vendredi 26 février 2010

N° 57 : Touch the afterworld (UK Garage, Danny Tenaglia, Roger S...)

Set non disponible



A quoi ressemblerait la house music dans l'au-delà ? Ni blanche, ni noire, assise perplexe au carrefour vers le paradis ou le purgatoire, ses ambiances chamarrées alterneraient entre harmonies rassérénantes et sonorités inquiétantes.

1/ Pour débuter, un inédit du duo B. de Carey-Pascal Henninot. C'est la face B de la reprise de "Gotta Have it" que nous avions réalisé avec SHANNA WILKERSON. L'hypnotique gimmick de synthé basse réalisé sur un Juno 106 a été conçu par Pascal Henninot. J'y ai apposé des accords de violons contristés qui rappellent le "Justify my love" de MADONNA.

Pressé un 500 exemplaires au Royaume-Uni, peu de DJ's ont reçu ce "white label".
Écartée dès l'origine pour des problèmes juridiques avec Lenny Kravitz puis devancée par Paris Red avant d'être proposée aux labels, cette reprise fait partie des titres maudits qui ont jalonné notre carrière.
Ce mix fortement inspiré du Miami Sound de Murk est donc une découverte pour vous tous.

2/ FREAK POWER "Rush-Theme for Freakpower" : Cet X-Pressive Superdub a été réalisé par X-Press 2, auteur du classique diptyque "London X-Press/Muzik X-Press".
FREAKPOWER est, quant à lui, un alias de Norman Cook, ex-leader du groupe pop THE HOUSEMARTINS.

3/ THE DAOU "Surrender yourself" : Danny TENAGLIA souffle le chaud et le froid sur la scène house. Un Dr Jekyll & Mr Hyde qui flirte avec le jazz, le garage et la deep house la plus sombre. La voix d'outre-tombe de Vanessa Daou transforme ce titre en hit glacial, lui permettant d'atteindre la première place du Billboard Dance Chart en 1992.

4/ Après l'enfer, la rédemption : THE SOUNDS OF BLACKNESS "Joy".
Dans le rôle de l'archange, David Morales orchestre cette longue plainte gospel qui s'enfonce inexorablement dans les plis de la nuit underground.

5/ JULIET ROBERTS "Caught in the middle" : Roger S apporte enfin la joie à ce gospel désespéré, clôturant la série des grands remixes de ce "Caught in the middle" emblématique du "garage" des années 90.
Joué de nos jours, ce genre de titre paraitrait tout à fait pénible pour les jeunes générations en mal de sensations sonores, des ados totalement en rupture avec l'émotion que peuvent procurer la musique et l'interprétation d'une diva.

6/ Avant de se dévoyer dans la luxure, MARIAH CAREY fut sans doute une femme pieuse et respectable. "Anytime you need a friend" est placé à la frontière des deux mondes par Clivillès & Cole. Entre techno et garage, on ne sait plus sur quel pied danser.

7/ THE ELECTRIC FRO "Theme from the Electric Fro" : Même Eric Kupper, chantre des harmonies, se prête à l'expérience "tribal underground" dans ce maxi conceptuel sorti sur Tribal America en 1994.
L'occasion de réaliser un enchaînement-fleuve de près de 2 minutes !

8/ GISELLE JACKSON "Love commandments" : la version speed garage est le mix le plus réussi mais cette déclinaison "disco-garage"de Joey Negro mérite votre attention.

9/ 24 HOUR EXPERIENCE - Part Three "Touch the afterworld" : une des multiples expériences de Grant Nelson, démiurge du UK Garage, encore omniprésent sur la scène house.
Le morceau utilise le "touch" de "Midas Touch" de MIDNIGHT STAR et l'intro de "Let's go crazy" de PRINCE.

Vous sentez comme ce set hésite entre l'ombre et la lumière.

