to love me", produite par Steve Anderson en 1991.

10/ M & M "So deep, so good" (1994) : M & M, des initiales qui cachent les noms de George Morel et Erick Morillo du label Strictly Rhythm.
Le titre fut signé en France par Happy Music, l'un des rares labels a avoir eu l'audace de tenter de populariser la house new-yorkaise ici quand d'autres se contentaient des "italieneries" de circonstance.

11/ MELI'SA "Still in love with you" (1992) : le remix vocal des Masters at Work est une pure merveille, mais ce dub agressif qu'ils réalisent en complément prouve que le duo a su atteindre les sommets du talent.
Bien trop discret depuis le début du siècle, on attend en vain le retour gagnant du duo, mais seul Louie Vega semble avoir changé de cap de manière convaincante dans des productions latino de haute volée (Sara Devine, Anane, Elements of Life, Mr V...).

12/ INDIA "To be in love" (1999) : un remix plutôt pêchu du classique des Masters at Work sorti en 1997 et dont j'ai l'honneur de posséder le white label. India était encore l'épouse de Louie Vega...avant qu'Anane ne la chasse.

vendredi 8 janvier 2010

N° 51 : Tempos running low (DMC mixes, Frankie Knuckles def productions, Soul II Soul...)

Set non disponible



1/ SOUL II SOUL "Back to life" (Bruce Forest DMC Mix) : Découvert dans le Skyrock Skydance en juillet 1989, c'est sans doute le remix du DMC qui m' a décidé à adhérer au club.
Moyennant 300 francs par mois, je recevais donc la précieuse pochette et Skyrock a profité largement de ces remixes que je programmais chaque samedi, Dimitri boudant quelque peu ce genre de productions dans son émission sur NRJ.
Bruce Forest inonde ce "Back to life" de samples astucieusement choisis.
A coup sûr qu'aujourd'hui ce type de remix ne pourrait voir le jour sans qu'une armada d'avocats en empêche la commercialisation.

2/ LA MIX "Mysteries of love" (Premier Mix) : nouvelle production très léchée de LA Mix alias Les Adams, autre remixer patenté du Disco Mix Club.
Juliet Roberts est créditée aux vocaux par Discogs mais cette version n'est pas réferencée par ce site pourtant incontournable.

3/ LINDY LAYTON "Without you (One and one)" : programmée aussi dans mes Skyrock Top Dance Megamixes à l'époque, c'est une production signée Driza Bone.
Lindy Layton fut la chanteuse du groupe Beats International. A noter également son superbe titre "Echo my heart" sorti l'année précedente, en 1990.

4/ SWING OUT SISTERS "Not gonna change" : un titre qui fera plaisir à l'un des fidèles lecteurs de ce blog (il se reconnaitra).
Swing Out Sisters fit le bonheur de la clientèle du Patch Club avec "Breakout" en 1986.
Ce mix de "Not gonna change"est signé du vénérable Frankie Knuckles.

5/ FRANKIE KNUCKLES feat. Shelton Becton "It's hard sometimes" : un sompteux extrait de son premier album remixé ici par son alter ego chez Def Mix Productions, David Morales.

6/ ALEXANDER O'NEAL "All true man" : autre remix velouté de l'ami Frankie.
Déjà produit par Jimmy Jam & Terry Lewis, Alexander O' Neal s'était fait connaitre avec "Criticize" en 1987.

7/ CHAKA KHAN "Give me all" : Frankie Knuckles a certainement plus oeuvré que David Morales dans ce genre de remixes "cool tempo". Plus dark et underground, Morales a été le complément idéal afin d'offrir une palette de couleurs exceptionnelles aux artistes qui ont fait confiance à la grande maison Def Mix Productions sur Broadway, NY.

