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L'Europe et particulièrement le Royaume-Uni sont à l'honneur dans ce set.
Les "british", culturellement férus de la black music de Detroit (ce qu'ils appelèrent la Northern Soul dès les années 60), n'eurent ainsi aucune difficulté à emboîter le pas aux américains dans les productions garage et house de qualité au début des années 90.
1/ SABRINA JOHNSTON "Peace" : un titre qui introduit le duo de producteurs BROTHERS IN RHYTHM alias Steve Anderson (pianiste et membre du pool du Disco Mix Club) et Dave Seaman, éditeur du magazine MIXMAG (mon bréviaire durant toutes mes années de production et de radio). En 1990, après un galop d'essai avec "Peace and Harmony" (qui samplait "Love will save the day" de Whitney Houston), le coup de maître est incontestablement "Such a good feeling" réalisé avec l'accapella d'"Always there" de CHARVONI. Le titre se classe d'ailleurs très bien dans les clubs français et bénéficie de remixes de Bibi Fricotin et Dimitri From Paris.
2/ PAUL McCARTNEY "Deliverance" : 28 juin 1991, église anglicane de Liverpool. Macca dévoile au public son œuvre symphonique classique, le Liverpool Oratorio. Démolie par la critique anglaise, elle sera jouée dans le monde entier, fêtant sa 100ème en septembre 1996. C'est le fruit du talent d'un des maîtres de la musique moderne, un touche-à-tout génial capable, comme beaucoup de ses compatriotes, d'évoluer dans des registres très différents. Novembre 1991, c'est le retour aux compositions pop avec l'album "Off the ground", cette fois bien reçu par la critique. Il contient ce "Hope of Deliverance" dont le mix club sera confié à Steve Anderson qui le transformera en un dub flamboyant, à des années-lumières de l'original.
3/ ARIZONA feat. Zeitia "Slide on the rhythm" : 1993, année du lancement de Delabel, un sous-division "club" de Virgin France. L'une des premières sorties est cette adaptation d'un vieux classique de Mahogany, "Ride on the rhythm" sorti en 1982. Elle est produite par GREED alias Mike Gray et Jon Pearn, un duo aux multiples pseudos (Full Intention, Hustlers Convention, Sex-o-Sonique...). Greed fait également partie du pool de remixers DMC.
4/ COLA BOY "7 ways to love" : extrait du DMC de Juillet 1991 avec, côté DJ, Mike Gray au remix et, côté claviers, Jon Pearn aujourd'hui plus connu en solo sous le pseudo de Bodyrox (le tube électro "Yeah,yeah"), le duo ayant décidé de faire un break. Sous le pseudo de Cola Boy se cachait un certain Andrew Naughtie qui avait crée le buzz en laissant croire que son bootleg avait été financé par un adolescent de Honk-Kong qui avait vendu sa collection de bouteilles de Coca. Signé sur Arista, le titre avait été produit par St-Etienne et ré-interprété par une nouvelle chanteuse.
5/ TINMAN "Eighteen strings" : adaptation très réussie du titre de Nirvana, "Smells like teen spirit" dont le riff de guitare sert de gimmick principal. C'est encore une production du DMC avec Dakeyne à la baguette. Dans la Max Party, nous avions beaucoup joué l'un de ses meilleurs remixes, "I got you (i feel good)" de James Brown. Une occasion aussi d'entendre le fameux preset "organ" du synthé historique de la house music, le Casio CZ 101 (écoutez quelques presets).
6/ Le Casio CZ 101 est dans la place ! C'est la pierre angulaire de ce remix de "Bright on Time" de BLACK BOX réalisé en 1994 par TWO MEN, le duo italien dans lequel se trouve la future star de l'électro, Benny Benassi.
"Bright on Time" est un titre né de l'imagination du DJ italien Daniele Davoli et de l'ingénieur du son Mirko Limoni. En 1987, Davoli avait déjà fait parler de lui avec un tube à base de multiples samples, "Numero Uno". En cette année 89, c'est Limoni qui l'incite à mettre en musique ce cri de Loleatta Holloway que Davoli balance sur les disques qu'il mixe dans son club.
