vendredi 5 novembre 2010

N° 85 : Real wild house (28th Street Crew, Clubland, Davina...)

Set non disponible

1/ RHYTHM REPUBLIC vs. MARSHALL JEFFERSON "Move your body" : à l'écoute de ce relifting, ce fut une énorme claque, l'original ayant pris un sacré coup de vieux.

A l'origine, cet hymne fut signé sur Trax Records, un label tenu par le peu recommandable Larry Sherman. Selon les dires de Jesse Saunders (celui qui est donné comme le créateur du premier disque house) dans son livre "House music...The real story", Sherman était un homme d'affaires peu scrupuleux voire malhonnête. Il avait l'habitude de presser des vinyles à la qualité sonore exécrable en utilisant comme matériau de base de vieux disques qu'il recyclait dans son atelier. Inévitablement, même neuf, le disque présentait des craquements et des sillons déformés !
Possédez-vous un disques Trax Records d'une qualité acceptable ? Personnellement non (notamment le disque de Marshall Jefferson à la bande passante digne d'un mp3 encodé en 96kbps et aux multiples craquements).
Et pourtant, ce Larry Sherman joua un rôle notoire dans la popularisation de la house music.

2/ SOUND FACTORY "Come take control" : une house d'origine suédoise produite notamment par Vito Ingrosso, le père de Sebastian Ingrosso, membre de la Swedish House Mafia.

3/ 28th STREET CREW "I need a rhythm" : un vinyl que l'on m'a volé en 1989 dans une soirée cauchemardesque à Chennevières-sur-Marne lorsqu'une bande de racailles était venue semer la terreur.

Acheté quelques mois avant à Miami, cette production qui s'inspire largement de "Respect" d'ADEVA et de "Make my body rock" de JOMANDA était réalisée par Clivillés & Cole sur Vendetta Records, label à l'existence trop courte auquel on doit "This is acid" de MAURICE, "Love together" de L.A. MIX, "Breakdown", "Groove me"et "Two to make it right" de SEDUCTION.

4/ THE BEATMASTERS feat. The Cookie Crew "Rok da house" : Dechavanne en avait fait un générique d'émission, autant dire que tout le monde connait et qu'il n'est pas nécessaire de s'attarder.

5/ FUTURE FUNK "Wildberry tracks" : les violons étaient trop beaux pour être natifs de cette merveilleuse production disco-house datant de 2005.
En effet, il s'agit d'un astucieux montage d'un extrait de "Don't make me wait too long" de BARRY WHITE.

6/ RAW "Play my game" : ce groupe fantomatique n'a sorti que deux titres, mais ils sont exceptionnels.
"Play my game" est un classic house tonitruant resté à l'état de test pressing (on se demande bien pourquoi).
"Intoxicated" révèle la puissance de la chanteuse Amanda Wilson que l'on peut entendre aussi sur "Love on my mind" de FREEMASONS.

7/ PARIS AVENUE "Feel it (it's so good)" : une reprise réussie du "It's so good" de Creative Force sortie sur Sub-Urban en 1993.
J'aurais aimé que des français furent à l'origine de cette production, mais malgré l'indice du pseudo, il s'agit en fait de producteurs belges, ces voisins qui nous surpassent littéralement en matière de techno et de house.
La France n'est pas un terreau de la house music et y réussir à percer tient du miracle ou d'un carnet d'adresses bien fourni dans les "milieux autorisés" (comme disait Coluche).
Nous-mêmes avons tenté en vain de 1991 à 1997 d'atteindre la reconnaissance malgré de multiples productions (vous en entendrez deux assez rares la semaine prochaine dans un set très énervé).

8/ EVE GALLAGHER "Love comes down" : la protégée de Boy George s'était fait connaître avec la version soul et downtempo de David Morales.
Signée sur Panic Records en France, c'est avec le grandiose "You can have it all" qu'elle avait réalisé une incursion remarquée dans le Skyrock Top Dance.
Sur la lancée, ce remix hardbag de "Love come down" était commercialisé sans hélas connaître le même succès.

