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Je démarre par un clin d'œil à l'un des groupes qui m'a sorti de la niaiserie des goûts musicaux de mon adolescence, The Beatles.
L'album "Sergent Pepper" que m'avais fait découvrir mon frère vers l'âge de 14 ans fut la prise de conscience que j'avais loupé une époque exceptionnelle
Et, un Noël de 1998, ma mère eu la bonne idée de m'offrir un livre que je parcours à nouveau en ce moment avec un plaisir intact, Révolution, The Beatles.
Un ouvrage remarquablement documenté, bourré d'anecdotes et surtout qui apporte des informations tout à fait passionnantes sur la genèse de chaque titre et la manière dont il fut composé, arrangé et enregistré.
Au delà de l'univers pop-rock, c'est LE bréviaire indiscutable pour tout amateur de musique. Il donne les clés de la compréhension de la suprématie de ce groupe fantasque des années 60 dont l'œuvre reste d'une modernité inaltérée, 40 ans après sa séparation.
"Magical Mystery Tour", un album et un film assez délirants réalisés par les Fab Four et qui m'offrent une passerelle idéale pour qualifier ce set bigarré qui traverse des contrées afro, latino, disco avec, en bonus, le titre "mystère", une des productions du duo B. de Carey-P. Henninot de 1998 restée inédite.
A moins que ne vous trouviez ce "Zulu vibes" de SUN AFRICA totalement ringard, je me demande encore pourquoi nous n'avons pas réussi en 1998 à le signer, la face A étant d'ailleurs bien plus commerciale et festive ("festif", encore un mot dont l'usage doit être limité dixit J.L. Chiflet !)
1/ SOLU MUSIC "Fade" : il est entré sans difficulté dans mon Top 10 des meilleurs titres house de la décennie. Toutes les versions, balearic, électro ou house (comme la version de Grant Nelson présentée ici), sont magiques.
Et que dire de la délicieuse nonchalance de la voix de Kimblee (quelques ressemblances avec le timbre de Lisa Stansfield), chanteuse résidente des "Body & Soul Parties", après-midi dansantes plutôt cosy organisées par François K à New York. C'est donc fort logiquement que ce disque fut signé sur le label de "Monsieur K", Wave Music.
Dommage que Kimblee ait disparu de la circulation, sa voix hantant encore mes tympans.
2/ CE CE PENISTON "Finally" : extrait d'un quatruple pack du label Am:Pm hélas disparu mais qui fit parler la poudre d'entrée avec "Give me luv" d'ALCATRAZ en 1995.
Même si ce label signa des titres tout à fait dispensables comme "King of my castle" de Wamdue Project, on lui doit d'avoir sauvé la fin des années 90 de la médiocrité avec des tubes comme :
- "Saturday" de EAST 57th STREET
- "Witness" d'ANN NESBY
- "Horny" de MOUSSE T
- "Rise" de SOUL PROVIDERS
- "Jus' Come" de COOL JACK
- "U" de LONI CLARK
3/ SOLAPHONICS "Total love" : ce Paul Rincon mix se la joue façon TEN CITY ("Whatever makes you happy") me poussant à inclure l'accapella original pour réaliser un mash-up d'une évidence biblique.
SOLAPHONICS est l'un des pseudo de Jean-Claude Ades, DJ-producteur italien que certains connaissent peut-être pour son single "Some day" ou pour le single "I begin to wonder" de DANNII MINOGUE, tube dont il est le compositeur.
4/ BENZ "Urban City Girl" : une somptueuse production garage tout aussi méconnue que son remixeur, Mark Pichiotti.
5/ AXWELL feat. Evelyn Thomas "High energy" : AXWELL s'approprie cet hymne "hi-energy" des années 80 avec un lifting exceptionnel qui déringardise le titre grâce à une ligne de basse hyper funky.
Axwell, un remixeur suédois qui a tout d'un grand !
