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Il me tardait de vous présenter un mix gorgé de ces pépites qui ont jalonné mon parcours de D.J. en club dans les années 80.
Un set qui fait la part belle aux joyaux de la funk italienne, aux chefs d'œuvre de Shep Pettibone tout en dévoilant les premiers pas de l'électro.
1/ UNLIMITED TOUCH "Searching to find the one" : le premier volume des Kiss FM's Mastermixes de Shep Pettibone est un véritable événement dans le monde du clubbing.
Des "bidouillages" qui ont fait la renommée du DJ de cette radio new-yorkaise.
Sur ce mix, il utilise un effet de transposition de voix très utilisé à l'époque. J'imagine qu'il peut s'agir du fameux H910 Harmonizer de la marque EVENTIDE. Le studio de production de SKYROCK et moi-même avons aussi largement recouru aux superbes effets de l'Ultra-Harmonizer H3000 pour réaliser nos productions dans les années 90.
2/ SALSOUL ORCHESTRA "Ooh i love it" : Guerre des orchestres, le match Philadelphie vs. New-York ! la formation new-yorkaise dirigée par Vince Montana profita du déclin de son concurrent MFSB, dépouillé de ses meilleurs éléments par le plus grand label disco de l'histoire, SALSOUL RECORDS. Ce Salsoul Orchestra, véritable fleuron du label, livra des pépites comme Magic Bird of Fire, Runaway (repris par Nuyorican Soul) et surtout Getaway (repris par Earth, Wind & Fire). Ce remix de Ooh i love it (love break) réalisé en 1983 par Shep Pettibone fait curieusement un clin d'oeil au Love is the message de MFSB.
3/ ADVANCE "Take me to the top" : exemple typique de cette funk italienne bâtie avec des groupes éphémères pour réaliser des titres calibrés pour les charts américains. Le mérite en revient ici au directeur artistique du label X-Energy Records. La chanteuse SPAGNA (remember Easy Lady en 1986 !) est créditée en tant que co-compositeur. Elle apparaîtra également sur I don't wanna to be a star de CORONA en 1995.
4/ CHANGE "A lover's holiday" : véritable concept de "requins de studio", cette saga à succès démarra en 1980 par ce tube fulgurant, extrait de l'album The glow of love (N°1 du "black albums charts" du Billboard US pendant 9 semaines). Quel D.J. n'est pas tombé dans le panneau en croyant à une pure production américaine ! Et pourtant tout fut créé en Italie, à Bologne, par le Goodymusic Orchestra dirigé par le maestro Mauro Malavasi (B, B & Q Band, Peter Jacques Band, Macho). Alors que les mélodies et les arrangements étaient joués sur place par des musiciens venus tout droit des États-Unis, les voix des choristes (notamment celle d'un chanteur encore inconnu, Luther Vandross, pour le titre éponyme) étaient enregistrées à New-York. Par cette astuce, personne ne pouvait donc imaginer le résultat qui pouvait être obtenu par les sorciers italiens.
Pour couronner le tout, le futé producteur du concept, Jacques Fred Petrus, n'hésita pas à faire mixer l'album au célèbre studio Power Station pour sonner vraiment "ricain". Cinq albums (dont 4 réellement excellents) suivront jusqu'en 1985.
5/ SHARON BRYANT "Let go" : un titre découvert dans le Skydance et acquis chez un disquaire aixois un jour de température caniculaire (je m'en souviens d'autant que je craignais revenir chez moi avec des disques gondolés !). Sharon Bryant est l'ex-chanteuse du groupe ATLANTIC STARR dont j'ai encore à l'esprit le monumental Let's Rock and roll. Nous diffusions le clip au Patch Club de La Varenne Saint-Hilaire (94), discothèque où j'officiais, mais il n'a pas été possible de le retrouver sur le net.
6/ TYRONE BRUNSON "The Smurf" : les premiers pas de l'électro symbolisés notamment par cet hymne à la gloire du break dance new-yorkais. Le titre fait allusion ici au "smurf", une mode plutôt confidentielle qui consistait à imiter les mouvements d'un robot. C'est la traduction américaine du mot "Schtroumpf". Le clip de la version américaine de la série télé "Les Schtroumpfs" s'intitulant "Let's do the smurf (= imite le Schtroumpf)" et montrant des break dancers, le raccourci était donc tout trouvé. Mais le plus étrange dans l'histoire... est que le titre a été écrit par Otis Redding III, fils de la star de la soul.
7/ HERBIE HANCOCK "Rock it" : même les jazzmen succombent au breakdance ! On retrouve aux scratches l'un des pionniers du hip-hop, Grandmixer D.St.. Il est réputé être le pionnier de cette technique au sein du mouvement hip-hop.