8/ SOUL II SOUL "Dream" : extrait du 2ème album de ce groupe qui débarqua tel un OVNI dans un monde sous l'emprise de la techno la plus acide en 1990.
Remixé par Nellee Hoopper, cette production au lyrisme surprenant n'eut pas le succès escompté mais la radio Maxximum la programma sans hésitation.
Le break reprend la mélodie de "Wishing on a star" de ROSE ROYCE.

9/ BRAND NEW HEAVIES "Never stop" : David Morales avait déjà offert au titre ses lettres de noblesse. Blaze parachève l'œuvre dans un remix jazzy style "west coast" avec un solo de sax final que l'on croirait tout droit sorti d'un album de Steely Dan.
Je caresse toujours l'espoir que N'Dea Davenport, exceptionnelle chanteuse de ce groupe d'acid-jazz (et l'une de mes chouchous), sorte un jour un album digne de ce nom.

10/ INNOCENCE "Remember the day" : grand, grand remix du Disco Mix Club signé par le pianiste Steve Anderson en avril 1991.
Innocence fut aussi l'une de mes artistes "chill "préferées avec des titres comme "Natural Thing", "Let's push it" ou "Silent voice". Maxximum la programma également sans retenue.

11/ RYUICHI SAKAMOTO feat. Jill Jones "You do me" : une ex-egérie princière remixée par l'auteur de la bande originale des films "Furyo" et "Le dernier empereur". Un cocktail original remixé par un quasi-inconnu au bataillon des remixers : Justin Strauss.
Dans le break rappé, un gros clin d'œil à "I'll do anything for you" de DENROY MORGAN.

12/ MAC BAND feat. The McCampbell Brothers "Roses are red" : un habitué du Skydance de RLP !
Une production énorme au clap flangé et à la basse d'une lourdeur absolue réalisée par Babyface.

vendredi 1 janvier 2010

N° 50 : One night at the Patch Club (Stone City Band, Funkapolitan, Prince Charles and the Funky Beat...)

Set non disponible



Merci de votre fidélité croissante au blog de DJ Bertrand, votre hôte. Ce DJ Bertrand là n'est pas né en 1971 (auquel cas il accuserait 10 ans de moins et s'en trouverait fort réjoui) et n'a jamais failli devenir une rock star. Sa première tentative de mini-concert à l'âge de 15 ans a tourné au fiasco. Voulant frimer devant les filles en gesticulant lors de son premier solo de guitare, il marcha malencontreusement sur le câble qui la reliait à l'ampli ! Carrière terminée.


Nouveau set hommage au Patch Club avec 45 premières minutes très représentatives de l'ambiance et du style que l'établissement avait su imposer à une clientèle finalement flattée de se voir proposer une programmation assez avant-gardiste.

Comme le rapportait sur ce blog mon ami DJ Pierre, DJ historique du Patch Club, la réputation de l'endroit avait largement dépassée les frontières du Val de Marne à tel point que Fabrice Emaer, fondateur du Palace, en connaissait même l'existence.

Dépourvu de "carré VIP" (l'endroit était trop exigu pour se le permettre), le Patch Club n'avait pas l'honneur de recevoir des "people" mais son atmosphère sécurisante était un must pour la jeunesse dorée de La Varenne (le quartier chic de l'Est parisien).
Jamais aucune affaire de drogue ni aucune rixe ne vint entacher la réputation de l'établissement !

Singularité amusante, le Patch Club était doté de 2 petites salles en hauteur dont une salle de ping-pong où les clubbers pouvaient se défouler ou récupérer en profitant, en fond musical, de l'ambiance de la piste du bas.

Tout comme au Palace, le DJ se permettait de casser subitement le rythme en diffusant des extraits de concerts ou de films pendant quelques instants avant de repartir de plus belle sur un nouveau concept musical.
Phénomène rare, des 1/4h rock ou slow ajoutaient à l'atmosphère chaleureuse de l'endroit et les soirées se terminaient souvent vers 4h30 par une longue série jazz-funk destinée aux vieux habitués et piliers de bar qui profitaient enfin d'une piste plus fluide.