10/ THE ESSENCE "Large" : obscur double pack produit par un certain Richard Purser en 1996 et tout à fait représentatif de la mouvance UK Garage, il contient deux autres titres parfaitement ciselés :
  • RICHARD PURSER : "Wurly Bird"
  • PEARL NECKLACE : "On a mission"
11/ INDO "R U sleeping" : le magasin "Le Shop", rue D'argout à Paris, avait la singularité d'être le premier magasin de fringues parisien doté d'une cabine DJ et d'un rayon disques. Situé à deux pas de Skyrock, rue Greneta, il m'arrivait souvent d'y fureter et de dénicher des white label comme celui-ci en provenance directe de Londres. Une fois de plus, c'est Grant Nelson qui réalise la fusion parfaite entre garage et underground.
Le piano est passé dans une "Leslie", effet couramment utilisé dans le style "garage".

12/ BOOOM! "Keep pushin' on" : retour définitif vers la Lumière après un voyage inquiétant dans l'au-delà.
DJ Disciple
propose une version fadée du hit de Boris Dlugosch et Mousse T.
Une ligne de basse live travaillée (par Tex Super) et des accords judicieux (par Mousse T.) magnifient la mélodie de ce "must have" garage.
N'oublions pas la voix d'Inaya, déjà présente sur "Horny".

vendredi 19 février 2010

N° 56 : Happy House is back! (Cleveland City must have remixes,Yoshitoshi Recordings, Erick Morillo, Crystal Waters...)

Set non disponible



Ne vous fiez pas à cette intro élégiaque. Ça n'est qu'un leurre, courte cérémonie gospel avant le tsunami happy house.

1/ SOUNDS OF BLACKNESS "The pressure pt. 1 (Classic 12" Mix With Vocal Intro) : c'est sans hésitation aucune que RLP et moi avions choisi de présenter cet import en nouveauté dans le Skyrock Top Dance.
On avais jamais vu Frankie Knuckles aussi inspiré, à la fois dans l'énergie et la vibe, sans doute effleuré par la grâce de quelques séraphins.

2/ MAD MIKE "Give it to me" : 1992, Detroit est en déshérence musicale après le départ du label Motown pour les palmiers de la Californie.
Le modeste label Happy Records tentera de faire la promotions d'artistes house locaux comme Yolanda, Davina ou ce fou furieux de Mad Mike.
Chaque vynil qui sort dans les bacs est un petit chef d'œuvre :
  • JAMERSON "Got to give up"
  • BRIDGETT GRACE "Love to the limit" (déjà programmé)
  • UNIT 2 "Sunshine"
  • YOLANDA REYNOLDS "Children of the world"
  • DAVINA "Don't you want it" (LE tube du label)
  • HAPPY TRAX : volumes 1 à 4
Cuivres de synthé Ensoniq, Church organ, divas locales toutes sirènes hurlantes, claps graisseux et mixage hypercompressé, voilà la marque de fabrique du label.

3/ INNER CITY "Good life" : en 1988, nimbé de sa légitimité "happy house", Steve "silk" Hurley délivre un "must have" sur ce follow-up déjà tubesque de "Big Fun".

4/ SHARON DEE CLARKE "Something special" : ce Beat the Street Mix, ultra rare, fut capturé par miracle chez quelque disquaire du Nord de la France.
Empruntant le gimmick de "Body Music" des STRIKERS, sa ligne de basse galopante et l'alacrité de la mélodie nous entraînent dans le tourbillon enchanteur de la happy house.

5/ YASMIN "Sacrifice" : joué abondamment dans mes Skyrock Top Dance Megamixes, ce titre utilise le même sample avec en bonus de mini-transitions piquées au "Strings of Life" du groupe éponyme (mettre la main sur la reprise trance de Plank 15 sortie en 2001, au passage !)

6/ EVE GALLAGHER "You can have it all" : la version la plus underground avait été présentée dans mon Rebirth Megamix, voici une balearic version réalisée par les "dudes"du label Cleveland City Records et qui n'est pas sans rappeler un hit espagnol de Raul Orellana, "The Real wild house" (1989).

7/ CRYSTAL WATERS "In de ghetto" : le ragga et la house sont frères de lait. Une association coruscante et irrésistible, soutenue par une rythmique tribale.
David Morales s'essaye au genre et fait florès une fois de plus. Dans le même genre, son "Congo" sera l'apothéose.

8/ REEL 2 REAL "Go on move" : The Mad Stuntman, en état de grâce, envoie une bordée de mots dans un flow que ne renierait pas Joey Starr. Ce remix au punch extraordinaire sorti en 1994 envoie aux oubliettes de l'Histoire la version atone de l'album.