Et l'Angleterre de succomber la première au charme de ce morceau de piano-house. C'est donc à tort que l'on attribue à l'Italie la genèse de ce style puisque ce furent les autres DJ's italiens qui, devant le succès rencontré outre-manche par "Bright on Time", prirent le train en marche pour réaliser des titres du même acabit.
Pour BLACK BOX, l'histoire démarre comme un conte de fée avec 2.5 millions de copies vendues à travers l'Europe. Mais lorsque Holloway s'aperçoit que le groupe fait appel au mannequin Katrine pour chanter le titre en playback dans l'émission anglaise "Top of the Pops", son sang ne fait qu'un tour. La fierté écornée et après avoir tenu à prouver "en live" qu'elle était la véritable chanteuse, un arrangement est trouvé et Holloway récupèrera une partie des royalties engendrées par la vente des 800 000 copies au Royaume-Uni ; la diva chantera même le titre sur scène lors d'une rave-party !
7/ REEL 2 REAL "I like to move it" : un disque que je suis fier d'avoir joué parmi les premiers en France, ayant réussi à obtenir un test pressing de haute qualité. Je le jouai en exclu dans une soirée privée du label Airplay organisée au bar "La Plage", non loin de la Porte Dorée, dans le 12ème arrondissement de Paris. Mais ce fut le label Happy Music qui remporta le gros lot en signant le groupe pour la France.
8/ ALEX PARTY "Alex Party 2 (Nu-Nu-Now)" : retour en force du Casio CZ 101. C'est la patte caractéristique des productions des italiens d'Alex Party. Et d'où vient le sample ? "Don't make me wait" des PEECH BOYS.
9/ DIRECT 2 DISC "Morning" : retour au Royaume-Uni avec l'un des tubes du feu label Cleveland City Records. De la happy house avec un bassdrum tout simplement énorme pour accompagner cette habile trituration du tube de Crystal Waters.
10/ RHYME TIME PROD. "Swing man" : double priority pour le label Cleveland City. Ce "Swing man" est la face B de "Go back", premier single de ce groupe sorti en 1993. Je vous avait également présenté "You and me" dans un de mes sets du début d'année. Rhyme Time Prod. est également l'auteur d'excellents remixes comme "I wish" de GABRIELLE et "You can have it all" de EVE GALLAGHER.
11/ GABRIELLE "Because of you" : voici justement la chanteuse à l'œil bandé dans une version piano-house signée par les anglais de Development Corporation qui ont déjà remixé ses deux premiers tubes, "Dreams" et "Going Nowhere". Sa voix nasillarde, sa référence artistique évidente à Tracy Chapman, cet œil déformé à la naissance et qu'elle cache désormais, tous ces éléments qui lui confèrent un look original ont sans doute contribué à susciter l'intérêt des médias.
12/ SUNSCREEM "Pressure us" : Terry Farley, le créateur de "Boy's Own", un fanzine consacré au football, à la mode et à la musique, est l'un des membres du duo Farley et Heller qui se travestit ici sous le pseudo de Fire Island pour un remix très "chicago house". Sunscreem est un groupe pop anglais formé en 1991 et qui intégra la scène house avec notamment ce semi-tube, "Pressure us", bien que leur hit majeur soit "Perfect Motion".
13/ PHUNK PHORCE "Mind games" : Matthew Roberts de BOTTOM DOLLAR a participé à sa production de ce titre découvert sur le set d'Erick Morillo réalisé pour le Ministry of Sound Session 9; il emprunte un sample de "Mind Games" de QUEST (1985).
Retour aux States pour un final très, très underground.
14/ DANNY TENAGLIA "Roots (The sound of the drum)" : extrait de l'album "Tourism", un titre qui fleure bon le tribalisme.
15/ SIZE QUEEN "Walk!" : Peter Rauhofer (Danube Dance, Club 69) s'essaye avec panache à l'underground avec ce titre calibré pour la communauté gay. Il sera signé sur le fameux label Tribal America dont l'un des tauliers n'est autre que Danny Tenaglia.
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