9/ CLUBLAND "Let's get busy" (Sami Dee's Revival Red Zone Remix) : au milieu des années 90, j'avais rencontré Sami Dee dans les locaux de Skyrock. Il m'avait narré son aventure incroyable comme assistant ingé-son aux côtés de David Morales.
Je possède 5 K7 de sessions de mixes garage qu'il m'avait remis. Il est de la race des grands mixers radiophoniques.
J'ai été ravi de découvrir qu'il avait brillamment relifté ce premier tube de CLUBLAND, à l'époque remixé par son mentor.
Il est également en podcast sur DJpod.

10/ DAVINA "Don't you want it" : qui ne s'est pas jeté sur ce maxi absolument magique sorti sur Happy Records, le label de Detroit, et incontournable dans toutes les soirées house parisiennes ?

En cette année 1992, Detroit "la sinistrée"ne brille plus depuis longtemps.
20 ans plus tôt, le label Motown l'a lâchement abandonné pour les cieux plus cléments de Los Angeles.
En 1986, Derrick May, Juan Atkins et Kevin Saunderson y inventent la techno, une chance inouïe pour redonner vie à la "Motor City", mais assimilée à une "musique de Blancs", le public potentiel, celui d'Afrikaa Bambaataa, ne s'y reconnaitra pas.
C'est dans la vieille Europe que les 3 mages trouveront écho à leur sonorités avant-gardistes.

En 1990, Mad Mike Banks crée le label Underground Resistance dont Happy Records est une division qui cache le désespoir de ses artistes derrière la façade d'une house enjouée.

Déclin de l'industrie automobile, taux de chômage record...entre 1967 (l'année des fameuses émeutes raciales de juillet) et 1987, la population de la ville aura chuté de 30% !
L'"exode blanc" n'y a laissé qu'une population à 80% d'origine noire souvent ghettoïsée. Rongée par la désindustrialisation, certains iront même jusqu'à parler d'une ville-fantôme.

11/ SMOKIN BEATS "Dreams" : un duo anglais adepte du UK Garage et dont l'original assez peu convaincant est magnifié ici sous les arrangements des Kings of Tomorrow.
Vous aviez découvert dans mon premier set sa réinterprétation filtrée de "Dr Love" de FIRST CHOICE.
SMOKIN BEATS a d'ailleurs sorti d'innombrables maxis à base de samples funky et disco souvent estampillés "Lessons in disco". Avec ses samples de THE EMOTIONS et CHERYL LYNN, le volume 4 semble le plus populaire.
On perd leur trace en 2007.

5 commentaires:

  1. Salut DJ Bertrand,

    Je vois que tu as retrouvé ton "28th STREET CREW". Fabuleux ce track. Dommage que tu ne le joues pas plus longtemps... J'ai été un peu frustré :) surtout que je ne pense pas que tu l'aies joué dans un autre de tes sets, non ?

    Ca m'a fait tout drôle d'entendre la version de "Love comes down" au tempo aussi rapide, tellement habitué à celle de Morales. Tu nous as déjà fait ce coup là avec d'autres tracks :D Entendre des versions différentes d'un morceau en terme d'atmosphère ou de gimmick soit, mais avec un tempo différent c'est plus surprenant.

    4IDz

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  2. Salut 4idz,

    Ce 28th Street Crew va démarrer un futur set en 2011. Les dubs sont aussi excellents sans parler de l'album, pur joyau de early house, époque où les samples à foison étaient encore tolérés.

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  3. Je ne connais pas l'album, mais à connaitre ce track, tu me fais saliver d'avance. Enfin je pourrais dire "bonne année" le 1er janvier prochain en sachant pourquoi ! :D

    4IDz

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  4. C'est un vrai album underground, sans doute introuvable sauf d'occaze.
    C'était le galop d'essai de Clivillés & Cole.

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  5. Excellent comme d'hab, inutile de dire le plaisir de réecouter le Davina, disque culte de pas mal de djs, Laurent Garnier le jouant à chacun de ses sets pendant très longtemps.

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