vendredi 14 mai 2010

N° 68 : Under Electro influence (Taio Cruz, Lil' Louis, Filterfunk, A Guy Called Gerald...)

Set non disponible

A force d'entendre de l'électro au bureau à longueur de journée, il fallait bien que ça arrive ! Sous influence, je me suis pris au jeu d'un set assez fougueux.

Certes, la majeure partie des productions actuelles restent mélodiquement simplistes (on pourrait plutôt parler de variété électro avec quelques fleurons de la "bogossitude" entourés d'un parterre de filles émoustillées par le pseudo charisme du chanteur) mais quelques-unes sortent du lot.
J'ai rassemblé ici un certain nombre de titres d'appellation électro (au sens large) sortis dans les 20 dernières années.

A son émergence en 1982, rien n'était gagné pour ce style avant-gardiste, les puristes lui reprochant à juste titre son manque de soul et d'harmonies.
Mais en mai 1984, le magazine anglais THE FACE proclamait : "Electro, the beat that won't be beaten", la partie était gagnée.
Le hip-hop, la house puis l'eurodance s'en emparèrent alors que la techno en fut l'héritière légitime.

1/ DEEP JOSH "never stop the music" (DJ Meme soulful intro) : cette mini intro scandée serait idéale pour lancer l'un de mes sets live. Les versions du brésilien DJ Meme sont d'ailleurs d'une urgence absolue.

2/ YOLANDA REYNOLDS "Children of the world" : Un maxi roboratif du label "happy house" de Detroit, Happy Records.
Un piano-house fédérateur et une production signée Underground Resistance.
Cuivres Ensoniq, Church Organ, clap doté d'une puissante gated reverb (c'est à dire une reverb fortement dosée sur le son avec un release large, mais dont on étouffe rapidement la résonance comme "on ferme la porte" par la biais d'un gate).... et bien sûr une diva locale.
Le tube du label reste le "Don't you want it" de DAVINA, que je ne manquerai pas d'inclure dans un prochain set, cette production étant essentielle pour le devoir de mémoire.

3/ SWEET MERCY feat. Joe Roberts "Happy days" : l'un de mes maxis préférés. Voici la 3e et dernière version extraite du double pack que je présente en espérant que vous aurez tous acquis cette pièce, l'une des productions les plus pêchues de David Morales.
Dans ce dub, les sonorités électro qu'il affectionne sont bien présentes, prémisses d'une dérive complète de Morales dans ce style lors de ses sets, alors qu'il a si souvent démontré sa sensibilité soul. Dommage.

4/ DEEE-LITE "Runaway" : seul moment de répit de ce set, j'ai choisi ce Kenlou Dub car les deux gimmicks se mêlaient parfaitement dans l'enchaînement.
Je ne pense pas que les travaux de Masters at Work sur ce maxi soient réellement connus du grand public mais ceux qui écoutaient le Top Dance Megamix ont pu les découvrir.

5/ LNR "Work it to the bone" : ce Clubhouse Mix fut entendu dans le Skyrock Skydance.
Le beat variable rend l'enchaînement assez périlleux et le calage de la rythmique est plus qu'approximatif dans l'arrangement.

Comme ce fut le cas pour beaucoup d'autres mixes de l'époque, il a dû être réalisé sur un Atari 520 ST, ordinateur qui gérait assez mal la synchro des pistes en Midi dès lors que beaucoup d'entre elles démarraient sur le 1er temps de la mesure. L'horloge cadençait assez faiblement ce qui décalait inévitablement certaines pistes de manière aléatoire.
Nous-mêmes avons réalisé les titres de Cherry Moon et Pussy sur cet ordinateur avec quelques difficultés. De nombreux passages étaient nécessaires avant de réaliser le sans-faute et nous n'avions pas d'éditeur de son pour faire du montage.
Le mix était réalisé en une prise, effets et niveaux de potards gérés en live ! Epoque épique.

6/ LIL LOUIS "French kiss" : la version orgasmique et non censurée du poète de Chicago. Tout le monde connaît, mais tout comme le tube de LNR, ce titre est représentatif de l'électro black de la fin des années 80 et devait logiquement figurer dans ce set.
Dommage qu'il ait été ridiculisé par Lagaf' (et que RLP ait été impliqué dans le projet sous le couvert du pseudo Roberto Levy).
C'est comme si Pete Tong remixait Chantal Goya, on resterait interdits, ébaubis, choqués. :-)))

7/ A GUY CALLED GERALD "Voodoo Ray" : je vous ai déjà raconté la triste histoire de ce "guy" appelé Gerald.
Danny Tenaglia en propose ici une version assez speedée que j'ai amputée d'une partie peu judicieuse pour ne garder que le meilleur.