La plupart des titres que vous aller entendre seront une énigme pour vous. Certains n'ont été des hymnes que dans cette seule discothèque française.
Le disque le plus joué de l'histoire du Patch Club est sans conteste "How do you do?" d'AL HUDSON & THE SOUL PARTNERS.
Beaucoup vont se demander comment on peut remplir une piste avec un titre aussi spécifique ? la seule réponse est "C'était le Patch, ça ne s'explique pas".
Tout cela rejoint mon opinion selon laquelle "la culture, ça s'impose" ; les gens finissent toujours tôt ou tard par être conquis par ce qui n'est pas évident à la première écoute et en redemandent par la suite. Il faut juste avoir le courage de voir sa piste se vider lors du lancement de nouveautés.
Les Larry Levan et autres Frankie Knuckles ont, eux aussi, affronté parfois cette sorte d'humiliation.
Il y a plus d'honneur à se risquer à faire découvrir et faire aimer des titres inédits et audacieux que de jouer petit bras comme un DJ de soirée de mariage.


1/ PRINCE CHARLES & THE CITY BEAT BAND "Beat the bush" : un groupe de pur funk dans la lignée de Gap Band ou Grand Master Flash.
Utilisant des voix vocodées comme il est de mise dans ce style, ce maxi extrait de l'album "Stone Killers" (1983) est sans doute très confidentiel pour le grand public mais ce fut pourtant un tube majeur du Patch Club.

2/ WAS (NOT WAS) "Tell me that i'm dreaming" : le premier titre funk utilisant la mandoline !
Ce groupe syncrétique de Detroit, friand de la fusion des genres, oscillait en permanence entre rock, jazz et funk.
Doté d'un son gras et lourd, ce maxi extrait de l'abum "Out come the Freaks" (1981) inflige un riff de guitare d'une maestria rarement égalée, appuyée par une basse largement mixée devant.
Véritable brûlot anti-Reagan (l'homme qui tua le disco !), il sample un extrait de l'un de ses discours (Etat de l'Union - 1981).

3/ ROD "Just keep on walking" : en 1981, Rod (diminutif de son vrai nom Rod Niangandoumo) se fait connaître en France avec le très "plan-plan" "Shake it up (do the Boogaloo)". Cet artiste produit par Charles Ibgui, PDG du label Atoll et important éditeur parisien, connait l'honneur d'être signé sur le prestigieux label Prelude Records.
François K, producteur et directeur artistique du label, règle le thermostat de la piste au maximum pour ce "Keep on walking" absolument prodigieux.

4/ GQ "Disco nights (Rock Freak)" : arrangé à la perfection, c'est pratiquement le seul hit de ce groupe multi-compilé, un titre qui atteindra la 1ère place du R'n'B singles charts américain en 1979.
En 1981, "Shake" sera le seul autre titre du groupe qui sera joué au Patch.

5/ THELMA HOUSTON "If you feel it" : pour beaucoup, Thelma Houston se résume à un single, "Don't leave me this way".
Les puristes, eux, savent que ce "If you feel it", titre à la slap basse hargneuse, rivalise largement en qualité... mais il n'est pas entré dans l'Histoire.

6/ THE STONE CITY BAND "Ladies choice" : la formation de Rick James, véritable sauveur d'un label Motown en pleine déconfiture !
A la fin des années 70, devenu trop policé pour son époque, le label de Detroit s'essouffle. Berry Gordy a l'idée de signer Rick James, autodidacte aux influences multiples (jazz, rock, R'n'B...) pour insuffler une nouvelle dynamique au label.
Lors des tournées du Stone City Band, Prince, encore inconnu, assure même certaines premières parties.

En 1980 sort Street Songs", album sur lequel figure le titre "Give it to me baby", tube planétaire qui renflouera largement le tiroir-caisse de la Motown.

En 1983, "Ladies choice" représente en quelque sorte l'apothéose du style funk-rock inventé par Rick James et sa bande.

