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Voici une programmation qui reflète ma philosophie du clubbing :
- ne pas s'enfermer dans un style
- switcher rapidement entre les différentes tendances
- matcher les époques
- prioriser les mixes vocaux
- insuffler une ambiance positive
1/ DAFT PUNK "Musique" : Et dire que nous étions sans doute dans la même rave party, le Dance Europe Weekender, organisé les 24, 25 et 26 septembre 1993 sur le chantier de l'hôtel Novotel, tout près de Disneyland. C'est à cette occasion que le duo masqué rencontra les managers du label écossais SOMA et qu'il signa son premier opus, passé inaperçu.
En 1996, Skyrock martèlera le single "Da Funk", maxi sur lequel figure ce qui représente pour moi le premier grand titre de leur carrière : "Musique", symbole d'une "french touch" qui tient sa légitimité d'une astuce technique : la filtration de samples disco-funk répétitifs.
Un mauvais journaliste dirait que "la filtration des samples fut une vraie innovation"... comme s'il existait de "fausses innovations" et là se pose le débat sur l'utilisation de plus en plus répandue et inappropriée de cet adjectif qui ridiculise celui qui l'emploie en espérant renforcer son propos.
Il n'y a pas de "vraie question", "de vraie avancée" ou de "vrai débat"... mais il peut éventuellement y avoir un "vrai problème" dans la mesure ou le "faux problème" fait partie de notre vocabulaire.
Quoi qu'il en soit, avec "Musique", nous avons là un exemple parfait de ce que représente l'art de jouer pendant 5 minutes avec un sample anodin sans jamais lasser l'auditeur : on appelle ça le talent, je crois.
2/ LOVEBIRDS Feat. Stee Downes "Give me a dubfuck" : la face A "Want You In My Soul" est un titre soulful taillé sur mesure pour la douce voix de Stee Downes, artiste que j'avais déjà repéré sur la ballade "Obviously".
C'est l'un des "must-have" de l'année 2011, mais cette face B deep-house d'une progression calibrée au palmer a également été plébiscitée par de nombreux DJ's. Le sample vient de "Give Me A Sign" de ... Lovebirds Feat. Holly Backler (un titre finalement sorti en décembre 2014 !!!).
3/ BIZARRE INC "Took my love" : on replonge dans les grandes heures de la Max Party avec ce remix kafkaïen de Mark Kinchen, le genre de titre qui vous emmène direct à la potence si vous avez le malheur de le jouer au Macumba de St-Julien-en-Genevois.
4/ CRYSTAL WATERS "100% pure love" : même si l'inconscient populaire n'a retenu que "Gypsy Woman", Crystal Waters a enchaîné quelques mini-tubes par la suite et ce "100% pure love" à l'arrangement festif et débridé est un grand moment de clubbing.
5/ MADONNA "Deeper and Deeper" : extrait du brillant album "Erotica" qui représenta la dernière flamboyance dance de la "croqueuse d'hommes" désormais en quête de la jeunesse éternelle, un soleil qui ne veut pas se coucher.
Je pense que Shep Pettibone, son mentor, signait là sa dernière collaboration avant de gentiment se faire raccompagner au vestiaire. Et pourtant ça n'est pas faute d'avoir sué comme un galérien sur les remixes du titre.
S'ensuivra le très fade album "Bed time Stories" dont je n'ai retenu que le slow "Take a bow".
6/ CARLEEN ANDERSON "True spirit" : dans la lignée des grands dubs deep-house signés K-Klass. La version club également mixée par ces anglais est empreinte d'une grande religiosité.
7/ ROBIN S "Back it up" : Robin Stone est une artiste à la réussite très éloignée des schémas classiques. C'est un remix très underground de son titre "Show me love" qui la propulsait en tête du Top Dance en 1992 sous le nouveau pseudo de Robin S. Je diffuserai bientôt le mix original de "Show me love" sorti chez Carrère l'année précédente.
Le suédois Stonebridge signe là un énième tube (toujours chez Happy Music qui rafla le pactole au passage) en usant jusqu'à la corde le fameux plan de gimmick d'orgue réalisé sur un synthé Korg M1.
8/ JOMANDA "Got a love for you" : j'ai matraqué ce titre sur Skyrock durant tout l'automne 1991. C'est le chef d'œuvre commercial de Steve Hurley et je pense que ce mix fait désormais partie du patrimoine de la house music de Chicago.
J'avais découvert ce trio américain dans le Skyrock Skydance en 1988 avec "Make my body rock".
9/ DEFINITION OF SOUND "Moira Jane's cafe" : rareté signée E-Smoove de l'écurie ID Productions. Je l'ai joué au printemps 1992 sur l'antenne de Skyrock, époque maudite où East Side Beat accaparait la première place du Top Dance.
D'aucuns me disent "pourquoi tant d'acharnement sur ce titre somme toute acceptable ?"
Mettez-vous à la place de l'animateur qui doit ménager un faux suspense pendant trois mois, écoutez attentivement la loop qui phase et le 2e couplet chanté en dessous de la tonalité. Et puis, toucher à un épique monument pop en le transformant en dance bon marché...Trop, c'est trop !
10/ NORMAN JEAN BELL "I'm the baddest bitch" : un style né de la relation ancillaire entre le jazz et la house et un titre qui figure sur l'incontournable compilation "Jazz in the house".
11/ HENDERSON & WHITFIELD "Dancin' to the beat" : un one-shot impeccable de 1981 qui fit aussi les grandes heures du Patch Club.
12/ LENNY WILLIAMS "Choosing you" : Du disco authentique (et non pas ces compilations de supermarchés qui ne connaissent que Boney M, Kool & the Gang et Ottawan), un titre roboratif de 1977 qui passe ici dans les samplers de Deadly Sins.
Leurs bootlegs de re-edit (Giant Cuts) sont rarement décevants.
Celui-ci est extrait du volume 2 qui contient également "Let's go all the way (down)" de Brenda & The Tabulations (l'intro à été samplée par Dave Morales pour son remix de "I'll be waiting" de Clive Griffin).