8/ SHARON REDD "Beat the street" : un nouveau "Mastermix" de Shep Pettibone. Outre les traditionnels edits, la technique employée ici consiste à mixer deux disques identiques en décalant le 2ème de deux temps. Je me demande si les DJ's d'aujourd'hui utilisent cet effet totalement hypnotique.
9/ NAIROBI "Soul Makossa" : une reprise totalement déjantée du Soul Makossa de Manu Dibango avec Arthur Baker au remix.
10/ Entrée en scène de David Morales pour un remix du "I Love The Bass" de BARDEUX dont je vous avait proposé l'original il ya quelques semaines. Une rythmique très particulière, un subtil mélange de garage et d'underground, la patte du "Maître" est bien présente.
11/ SINNAMON "Thanks to you" : ce titre de 1982 marque l'avènement de la boîte à rythme dans la musique club. Shep Pettibone fait ici la cinglante démonstration que l'on peut inclure la technologie tout en gardant le groove. Avec ce son énorme, il était inutile de s'inquiéter de l'impact sur la piste et ce disque au mixage très audacieux sut séduire un public encore peu habitué à ces claps synthétiques.
12/ NICK STRAKER BAND "A little bit of jazz" : l'un des titres marquants de mes années "Palace".
DJ le samedi au Patch Club et auditeur le dimanche soir dans ce lieu exotique. Dommage que je ne puisse retrouver le nom de ce DJ blond, un américain qui mixait à la perfection tant de merveilles. Les sets étaient entrecoupés d'extraits de péplums diffusés sur l'écran géant sur la scène. Souvent une atmosphère magique était entretenue par la simple présence d'une lumière noire fluorescente et les grands moments festifs de fin de soirée voyaient la piste être baignée de confettis venant du haut plafond de cet ancien théâtre.
Pour en revenir à l'album de Nick Straker Band, il est bien évidemment indispensable à votre discothèque, contenant d'autres titres intéressants comme The Beat Inside ou NSB Radio.
13/ ROCKER'S REVENGE "Walking on sunshine" : groupe "conceptuel" imaginé par Arthur Baker pour une reprise du titre de Eddy Grant (1978), c'est le dernier "Mastermix" de ce set. Ce fut l'un des souvenirs fracassants de ma vie londonienne entre 1982 et 1983. Shep Pettibone entremêle la version originale (Sunshine Partytime) totalement "rap/hip-hop" et la version finale plus commerciale avec la mélodie chantée que l'on connaît tous (et un accapella surexploité !). A noter la similarité des accords de synthé avec ceux de You're the one for me de D TRAIN.
14/ A GUY CALLED GERALD "Voodoo ray" : en 1988, l'anglais Gerald Simpson réalise son premier album avec les moyens du bord dont la fameuse TB-303 (ou Bassline) de la marque Roland qui représente la signature sonore de l'"acid-house". A l'origine, cette petite boîte grise est conçue pour créer des lignes de basses en situation nomade. Idéale pour l'inspiration, on pouvait sauvegarder ses propres créations (des patterns de 16 mesures maximum) sous forme de presets.
La machine sera détournée de sa fonction originale grâce au son particulier obtenu grâce au réglage du filtre et de la résonance ainsi que du portamento entre les notes. J'eus toutes les peines du monde à m'en procurer une à vil prix au début des années 90 et, la machine n'étant pas midifiée, il fallut installer un système de déclenchement des notes trop complexe pour le détailler ici. Mais le résultat était au rendez-vous !
Voodoo Ray fut immédiatement adopté par Mike Pickering à l'Haçienda de Manchester et le titre atteignit la 12ème place des charts anglais. Pour les puristes, sachez que "Voodoo ray" est samplé dans une phrase prononcée par l'humoriste Peter Cooke sur le disque Derek et Clive (Live), une comédie enregistrée sur vynil. Pour les autres, l'anecdote tragique veut que "Voodoo Ray" ne rapporta rien à son auteur, ce dernier en ayant vendu les droits pour s'acheter une boîte à rythmes d'occasion !
15/ SONIA "You'll never stop me from loving you" : un bootleg rapidement interdit qui reprenait le gimmick du French Kiss de Lil' Louis. Autant Lagaf ne rencontra pas de soucis juridiques avec l'infâme Bo le lavabo, autant cet astucieux remix d'un titre très pop et putassier de SONIA fit long feu. Quelle injustice !!! Heureusement que j'ai pu en intercepter un exemplaire avant le sacrifice du pilon et vous le délivrer en cadeau final de ce set.