Hélas, dépassé par le succès, Rick James connaitra la descente aux enfers (drogue, prison...).

Réapparu furtivement en 1988 grâce au mix house de "Loosey's rap" réalisé par Steve Silk Hurley, il décédera en 2004 dans l'indifférence générale.

7/ FUNKAPOLITAN "As the time goes by" : produit par August Darnell (le chanteur-fondateur de Kid Creole & The Coconuts et, plus anciennement, du très décalé Dr. Buzzard's Original Savannah Band), ce titre de funk anglais fut de manière tout aussi surprenante un tube du Patch Club. Je ne sais pas si plus d'une dizaine de boîtes en France l'ont également programmé !

8/ PLEASURE "Take a chance" : la quintessence d'un funk mâtiné de jazz ! Le genre de morceau que l'on réservait à cette clientèle plus élitiste en fin de soirée.
Et dire que j'avais découvert ce titre magique dans l'émission "Destination Planète 7" animée par Smith & Wesson sur Radio 7, première radio FM du réseau public créée pour les jeunes en 1980.
Ce genre d'émotion ne risque pas de se reproduire sur les radios FM "ladygagatisées" qui encombrent le paysage actuel. Mais sans doute que je suis un vieux machin qui n'a pas su évoluer avec son temps.
Heureusement qu'en matière de cinéma, les œuvres de Hitchcock ou Fellini ne sont pas considérées comme de vieilles reliques.

9/ PRINCE "Erotic city" : en 1981, j'ai loupé le premier concert parisien de ce génie du funk sur la scène du Palace. J'aurais pu observer un étrange personnage vêtu simplement d'un slip et de bas à jarretelles !
"Erotic City" est une simple face B du tube "Let's go crazy", extrait de l'album"Purple Rain".
Redoutable machine à faire danser, c'est la voix suave et sensuelle de Sheila E. qui contrebalance l'atmosphère d'une froideur implacable.

10/ THE JETS "Crush on you" : en 1986, quand ce disque est sorti, le Patch n'existait déjà plus. Il n'aura pas pu tester l'impact de la house sur ce qui lui restait de clientèle.
Le Patch Club est mort lentement, en douceur, laissant ses derniers clients comprendre que la décoration vieillissante, délabrée signifiait les prémices d'une fermeture imminente.
Quant à ce titre des JETS, son break a longtemps suscité en moi l'envie de le placer dans une composition. C'est en 2000 qu'Alan Braxe et Fred Falke trouvent l'ouverture la plus simple en construisant une rythmique originale et une ligne de basse disco autour du sample ("Intro").

11/ TEMPER "No favors" : titre de 1984 extrêmement rapide pour l'époque (128 BPM), il n'était pas évident de l'inclure dans une programmation, alors il finissait souvent les séries funk avant les traditionnels 1/4h rock ou slow.

12/ DESARAÉ WILD “Give me the rhythm” : le premier maxi estampillé Strictly Rhythm qui ait rejoint ma discothèque...et le deuxième officiellement sorti par le label new-yorkais. Comme quoi je n'ai pas perdu de temps à être contaminé par le virus Strictly Rhythm !

Encore très connoté "early house", il dessine avec ses accords de piano jazzy les traits d'un style New Jersey Garage naissant.

13/ 2 IN A ROOM "Take me away" : un mix assez sale de Junior Vasquez qui utilise la voix de Loleatta Holloway.
En 1991, les producteurs français de BOND 55 reprendront le gimmick de violons pour le tube "Rave on me" largement programmé dans mes Skyrock Top Dance Megamixes.

14/ TKA "Crash (Have some fun)" : un titre composé par le belge Frank de Wulf (sans doute l'un des meilleurs producteurs de son pays) et sorti sur le label électro new-yorkais Tommy Boy en 1990.

La semaine prochaine, retour du cool tempo afin de récupérer un peu des festivités de fin d'année.