8/ LADY COP "To be real" : j'avais découvert ce Killer Mix dans les K7 de démo vendues avec le magazine anglais MIXMAG auquel j'étais abonné.
C'est Cocto qui l'avait signé en France pour le nouveau label Do it Music géré par Groucho ou Chico (l'un des 2 ex-animateurs de RFM), je ne sais plus.
Il m'a fallu un certain temps pour reconnaître la mélodie de Cheryl Lynn qui en interprétait la version originale. Cette appellation de Killer Mix semble être une pure invention du label parisien, le maxi anglais indiquant sobrement 12" Club Vox.
Personne n'a su déterminer qui est l'auteur de cette production électro qui utilise parfaitement le portamento dans le gimmick de synthé.

9/ FILTERFUNK "SOS" (Delano & Crockett Remix) : tout mon respect pour ce morceau sur lequel le producteur a eu le talent de faire chanter à la perfection un imitateur de Sting. C'est un pure "one shot", à croire que les royalties lui ont suffi pour se retirer provisoirement (ou définitivement) de la scène.
10/ TAIO CRUZ "Break your heart" : un titre qui pourrait bien être le tube de l'été 2010, une sorte de Haddaway bis avec une mélodie imparable.
Je viens de recevoir les versions clubs. Elle n'ont pas su garder la magie du Radio Mix qui, hélas, n'est pas proposé en version maxi.
Je n'ai retenu que cette version remixée par le duo anglais Project Bassline, les autres remixes ne respectant pas les accords de l'arrangement original (pourtant les plus judicieux par rapport à l'harmonie) quand ils ne se rendent pas coupable d'une véritable boucherie !
C'est le gros problème des DJs-producteurs : de graves lacunes en matière de solfège et de compréhension des règles d'harmonie.
Résultat : un bourrinage qui tente d'impressionner son monde avec des artifices sonores et des effets-gadgets.

11/ SUPERMODE "Tell me why" : le potentat de la swedish house mafia au cœur d'une monarchie millénaire ! Quelle intelligence dans cette production Axwell-Ingrosso qui réalise le double exploit, d'une part de mettre en valeur une voix à la tessiture identique à celle de Jimmy Sommerville et, d'autre part, de mixer les deux mélodies des tubes de Bronski Beat : "Why?" et "Smalltown boy".

12/ GUSTO "Disco's revenge" : un lifting 2008 tonitruant livré avec pas moins d'une quinzaine de mixes dont celui-çi signé Freemasons. En bonus, une nouvelle mélodie chantée par la fabuleuse Amanda Wilson qui avait explosé sur "Watchin'" des mêmes Freemasons. C'est sans doute l'une des plus grandes voix blanches du moment.

13/ BLACK MAGIC "Freedom (Make it funky)" : réalisé par Bottom Dollar, c'est un remix dédié au marché anglais qui figure sur le maxi commercialisé par Positiva.
A milles verstes de l'ambiance jazzy de l'original, techno et garage parviennent à pactiser dans cet hymne soleilleux qui a sans doute hypnotisé le dancefloor du Ministry of Sound en 1996.

14 commentaires:

  1. Sur certains de tes choix, il est parfois difficile de situer la frontiere entre deep house et electro... Je voudrais rajouter a ta playlist, les mixes par Joey Negro de Róisín Murphy et son Let me know... un titre resolument electro et que je devrais detailler prochainement sur Mix Collectors tant j'aime ce morceau.

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  2. a part deep josh et supermode, c'est bien le 1er set auquel j'ai vraiment du mal a accrocher... M'enfin, c'est pas grave, je suis sur que ca ira mieux la semaine prochaine, je dois trop ecouter d'oldschool...
    bonne semaine a toi

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  3. ps : l'atari st 520 son fameux TOS (tramiel operating system) etait cadencé par un motorola 68000 a 8mhz. Il a été tres vite conccurencé par le commodore amiga dans le domaine graphique et son natif. il n'a du son salut que grace a ses fameuses prises midi, et un logiciel de Steinberg : cubase....

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  4. Merci pour l'info.
    8 mhz, tu vois, on allait pas loin et on a peiné comme tout le monde pour sortir des productions avec plus de 16 pistes d'arrangement.

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  5. C'était un set très actuel pour changer un peu.
    J'ai essayé de garder le meilleur mais ça reste de l'électro.