9/ CRYSTAL WATERS "What i need" : Erick Morillo, véritable démiurge de la happy house new-yorkaise, avance sans rature, livrant encore un mix grandiose sur le maxi du 2ème single de Crystal Waters, extrait de l'album "Storyteller".

10/ XS "Phantasy tribe" : XS alias Jean-Philippe Aviance est une énigme. Ce DJ de Washington D.C. a bien une page sur Facebook mais pas d'amis.
Il a fait partie du pool de producteurs du label Yoshitoshi Recordings basé dans ce bastion de l'underground house. Pour ce morceau, il utilise une grande partie de l'accapella de "Chic Mystique" de CHIC.

11/ ALCATRAZ "Giv me luv" : 1996, en villégiature à Londres, traquant les vynils tubesques chez HMV, le magasin incontournable d'Oxford Street, je suis intrigué par certains titres que le DJ maison s'amuse à passer en boucle.
Il y aura le phénoménal "Spaceman" de BABYLON ZOO et ce "Give Me luv" d'ALCATRAZ qui n'est encore disponible que mixé sur la compilation "Yoshitoshi Recordings - In house we trust vol. 1". Il faudra de longue semaines d'attentes avant de le repérer en maxi dans les bacs. Magistral coup marketing du label avec un artifice ancestral : "orchestrez la pénurie pour attiser la faim".

12/ AMOS "Let love shine" : le gang de remixers du label Cleveland City (Rhyme Time Prod. et autres) est souvent à l'honneur dans mes sets. Ce remix de "Let love shine" symbolise tout ce qui me plait dans cette happy house anglaise. Des envolées de piano-violons enrobées de sons technoïsants.

13/ Au crépuscule de ce set, entre chien et loup, les brûlots underground sans pedigree sortent du bois et hurlent. "Stomp!" de F.U. fait partie de la horde. A mille lieux des barcarolles de Venise, ce titre puise dans le creuset du classique enragé de KRAZE, "The Party".

vendredi 5 février 2010

N° 55 : I.D. Productions presents (Pointer Sisters, Shay Jones,Chantay Savage, The Pasadenas...)

Set non disponible



I.D. Productions fut la plus prolifique équipe de producteurs que Chicago ait jamais connu.
Un trio infernal composé de Steve "Silk" Hurley, Eric 'E-Smoove" Miller et Maurice Joshua, une complémentarité de styles qui fit des ravages dans les clubs et le bonheur de mes Skyrock Top Dance.
Je crois que je fus le plus ardent promoteur de leurs remixes sur la bande FM, pas un samedi sans que les auditeurs entendent au moins un de leurs chefs-d'œuvre dans mes megamixes ou dans la Max Party (notamment avec le remix de "Jam" de Michael Jackson).

Cet set leur est largement consacré.

1/ M.C. RED "Why don't you love me" : quand j'ai entendu ce titre qui ouvrait le set de Laurent Garnier dans la Skyrock Max Party, je me suis dit qu'il fallait mettre la main sur ce trésor sans délai, ce qui fut fait.
Production italienne très confidentielle, je ne pense pas que nous soyons nombreux à la posséder.
C'est l'un de mes hymnes garage intemporels, tellement happy... et cette voix de falsetto....tout ce que j'aime.

2/ MAURICE JOSHUA feat. Chantay Savage "I gotta hold on U" : à mon sens la meilleure production de Maurice Joshua, sublimée par le remix de Steve Hurley.
Max adorait ce "Scat Dub" et les habitués de la Max Party l'ont souvent entendu.
Incroyable d'avoir pu jouer ça à une heure de grande écoute sans être inquiété par la Direction. J'ai dû bénéficier d'une protection occulte.

3/ THE PASADENAS "I'm doing fine now" : l'un de seuls remixes de Steve Hurley qui ait vraiment bien fonctionné en clubs durant ma mandature au Skyrock Top Dance. C'est une reprise du groupe New York City (1973). Si vous parvenez à voir la vidéo, vous trouverez cela bien suranné, mais c'est sur ce genre de musique que l'on dansait dans les bars musicaux au début des 70's. On ne parlait pas encore de disco mais les arrangements sont déjà bien léchés.