6/ GUSTO "Let's all chant" : autre hymne disco de la fin des années 70 remixé par le finaud Johnny Vicious, toujours aussi inspiré pour triturer le patrimoine avec bonheur. Ce new-yorkais à qui l'on donna les clés de l'armoire des trésors du label Salsoul (Loleatta Holloway et First Choice) fut catalogué dans la sous-catégorie "punk-disco" compte tenu de ses bases plutôt métal-rock.
La liste de ses remixes sur Discogs est plutôt impressionnante.
Pour en revenir à ce "Let's all chant", l'original fut créé par MICHAEL ZAGER BAND en 1978.
L'onomatopée fédératrice "ooh ooh !" fut inventée par THE BLACKBYRDS sur le titre "Party land" et, l'idée fonctionnant à merveille, elle fut reprise, outre Michael Zager Band par pléthore d'autres artistes dont :
- FOXY ("Get off")
- HEATWAVE ("The groove line")
- RICK JAMES ("Be my lady")
- KLEEER ("Keep your body workin'")
- EASTBOUND EXPRESSWAY ("Never let go")
8/ TOUCHDOWN "Ritmo Suave" : une face B en espagnol (paroles de Joe Bataan) que je jouait beaucoup à l'époque du Patch Club. La face A ("Ease your mind") est en anglais mais semble beaucoup moins... festive (je sais Jean-Loup, le mot est à bannir, mais je n'ai pas trouvé de substitut qui parle au lecteur).
C'est une production Arthur Baker.
9/ SUN AFRICA "Zulu vibes" (Late Night Mix) : une production inédite qui me procure un double pincement au cœur.
C'est la dernière contribution réelle de mon associé, Pascal Henninot. Il est l'auteur d'une partie de la rythmique et des accords.
Ce titre, qui reflétait enfin notre culture et nos influences, loin des Cherry Moon et autres Pussy, pouvait marquer notre entrée dans la cour des producteurs respectés comme le furent Bob Sinclar et Daft Punk.
Hélas, la personne en charge de la promo, à qui nous avions fait toute confiance, n'a pas su trouver la conviction pour vendre le produit auprès des labels.
Mais peut-être que ce disque était aux antipodes de ce qu'attendaient les directeurs artistiques de l'époque. Pourtant la face A, bien plus commerciale avec son break techno "à la Junior Vasquez" avait tout pour séduire.
Une page douloureuse qui se referme, une forme d'exutoire à travers la programmation de ce titre maudit.
10/ JOEY NEGRO "Universe of love" : un disco-revival assez prodigieux du maître en la matière. Les violons sont samplés sur "Moon Maiden" de Loving You Madly Orchestra, un titre sans grande intérêt.
11/ MIRWAIS "Disco science" : Mirwais Ahmadzaï est le producteur de "Music" de MADONNA (s'est-il fait croquer aussi ?). Quelle étrange mutation depuis l'époque où il officiait aux côtés de Daniel Darc (que je surnommerait plutôt "Daniel Dark", tellement ses musiques sont une invitation au suicide) au sein du groupe Taxi Girl ("Cherchez le garçon").
Le single "Disco science" paru en 1999 ne pouvait pas échapper aux doigts agiles de Joey Negro qui se montre tout à son aise dans un mix disco survolté qui n'a plus rien à voir avec l'original électro et ennuyeux.
12/ CHIC "Everybody dance" : final avec ce remix du DMC (mars 1993) signé EVOLUTION, la paternité du titre revenant au groupe CHIC.
Avec "Dance, dance dance", ce titre est l'un des gros tubes dancefloor annonciateur du fulgurant "Le Freak" qui conquerra la France l'année suivante, en 1978.
CERRONE avait été le premier à oser "mixer le bassdrum devant", CHIC complétèrent le concept en introduisant la sub-bass. Jusqu'alors, toutes les fréquences en dessous de 60 hz étaient éliminées au mastering mais, avec l'avènement du maxi aux larges sillons, les expérimentations les plus folles devenaient possibles et ce titre vrombissant provoqua une hystérie immédiate.
Attention, ralentissement du tempo la semaine prochaine. Il était temps de calmer le jeu après une série de sets aux rythmes infernaux.