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  6. Salut Manutek,

    Je vais checker ces mixes de Roisin Murphy.
    Thx

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  7. Salut Bertrand,
    Une première partie de ton set bien sympa mais ça se gâte par la suite: on dirait la programmation du samedi soir sur Fun Radio il y a quelques années !
    Par contre je vois pas le rapport entre le titre du mix "electro" et les titres qui le composent. Tu parles de musique électronique ou tu utilises l'abus de langage "electro" que tout le monde cite actuellement pour qualifier cette musique au sens large (de Guetta à Jean Michel Jarre!) ?

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  8. Salut Fred,

    En fait, l'électro existe depuis 1982 mais, alors que c'était un style, c'est devenu une généralité.

    Le choix du nom du set ne signifie pas qu'il s'agit d'un set électro mais que j'étais sous "electro-influence" à force de devoir entendre ces sons au bureau toute la journée (car les stagiaires n'ont que ça à faire écouter). Donc, j'ai choisi de faire un mix sur ce thème pour changer un peu.

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  9. En effet grosse casserole pour RLP avec cette pitoyable reprise de "French Kiss" dans "Bo Le Lavabo" de Lagaf.

    Mais ce n'est pas le seul :
    Savez-vous qui se cache derrière l'autre tube de Lagaf "La Zoubida" ?...

    Dimitri From Paris !!!

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  10. J'avais oublié la Zoubida. Quelle est la musique derrière ?

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  11. La Zoubida reprend un thème "folklorique" libre de droit (je pense) comme les comptines et autres chansons de notre enfance. Dans ce cas précis il s'agit de la chanson "Le pont du Nord".

    Sinon perso j'ai bien aimé ces 2 titres de Lagaf' :P On peut avoir conscience de techniquement ou même moralement un titre ne soit pas un chef d'oeuvre et aimer quand même... Le "j'aime j'aime pas" est totalement subjectif et personnel et je ne supporte pas qu'on rejette un titre "par principe". La musique ça se vit, ça se ressent. Un titre aussi mal fait soit il peut me toucher (au sens large, me faire éprouver du plaisir ou autre) et je ne vois pas au nom de quoi je devrais le rejeter. ce n'est que pure hypocrisie et au final c'est agir EXACTEMENT comme tous ces abrutis qui rejettent les musiques électroniques et vomissent dessus sans véritable raison.

    Comme dit sur un autre set, on peut critiquer la démarche artistique et expliquer pourquoi on n'aime pas (en argumentant), mais personne n'a le droit de venir me dire péremptoirement que j'écoute de la merde.
    Mais la paresse intellectuelle étant de mise (et je l'ai fait aussi malheureusement), on préfère décréter que ce qui ne fait pas partie de nos goûts est pourri, en insultant donc par la même occasion tous ceux qui apprécient, chose fort peu intelligente qui ne fait qu'attiser la haine et la violence...

    N'avez-vous pas remarquer que la musique est un sujet quasi aussi sensible que la politique ou la religion dans une religion ?
    Les commentaires de sites comme Charts In France ne sont que des ramassis d'insultes, les gens se regroupent par chapelles entre "puristes" (je hais ce terme qui représente intolérance et bêtise à mes yeux, tous domaines confondus) et vomissent sur les autres musiques.

    C'est quasiment un climat de terreur (façon de parler) qui règne. Oser dire qu'on aime Lagaf ou un boy band et tout le monde te tombe dessus, y compris toutes celles et ceux qui ont dansé dessus à l'époque (et ils étaient nombreux le plus souvent).

    Le pire dans tout ça c'est que ceux qui sont victimes de l'ostracisme général, des critiques et de la bêtise sont bien souvent les premiers à faire pareil envers les autres !
    Malheureusement les fans de musiques électroniques, si longtemps mis à l'index (et encore un peu aujourd'hui), loin d'être devenus des chantres de la tolérances, sont au moins aussi cons que leurs "ennemis", ce qui est d'une tristesse navrante :(

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  12. Petite correction :D

    "N'avez-vous pas remarquer que la musique est un sujet quasi aussi sensible que la politique ou la religion dans une DISCUSSION ?"

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  13. Sanlogik,

    Tu sais, moi aussi j'en ai pris plein la gueule avec Jordy alors que je n'ai fait qu'arranger la maquette qui m'avait été confiée.
    Pour un peu on nous accusait de cautionner l'exploitation des enfants !
    Ce disque m'a causé un certain tort dans le métier.

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  14. Cette mentalité est vraiment déplaisante et stupide... On peut aimer ACDC, Lagaf et Laurent Garnier en même temps, les goûts ça ne se décrète pas, sauf quand on est snob.
    De même en professionnel j'imagine qu'on peut aussi être amené à travailler sur des projets qu'on n'aime pas plus que ça mais on est pro ou on ne l'est pas. Et puis ce n'est "que" de la musique, ce qui confine ce genre de réaction à la bêtise pure.

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