1/ MAYSA "Simpatico" : originaire de Baltimore (Maryland), Maysa Leak embrasse la carrière en tant que choriste pour Stevie Wonder dans les années 80 avant de rejoindre Jean-Paul "Bluey" Maunick créateur du groupe d'acid-jazz Incognito et d'en devenir la chanteuse officielle quelques temps plus tard.
Une voix rauque, puissante et chaleureuse que le monde de la house music découvre en 1993 avec le tube
Givin' It Up remixé par Roger S, quand les puristes de la soul apprécient plutôt ses talents sur la reprise de
Don't You Worry 'Bout A Thing de Stevie Wonder.
En 1998, Jocelyn Brown la rejoint sur un titre éternellement panthéonisé de la soulful house,
Nights Over Egypt, créé quelques années plus tôt par le très "gnangnan" trio The Jones Girls.
A son actif, 12 albums solo passés inaperçus en France car trop élégante pour recevoir un écho favorable de la part des programmateurs radio adeptes du bourrinage en règle pour des auditeurs abêtis auxquels il faut dégager du "temps de cerveau disponible" pour leur faire avaler toutes les couleuvres des insidieux plans marketing. Voilà pour la première diatribe de 2016 ! La prochaine dans quelques paragraphes.
J'ai choisi
Simpatico, extrait de l'album
Metamorphosis sorti en 2008, pour démarrer de manière sage et tranquille ce set (qui ne tardera toutefois pas à lâcher les chevaux).
2/ YO YO HONEY "Groove On" (Perfecto Mix) : un mix délicat de l'anglais Paul Oakenfold, icône du dee-jaying britannique, initiateur des premières soirées au son balearic à Londres et plutôt éclectique dans ses choix, bien que progressivement tourné vers la trance Goa (Grace, BT, le label Perfecto). On lui doit des mixes épiques comme celui de
Unfinished Sympathy de Massive Attack,
Even Better Than The Real Thing de U2 ou encore
Generations Of Love de Jesus Loves You (Boy George).
Groove On fit également l'objet d'une lancinante version house de DJ Pierre, mais j'ai découvert il y a quelques jours une
revisite "rare groove" réalisée par l'anglais Soulpersona, toujours très inspiré dans ses remixes de classiques.
3/ BEATS INTERNATIONAL "Won't Talk About It" (One Big Bad World Mix) : le son est hélas un peu pourri, faute à une loop saturée par Norman Cook.
4/ INNOCENCE "Natural Thing" (Creation) : un groupe familier des oreilles des auditeurs de la radio Maxximum au début des années 90. De sa très courte carrière (1990-1992), on aura surtout retenu la version
Elevation de ce titre (la face A), qui , dans un break chill-out, emprunte carrément le solo de guitare de David Gilmour sur
Shine On You Crazy Diamond.
5/ DJ BUTCHER "However Do You Want Me" : en 1990, le groupe anglais Soul II Soul apparaissait comme un oasis de sérénité au cœur d'un maelstrom de sons acides et tumultueux. Taulier du label Chopshop, Dj Butcher, le DJ grec et non le "Boucher Hip-Hop de Brisbane" qui est un homonyme, réalise une version rare groove de
Back To Life totalement respectueuse de l'héritage de Jazzie B.
6/ CASUAL CONNECTION "The Message" (Casual Connection Boogie Funk Rework) : toujours dans le registre des re-dits impeccables, voici Casual Connection, un talentueux DJ originaire de Perth (Australie) dont la liste des méfaits a démarré avec l'EP
Sugar en octobre 2014. S'attaquant prioritairement aux vieux funks aux basses slappées, il leur procure une cure de jouvence tout en émondant le mix pour ne retenir que les parties les plus catchy.
Le classique
The Message de GrandMaster Flash nous rappelle que le hip-hop fut et n'est hélas plus, progressivement fagocyté par le hardcore et autres pollutions sonores certifiées dont se délecte une bonne partie des jeunes d'aujourd'hui. Dans l'un des villages proches de celui où j'habite occasionnellement, j'ai encore en tête l'image d'un groupe de garçons et filles assis en silence devant un arrêt de bus, les mines tristes et déconfites devant un ghetto blaster bon marché déversant une rythmique et un flow totalement indigents. Sans doute que ces petites nanas rêveraient de quelque chose de plus sexy ou romantique, mais elles semblaient inféodées à la loi de ce que ces petits lascars de campagne leur imposaient.
De cette forme de
terrorisme culturel, seules une grande personnalité et une soif de culture peuvent permettre de s'en libérer, mais lorsque que l'on a 12 ou 15 ans, difficile d'échapper à la "loi du Milieu", ce
conformisme forcé qui permet de s'intégrer et de se rassurer au sein d'un groupe, si médiocre soit il,
quand le choix de l'émancipation fait poindre le risque du rejet et de l'isolement.
7/ NEWCLEUS "Na Na Beat" (Vocal) : ça n'est pas son tube absolu (
Jam On It et
Jam On Revenge lui sont musicalement supérieurs), mais
Na Na Beat témoigne de ce hip-hop froid et synthétique qu'avait proposé (sans grand succès toutefois) ce groupe de NY accoutré de tenues futuristes.
8/ ZAPP "More Bounce To The Ounce" (Casual Connection Edit) : produit par Bootsy Collins, ce morceau de l'été 1980 reste le tube mythique et abondamment samplé du groupe fondé par Roger Troutman. Neuf minutes de riffs, de basses slappées de talk box et de vocoders qu'inévitablement notre ami Casual Connection remanie pour ne garder que les "bonnes mesures" (comme un éditeur présente les "bonnes feuilles" d'un bouquin à des journalistes pressés de donner leur avis sans avoir à s'en pastiller la lecture complète).
En avril 1999, Roger connaîtra une fin tragique, sans doute abattu à coup de revolver par son frère Larry à la sortie de son studio.
9/ TOTO COELO "Milk From The Coconut" (Razormaid) : un gros tube du Patch Club de La Varenne St-Hilaire en 1983 ! avec son refrain aux allusions grivoises évidentes ("you take the milk from the coconut"), ce girls band anglais éphémère ne se moquait-il pas un peu des respectables Kid Creole & The Coconuts (qui eux-mêmes ne manquait pas de plaisanter sur la chose avec
Don't Take My Coconut) ? Les arrangements sont en tout les cas assez proches de ceux de
Wonderful Thing ou
Stool Pigeon.
10/ ACT "Snobbery And Decay" (Extended) / ACT "Snobbery And Decay" (That's Entertainment) : un fabuleux titre de la fin de l'époque new-wave hélas totalement passé inaperçu. On y retrouve l'ex-chanteuse du groupe
Propaganda, l'extravagante Claudia Brücken, accompagnée du dandy écossais Thomas Leer. Le clip très esthétique mais féroce à l'encontre des fastes du show-biz ne rencontra finalement pas un public peut-être désireux d'explorer de nouvelles tendances.
11/ GARY CLAIL "Human Nature" (There's Something Wrong With Me Mix) : joué en décro dans mes émissions du samedi soir en 1991, il s'agit à nouveau d'un mix de Paul Oakenfold. Sorti chez BMG, le titre ne rencontra aucun succès.
12/ THE DANCEFLOOR OUTLAWS "Panda" : aussi incroyable que cela puisse paraître, le sample est piqué sur
Parce Que Tu Crois, un
titre mineur de Charles Aznavour qu'avait déjà samplé Dr Dre sur
What's The Difference. Je remercie encore le site Whosampled pour m'avoir confirmé une information dont j'avais déjà entendu parler il y a quelques années.