Finalement, la disco n'a fait qu'optimiser et muscler des pop songs formatées pour les radios (3 minutes maximum).

4/ SHAY JONES "Are you gonna be there" : le margrave de la house de Chicago impose son style groovy : jeu de congas, loop sale, piano puissant (sans doute celui d'un expander style MKS 20).
Le Roland MKS 20 (écoutez le preset "piano 3") fut la référence absolue en matière d'expander dédié au piano. On le retrouve sur toutes les productions soul des années 80 (Whitney Houston et le toutim).
A nos débuts dans le métier, nous dûmes patienter avant d'en trouver un d'occasion sur le marché. La facture était assez salée pour ce genre de matériel (environ 6000 francs de l'époque).
Je constate qu'il a été ressorti en version numérique. Les producteurs d'aujourd'hui ne réalisent pas la chance qu'ils ont !

5/ THE POINTER SISTERS "Insanity" : allez ! je le place dans mon Top 10 des productions de Steve Silk Hurley. Merci à la radio MAXXIMUM de me l'avoir fait découvrir sinon je crois qu'il me serait passé sous le nez.

6/ ZHANE "Hey Mr. D.J." : c'est la version réalisée par Maurice Joshua. D'habitude plutôt underground, il se montre ici très abordable. En cette année 1993, Maurice Joshua a quitté le navire I.D. Productions, fondant sa propre structure, Vibe Music Production. La même année, il sortira sur ce label le fantastique "unrelased mix" de "Odoru" de WATANABE.

7/ SALT'N'PEPA "Let's talk about sex" : la version originale, sympathique, était bastonnée par Skyrock en journée. Trop pop et plan-plan pour intégrer mes sets, ce "Universal Club Mix" tomba à point nommé. C'est une simple face B d'un autre tube du trio new-yorkais, "You showed me".
"Push it", leur premier tube hip-house, date de 1987. La vidéo est assez emblématique de la folie house des débuts. Dommage que Rihanna ou Beyoncé ne s'en inspirent pas.
Je ne comprends d'ailleurs toujours pas pourquoi la hip-house a disparu alors qu'elle réalisait la fusion parfaite entre électro, house et rap.

8/ MELLOW STATE "Save me" : je crois que j'avais déniché là une véritable rareté.
C'est un remix signé Eric "E-Smoove" Miller, le musicien de l'équipe I.D. Productions.
Même Discogs ne donne aucune info sur ce titre qui semble être passé totalement inaperçu en 1992. J'imagine que l'original était une de ces très mauvaises pop songs anglaises.


Fin du chapitre I.D. Productions.

8/ Mr FINGERS "Closer" : la version originale, subtile et raffinée, avait été présentée par Lil'Louis dans son set pour la Max Party. Ce mix assez garage de l'anglais Frankie Foncett est beaucoup plus punchy.

9/ THINK TWICE "Waiting for you" : production garage très confidentielle de Roger S. (qui signe ici l'ensemble des mix !).
Think Twice est, en effet, un éphémère groupe d'acid-jazz anglais. L'"Anthem Dub" de Sanchez, un peu plus hard, reste la meilleure version à mon sens.
Comme des relents de "Always there" dans les accords, vous ne trouvez pas ?

10/ JANET JACKSON "Because of love" : l'un des rares remixes réalisés en duo par Morales et Knuckles. Ce "Frankie & David Treat Mix", totalement happy, rivalise de classe avec le "Frankie & David Trick Mix" présenté il y a quelques mois.

11/ RODEO JONES "Natural world" : Ca ressemble à du Mark Kinchen et pourtant, cet hymne underground est signé Kevin Sauderson (Inner City). Une basse qui ronronne et étourdit.
Je vous avait fait découvrir le groupe Rodeo Jones avec le Morales Mix de "Get Wise !"

12/ SANDY RIVERA "Come into my room" : une vocal deep house interpretée par un L.T. Brown totalement habité. Un cri du cœur qui colle parfaitement à l'ambiance assez "nasty" et une charleston qui mène une cadence rythmique infernale.

13/ Final 100% garage avec les experts SANDY RIVERA, JON CUTLER & MIKE DELGADO pour ce titre : "Come on"